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 l'amour est un tyran, de Dante. (finish)

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PROFIL & INFORMATIONS









The Changelin'

The Changelin'
PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Lun 31 Aoû - 23:18




Les flancs en sueur les chevaux battaient la campagne roumaine comme si le diable était à leur trousse et, quelque part, c'était effectivement le cas. Rosarjo se laissait remplir d'adrénaline car comme Cyrus le lui avait appris, c'était la meilleur parade contre toutes pensées gênantes. Elle ne savait pas exactement l'étendue des pouvoir de son père mais elle pouvait prévoir un minimum.

" Le soleil était tombé et la nuit amenant avec elle les pires vermines, Vlad Nospheratov avait revêtu la robe sacrificielle. Peut-être Jadis ou Catharsis avaient dit touchés terre quand ils l'avaient salué. L'un de ces deux là portaient le couteau d'or sur un plateau de bois précieux tandis que le reste des anciens et même Dante, celui qui les avait fait, se mêlaient à la foule des anonymes. Oui Dante serait là car il n'aurait raté ce sacrifice avorté pour rien au monde. Il aurait fallut attendre quatre ou cinq heures avant que l'absence de la reine ne soit remarquée. Vlad aura sans doute envoyer d'autres de ses hommes à grands renfort de cris de colère, ceux là même qui ébranlaient les murs, peu importe qu'ils fussent de bois de pierres antiques. Ou peut-être que , fort de sa colère contre les hauts serviteurs qu'il avait lui même commis, il s'était déplacé en personne avec dans l'idée de le trancher la tête net et de ramener sa fille lui même quoique ce ne fut pas orthodoxe du tout. Mais bafouer les traditions était le cadet des soucis de l'Aîné en dépit des apparences. Le respect de la tradition servait uniquement de panem et circences aux plus humiliés et permettait de conservait un certain ordre établi. Tout cela prendrait du temps bien sûr. Peut-être une petite heure, deux s'ils avaient de la chance. Puis Dante aurait sans doute joué son rôle à la perfection, il ne pouvait s'en empêcher. Dire la vérité, la travestir juste ce qu'il fallait pour rester hors de cause. Puis il aurait fallut abreuver la grande armée. Une légion suffirait, soit 4000 hommes qui seraient dispersés à travers tout le pays pour compensé du retard qu'ils auraient pris sur les deux fuyards et sur l'inconvénient de ne pouvoir chevaucher en plein jour.

Rosarjo ne dit rien. Elle bridait sa cavale sans trop éperonner pour ne pas entamer son flanc. C'était une fine cavalière bien que quinze heures de monte eurent tôt fait de la mettre en nage, lavant presque le sang de ses mains.

« Nous avons dépasser la colline de Tâmpa... nous devrions nous arrêter. Je crois que nous sommes proches de Râsnov, nous devrions y aller pour nous reposer. Nous repartirons avant la nuit, et nous galoperons vers Sibiu... cela vous va, ma Reine? »

Elle acquiesça. L'économie de langage était une vertu dans l'armée et non un manque de politesse. D'ailleurs les yeux vert or de la reine croisèrent ceux de son cousin pour l'assurer de faire comme il semblait le plus juste sans craindre la moindre opposition de sa part. Ils n'avaient pas le temps de s'opposer. Ils devaient fuir.

A l'approche des murailles de Râsnov, elle dissimula son visage sous son lourd capuchon de velours noir. On ne devait pas la reconnaître et même si il y avait peu de chance étant donné la jalousie avec laquelle son père l'avait gardée des années durant derrière les plus hautes forteresse, il ne fallait pas non plus qu'elle attire l'attention. Si sa grande taille, comparée aux femmes slaves, pouvait la faire passer pour un homme tant mieux. Sinon, elle plaiderait que le seigneur de guerre Betsalel l'avait prise pour son droit de cuissage comme tout bon seigneur à besoin en rentrant des champs de guerre, à fortiori quand il vient de gagner une bataille perdu d'avance. On oserait pas lui lever cette octroi de la bouche pour ainsi dire.
Elle suivit donc Ezechkiel au pas, sans se faire remarquer. Une fois arrivée dans leur chambre elle se permit de découvrir son visage et de quitter la chaleur étouffante de son manteau pour quels instants.

« Prenez votre douche en première, je la prendrais ensuite. Si ce n'est que pour faire disparaître les traces de sang... »

Son regard insolent lui opposa un "tu n'es pas obligé de tout me céder à présent" mais ses lèvres restèrent closes et elle prit sur elle le sacrifice de son cousin qui accepter de se laver dans une deuxième eau pour qu'elle puisse jouir de l'eau claire. Comme la première fois elle quitta sa vêture devant lui sans gêne avant d'aller rejoindre le bain. L'eau était tiède presque froide mais elle n'était pas faite de sucre et pouvait très bien s'accoutumer aux situations les plus rudes bien qu'on ne l'eut jamais soupçonné tant elle paraissait préservée de tout. L'eau entraîna avec elle sueur et sang sans trop de difficulté puis la princesse sorti du bain pour se sécher et revêtir cette robe sacrificielle qu'elle détestait.

« Il ne faudra pas s'attarder chez les Roms. Mon père soupçonnera une idée de ce genre et ils les enverra tous massacrer et nous avec eux. Quelques jours tout au plus, le temps de refaire nos forces.', elle parlait comme un chef de guerre tandis qu'Ezechkiel était au bain. Elle avait l'air de bien connaître cet art pour n'avoir jamais été guerroyer au côté de son armée,' nous mettrons ce temps à profit pour deviser de l'endroit de notre exil. Nous ne devons pas décider alors que les chiens de l'enfer sont à nos trousses. Une décision trop hâtive nous serait fatale...»

Elle le regarda finir de s'harnacher tandis qu'ils repartaient sur le champs comme convenu, sans oublier de se payer un petit tribus en pain de seigle au passage pour l'eau froide de leur bain.

« Prenons les Carpates, ce n'est pas la route la plus facile mais ce sera sans doute la plus sûre. Nous devons éviter la Hongrie à n'importe quel prix. Nous n'auront qu'à suivre l'arrête par l'extérieur de l'orient jusqu'à l'occident et là nous aurons des kilomètres et des kilomètres d'étendues de bruyères avant l'Elbe.»

Ils donnèrent de la bride quittant la cité comme si les fouets de l'enfer étaient après eux. Les Carpates roumaines furent plutôt plaisantes à chevaucher et la ration de pain qu'ils avaient volée, leur permit de passer outre sans se faire remarquer. Ils ne s'accordaient que quelques heures de repos, troquant leurs montures contre des plus fraîches ou des plus robustes quand d'aventure ils croisaient des Roms ou des commerçants en route pour une grande ville. Ceci dit ce n'était pas si souvent et ils faisaient plus de halte pour leurs montes que pour eux même, voyageant de jour comme de nuit, le coeur ivre de leur liberté, forts de la conviction qu'ils ne se laisseraient jamais rattrapés.
Ce n'est qu'à la croisée pour la Grande Moravie que les choses commencèrent à redoubler de difficulter. Au point culminant les vents leur gifflaient le visage et pourtant ils avaient soin de longer la montagne autant que possible. Quand le pain commença à leur manquer il leur fallut se sustenter de racines et de champignons et parfois même d'écorces. La compagnie de l'autre apportait au corps plus de soutient que leurs repas et ils se réjouissaient d'avoir à passer les hauts cols à la saison douce et non au plein cœur de l'hiver. Quarante jours avaient passé qu'ils pouvaient voir l'Elbe au loin comme un serpent gris dans la pleine. Les canassons robustes qu'ils avaient du échanger contre leurs destriers faisaient triste figure de bidets et la langue pendante ils trainaient la patte incapables de guère mieux que quelques tentatives de trot. C'était des chevaux de montagne, robustes mais peu exercés à un effort soutenu. Arrivés à Prešov, Rosarjo donna les chevalières qui ornaient ses mains délicates à un guerrier en échange de deux bons destriers, frais et fougueux. L'homme voulu la questionner, croyant qu'elle avait d'abord volé ces bijoux et Rosarjo du lui expliquait qu'elle avait fait depuis l'enfance le service d'une grande dame qui l'avait émancipée lorsqu'elle avait voulu prendre époux et lui avait donné ces quelques bijoux comme cadeau de noces. Leurs soieries royales n'étaient que haillons et l'étoffe précieuse était pratiquement méconnaissable aussi l'homme la cru de bon grès et céda deux destriers parmi ceux qu'il aimait le moins mais pour autant, de bien meilleures cavales que celles dont ils avaient du abandonner les carcasses avant d'arriver en ville, après s'être résolu à les saigner pour se repaître de leur chair, les voyant l'oeil déjà révulsés, prêts de rendre l'âme. Les quartiers de viande cru leur avait redonné de la vigueur pour marcher jusqu'à la ville bien qu'ils durent à présent supporter eux même le poids de leur maigres bagages. Bien montés, ils se hâtèrent toute bride abattue vers la Bohême où enfin les attendrait un peu de repos. Ezechkiel ouvrait la course effrénée quand ils arrivèrent enfin à bon port. Voyant le plus gros de leurs ennuis derrière eux, et les visages accueillant des Roms au visage presque aussi hâlé que le sien pour certain, Rosarjo qui se sentit défaillir sans rien y pouvoir vida les étriers, terrassée par la fatigue et la faim.










Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Lun 31 Aoû - 23:19



Les chevaux courraient même s'ils n'avaient plus haleines, et ils étaient les plus à plaindre dans l'histoire. Si le ventre d'Ezechkiel gargouillait malgré la viande de cheval, mais il ne disait rien et continuer sa frénétique ascension. Il aurait bien aimé éviter à la reine de donner ses bijoux, mais il ne pouvait pas proposer de vendre son épée – tout mais pas ça. C'était leur unique chance de se défendre en cas de descente sur eux, et pour tout dire, son épée était ce à quoi il tenait le plus après elle. Mais le roi était de plus en plus nerveux. Les jours passaient, et cela faisait plus d'un mois qu'ils coursaient tous deux, certes libres, mais anxieux. Plus d'un mois... c'était plus qu'il ne l'avait espéré, mais c'était aussi trop quand à sa retenue avec la reine. Dante avait donc bel et bien raison. En ses quarante jours, il n'avait pas frôlé la peau d'une femme, ni d'une vierge ou d'une écervelée. Pas même celle de la reine... surtout pas celle de la reine. Il rangeait son frein, mais ça le dévorait intérieurement. Le village. Plus vite il était atteint, plus il serait tranquille. Ne pensez pas que le roi pensait uniquement à trouver une couche avec des courtisanes, c'était surtout qu'il avait besoin de ne pas être seule avec la reine, de peur de lui faire du mal sans même l'avoir prévu. Peur de la brusquer dans un geste trop impétueux, plus impétueux que de regarder son corps nu se baignait dans les rivières glacées de la Valachie, plus impétueux que de la voir dormir et d'en sourire tendrement, que trop même. Puis un matin, encore très tôt dans la matinée, il aperçut au loin les feux de camp et les constructions rustiques des voyageurs. Un village rom', à peine bâti. Il jeta un regard par dessus son épaule, son regard bleu opaque croisant celui vert émeraude de Rosarjo, lui signifiant qu'ils étaient enfin arriver. Frappant brutalement la monture qui réagit aussitôt, la cours effrénée vers le village, à quelques kilomètres d'eux encore, fut plus rapide qu'il ne paru aux deux fugitifs. Ralentissant à l'entrée, un bruit de tissu froissé fit sursauter le roi qui descendit aussitôt de sa monture, courant pour rattraper la reine qui était à terre, évanouie, épuisée. Il releva la tête, la souleva d'une main, la tenant plus comme un sac de pomme de terre – mais qu'importait au prince de faire bonne figure – et d'une autre main il attrapa la bride de son cheval et celle du cheval de Rosarjo, se dirigeant rapidement vers la première auberge qu'il trouva. Il accrocha aussi bien qu'il le pu les chevaux à l'entrée et poussa la porte de l'auberge, s'engouffrant à l'intérieur, sentant les exhalations de bière et de sueur, avec un infini sentiment de bonheur. Enfin arrivé. Il s'approcha du comptoir et regarda la tavernier, aux longs cheveux bruns et bouclés, crépus, qui derrière une moustache fournie souriait, des dents noirs et jaunes pour tout accueil.

« Vous cherchez votre chemin?
- J'aimerais une chambre.
- Premier étage, troisième à droite. »

Il jeta une clef sur le comptoir qu'Ezechkiel prit avec un sourire amicale et monta aussitôt les marches, la jeune fille sur son dos, elle et son poids plume. Il se demandait comme une fille pouvait être aussi légère... réellement. C'était une sorte... d'ange? Il poussa du pied la porte et découvrit une petite pièce, assez sombre, avec un grand lit au centre et deux grandes fenêtres en face, aux lourds rideaux cachant le soleil levant. Et une sale odeur de renfermer. Il posa la jeune fille sur le lit et referma la porte du pieds, allumant sur le bureau à la droite la lampe à huile, ne voulant pas réveiller la reine. Il sortit de sa poche les dernières pièces qu'il lui restait. Il y avait là de quoi vivre pendant un mois, mais ils n'avaient plus un mois. Il poussa la porte et descendit à nouveau, commandant deux plats de viande et de soupe au tavernier qui servit aussitôt du sanglier au sang et de la cervoise – soyons fou – ainsi qu'un bol de soupe. Une servante aida Ezechkiel à amener le tout en haut, ce dernier ayant payé au préalable la dette pour aujourd'hui et le repas du lendemain, ce qui n'enlevait – en tout et pour tout – que très peu de chose à ses piécettes. Il posa les plats sur le bureau et se dirigea lentement vers la jeune endormie, la regardant dormir. Ils devaient manger pendant que c'était encore chaud, car une fois froid, ce n'était plus aussi bon. Il ferma à clef la chambre, ne voulant pas être déranger, et se pencha au dessus d'elle, scrutant attentivement le visage de la belle... De longs cheveux noirs pour une peau maintenant hâlée, ayant perdu sa blancheur diaphane, mais qui n'en restait pas moins des plus ravissantes. Une de ces superbes femmes dont le corps donne à rêver, dont la rondeur de la joue ne donne qu'une envie : d'y poser un baiser. Et tant encore. Il leva la main doucement et effleura du bout des doigts ses lèvres, désir charnel impur. Il retira sa main de sur elle, ferma les yeux en soupirant doucement, et murmura finalement, pour la réveiller :

« Rosarjo, debout... nous sommes arrivés, et nous avons un bon repas chaud qui nous attends. »

La belle endormie s'éveilla lentement, ouvrant les yeux et croisant son regard. Il se redressa, un large sourire fier sur le visage. Enfin arrivé, c'était tout ce qu'il avait espéré durant ses quinze derniers jours. Arriver, sain et sauf, loin de tout, en sécurité. Il se dirigea vers le bureau, d'un pas calme, et prit un bol de soupe, l'apportant à la jeune fille. S'il était chaud, la faim aurait raison de la douleur. Il le lui tendit, avec ce même sourire :

« ...depuis le temps que nous n'avons pas eu de quoi remplir proprement nos ventres. »

Aucun reproche, juste qu'il fallait relativiser leur escapade mal préparé. Si les problèmes avaient été multiple, ils n'en étaient pas moins resté franchis, tous autant. Même le problème de l'argent avait été résolu. Il se dirigea à nouveau vers le bureau et prit cette fois-ci son bol à lui, tirant la chaise du bureau et portant le breuvage d'eau, de carotte et de poireau, à ses lèvres. Même s'il n'était plus au château, il gardait une certaine prestance dans le geste, quelque chose de raffiné même s'il était affamé. Peut être de la retenu? Ou tout simplement car on l'avait élevé ainsi, et que sur les champs de guerre, les famines sont monnaies courantes. Il avala sa soupe en silence, calme, puis amena le reste du plat à Rosarjo, posant l'assiette sur le lit. Aucun couverts. Ça ne serait pas la première fois. Il attrapa les morceaux de chair du bout des doigts, sans dégoût ni spécialement d'enthousiasme. Si le plat était bon, il n'avait pas le goût des plans dont il avait rêvé dans son sommeil. Il avala la chair cuite et chaude presque sans l'avoir mâcher. Une fois son ventre calmé, il posa l'assiette sur le bureau et soupira.

« Je crois qu'il y a une rivière à quelques pas d'ici. Nous pourrions nous y rendre pour nous laver. » Il jeta un oeil soucieux dehors, écartant du bout des doigts les rideaux. « ...si tu le désires, bien évidemment. »

Des têtes brunes, hâlées, travailleuses. Des roms' de toute part. Presque effrayants pour un valaque. Il laissa reposer le lourd rideaux devant la vitre et se retourna vers Rosarjo, attendant le verdict, le jugement.










The Changelin'

The Changelin'
PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Lun 31 Aoû - 23:20



Elle dormait d'un sommeil léger mais sans rêve, paisible. Les doigts d'Ezechkiel sur ses lèvres ne la réveillèrent même pas mais ils dessinèrent un sourire d'aisance sans pudeur ni retenu sur cette bouche qui appelait tant le premier baiser. Quand elle se réveilla, tirée des bras de Morphée par un murmure de son cousin, elle ouvrit ses prunelles jade et or sur le visage du beau Ezechkiel. Elle lui sourit sentant sous elle le moelleux d'un oreiller tel qu'elle n'en avait pas connus depuis presque deux mois. Il fallait dire que dans cette traversé des Carpates elle n'avait eu d'autre choix que de se négliger. Ils prirent un repas chaud mais plutôt silencieux puis Ezechkiel proposa d'aller se baigner à la rivière. Son estomac enfin contenté, l'idée fut accueillie avec enthousiasme.
Ils descendirent donc fondant la foule des roms. Le village provisoire était assez grand, et beaucoup d'itinérants y circulaient. Dans la foule, la peau naturellement mate de Rosarjo ne semblait gêner personne pour une fois, quand à Ezechkiel, il avait également le teint légèrement halé par la réverbération du soleil contre la roche lisse pendant leur périple. La rivière n'était pas bien loin en dehors du village, l'air était pur, et l'endroit très tranquille.

« Défait toi de ta vêture roi Ezechkiel, nos atours sont trop sales...»

Une servante aurait pu prononcer la même phrase mais ce n'était pas une servante mais bien une reine agenouillée sur les galets plats de la berge, trempant ses doigts délicats dans l'eau froide et claire. Il ne convenait pas qu'une reine s'agenouille hormis le jour de l'onction sainte de son couronnement, et il convenait encore moins qu'elle se commette à tâche si basse que le lessivage. Plus surprenant encore était qu'elle puisse y connaître quoique ce fut. Pourtant, tandis qu'elle observait Ezechkiel se dévêtir, elle attachait ses longs cheveux noir d'encre pour les relever et révéler sa nuque délicate. Puis elle se leva, prit les vêtements du prince et en fit la lessive aussi bien que le pouvait faire une princesse, et ce n'était déjà pas mal. Puis elle laissa tomber son lourd manteau de jais, dénoua son corsage, se défit de toute parure et mis le linge à sécher sur la branche d'un arbre avant d'entrer dans l'eau, en aval de son cousin, comme il se devait. Elle avait à peine mouillé ses cheveux qu'une nuée de jeunes filles en âge de prendre époux, toutes ou presque plus jeunes que Rosarjo, dévalèrent la pente douce qui menait à la rivière. Elles avaient l'air particulièrement en joie. Certaines prirent les vêtements mais aucune ne toucha aux épées du roi et de la reine. En lieu de ça, elles entrèrent dans l'eau toutes habillées qu'elles étaient et se saisirent et d'Ezechkiel et de Rosarjo, les éloignant l'un de l'autre, saccageant toute possibilité d'intimité. Elles étaient toutes très belles et avaient pour elles quelque chose de sauvage mais l'une, une fille qui allait chercher dans les quatorze ans, les cheveux épais, bruns et vigoureux surpassait toute les autres en beauté. Autour d'elle ce n'était que chants et cris de joie. Rosarjo la regarda attirer Ezechkiel a elle, la chemise mouillée qui lui collait honteusement à la peau. De son côté, les autres jeunes filles l'attiraient à l'autre rive, elles passaient les doigts dans ses cheveux montrant qu'elles n'avaient nullement l'intention de mal faire, au contraire elles voulaient approcher cette femme si belle, enduire son corps et ses cheveux de leur onguents de roms et surtout la tenir occupée, loin d'Ezechkiel et de la Zingara, la superbe brune au regard terre de sienne et aux sourires lascifs. Rosarjo n'eut pas grand mal à comprendre ce que la Zingara avait en tête. Sa façon de danser autour du roi, de chalouper les plus belles parties de son corps devant lui, de le toucher de lui sourire, c'était très ressemblant à ce qu'elle avait pu entrapercevoir par fois au château mais là, c'était tellement plus sensuelle, tellement plus fougueux... la jeune reine, trop ignorante de la chose intime, laissa donc faire malgré le monstre aux yeux verts qu'elle sentait lui serrer le coeur. Dans les bonnes cours, on n'approchait pas ainsi les hommes, on ne portait pas de jupes colorés vendues à la cuisse et de chemise à ce point ouverte sur la gorge, et on ne montrait pas non plus son ventre de la sorte. C'était indécent. Mais ici, c'était coutume courante. Si Rosarjo n'avait rien a envier aux physiques de ces filles (pas plus qu'à la Zingara), elle se savait honteusement ignorante et avait toujours été tenue dans l'ignorance dans le domaine de l'amour car elle était une enfant royale et non une fille de la campagne. A peine savait-elle de quel frottement les corps extirpaient l'étincelle de vie qui permettait aux hommes de croître et de multiplier. Ses lèvres n'avaient jamais reçus autre caresse que celle de la parole et celle donnée à la dérobée d'Ezechkiel un peu plus tôt. Son corps ignorait tout du plaisir de la chair, de ses atours charmeurs et de la séduction. Elle ne pouvait qu'être naturelle, incapable de surjouer face à la Zingara qui sans doute serrerait le prince entre ses draps cette nuit, sous la bonen garde des quinze autres filles qui les entouraient. Le soleil se rapprochait déjà de l'horizon, ça ne serait qu'une question de temps, aussi Rosarjo regarda l'étrange farandole amoureuse s'éloigner, emportant avec elle son Ezechkiel impuissant, à son gré ou non, elle n'aurait su le dire. Quand le calme fut revenu, les filles qui s'occupaient de Rosarjo, l'emmenèrent également, la couvrant d'un grand manteau de laine grossière. Elles lui couvrirent le corps de miel ou de quelque chose qui y ressemblait et qui laissa un parfum délicieux sur sa peau. Elles séchèrent ses cheveux, visiblement émerveillées, sincèrement, puis brossèrent cent fois la cascade d'encre précieuse.Leur langue roulait dans ce doux dialecte que Rosarjo ne comprenait pas. Bien sûr les Roms parlaient de nombreuses langues mais précisément là, les filles riaient et palabraient dans leur propre langue comme si elles ne voulaient pas être comprise de l'objet de leurs attention. Puis elles apportèrent des vêtements propres et secs, des vêtements de roms. Un chemisier écru qu'elles lui passèrent sans se soucier de l'étouffer dans un corset comme on le faisait à la cour. Un simple jeu de lacets à l'avant soutenait ses seins car les roms savaient comme les gens des villes pouvaient être précieux. La chemise ne cherchait pas à cacher ni le galbe ni aucun relief de ses seins et la cordelette qui tenait lieu de lacet ne demandait presqu'à ce qu'on lui tire dessus pour la dénouer. Elles retroussèrent le tissus de la chemise et passèrent une large ceinture de coton verte juste sous la poitrine de la reine. Elles lui donnèrent un pantalon de la même couleur et le temps qu'elles finissent de s'affairer sur Rosarjo, la nuit était bien tombé, deux heures c'était facilement écouler. La jeune reine se retrouva seule, déguisée en tzigane, elle gagna la chambre qu'Ezechkiel avait prit pour eux et quitta ses vêtements pour se préparer à aller se coucher, découvrant une simple chemise, diablement courte pour l'époque, elle s'arrêter à mi-cuisse. Mais que le diable emporte la décence, la reine n'avait pas quitter sa préocupation de l'après midi et voir qu'Ezechkiel n'était pas déjà là endormi ne laissa pas de la conforter dans son idée. Elle soupira et alla se mettre au lit. Il ne fallut pas attendre bien longtemps pour que le prince franchisse le pas de la porte, sans bruit. Elle se redressa dans le lit, le drap tiré sur son giron de sorte qu'elle était visible, mais ne posa d'abord aucune question, se contentant de tirer les draps pour l'inviter à prendre la place qui lui revenait de l'autre côté du lit. Rosarjo se retourna ensuite prête de dormir à l'autre bout du lit. Mais le monstre aux yeux verts ne le lui céderait pas et il continuait de la tourmenter même maintenant qu'Ezechkiel était revenu. Elle soupira. Laissa passer un court laps de temps. S'éclaircit la voix comme elle était un peu gênée de la question qui lui brûlait les lèvres... tiraillée entre l'image persistante de la zingara et l'envie de se retrouver hors d'atteinte du fameux monstre aux yeux verts.

« Tu l'as faite femme... la Zingara?»

La voix était une voix mi très sûre d'elle, mi honteuse. Ca ne la regarder pas après tout.

« Pardonne Ezechkiel. Je ne devrais pas, ce ne sont pas mes affaires.»


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Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Lun 31 Aoû - 23:21



Il l'avait suivi jusqu'à la rivière, sans un mot, avec envie même. L'idée de la voir nue l'émerveillait, l'idée de pouvoir ne serais-ce qu'effleurer ses épaules le faisait rougir comme un prude, comme pour une première fois, mais voilà, le petit prince des putains était plus qu'expérimenté dans ce qui était des plaisirs de la chaire. Il avait aimé les femmes, il les avait toutes rendues belles, elles l'avaient toutes été à ses yeux, mais de toutes, Rosarjo avait quelque chose de plus, de mieux. Elles devenaient si fades face à elle, si inintéressantes qu'il s'en étonnait. Et si elle était cette chose qu'il n'avait jamais vu? Et si elle était cette chose après laquelle il avait couru pendant si longtemps? Aurait-il été aveuglé par sa haine, au point d'oublier qu'un pas sur le côté, et il en tombait amoureux? De l'amour à la haine, de la haine à l'amour, il n'y a que peu de chose, et ce peu de chose, ce fut ses quarante jours à cheval, ce mois le ventre creux, mais toujours à penser à économiser, au point d'imaginer un instant ne pas manger pour qu'elle puisse survivre, au point d'imaginer tant de chose dans la dérive, dans la faim. Rosarjo, la seule, l'unique. Le regard d'Ezechkiel ne pouvait pas se détacher de sa jeune cousine, trop belle, si belle. Une fleur froide à la peau si chaude. Ils sortirent de la foule des roms. Ezechkiel y passait presque inaperçu, mais il gardait toujours un teint assez pâle par rapport à ceux des autres. Mais avec sa peau doucement cuivrée ne faisait que ressortir ses yeux noirs et ses mèches noirs, bouclés. Mais il y avait quelque chose de noble chez eux. Une élégance particulière. La jeune fille semblait à ses reines des anciens temps, alors que l'homme derrière elle avait une désinvolture noble, une démarche d'empereur. En beaux habits, ils auraient passé facilement pour des membres de la haute aristocratie. Les regards des roms avaient capté la chose, et Ezechkiel voyait bien les mâles se retournaient sur le chemin de sa cousine, et frissonnaient en croisant son regard, froid et dur à la fois. Il ne prêtait pas ce qu'il avait de plus cher, ce pour quoi il s'était damné. Jamais. Les hommes détournaient leur regard, les yeux noirs du roi valaque que trop profond. Le clapotis de la rivière vint bientôt, et Ezechkiel regarda sa cousine. Elle lui demanda ses vêtements et il esquissa, en silence. Il délaça le col de sa chemise blanche de lin et la retira, dévoilant un torse finement sculpté, qui aurait attisé n'importe quelle dame, de la plus prude à la moins farouche. Il enleva ses bottes de cuir bouillie noire et enleva son pantalon, hésitant une seconde à laisser sa rapière autour de ses hanches ou à l'inverse, la planter dans le sol. Il la posa contre un rocher et entra, nu comme un vers, dans l'eau froide. Il frissonna à peine et se retourna, regardant la reine faisant la lavandière. Les cheveux relevés, ses sourcils doucement froncés par l'effort, le regard du roi des putains la détaille et il plongea, disparaissant quelques secondes sous l'eau. Il réapparut alors, ses cheveux noirs luisant collant à ses tempes, et passa sa main sur son visage alors qu'une nuée de jeunes filles se dirigeait vers lui. Il jeta aussitôt un regard à Rosarjo, surpris et ne comprenant pas ce qu'il se passait alors, mais son regard du la quitté – à contre cœur – alors que des mains se posaient sur sa peau, son torse, traçait alors le contour de ses formes. Il releva le regard, reculant sous les mains des roms, et s'éloigna de Rosarjo, un peu paniqué. Ce n'était pas vraiment le moment de se perdre de vue. Une main, plus experte que les autres, plus douce aussi, se posa sur son sein gauche. Il arqua un sourcil et releva le regard vers la jeune fille. Elle avait un sourire magnifique... elle était magnifique. Autour d'elle, les filles piaillaient, excitées de voir un corps si jeune, si beau sous leur main. « Zingara! Zingara! » La belle brune le regarda, et se colla à lui, ses mains passant dans les cheveux du prince, les enduisant avec un parfum fruité. Il écarta les bras, comme pour signifier qu'il ne voulait pas toucher, mais elle eut un rire et se mit à danser autour de lui, se frottant à lui dans un ballet sensuel, presque érotique. Le jeune prince rougit. Quarante jours qu'il n'en avait pas touché... pas une seule. Son regard fixa la croupe recouverte d'une jupe pourpre à froufrou blanc, son balancement régulier devant lui. Poser une seule main... on le bouscula en avant et il se réveilla de sa contemplation, jetant aussitôt un regard à sa cousine, un peu plus loin, et tenta de s'extirper du groupe, mais en vain. Une fois sortit de l'eau, on s'approcha de lui et on lui tendit des habits. Une simple chemise rouge et un large pantalon de toile pourpre ainsi qu'un large chapeau noir, surmonté d'une plume de faisan rouge sang. Il ressemblait à un voleur, à un pirate. Un prince pirate. Il tendit la main et on lui tendit son épée, qu'il attacha à sa ceinture de cuir et attacha cette dernière à ses hanches. Le fourreau bordeaux couvrait alors l'épée d'argent. Sa peau hâle – quoi que pâle par rapport à celles des roms – et ses cheveux bruns un peu bouclés ressortait dans son habit. Devant lui, prêt du camp rom, la Zingara se pencha comme une branche, flexible, sa longue chevelure crépus tombant dans une cascade unique, dévoilant une nuque tatouée d'un étrange signe. Autour de lui, les autres filles regardaient avec envie la jeune fille qui se mit alors à danser, faisant claquer ses larges bracelets d'or et d'argent à ses poignets, tout autour de lui, voltigeant, merveilleuse et calme, vivant la danse, respirant la danse qui se voulait sensuelle, qui voulait charmante... mais qui laissa de marbre le prince. La Zingara arqua un sourcil, au manque d'impétuosité du jeune homme, et le regarde droit dans les yeux, sifflant quelques choses entre ses lèvres qui ressemblaient étrangement à un reproche. Il haussa un sourcil et secoua la tête négativement alors qu'elle levait sa main à la hauteur de son visage pour lui infliger un violent soufflet. Les ongles trop long de la belle lui marquèrent la joue, un fin filet de sang coulant de la plus profonde des plaies. Elle releva son autre main et lui leva la sienne, rattrapant le fin poignet et le serrant fortement entre ses doigts. Elle couina dans la langue natale d'Ezechkiel quelques jurons, entrecoupé de « lâche moi! Lâche moi! » et il la lâche. Les filles autour commençaient à faire des yeux ronds, comme surprises. La Zingara recula et siffla, comme un serpent, et recula d'un pas, le menaçant de l'index. « Eunuc! Castrat! Couard! Coupe-jarret! Charogne! Chancre! » Il la regarda et pesta un simple : « putain » et elle sursauta, se taisant, rougissant de honte. Le mot était lancé. Il avait toujours traversé ses lèvres comme étant une flatterie. Une putain, pour lui, était belle. Mais aujourd'hui, il n'avait plus envie. Il recula de quelques pas. La nuit était déjà tombée, presque, il était temps de rentrer. Il posa sa main sur sa joue en s'éloignant du groupe de fille qui ne parlait plus, insultée, mise au plus bas rang de la société. Il marcha jusqu'à l'auberge et regarda le tavernir qui regarda l'étage, lui signifiant bien qu'elle était déjà en haut. Il posa sa main sur ses yeux en montant les marches. Il n'aurait jamais du la quitter. Jamais. Il aurait du se débattre, mais il avait tellement eut envie... Il ne l'avait fait. Il ouvrit la porte de la chambre, lentement afin qu'elle ne grince pas, et la referma, mais la reine était belle et bien éveillée. Il retira le chapeau noir sur sa tête et le posa à ses côtés, retirant ensuite ses bottes et sa chemise blanche, défaisant les lacets de cuir qui la retenait fermer au col. Dans son dos, il savait qu'elle le regardait, qu'elle se posait la question, mais cette fois-ci, il n'avait pas le cœur à s'expliquer de lui même.

« Tu l'as faite femme... la Zingara? »

La question était posée. Il repoussa ses mèches les plus longues en arrière, tombant à peine sur sa nuque, et se retourna, la regardant. Le haut de ses cuisses, son corps de femme, ses grands yeux de jade, sa longue chevelure noire... voilà ce qu'il y avait devant lui. Comment pouvait il désirer quelqu'un d'autre comme Zingara quand un ange ténébreux était dans ses draps? Il s'approcha du lit, gardant juste son pantalon comme elle gardait son haut, et contourna le lit, se posant sur le lit. Il allait répondre quand elle reprit d'une plus petite voix. Il n'osait plus la regarder. Il savait que s'il la regardait, il l'embrasserait, et il... non.

« Pardonne Ezechkiel. Je ne devrais pas, ce ne sont pas mes affaires. »

Il eut un sourire et tira les draps jusqu'à ses cuisses et son regard glissa du pieds du lit à elle, se posant sur son visage, scrutant son regard. Il était calme. Tellement calme que l'on aurait pu croire qu'il avait connu la plus douce des drogues quelques heures auparavant. S'il était calme, sa voix, elle, tremblait quelque part. Elle n'était pas sûr... enfin, si. Elle savait ce qu'elle disait, elle y croyait, mais... en avait elle conscience? Peur de ses propres mots, pour un beau parleur, quelle ironie.

« Je n'ai pas même frôlé ses lèvres, ni regarder ses yeux. Elles me semblent toutes fades quand je te vois, ma Reine. Comment pourrais-je faire femme, une putain, quand une Reine m'a élevé en Roi? »

Les mots étaient simples, calmes, prononcés comme une caresse, du bout des lèvres, et d'une voix chaude, comme si Ezechkiel avait été réellement rom. Il pencha la tête, souriant, serein encore, mais sa voix toujours tressaillait sous l'émotion vive et douloureuse qui animait son myocarde palpitant.

« Je vous appartiens, ma Reine. Je me suis damné pour vous, et pour aucunes autres. Au moment même où vous avez pris ma main, je n'ai jamais été qu'à vous. Zingara, toutes les autres aussi, n'ont jamais eu votre beauté, votre cœur, et le mien. Elles sont si pâles face à votre rayonnement, que j'en meurs, ma Reine, de rester sage. » Il pince les lèvres, il sait qu'il en a trop dit, mais il ne peut plus s'arrêter maintenant qu'il a commencé. « Je me contrains à ne jamais frôler votre peau, je m'empêche de regarder vos lèvres. Ma religion est votre corps. Vous êtes mon idole, et vous me fascinez, tant que nulle n'arrive jamais à mon cœur. Oui, leurs corps sont superbes, flexibles et si bien dessinés, mais qu'est-ce qu'un corps qui laisse sage quand on a devant soit un corps qui obsède? » Il se penche, un peu, se retient. « J'ai sur la joue le montant de ma fidélité. Griffez moi, mordez vous, faîtes que mon corps se souvienne de vous. Marquez moi d'une emprunte indélébile, qu'à jamais – même mort – je me souvienne de vous. » Il se recule un peu, baisse le regard. « Me voilà bien impétueux et impatient. On dirait un jeune puceau qui n'a jamais connu l'amour... suis-je bête. Le prince était pourri, mais voilà que le roi est vierge. » Il déglutit, péniblement. « Un roi vierge d'amour, à qui le coeur ne s'envole que vers le votre. Quand on aime une personne, elle chante une chanson que seul soit l'on entends. Je crois bien que la rythmique de votre cœur à envoûter mon myocarde, et le voilà douloureux dans ma chair. Vous avez marqué plus qu'un corps, ma Reine. » Il relève le regard, le scrute. « Vous avez marqué un homme. »

Sa gorge se sert. Il ferme les yeux, attends la gifle, ultime châtiment pour tant de témérité. Mais qu'importe, car la gifle de la reine n'est pas une punition, mais une caresse tant attendue.










The Changelin'

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PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Lun 31 Aoû - 23:22



Attentive au moindre de ses mouvements, elle se refusait à le regarder droit dans les yeux. Le regarder c'était lui montrer et lui montrer se trahir et accepter... Mais accepter quoi? Ce n'était pas le monstre aux yeux verts jaloux qui lui faisait honte bien que tout homme de bonne vie aurait su reconnaître là un péché bien vilain, la jalousie. Oui elle était très jalouse, mais on est jaloux que de ce qu'on aime et elle aimait des premiers émois de l'amour, les plus forts, ceux que bien peu savent garder intactes.
Elle le sentit se poser sur le lit, elle sentait son regard sur elle et son coeur se serra tandis qu'elle posait ces questions qui mourraient qu'on leur fasse des réponses et qui tout à la fois craignaient de mourir sous le même coup de ces réponses. Que l'expectative est cruelle quand elle est amoureuse.

« Je n'ai pas même frôlé ses lèvres, ni regarder ses yeux. Elles me semblent toutes fades quand je te vois, ma Reine. Comment pourrais-je faire femme, une putain, quand une Reine m'a élevé en Roi? »

Comme le coeur peut se faire plume quand l'instant d'avant, serré par le mal d'amour, il était pierre de plomb. Un sourire nait sur les lèvres de la reine. Un sourire presque triomphant. Non, elle ne triomphait pas de lui, elle triomphait de cette Zingara et des quelques heures qu'elle lui avait fait passé au supplice d'attendre celui qui seul pouvait lui apporter consolation et soulagement. Finalement elle se retourne et lui offre le tribut de son sourire et le scintillement de deux jade précieux en reine conquise car il n'est plus sûr conquérant qu'Amour lui même. Elle l'écoute tandis qu'il reprend sa douce confession, la touchant au coeur. Elle goûte chaque mot qu'il prononce, souffre son texte comme une tragédienne et pourtant dieu qu'en ces temps d'obscurité le théâtre est une bien basse chose. Il ferme les yeux et elle reconnait là le signe qu'il attend qu'elle le gifle pour sa hardiesse alors elle lève sa main... mais ce n'est pas un coup qui s'abat sur la jour du prince c'est une caresse à peine effleurée et un baiser chaste sur ses lèvres. Chaste, car elle n'en connait pas d'autre que celui qu'elle lui donna la toute première fois avant qu'il ne parte aux champs de guerre.

«... que tu es beau... et comme mon coeur est touché Ezechkiel,' invoqua-t-elle fermant un instant les yeux,' me voilà confuse d'avoir mal pensé de toi. Je te voyais déjà dans les bras de la Zingara et mes mauvais rêves m'envenimaient le coeur au point que sur mes lèvres l'amer goût de la contrariété empoisonnait jusqu'à l'air que je respirai. Pardonne une enfant mal élevée d'avoir douté de toi ce n'était que par affection.', elle baisse les yeux une fois mais sa fierté naturelle l'oblige même devant l'amour, elle reste reine parmi les plus nobles de coeurs,' mais tu as devant toi une sotte mon roi, une ingénue qui ne peut que rougir de ne pas même savoir comment elle a pu trouver le chemin de ton coeur, ni comment tu es entré dans le sien. Comme j'ai honte Ezechkiel. Honte de mon ignorance. comme on acclame le singe quand on le croit savant puis on le moque quand on se rend compte que de savoir il n'a que celui du cirque on moquera la reine qui en savait moins que la servante. J'ai honte de te prier d'amour alors que je n'y entends rien, et mes soupirs te doivent paraître bien mal cités pour ce qu'ils viennent pourtant de coeur.»

Et dans sa honte si sincère c'est sa main qu'elle prend tandis qu'elle se redresse dans leur couche et qu'assise enfin, contre son coeur elle presse doucement la main du prince, lui permettant ainsi de la toucher. Son coeur qui bat si fort à l'instant contre cette main si tendrement serré contre le galbe de deux seins vierge de toute caresse. La chaleur de ses joues trahissent ce que le teint dissimule si bien.

« Mais si tu n'as pas trop le coeur a rire de ma candeur et de mon ignorance alors ne te contrains plus de rien mon roi...»

Sa gorge était nouée mais elle était comme ces reines barbares qui même soumises devant l'empereur romain ne ployait genou que sous les coups et gardait toujours le menton haut, le regard fier et droit, même dévêtues de leur atours de noblesse. Comme elle était fière même quand elle reconnaissait ses tords, elle dégageait une force incroyable. Ses lèvres doucement serrées mettaient Ezechkiel a l'épreuve de venir leur enseigner ce que jusque là nul n'aurait osé.
Le drap reposait sur le flanc de sa cuisse repliée et alors tout dans la chambre d'hôte semblait comme arrêté dans l'instant, dans l'expectative.

« Je n'ai jamais rougi que tu me regarde quand on me donnait le bain ou quand on le prenait ensemble, mais je rougirai que tu me touche seulement... »











Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Lun 31 Aoû - 23:23



Le sourire qui se dessine sur ses lèvres est la plus belle des victoires, mais de quoi vainc t-il? Sans doute de ses impuretés, de tout ce qui le rendait jadis laid. Le voilà beau, beau comme un roi, et seigneur que son cœur est heureux à ce moment là. Beau aux yeux d'une reine, n'y a-t-il pas plus grande victoire pour un homme? Il sourit lui aussi, et sa voix tremble sur le bout de ses lèvres quand de sa flamme, il fait une tirade. Il tisse là la toile d'un amour qui se voudra éternel, il le sait. Si demain il meurt, son corps s'en souviendra, et dans l'écho de l'éternité, il entendra ses mots, gravés en lui. Ses mots chauds. Speak the truth, even if your voice shakes. Il a eut la force de démettre ses plus bas penchants, il sera à même de contrôler son corps, ses désirs, même s'ils sont sains. La tirade prends sa fin, mais le roi ferme les yeux. Il sait qu'il a été trop loin, que l'on ne peut lui permettre une telle hardiesse, mais... rien ne vient. Rien, si ce n'est cette main tiède et douce sur sa joue, et ses lèvres qui l'embrassent chastement. Prude. Voilà la reine si belle, aux lèvres au goût de fruit, et aux grands yeux de jarde qui ne le punit pas, comme flattée d'avoir été élu. Le cœur du roi s'accélère dans sa poitrine quand le baiser se rompt. Il aimerait tellement plus, mais il ne dit rien. Il sait qu'il ne faut pas brusquer la belle.

« J'ai honte de te prier d'amour alors que je n'y entends rien, et mes soupirs te doivent paraître bien mal cités pour ce qu'ils viennent pourtant de cœur. »

Il fixe la main qui se tends vers lui, qui prends si doucement la sienne et l'apporte à son buste, à sa gorge, et au bout de ses doigts, il sent le crépitement de la vie, la palpitation du myocarde, et il sait que leur deux cœurs sont à ce moment là plus qu'un, qu'ils battent, synchrones. Ils battent en cœur, et Ezechkiel rougit doucement, comme un amant trop puéril, comme un premier contact avec sa jeune cousine, et dieu seul sait que sa main tremble, non pas de peur, mais de joie, de désir.. de tant de chose qu'il ne pourrait l'expliquer.

« Mais si tu n'as pas trop le coeur a rire de ma candeur et de mon ignorance alors ne te contrains plus de rien mon roi... »
« Ma Reine, ne dîtes pas de telles choses, pas en me regardant. Vos lèvres me tuent, et je souffre milles géhennes de ne pouvoir les embrasser. J'ai le coeur à vous aimer, serais-ce assez pour cette nuit? Que dis-je, pour notre éternité? »

La main posait sur le coeur de la belle remonta lentement, et du bout des doigts il effleure sa peau, caresse chaste et lascive, qui se fait presque amoureuse. Il cherche le contact, il cherche quelque chose, et il sait qu'il l'a trouvé. Il a tant couru quand l'amour était juste sous son nez... juste là. Mais elle était là, et son visage resplendissait. Tant d'hommes auraient donné leur vie pour vivre ce moment, et il était le seul qui avait su se damner avant les autres, qui en avait eu le courage et la force. Si longtemps, pour tant.

« Je n'ai jamais rougi que tu me regarde quand on me donnait le bain ou quand on le prenait ensemble, mais je rougirai que tu me touche seulement... »
« Je n'oserais jamais pour embarrasser, mais mes penchants l'emportent, et je ne peux rester sage devant vous. Pas plus longtemps. » Son regard obsidien semble briller sous ses longs cils, et ils fixent le regard de jade, amoureux. « Laissez moi vous apprendre, laissez moi vous élever au rang de femme, ma Reine, et je serais de tous les rois le plus fidèle. Je serais comme un prêtre des religions païennes : je ne m'offrirais jamais plus qu'à vous. Ma vie vous est dédiée. »

Il se penche lentement, il est fiévreux. Il sent ses joues si chaudes, et son corps brûle d'un désir sans nom. Il sait aussi qu'il ne pourra pas s'arrêter, pas maintenant, pas après tant de mots, pas après ces regards, pas avec elle. Il la désire de trop, comme il n'a jamais désiré. Il rêve de son corps depuis si longtemps, et il a bravé ses péchés. Il est pure, il est chaste, et il lui apprendra l'amour comme deux amants le font. Il lui apprendra les sentiments dans les baisers, les mots dans les yeux, et les soupirs pour toutes chansons. Il connaît bien la symphonie, il la connaît depuis si longtemps, mais cette dernière est la vraie. Il sait que les notes seront parfaites, et qu'à eux deux, leur chant réjouira plus les anges que les cantiques et les psaumes. Que David tienne avec lui sa harpe, car déjà le roi se penche, doucement, et pose ses lèvres sur celles de la lèvre. Le baiser est chaste, pure, mais il lui fait comprendre qu'à ce moment, il faut laisser tomber les murailles, et que Jéricho ne se rende. Le baiser se poursuit, brûlant, langoureux, et si doux pourtant. Si doux que le roi n'a pas besoin de la toucher pour que son désir s'anime, que son estomac se brouille d'avoir trop envie. Et plus leur salive se mélange, plus il sent son cœur qui s'accélère, et ses mains ne peuvent que tenir la tête de la jeune reine, car s'il les retire, elles se feront impétueuses. Non... le moment doit être beau. Qu'à jamais dans l'éternité il s'en rappelle.










The Changelin'

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PR. AZAEL VAN HELLSING
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► MESSAGES : 1431
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Lun 31 Aoû - 23:23




« Ma Reine, ne dîtes pas de telles choses...
- Si..
- pas en me regardant...
- ... je le pense, comment puis-je ne pas te regarder...
- Vos lèvres me tuent...
Rosarjo-... je souffre chacun de nos mots...
- ... et je souffre milles géhennes de ne pouvoir les embrasser. J'ai le coeur à vous aimer, serais-ce assez pour cette nuit? Que dis-je, pour notre éternité?
- C'est assez que tu m'aimes comme je t'aime. »

Rosarjo sans pour la première fois comme son coeur peu trahir, comme il n'est pas une machine sur laquelle elle a un empire total. Un regard d'Ezechkiel et son coeur s'emballe, sentir sa main contre son coeur, qui tremble de la toucher et son souffle est court.

« Je n'oserais jamais pour embarrasser, mais mes penchants l'emportent, et je ne peux rester sage devant vous. Pas plus longtemps. Laissez moi vous apprendre, laissez moi vous élever au rang de femme, ma Reine, et je serais de tous les rois le plus fidèle. Je serais comme un prêtre des religions païennes : je ne m'offrirais jamais plus qu'à vous. Ma vie vous est dédiée. »

Il se penche sur la reine, en elle quelque chose explose et lui noue le ventre. Leurs lèvres se touchent et Rosarjo se laisse dominer parfaitement, amoureusement. Son corps s'allonge sous ce baiser. Les mains d'Ezechkiel la touchent d'une nouvelle façon, une façon qui à le goût du feu et de la passion mais elle laisse faire, elle laisse la fougue d'Ezechkiel, douce et ardente à la fois, la prendre. Ses lèvres s'entrouvrent sur l'exemple de son cousin, mélange de salive, de caresses qui embrassent son corps et son imagination. Jamais avant elle n'aurait soupçonné qu'il puisse exister chose sur douce, caresse si intime que celle qu'ils échangent et pour dire, elle n'a encore rien vu. Un instant elle échappe aux lèvres de son bel amant pour lui répondre enfin:

« Soit que mon corps devienne ton temple, que tu y sois à la fois prêtre, pécheur, fidèle et Dieu. Soit que nous vivions de nos offrandes mutuelles, comme je me donne à toi ce soir. Ne me fais pas femme Ezechkiel, fais moi tienne, ta femme pour notre éternité. »

Ses yeux scintilles sous l'effet de la promesse, sa gorge de cygne s'allonge comme elle tend les lèvres pour lui offrir un autre baiser. Ses mains cherchent ce qu'elle ne sait pas. Elles se posent sur ce si beau visage qui est à présent son icône. Le drap entre eux c'est éclipsé dans la fougue de leur amour si jeune. Ne reste que le coton de la chemise de Rosarjo si ample qu'elle découvre déjà une épaule et que les longues jambes de la belle sont offertes à la vue et au toucher. Le galbe raffermi de ses seins sous la chemise se presse contre le torse du roi. Un instant elle le regarde, elle est prête, son corps est brûlant tout comme celui d'Ezechkiel qu'elle sent tendu par endroit mais elle n'en connait pas la cause car comme elle l'a confessée, elle est ingénue en amour. Un "je t'aime" passe ses lèvres comme une caresse sur celles d'Ezechkiel. Ses mains reposent sur les bras du beau valaque et le temps se suspend une fois encore autour d'eux...











Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Mar 1 Sep - 22:25



Le baiser amoureux a un autre goût que celui des putains. Il est bon, il est fruité. Il a quelque chose de chaud, quelque chose d'excitant. Ezechkiel s'y abandonne, ferme les yeux, prude et chaste, et le baiser s'approfondit dans une douceur sans pareille. Il ne résiste pas, non, mais son coeur accélère, et il chavire, peu à peu. Elle se penche, et il suit le mouvement, il se penche au dessus d'elle, sans la toucher, sans même la frôler. Leur seul contact est celui de leurs lèvres, car le prince est plein de bonté, et il ne cherche pas à brusquer sa reine. Pour rien au monde il ne le voudrait. Le baiser s'interrompt et il passe – par réflexe et par habitude – sa langue sur ses lèvres, gestes provocateur mais ô combien délicieux dans de tels moments.

« Soit que mon corps devienne ton temple, que tu y sois à la fois prêtre, pécheur, fidèle et Dieu. Soit que nous vivions de nos offrandes mutuelles, comme je me donne à toi ce soir. Ne me fais pas femme Ezechkiel, fais moi tienne, ta femme pour notre éternité. »
« Ce soir, nous ne sommes que Rosarjo et Ezechkiel... »

Tac-au-tac. Elle s'approche de lui, leur souffle se mélange, puis ils se touchent, chastes et beaux à la fois, et s'embrassent finalement. Le désir enflammé, le petit feu devient un bûché dans son ventre, et le désir lui tords les boyaux dans une douleur délicieuse. Il se meurt de plaisir, sans même avoir consommer. Il se sent ivre d'elle, ivre de joie, ivre de plaisir. « Je t'aime tant... » À son regard, le prince découvre un corps nouveau, un corps frais, un corps chaud, et vierge de toutes caresses. Elle posa ses mains sur son visage, et l'icône embrasse la déesse, dans un geste amoureux, alors il posa ses mains de chaque côté de sa tête, s'appuyant sur ses coudes, et il se retrouve rapidement au dessus d'elle, leurs deux corps brûlants appuyés l'un contre l'autre. Elle sent si bon que le prince perds tout contrôle de son corps à ce moment là. Il n'est plus roi, il n'est plus prince. Il est Ezechkiel, et Rosarjo entre ses mains semblent si petite, si fragile... si désirable. Son coude gauche le soutient alors que sa main droite glisse le long du corps de la jeune fille, traçant la courbe de ses hanches, s'arrêtant à sa croupe, posant une main sur cette dernière pour la relever, collant leurs deux bassins, parfaitement un. Il garde son pantalon alors que le corps de sa cousine se colle à lui, sa poitrine appuyée contre son torse accentuant le désir, alors que sa virilité se gonfle, le gênant dans son pantalon de toile. Il l'embrasse à pleine bouche, plus fougueux, plus impétueux, et rompt le baiser, commençant à déposer des baisers brûlants sur l'arrête gauche de son visage, sur sa gorge, alors que ses mains elles délacent son pantalon, le faisant glisser maladroitement – ses bras tremblants d'excitation – jusqu'à ses genoux, et finalement l'envoyant valser sur le sol. Il est fiévreux, il se sent de braise. Ses joues sont chaudes, et il rougit, alors que son regard en dit long sur ce qu'il ressent à ce moment. Ses mains, elles, entourent le visage de Rosarjo, l'approchant de son visage, l'embrassant tendrement. Et le prince fougueux redevient ce roi calme et patient, ses mains descendant lentement la chute de ses reins, passant en dessous le tissu. Le bout de ses doigts frôlent la peau tannée en une caresse douce, tendre, et remontent lentement la chemise. Elle se redresse un instant, envoyer valser à son tour la chemise sur le sol. Le lit craque quand elle se laisse retomber, et il se courbe au dessus d'elle, l'embrassant. Ses mains se font indécentes mais restent douces et tendres. Ses doigts dessinent ses hanches, plus remontent le long de ses côtes, ses doigts effleurant la galbe de ses seins alors que presque inconsciemment son bassin s'est mis à mimer des vas et vient faux, des vas et vient qui n'ont pour lui qu'une « préparation ». Il pourrait bien enlever leur dernier vêtement, il pourrait bien aller plus loin, tout de suite, maintenant, mais ils ont une nuit pour eux, une nuit pour consumer leur passion. Une passion qui les consumera, tôt ou tard...










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► MESSAGES : 1431
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Ven 4 Sep - 9:55




Y a-t-il plus doux qu'un « Je t'aime tant... » échangé pendant l'acte amoureux? Sans doute non, et Rosarjo à présent si douce ne peut qu'y succomber gratifiant son Ezechkiel de doux mots d'amour elle aussi et de soupirs esquissés sans retenue. Bercées par ces caresses nouvelles et si délicieuse, elle se meurt déjà entre ses bras, son corps s'impatiente de celui d'Ezechkiel. Elle nue entre ses bras, son corps réagit au moindre effleurement, il exulte de beauté, révéler par l'amour dont on l'habille. Et elle, découvrant le jeu amoureux, pare son amant des baisers les plus savoureux. C'est tout son corps qu'elle semble vouloir recouvrir à présent. Elle a goûté à la douceur de la gorge de son amant, à la force de ses bras, au réconfort de son torse et au divin de ses lèvres. « Je t'aime » tant de fois échappé entre leurs bouches et de tant de façons différentes, scelle entre eux ce pacte contre lequel aucun ne saurait se dresser.
Il l'attire doucement, un peu plus contre lui dans un contact soutenu. Pourtant lui n'est pas encore parfaitement dévêtu, le travail de ses braies les séparent encore quand elle sent contre la plus masculine des pulsions la flatter déjà contre l'intimité. Dans un froissement il quitte son dernier atour, et elle se cambre quand elle surprend les mains d'Ezechkiel sous sa chemise. Finalement les deux vêtements se retrouve au sol, dans une étreinte désordonnée qui trahit toute la passion de leurs maîtres.
Sous le brûlant de tant de caresses ce qu'ils ont de plus intimes se frôle, joue à ne pas encore se rencontrer et Rosarjo sent entre ses cuisses le désir qui la serre et la consume. Elle ignore si ce qu'elle sent est normal mais elle n'a pas l'impératif de se tenir, et de se poser des questions en ce moment. Elle laisse Ezechkiel se faire le maître d'elle, elle en gémit même de plaisir à son oreille. Dans leur doux échange elle s'offre à lui parfaitement, ne se dérobe à aucune caresse, aucune envie. Elle donne plus qu'elle n'a jamais donné et elle a si soif de lui pourtant jamais cette soif ne semble pouvoir s'étancher. Que ses lèvres le quittent un instant et elles reviennent à lui terriblement demandeuses. Que ses mains s'éloignent un tant soit peu de la douceur de ce corps qui la surplombe et elles y reviennent aussitôt, désireuses de l'explorer encore, d'en tracer le chemin, d'éprouver le dessin de chaque muscles. Oh non elle ne sait pas et pourtant elle fait si bien que Dante lui même savoure l'instant en se l'imaginant, perdu quelque part dans un trou à rat ou un cul de basse fausse qu'il aura choisi pour son divertissement. Car il sait lui. Il sait qu'à cet instant précis les premiers émois de la future reine sont un cadeau remis entre les mains d'Ezechkiel Aldea, un cadeau inestimable et si... éphémère. Qui a sur garder le papillon entre ses mains? Et qui saura retenir la bougie de se consumer quand elle est ivre d'amour et d'oxygène?
Rosarjo soupire, elle n'y tient plus. Elle se sent se rapprocher doucement d'Ezechkiel. Ses cuisses le tiennent dans une étreinte amoureuse si douce... Elle appelle sa délivrance maintenant qu'il l'a rendu folle et ivre de lui, elle ne sait pas ce qui doit se passer maintenant mais son corps supplie en secret, il se froisse de désir, demande la suprême grâce que seul peut donner Ezechkiel...










Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Dim 6 Sep - 13:01



Sa main sur ses muscles les font se crispés, et son souffle devient de plus en plus court, et son coeur accélère dans sa poitrine, douloureux, tout comme sa virilité. Et le prince savoure cet instant, des gouttes de sueur perlant sur ses tempes, et ses mains se font avides de sa peau, et elles parcourent sa peau, si douce, si hâlée, la soulèvent et il se penche sur elle, plus proche, l'embrassant à pleine bouche. Il ne sent plus la douleur de son membre, il ne sent pas même son sang qui pulse trop vite dans son sang, ce qu'il sent, c'est les cuisses de la belle qui rapprochent leur deux bassins et son regard fiévreux qui le supplierait presque de l'achever. Il se mord la lèvre, calme, et sans la brusquer, il pose ses mains sur la croupe de la reine, la soulève et, quittant des yeux son regard, il fixe son mouvement de bassin et se fraye un chemin. Il glisse en elle, calme, et lâche un léger soupire, frissonnant. Il s'arrête pourtant, et la regarde, l'embrasse, alors qu'il continue à s'insinuer, rompant alors l'hymen. Il la sent se crisper sous lui, mais la douleur sera bien vite remplacé par le plaisir, par l'amour. Il s'arrête à nouveau, lance un « je t'aime » à la volée et entreprends un très lent va et viens, imperturbable. Son souffle se fait plus rauque, rocailleuse aussi, alors qu'une de ses mains sert les draps, l'autre posée sur la hanche guide la belle sous lui, au même rythme, synchronisant leur danse à la seconde prêt. Il se redresse et pose sa deuxième main sur son bassin, la surplombant, formant presque un angle droit, leur deux corps se connaissent, se découvrent, et il aime atrocement cette sensation, si différente de toutes les autres. Il sait, à ce moment précis, qu'il a trouvé ce qu'il chercher depuis des années. « Je t'aime. » La voix se fait souffle, presque une caresse pour la belle endormie, et il accélère, doucement, puis un peu plus encore, la tenant toujours entre ses mains, mais elle tends les mains, se redresse, et il s'assoit, et elle s'assoit aussi, sur ses cuisses, se colle à lui. Il la fixe, la laisse faire. Reine barbare, devenue si belle avec lui. Plus que belle... quelque chose de sensuelle dans le regard. Il parcourt son corps ses mains, il dessine du bout des doigts la moindre galbe, la moindre courbe, et suit avec passion les mouvements lascifs, entends avec un sourire le moindre gémissement, y répondant avec un râle guttural. Ses mains sur posent sur ses cuisses, les caressent, les aident, accompagnent le mouvement, et il ferme les yeux. « Je t'aime. » Il est ailleurs, il oublie son nom, son identité. Roméo, ô Roméo. Il n'a pas besoin de nom, pas même de titre à ce moment. Il n'y a que l'amour qui peut unir deux âmes, et une âme, ça n'a pas de nom. Prédestinés. Peut être qu'au fond, il ne doit cela qu'au spectateur, qu'au maître de cette bien fade mascarade. Et Dante sourit quelque part, il sourit de ses deux prodiges. Ils iront loin? Sans doute. « Je t'aime. » Les mots se perdent dans un concerto de soupirs, et dans un dernier tremblement incontrôlé, dans un dernier mouvement, le roi ferme les yeux, sert les dents, grogne, et se libère en elle, vagues brûlantes du désir encore chaud, serrant un peu ses cuisses entre ses mains, comme le dernier témoignage d'une affection depuis trop longtemps refoulée. Il se laisse tomber en arrière, reprenant son souffle, et il accueille sur son torse le corps flexible de la belle, l'entoure de ses bras, imperturbable dans son nouveau bonheur, et il ferme les yeux, le sourire aux lèvres... heureux... enfin...











The Changelin'

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PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Sam 12 Sep - 22:01




Dans les derniers moments que leur corps s'embrassent, elle meure sous ses caresses, découvre la fougue d'un baiser donné à pleine bouche. Jamais elle n'avait soupçonné avant ce jour ce que c'était qu'être intime. Là, dans la simplicité des draps qu'ils froissent ensemble, elle goûte tout le sens de ce mot, l'entoure d'amour et de souvenir qui la forge et qui feront sa force à l'avenir. Dans des siècles quand un regard se posera sur Rosarjo, il frissonnera devant la force qui se dégage de cette femme, devant cette sauvagerie que seul l'acte amoureux peut faire naître. Oh oui cet instant ne la quittera plus à présent, et sa beauté n'en sera que plus terrible. Mais ne présageons rien de l'avenir, car il est incertain.
Ezechkiel la possède parfaitement, elle s'abandonne, délicate entre ses mains, se fait docile mais laisse présager la tigresse en elle, même lorsqu'il soulève légèrement son bassin et qu'elle se sent toucher dans ce qu'elle a de plus intime. Il n'a encore rien jamais mais ce premier contact est déjà si intense. A cet endroit et malgré elle, elle s'est faite douce, tiède et accueillante et c'est sans doute parce qu'elle n'a pas la science de l'amour et qu'elle est ingénue qu'en cet instant elle ne se crispe pas, parfaitement détendu par les soins de son amant. Alors vient l'instant où l'hymen se rompt. Un petit gémissement partagé entre surprise, douleur et plaisir échappe à la reine. Si on ne lui a jamais appris à avoir honte et à parler tout bas, cela ne change pas dans les bras d'Ezechkiel. Ainsi qu'il oeuvre à leur donner un plaisir commun, elle le rétribue de soupirs hauts et généreux, si doux à l'oreille. Ceux de ces soupirs qui vous touchent dans l'âme, et vous caresse sans même que vous puissiez dire comment. Cela même qui vous vrille de l'intérieur et donne à votre désir une inépuisable source d'énergie. Mais elle l'aime tant, comment lui voler ces soupirs? Pourquoi taire ces non-mots qui ne s'adressent qu'à lui? Que d'autre que lui puisse devinait ce qui ce joue à l'instant dans la chambre ne l'aurait pas fait rougir si seulement elle avait pensé à ça. Sans se quitter un seul instant, ils s'assoient sur leur couche, elle le dévore des yeux, brûlée de désir. Ses lèvres épousent celle du prince quand ses mains, posées sur son torse le repousseraient presque pour échapper au plaisir de leur danse intime. Son dos ses cambres, les lignes de son corps se font serpentines comme ses reins ondoient avec une grâce défendue. Elle admire le corps d'Ezechkiel, jouit de lui appartenir puis leurs amours s'apaisent à l'instant où il la serre un peu plus fort et où elle lui offre le gémissement le plus sonore.

Enfin ils s'endorment, enlacés non par le serpent qui a tant voulu les voir pécher mais par leurs propres bras amoureux. Rosarjo sent encore les délices de leurs échanges alors que l'étreinte d'Ezechkiel la suit dans ses songes. Pourtant cette nuit, le démon qu'elle a en elle livrera son ultime bataille, si bientôt on ne le libère pas, il va s'endormir à jamais et l'instinct lui dicte de ne pas se laisser faire. C'est la fièvre qui la prend dans la nuit et lui laisse le rouge aux joues.
Ce matin là, elle se réveille tard, et bien fatiguée, et mais la vision de son amour penché sur elle lui donne immédiatement un sourire divin. Elle se redresse dans le lit, nue.
Avec une telle fièvre beaucoup se serait résignés au lit mais elle ne veut pas en entendre parler, elle prendra les étriers aujourd'hui s'il le faut:

« Ezechkiel... tu es resté avec moi dans mes songes si bien que j'ai le sentiment que la nuit ne nous a jamais séparés.', elle n'a pas faim, sa vue lui suffit mais elle lui rappelle aussi que rien est encore sûr pour eux...,' Ezechkiel tu sais qu'il nous traquera même jusqu'au royaume de France. Il se fera des alliés parmi nos proches, il nous atteindra de toutes façons. Mais, si nous partions plus loin, beaucoup plus loin. Si nous chevauchions au delà de l'empire ottoman, et au delà encore. Il y a loin de tout ce que nous connaissons un Empire grand comme le monde dont le souverain dit-on, est un érudit, versé de science et d'art, curieux des choses de ce monde et de l'autre. Si nous pouvions ne serait-ce qu'atteindre à son empire, nous vivrions pour sa curiosité, ce serait nous humilier compte tenu de notre naissance mais qu'importe alors? Nous serons ensemble, nous serons heureux ou nous mourrons sur la route de notre bonheur... »

Ses yeux magnifiques même brûlants de fièvre l'interrogeaient. Atteindre le pays du milieu, la Chine, ne serait pas chose facile, et quand bien même ils y parviendraient, il faudrait encore qu'ils sachent séduire un homme qui leur serait à tout étranger jusque dans la langue et la figure. Ses longs doigts fins prirent la main d'Ezechkiel. Même là la fièvre la tenait...















Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Mer 23 Sep - 14:17



Il a un sourire calme, magnifique. Il la regarde, tendre époux, et du bout des doigts il frôle sa peau, revisitant la moindre courbe de son visage, le rebondi de ses joues, la longueur de ses cils, et tout dans des gestes presque rituel. Il n'a pas beaucoup dormi, mais ce n'est pas grave. Il n'en a pas besoin. Il est rassasié. Il se sent à nouveau vivant, tellement fort à ce moment. Rien ne l'arrêtera. Plus jamais. Il a un sourire tendre quand elle ouvre ses grands yeux sur lui, et dépose un baiser sur son front, du bout des lèvres. Elle se redresse alors, mais pas lui. Il la suit du regard, comme un homme qui voit son Dieu apparaître devant lui. Elle est rouge, elle a chaud. Il ne s'en inquiète pas... pas vraiment. Ça lui traverse l'esprit, l'espace de quelques secondes, mais non. C'est faux... bien sûr que c'est faux... vilaine idée.

« Ezechkiel... tu es resté avec moi dans mes songes si bien que j'ai le sentiment que la nuit ne nous a jamais séparés. » Il a un sourire tendre, se redressant, lui aussi nu, mais n'y pense pas, tendant sa main, effleurant sa joue.
« Les songes t'ont offert le plus beau des cadeaux, ma Reine. » Il penche la tête, heureux. « J'aimerais dire de même, mais je n'ai su, cette nuit, que vous regarder dormir. Vous êtes si belle... puissiez-vous me pardonner. » Son sourire est lupin, mutin, joueur, mais profondément amoureux. Comme il ne l'a jamais été.
« Ezechkiel tu sais qu'il nous traquera même jusqu'au royaume de France. Il se fera des alliés parmi nos proches, il nous atteindra de toutes façons. Mais, si nous partions plus loin, beaucoup plus loin. Si nous chevauchions au delà de l'empire ottoman, et au delà encore. Il y a loin de tout ce que nous connaissons un Empire grand comme le monde dont le souverain dit-on, est un érudit, versé de science et d'art, curieux des choses de ce monde et de l'autre. Si nous pouvions ne serait-ce qu'atteindre à son empire, nous vivrions pour sa curiosité, ce serait nous humilier compte tenu de notre naissance mais qu'importe alors? Nous serons ensemble, nous serons heureux ou nous mourrons sur la route de notre bonheur... »

Si son regard est sur lui, le sien fuit. Pas de peur, mais de réflexion. Il s'était pris à aimer cette situation, ce moment, à le croire éternel. Erreur fatale, petit roi, et il s'en rends compte alors. Il n'aurait jamais du croire une telle... une telle bêtise. Peut être a t-il abandonné après ses longs mois? Pauvre fou. L'espérance tue. Le roi secoue la tête et sort du lit, nu. Il se penche sur le sol, rattrapant ses vêtements et les enfile, sans un mot. Derrière ses mèches brunes et crépus, il réfléchit. Son regard est perdu. Il ne sait pas. Il est perdu, dépassé, et ça l'agace, l'agace de s'être fait avoir dans une telle félicité. Il réfléchit. Sept mois qu'ils sont tous les deux à cheval, qu'ils galopent le jour et la nuit, presque sans aucun arrêt. Il enfile sa chemise, reposant toute son attention sur la reine, perplexe.

« Nous avons couru longtemps maintenant, mais en s'attardant ici une nuit, nous avons perdu de l'avance. En admettant qu'ils ont de bons chevaux, et qu'ils ne courent que la nuit, je dirais qu'ils nous rattraperont dans... une dizaine, peut être une douzaine au mieux, de nuits. Nous sommes ici en Bohème, nous avons tout le temps d'arriver à l'Empire dont tu parles, Rosarjo, mais crois-tu supporter une nouvelle fois une cage? » Le regard du roi est bleu clair, mais étrangement sombre. « Demeurons en hommes libres, mourrons en brave. Je veux pas te voir à nouveau triste, ma belle, et même si je suis avec toi dans cette cage, je ne suis pas sûr qu'elle nous donnera autant de joie que notre aventure. Cela fait sept... peut être huit mois que nous n'avons pas pris le temps de poser le pieds et de vivre. Nous fuyons comme des couards. Nous avons sans doute raison. Mais qu'en est-il de notre honneur, de notre noblesse de jadis? » Il soupire, et pose un genoux au sol, tel un chevalier devant une reine. « Qu'importe. Si c'est ce que tu désires, Rosarjo, je te mènerais en Empire de Chine. Si veux en sortir, je t'en ferais sortir. Là où tu veux aller sera ma patrie. Les guerres que tu veux menais seront mes croisades. »

Il relève le regard vers elle. Il n'est pas vraiment convaincu qu'une nouvelle vie en cage soit la solution, mais si elle le désire, alors qu'il en soit ainsi. Le vent mènera là où il le désire.










The Changelin'

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PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Ven 2 Oct - 16:40



« Avez vous jamais senti l'essence du vivant couché sur une feuille de chanvre de mauvaise facture? Ce parfum a le goût de la peur, le souvenir du péché, il brûle les méninges, sature les poumons de toute l'animalité de l'homme et de sa poésie d'amour. Comme il m'est doux, pauvres mortels, le cadeau que vous m'avez laissé derrière vous. Une nuit tout au plus, je ne risquerais pas à vous laisser trop éloigner de moi car pour cette œuvre, je le crains, il faudra plus d'assiduité que pour les autres.
Dans les draps se mêlent l'odeur du prince, sa sueur et l'âcre de sa toute noble semence répandue dans ce mauvais lit. On devine le travail de ses muscles dans l'acte, le divin de la libération, le relent de la frustration convulsée en lui depuis quelques mois déjà. Ah je ris mon prince. Comme je ris des épreuves que je t'impose et tu t'échine à me divertir quand même. Alors tu l'as fait. Tu as croqué dans le fruit que je t'avais pourtant défendu, celui là même que j'ai mis dans ta main d'enfant pour faire de toi un roi. Tu as oublié tous mes serpents que j'envoyai ça et là siffler sur ton épaule pour t'avertir de tes erreurs. Dans la chambre de Bohème, alors que je me régale de presser l'étoffe de votre couche contre mon visage, je vous vole tous les secrets de ce moment unique. Comme je te devine, archange pourfendeur que tu es, te parer d'une muselière et te laisser fouler aux pieds par le démon Nospheratov. Oh Satan, cruel que tu es. Tu ne perds pas d'offrir à tes enfants la beauté qui nous aveugle et nous tente et comme tu fis de ma belle Erzebet, tu fis de l'enfante-reine le supplice d'Ezechkiel, le bien mal nommé. Ne reste plus qu'à m'allonger tout comme elle, simplette sauvageonne élevée dans les soieries les plus riches. Comme elle a du te résister, comme elle a jouir son péché dans ton étreinte de serpent Ezechkiel. Ah son souffle sur ta peau, une brûlure insoutenable, et l'innocence jetée au dévolu de ta lame, car Ezechkiel sans pitié jamais ne quitte l'épée, qu'importe le destroyer qu'il serre entre ses cuisses, catin, jument, oui vierge putain, elles sont toutes les mêmes. Fougueuses un matin, offertes le lendemain. Je crache sur Rosarjo. Rosarjo, sur ton sang épars dans le drap, tu n'es qu'une catin à toute autre pareille. Mais cela nous convient car c'est au prince des catins que je t'ai donnée, et tandis que tu soupirai n'en pouvoir mais*, le sort avait déjà été joué, par moi. Bientôt la fièvre te tiendra si elle ne te tient déjà et Ezechkiel croira à mes mensonges. Il verra le vice où il n'y a que pureté, et il aura trop honte, et il brûlera de se passer au fil de sa propre épée mais trop noble il n'aura pas la couardise d'agir car le coeur est pur de celui qui n'a connu qu'une seule et grande haine et qu'un seul et grand amour dans sa vie. La honteuse maladie voilà ce que tu penseras. Mes côtes se rompent sous le hoquet du rire à me l'imaginer. La fiancée honteuse et éhontée. Le fiancé coupable et obligé. Il me tarde de voir l'amour s'évanouir sous l'émoi de la rancoeur, un bien noble sentiment que la rancoeur croyez moi. Il n'y a que les reines prétentieuses pour tenir rancoeur toute une vie et même dans la mort. Et si l'enfante-reine est grosse de toi, mon bonheur ne sera que plus complet de voir la face racornie de Nospheratov quand il le découvrira. Il sera fou de rage, il sera capable d'en arracher l'enfant à naître du giron de la belle et d'accomplir ainsi l'infanticide que j'ai dessiné pour lui, celui de la belle Rosarjo. Mais ne présumons de rien encore. A l'heure qu'il est la belle a du céder à son idée de fuir pour l'Empire du Milieu, la seule réponse censée qui aurait pu déjouer mes projets. Bien fol Amour qui nous force la main là où Raison nous faisait tenir ferme. Avant la première heure demain matin, Ezechkiel, tu te rendra compte de ton erreur et tu voudras mourir. Mais que peuvent les mortels fassent à leurs penchants, on ne rompt pas le roseau par la force mais par la douceur, ainsi Ezechkiel, t'es tu précipité avec ton amant dans l'abîme du destin. Il attend gueule béante de recevoir ses enfants, et moi, pauvre comédien, je m'agiterai jusqu'à la dernière goutte pour me hisser à hauteur de tout regarder depuis mon promontoire.»

Ainsi parla Dante avant de prendre le chemin de la forêt où s'était enfoncés les deux amants ivres d'eux même. Si Rosarjo l'avait cédé à Ezechkiel, c'était parce qu'elle espérer encore pouvoir se donner la mort quand Nospheratov les rattraperait et qu'Ezechkiel tomberait. Car l'enfante toute reine qu'elle est se sait à l'abris de la folie meurtrière de son père...



* à cette époque, je n'en peux mais s'inginfie je n'en peux plus ou je n'y peux rien.


FIN DE L'ACTE IV
tombé de rideau.











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PR. AZAEL VAN HELLSING
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► MESSAGES : 1431
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Ven 2 Oct - 16:51



ACTE V.
Et le combat cessa faute de combattants.


« Les as tu retrouvés?»

La voix est cinglante et se cogne contre le fer du heaume. Deux prunelles d'acier plongent sur un être abjecte de suffisance. Dante, devant Nospheratov. Les deux anciens se jaugent, l'un rehaussé par son cheval de guerre et déjà grand et terrible qu'il est, l'autre, petit de taille, haut par sa traîtrise se tient coi, fort de ce qu'il est seul à savoir et qui lui vaut l'estime sinon le respect de chacun. Comme il se sent haït et comme il se réjouit de soulever pareil émoi:

«Tu t'es, en m'offensant, montré digne de moi ; Je me devrais, par ta mort, montrer digne de toi. Parle chien! »

Dante rit dans sa barbe, se fait plus suffisant encore.

« Mon bon seigneur, votre parole dépasse votre pouvoir, ne soyez pas prompt à juger de qui commit la plus grande traîtrise, vous seriez surpris.» le regard du vampire passa sur chacun des hommes qui étaient à la suite du seigneur Nospheratov, jetant le doute et la peur dans les esprits car on savait Nospheratov impitoyable.
«Garde tes viles paroles derrière tes dents larve, et parle avant que je ne perde patience.»
«Ils ont prit à l'Est vers le royaume de France, à l'heure qu'il est, ils pénètrent la Noire Forêt de Bohème à bride abattue. Nul doute que vous les aurez repris avant la nuit.»

L'équipée éperonna sur un mouvement du seigneur Nospheratov. Ce dernier resta un instant en arrière pour accorder un regard mauvais à son général. Mais il piqua des deux, sa haine toute droit dirigée vers ce fils de chienne qui avait faucher ses plus grands projets en lui enlevant sa fille. Il faut comprendre. Tant d'années mûrement réfléchies, conduites d'une main de maître, tout avait été parfaitement calculée et la princesse, tenue si soigneusement à l'écart de toute mauvaise influence aurait fait la plus grande et la plus magistral des reines. La Reine des Damnés. Celle devant qui tous ploierait. Mais il s'était fallu que le cousin mal né, mal élevé, le plus bâtard de tous les bâtards consanguins de la noblesse, se dresse, paré d'une reluisance que le noir seigneur des vampires ne concevait pas même, et salisse le tableau si impeccable. Aussi son destrier parait pour la guerre, battait la forêt aux trousses des fuyards.

...


Le vent cinglait, mordant et sans merci. Entre les branches noires et menaçantes, les amants fuyaient encore et toujours, quittant l'insouciance des instants qu'ils s'étaient accordés. Rosarjo se sentait plus faible mais elle tenait bon, ne montrant rien qui puisse alarmer Ezechkiel. Elle avait laissé derrière elle le seul espoir qu'elle avait de le garder vivant. Oh oui elle aurait accepter la contrition d'une cage pour lui. Elle aurait sourit chaque jour et son amour n'aurait jamais faibli, mais Ezechkiel ne pouvait souffrir cela, il préférait mourir alors elle mourrait avec lui. Elle avait tue sa pensée. Rosarjo n'était pas femme a ployer le genou, comme l'amante éplorée qui supplie. Elle était guerrière et si désormais elle appartenait à Ezechkiel, elle ne perdait rien de sa superbe. Fiévreuse, elle restait reine divine, et sa bride fermement battue, elle piquait des deux aux côtés de son bien aimé cousin, son égal, son amante avouée. L'ivresse les poussait mieux encore que la menace de leur poursuivant qu'ils croyaient encore loin d'eux.
Ils se laissèrent surprendre par un arbre qui tombait, arrachant tout sur son passage. Prompte, Rosarjo tira sur la gauche, bloquant Ezechkiel dans le même temps. Son sourire montrait toute la fougue de la jeunesse et du bonheur:

«Feras tu la course avec moi jusqu'au royaume de France mon amant?»

Et elle piqua des deux, sautant par dessus le vieux tronc moussu. Imperceptiblement sa main avait commencé à trembler mais elle ne le remarqua que lorsqu'ils firent halte quelques heures plus tard, après avoir chevaucher toute la journée et une bonne partie de la nuit. Ils ne firent point de feu mais se blottirent dans les bras l'un de l'autre. Rosarjo serrait ses mains entre ses cuisses pour contenir le tremblement et le dissimuler aux yeux du prince. Mais la fièvre elle ne pouvait pas la cacher ainsi serrée contre lui. Son souffle était brûlant et si Ezechkiel ne l'avait ne serait ce que défié physiquement, par jeu, il aurait pu juger de sa grande faiblesse. Mais elle s'obstinait à ne pas fermer les yeux bien qu'elle en mourut d'envie, à ne pas trembler quoiqu'elle perdait un peu plus le contrôle sur son corps à mesure que le don obscur guerroyait contre son hôte. Elle s'endormit alors même qu'ils devisaient de leur itinéraire, elle qui d'ordinaire ne cédait pas si facilement même face à Morphée le terrible. Dans les bras d'Ezechkiel, elle s'agitait, semblait se débattre avec quelques cauchemars donnés par la fièvre jusqu'à ce qu'elle se réveille en sursaut, plus fatiguée qu'avant de fermer les yeux:

« Il faut partir, ne pas s'attarder ici. »

Elle avait l'air décomposé, comme si dans son sommeil, elle avait pu voir à quelques kilomètres de là, les chiens de l'enfer qui les poursuivait. Elle se leva d'un bond, résolue mais la main qu'elle tendait à Ezechkiel tremblait et n'avait rien d'une main forte comme elle aurait du être. Prise sur le fait, elle croisa le regard d'Ezechkiel, fière mais déraisonnable:

« Ce n'est rien. Partons maintenant je t'en pries.»















Anonymous

Invité
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l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Mer 14 Oct - 9:31




Ezechkiel se sentait heureux, heureux mais poursuivi. S'il ne disait rien à la Reine, au fond de lui même, il savait que le moment du repos éternel approchait, peu à peu, comme un chien à leur trousse, gueulant à tout va. Ezechkiel se sentait pourchassé comme un lièvre, et ça n'était pas une bonne impression. Alors il se forçait à sourire, roi des comédiens, et il avait des yeux clairs et pâles. Il ne se repentirait pas, jamais. Il ne l'aurait pas pu même s'il l'avait voulu de toute son âme. Il était de ces souverains qui, jusqu'au dernier instant d'une vie bien remplie, reste fier et droit, plein de bonne grâce. Il aurait tout de même voulu une vie calme, une vie d'amour, et non pas de peur et de traque. Elle n'avait que quinze ans. Quelque part, il avait mal, mal de l'avoir contrainte à la fuite et à la mort si jeune, mais d'un autre côté, quand il la voyait sourire, il se disait qu'il ne l'avait jamais vu plus belle et plus radieuse, et qu'il lui avait offert quelque chose que nul n'aurait pu lui donner : tout. Un royaume, une vie, un amour, des ailes sans doute. Quelque part, Ezechkiel se disait qu'elle était ce qu'il avait fait de mieux et de bien en cette vie, et que s'il mourrait aujourd'hui, tous ses péchés s'en iraient en fumée par le simple fait qu'il ait fait d'une esclave une reine, et de la même façon, elle le suivrait au paradis pour avoir changer un vicelard en roi. Il ouvrit les yeux et tira sur la bride, surprit par l'arme mort qui tombait devant eux. Signe avant coureur? Il n'en su rien et posa son regard sur Rosarjo qui passait devant lui, bloquant le chemin, avec un sourire espiègle. Ce n'était qu'un jeu pour elle, un jeu dont se satisfaisait le prince qui répondit, lui aussi, d'un sourire malicieux.

« Feras tu la course avec moi jusqu'au royaume de France mon amant? »
« Si je fais une course avec toi, ma belle, je te laisserais gagner pour voir sur ton beau visage la flamme de la victoire. Est-ce bien une course alors? »

Honnête. Il eut un large sourire et passa au dessus de l'arbre à son tour, perché à califourchon sur l'étalon. Plus tard, tard dans la journée et dans la nuit, ils s'arrêtèrent. Ils ne firent pas de feu – afin qu'on ne les remarquât pas aussi facilement – et se serrèrent l'un contre l'autre, cherchant à réchauffer chaque partie de leur corps, entremêlés ainsi. Mais la reine avait chaud, et une fièvre l'eut gagné. Ezechkiel ne dit rien, prit par les mots de Dante quelques mois auparavant. Il n'y avait pas fait attention, pas vraiment... non. Ce serpent ne pouvait pas avoir dit vrai. Pas six mois avant que le péché ne le ronge. Il serra les dents, cherchant à ne pas s'inquiéter lui et surtout elle, faisant semblant de ne rien voir, gardant pour elle l'inquiétude qui aurait mis à mal la fierté de la belle reine. Elle s'endormit dans ses bras et Ezechkiel la regarda toute la nuit, trop inquiet pour s'abandonner à Morphée. Du bout de l'index, il écartait les mèches brunes de son visage, et il cherchait à apercevoir la beauté qui l'avait frappé, des années durant, au château. Il la revoyait là, reine guerrière, indomptable et farouche, sauvage aussi... sauvage mais belle, belle comme jamais personne ne l'avait été à ses yeux. Comment pouvait elle s'abandonner à lui, ainsi? Il eut un petit sourire, déposant un baiser sur son front. Ce ne fut que plus tard qu'elle s'agita, et il la pressa contre lui, sans chercher à la réveiller, afin de contenir les poings qui, parfois, frappaient son torse. Il avait mal, mais aucune plainte. Il regardait devant lui, l'enfant-reine pressé contre son coeur. Tout le monde avait ses démons. Ezechkiel en avait tout particulièrement des légions. Elle se leva finalement, d'un sursaut, et le fixa avec un regard décomposé, une mine affreusement inquiète. Pourquoi? Il haussa un sourcil, cherchant à comprendre, mais elle ne dirait rien de plus, rien pour rassasier sa curiosité.

« Il faut partir, ne pas s'attarder ici. »
« Je... bien... »

Rien de plus. Un prince soumis? Non. Mais dans son crâne, quelque part, un requiem sinistre se levait, et il savait que la fin était pour bientôt, comme s'il s'était, jusqu'à maintenant, su totalement invulnérable et que douloureusement, l'évidence se mettait devant ses yeux : il était éphémère, et il mourait un jour, si ce n'est ce soir. Il attrapa sa main tremblante et la serra plus fort qu'il ne l'aurait du.

« Ce n'est rien. Partons maintenant je t'en pries. »
« Tu trembles beaucoup trop. Tu ne pourras pas tenir tes rennes, Rosarjo. »

Ezechkiel lâcha la main de la reine et se dirigea vers le plus fatigué des deux chevaux, détacha la bride tout simplement et le tourna à l'est d'où ils allaient, recula d'un pas et d'un coup sec sur le flanc, l'animal se cambra bruyamment, hennissant, et partit au galop à travers les arbres. Il reposa un regard plus que sérieux sur Rosarjo, tirant sur la bride de la plus jeune cavale.

« Je tiendrais les rennes. Nous irons sans doute moins vite... mais je préfère cela au fait que tu te fatigues. Et puis, la deuxième cavale fera diversion un temps. »

C'était tout du moins ce qu'il espérait. Il monta sur la cavale le premier et tendit sa main, soulevant sans peine le corps guerrier et la posa devant lui, tenant alors fermement les brides. Au loin, la lune brillait de mille feux, magnifique, pleine. Presque pleine. Le prince mit un coup de talon dans le flanc de la bête qui démarra au galop, comme si elle aussi sentait les chiens de l'enfer à leur trousse, frappant violemment le sol de ses sabots, à une vitesse impressionnante...











Avril L. Adler

Avril L. Adler
ETUDIANTE. ► 1e année de DROIT.

► MESSAGES : 298
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Mer 14 Oct - 14:41



« Si je fais une course avec toi, ma belle, je te laisserais gagner pour voir sur ton beau visage la flamme de la victoire. Est-ce bien une course alors? »

Un magnifique sourire arrogant se peignit sur le visage de la reine qui donna un simple coup de rein qui fit partir sa monture au triple galop en bon cheval de guerre qu'elle était. C'est bien présumer de ta supériorité à la monte que de prétendre la laisser gagner, elle ne te laissera pas faire doux prince. La reine guerrière se serait éreintée jusqu'au royaume de France si une monture avait pu tenir la distance sans jamais s'arrêter.
Dans cet instant de silence bleu avant la fin, tout avait atteint une perfection sculpturale, jusqu'aux ombres qui se découpaient contre un ciel obsidienne. Mais aux innocents il n'est point donné de comprendre le présage d'une telle félicité, du moins pas dans son entièreté. S'il s'était agit de vivre pour mourir cette nuit où celle d'encore après tout aurait fini dans un cercle accompli de perfection mais il n'en serait rien. Leur mort ne serait qu'un recommencement d'horreurs...

« Tu trembles beaucoup trop. Tu ne pourras pas tenir tes rennes, Rosarjo. »
« Je les tiendrai. » opposa-t-elle du ton ferme du roi qui se sait courant à son dernier assaut mais ne quittera pas les étriers comme on le supplie de le faire.

La noblesse vous porte à un certain nombres de choses stupides. L'Arrogance, l'hybris qui s'attire toujours les foudres du destin, entre autres. Mais il n'y a pas que du mauvais à être noble de coeur par exemple... Regardez Ezechkiel, c'est sa noblesse de coeur qui le pousse à affronter l'orgueil blessé de Rosarjo. Et elle, sait que se débarrasser d'une de leur montures ne fera que les retarder encore un peu plus. Elle se refuse à le mettre en danger.

« Je tiendrais les rennes. Nous irons sans doute moins vite... mais je préfère cela au fait que tu te fatigues. Et puis, la deuxième cavale fera diversion un temps. »

Une expression sévère pour elle même se peint sur son visage mais elle renonce. Il ne partira pas sans elle et si elle faillait elle ne ferait que les rapprochait un peu plus de la mort. C'est à contre coeur que la reine se laisse enlever dans les bras de son Roi, montée en avant de la cavale d'Ezechkiel, lui a l'arrière, la maintenant entre ses bras tandis qu'il tient les rennes d'une main sûre et ferme. Elle se tient droite cela dit, ne cédant à la faiblesse de son corps, toujours si farouche face à qui voudrait la faire ployer fut-ce la maladie elle même ou autre chose. Il lui semble entendre des bruits qui n'y sont pas. Des voix lointaines, les pas des soldats à leurs trousses. C'est la fièvre qui la torture et force un chemin à la peur jusqu'à son coeur vaillant. Elle repousse ce mauvais pressentiment qui l'a tirée en sursaut des bras de son amant. Aux âmes bien nées la valeur n'attend pas le nombre des années, quinze ans est un âge pour mourir s'il le faut. Elle n'a pas peur de mourir. Ils mourront ensemble, combattifs et libres, fidèles à eux même eux. Rien ne leur fera ployer le genou avant la mort et dans ses sombres rêveries elle ose encore espérer retenir assez longtemps un peu de vie pour se traîner dans ses bras et mourir là.

Non loin de la part, un terrible sourire se dessine dans les ténèbres car il sait que les voeux de la Reine seront bientôt exaucés. Il a quitter le corps des traqueurs de Nospheratov car il avait à faire pour servir ses sombres projets. Jusque là il n'avait pas encore décidé de couper ou non le fil qui rattachait son héros à cette terre stérile qu'est la vie. Maintenant il a prit sa décision mais il faut trouvé le parfait remplaçant pour Ezechkiel afin que le divertissement se prolonge après la mort. Fort de son propre amusement, il s'enfonce dans la forêt puis en ressort à la lisière orientale. Là il n'y a rien qu'une petite chaumière de paysans... rien de plus, pas un oeil pour le déranger, il a même laisser ses précieux Jadis et Catharsis en arrière bien loin de là. Il hume l'air pour s'assurer qu'il ne manquera le moment crucial. Il n'a pas besoin de voir, pas vraiment. Il lui suffit d'entendre le flot des pensées qui se précipitent avant l'arrêt total, et l'affaire qu'il va devoir mener maintenant vaut largement le spectacle de la mort qu'il connait déjà par mille fois.

Le destrier d'Ezechkiel fend la forêt à en perdre l'âme, un cheval fou, emballé n'aurait guère couru si vite. Mais le diable est rusé, il rattrape toujours ses enfants, ça, Ezechkiel et Rosarjo le savent aussi bien l'un que l'autre. Rosarjo, serrée dans la chaleur de sa fièvre et dans la sécurité des bras qu'elle aime par dessus tout sans venir l'instant de l'extrême onction. Elle n'est pas croyante, et le seul Dieu vers lequel elle se tournera dans la fin se tient derrière, tout contre elle. Elle peut le toucher, le sentir, poser ses lèvres sur les siennes. Ce n'est que dans ce genre de relation que la divinité de quelque chose peut s'exprimer, Dieu n'existe pas en dehors de ça. Voilà ce qu'il en est de la foi de la Reine bientôt damnée. Quelque chose siffle entre les oreilles du cheval qui se cabre affolé. Rosarjo se raidit un peu contre Ezechkiel mais se retourne pour fixer dans ses yeux indéfinissables le visage du prince quand elle sait déjà que ses lèvres n'arriveront pas jusqu'à lui. Elle sourit, magnifique,

Rosarjo- Vas-t-en.

Cela Dante là entendu lui aussi de là où il est et il se félicite qu'elle n'ai pas eu cette fantaisie des grands souverains qui auraient dit-on tous cette ennuyeuse faculté que de déclamer des vomissement de vers et de tirades quand sonne le glas pour eux. Au moins l'arbalétrier a visé juste, comme Dante l'avait attendu, juste pour Dante. Il vient d'abattre la fugitive d'un carreau en plein coeur, passant outre les ordres de la ramener vivante elle, car seul Ezechkie devait mourir comme un chien, Rosarjo aurait du avoir un traitement de faveur, s'il en était. Le sang afflue en abondance ne laissant aucun doute, le coeur est percé, il n'y a rien à faire...
Une pluie de carreaux sur le prince aura-t-elle seulement raison de lui?...











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l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Mer 14 Oct - 16:22



La cavale souffrait. Ezechkiel savait manier les rennes en guerre, il savait galoper à une vitesse ahurissante, mais l'animal, lui, ne connaissait rien des bruits étrangers qui s'éveillaient tout autour d'eux. C'était comme demander à un paysan de déclamait en alexandrin toutes ses phrases du jour. Et le cheval ne manqua pas de se cambrer, hardi et apeuré, et d'hennir sa peur et sa colère. Le prince eut bon vent de vite rabattre les rennes de la bête pour la calmer et reprendre leur folle course, mais ils étaient trop lourd pour elle, et rapidement l'allure fut trop rapide, et le souffle manquât. Quelque chose a sifflé, et le prince ne s'en rend compte que trop tard, quand il sent déjà sur son coeur quelque chose de chaud, mais aucune douleur. Le regard de la belle, il le croise, vif, et se penche, rattrape d'une main le visage de la reine.

« Vas-t-en. »
« Jamais sans toi. »

Il met un coup dans le flanc de la bête, les larmes aux yeux. Il est persuadé que tout ira bien, mais il sait pertinemment que c'est faux, que tout est fini. Il s'en convainc. Tout ira bien maintenant. Ils ont réussi à s'enfuir durant six mois... ils ont fait tant de chemin, ce n'est pas pour tomber à leur main ici. Il bat les flancs à faire mal à la pauvre bête qui hennit. La pluie de carreaux s'élève dans le ciel, nuée étrangement noir, funeste, morbide, qui retombe lourdement sur le sol. Elles transpercent l'animal, son postérieur tout du moins, et la fait tomber sur le sol, mais les arbalétriers sont loin déjà. Une flèche s'est logée dans son épaule, dans celle du prince, mais il a ce qu'il veut, il a protégé sa belle. Mais elle est déjà froide, et si pâle. Ezechkiel la soulève et court. Son épaule lui fait souffrir le martyr mais jusqu'au bout il restera avec elle. Une flèche siffle, passe prêt de sa tête, mais la flèche est faible, aussi elle est tirée de loin, il espère encore qu'il a le temps alors qu'il ne l'a plus depuis des semaines déjà. Une autre flèche siffle et se loge dans son mollet, il tombe net sur le sol, à genoux, la reine dans les bras, la reine qui dort, le coeur transpercé. Il n'hurle pas, il n'a plus de voix, plus assez. Sa gorge se serre et il pose la reine sur le sol. C'est donc cela, sa fin? Mourir comme un brave, mais à genoux? Il ne l'a pas voulu. Il avait désiré une vie si belle... une vie si simple, pour eux deux. Il dépose un dernier baiser sur les lèvres de la belle et tombe, une flèche se logeant dans la même épaule, les deux carreaux se caressant sous l'épiderme. Si proches. La douleur lui tire un râle avant qu'il ne s'effondre. Pas mort. Juste à bout de souffle, fatigué...

...terriblement fatigué...










Avril L. Adler

Avril L. Adler
ETUDIANTE. ► 1e année de DROIT.

► MESSAGES : 298
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Mer 14 Oct - 18:36



L’odeur du sang sature l’air glacé de la noire forêt de bohème. Une odeur riche et chaude qui revigore le vampire jusqu’à l’os. Il s’en délecte mais l’heure n’est pas encore à se faire plaisir. Derrière lui il traîne sa carcasse à la gueule mangée et sur son passage il va répandre la peur, les ténèbres s’épaissiront aux yeux des arbalétriers leur faisant perdre leur cible de vue et ils croiront entendre les loups sur leurs talons, tout autour d’eux et quelques cris d’un pauvre malheureux qui n’aura pas eu a en passer par le supplice du pale finalement, mais aura fini comme de la vulgaire cochonnaille jetée aux chiens. Ils y croiront. Et aucun d’entre eux ne décèlera la supercherie, aucun n’y verra là que la projection de vieux souvenir. Ignares.
C’est le moment de faire son entrée. A couvert pour encore quelques instants, il jette près d’Ezechkiel le corps sans vie d’un paysan de seize ans, la figure complètement arrachée. Seules quelques mèches de cheveux bruns très sombres témoigneront pour Dante de ce que les arbalétriers n’auront pas vu.

« Jamais sans toi ? Mais tu rigoles Ezechkiel ? Comme si tu avais de quoi te le permettre ! Ah il est fier le prince, et bien nous le materons !»

Dante empoigne le prince par le col de son vêtement. Il rit. Son rire sonne l’enfer et découvre des crocs d’ivoire terrifiants. Comme il est beau l’enfer de Dante, celui qu’il a promis pour le petit prince des putains.

« Alors fais-tu le malin maintenant ? Va donc aux enfers !»

Et voilà que le prince se trouve précipité dans le ravin, roule sur son corps avec ce seul rire sinistre pour le rattraper tandis qu’accourent les arbalétriers autour du cadavre à la gueule mangé. Leurs figures se peignent d’horreur et quand Dante reparait, laissant à pourrir le vrai prince au fond du ravin, où il périra sans doute des suites de tous ses mauvais traitements, ils sursautent croyant voir le démon venu chercher ses âmes dans ce tableau de boucherie. Trois cadavres, un seul digne d’être montré. Les hommes portent tous leur regard sur la reine. Parce que son image les détourne de l’horreur, parce qu’elle est si magnifique ainsi déposée dans la poussière, parce qu’elle est si terrible là étendue morte devant la fureur de Nospheratov. Oh les têtes tomberont, les corps seront suppliciés pour cette erreur, ils le savent mais ils ne veulent pas y penser. Déjà le sol tremble sous les lourds sabots du destrier que monte le Seigneur dans son armure d’argent si crainte de ses ennemis.

« On croirait presque à une flèche perdue monseigneur.»’, déclame Dante quant Nospheratov pose pied à terre.

Le grand Seigneur lève la main, imposant le silence. C’est sa fille qui est là allongée dans la poussière, les cheveux défaits, le cœur transpercé. Il va poser sa main sur le front chéri et ramasser l’enfant-charogne avant que les bestioles n’en fassent leur met de prédilection. La belle enfante-morte, reine avortée, vois comme tu n’es rien Rosarjo la prétentieuse. Vois où ton péché d’hybris t’as rendue. Le Seigneur de tous remonte en selle, les bras chargé d’un fardeau grotesque, un œil sombre tombe sur le cadavre mutilé de son neveu :

« Qu’as-tu encore fait Dante ?»
« Par moi, rien du tout Seigneur. Je ne fais que constater comme vous. Des loups auront terrorisé vos traqueurs, à en juger par ce travail: ce ne peut être un lycan. Je porte votre douleur pour la mort de vos enfants mon Seigneur.»

Le demi-sourire ouvertement menteur, il se moque, il fourvoie, il bafoue toutes les règles mais cette nuit et la nuit de sa vengeance pour une vieille offense qui lui a été faite par le grand seigneur des vampires. Nospheratov est furieux. Cette nuit est une nuit de tragédie. Demain, la Valachie se vêtira de noir et ne quittera plus ses voiles de deuil pendant des mois et des mois. Mais le grand Seigneur mûrir déjà de grand projet dans les coffins sombres et secrets de son cœur. Il éperonne sans mot dire. Laisse là notre scène de boucherie et le prince mourant au fond du ravin. Il mourra dans la nuit. C’est sûr. Ci restera Ezechkiel le bien mal nommé qui pécha de chair et d’arrogance pour ce qu’il se cru plus fort que le grand Seigneur, pour sa peine il goûta les plaisirs de l’amour et la décontenance de la honte et de la mauvaise heur, aussi retenons ceci pour nous : jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse ,
nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse.


FIN DE L'ACTE V
tombé de rideau.









Avril L. Adler

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Epilogue
...




A la mort ne laissons rien pourtant. Séchez donc vos larmes si vous avez versé une larme sur la mort du Roi et de la Reine car le rideau est maintenant tombé. Il est temps de saluer le comédien qui rouvre les yeux tout doucement, rompu par les épreuves de son jeu excellent, mais ne dit-on pas qu'à vaincre sans péril on triomphe sans gloire? Applaudissons donc Ezechkiel à son éveil, que le tonnerre de nos mains le tire définitivement de scène:

« Bravo! Fantastique! Splendide Ezechkiel! Vraiment tu n'es pas si mauvais acteur tout compte fait, qui l'eût cru ? qui l'eût dit ? mais résumons, ne nous emballons de rien! Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! Tu es mourant Ezechkiel Aldea premier du nom. N'as-tu donc tant vécu que pour cette infamie ? Et que n'es tu blanchi dans les travaux guerriers et encore, pour voir en un jour, ou une nuit dirais-je, flétrir tant de lauriers ? Tant? De si maigres lauriers à dire vrai, qui se rappellera de ton nom toi qu'on ne pleurera pas et qui sera laissé à pourrir hors de terre. Ton bras, qu'avec respect toute la Valachie admirait, (elle admirait ton bras seul d'ailleurs - rire - ) ton bras, qui tant de fois a sauvé ce royaume, tant de fois affermi le trône de son roi, ce roi que tu haïssais au point de le tuer de tes mains! Ô parricide! Imaginez un bras sur le trône, un seul bras! Ne serait-ce le plus grotesque des couronnement! Ahah, ce bras trahit donc ta querelle et ton arrogance, et ne fait rien pour toi ?
Ô cruel souvenir de ta gloire si peu chantée ! Œuvre de tant de jours en une nuit effacé ! Nouvelle dignité, fatale à ton bonheur ! Si seulement tu avais écouté mais tu n'en as fait qu'à ta tête et t'es jeté dans le précipice élevé d'où tombe ton honneur ! (avec un petit coup de pouce peut-être).
Faut-il de votre éclat voir triompher la Mort et l'Adultère, et mourir sans vengeance, comme on vécu dans la honte ? La Mort, Dante, sois de mon prince à présent le gouverneur, dit la reine gisant ; Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne, malgré le choix du Roi, m'en a du rendre indigne. Ô comme enfin on voit la femme dans tout ce qu'elle a d'indigne en effet. Elle est morte la pauvre. Si bêtement en outre. Une flèche dans le corps, "BAM", je me meure...
Et toi, Ezechkiel, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d'un corps tout de glace inutile ornement, inutile serviteur. Oublie donc l'enfante-reine, oublie cette vie et ta rapière, fer, jadis tant à craindre et qui, dans cette offense, t'as servi de parade, et non pas de défense, va, quitte désormais le dernier des humains, passe, pour me venger, en de meilleurs divertissements. Il y a plus de gloire à être prince qu'à être roi, mais désormais tu es roi. Laisse donc la place à un autre que toi, ton corps se meure il te faut laisser la place à un autre Ezechkiel qui me servira bien mieux... laisse donc que le diable t'emporte... »


L'ombre se dresse au dessus d'un Ezechkiel mourant, peut-être même n'a-t-il rien écouter, ne sait-il pas entendu conter sa vie à l'heure de passer l'arme à gauche. L'ombre de la mort se dresse avide tout à côté de Dante mais il en ira autrement, c'est ainsi que l'a décidé le vampire. Aux lèvres même de son supplicier il va recueillir un baiser d'amour qui ne lui été en rien destiné et ri comme un enfant des ténèbres. Alors son corps de félin, si solide, si souple à la fois glisse lascif contre celui du jeune gisant. Les corps se caressent sans aucune chaleur, et tu ne pourras pas fuir ce qui te sera donner mon Ezechkiel. Si tu t'es mépris sur moi c'est quand tu cru que je t'abreuvai de haine quand je ne suis jaloux que de ce que j'aime. Tu m'appartiendras pour l'éternité. Oh non, tu voudras mourir certes mais tu n'en feras rien. Tu aimes trop ta souffrance, ta si chère souffrance, ta souffrance mienne. Mon divertissement. Oublie la ta Rosarjo...

« Ô oublie là, tu en auras bien d'autres, des blondes, des brunes, des créoles, des rousses, mais aucune qui ne vaille mon étreinte, mon amour. Tu me désireras ô oui, tu me désireras à en souffrir et tu oublieras ta Rosarjo car elle n'est rien de comparable à ce que je peux te donner... »

Le baiser du vampire étreint le prince à la gorge, et lui donne l'extase extrême, presque trop. Le corps réagit comme de naturel et Dante souligne ce trait d'un sourire, d'une étincelle dans ses yeux clairs, et comme il se délecte de la honte, de la culpabilité. Comme il a bon goût le prince, point de syphilis là dedans. Rien de plus pur en ce siècle. S'il l'avait su Ezechkiel. Ô Ezechkiel je mens comme je respire, si encore je respirais mais non, je ris de toi, je ris de ton corps qui te trahi si bien. Je me délecte de la force de ton corps et te barre toute retraite dans l'étreinte du mien. Tu te sens prisonnier d'une barre de fer, tu cherche à fuir le plaisir si intance encore inconnu... là, là, c'est déjà fini. Ton coeur me frappe en pleine poitrine, me donne l'Etreme Extase, non coupable. Ah je jouis et toi tu pleures. Comme je jouis. Et maintenant veux tu vivres? Veux tu encore sentir ton corps vibrer à ce point? Ou te noiera tu dans les eaux noires de ta mélancholie... Non tu ne mourras pas. Tu as déjà goûté au sang sur ma langue pécheresse tu le gouteras encore, et encore, jusqu'à me tuer tant tu me désireras, mais te laisserai-je faire?



cf. Le Cid, Corneille.













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l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Ven 16 Oct - 22:25




Il ouvre les yeux, doucement. La douleur lui tiraille l'épaule, et les carreaux si profondément logeaient dans sa chaire lui arrachent une grimace, tout au plus, car le prince est fier, et que jamais il ne crierait. Jamais. Pas de douleur. Plutôt mourir. Sa vue est floue, il entends une voix mais ne comprends pas les paroles, pas encore. Il cherche à comprendre où il est, et surtout où elle est, elle. Il écarte doucement les bras, mais la douleur lui paralyse l'une d'elle. Il aimerait pouvoir pleurer, car il sait qu'il va mourir, mais plus important encore, il sait qu'elle ne reviendra pas, mais le prince n'a jamais pleuré, jamais de sa vie, il en a toujours été au dessus. Il en a vu des horreurs, des guerres, des viols, tant de chose cruelles en ce bas monde, mais jamais aucune ne lui tira plus qu'une grimace de dégoût. Le privilège de la race, sans doute. Il a été élevé dans le sang et le vice, dans un château qui respirait le mensonge et la bêtise. Le trône n'a jamais été qu'une excuse pour rester dans ce dernier où il se sentait en sécurité, mais maintenant qu'il est loin, personne ne lui tendra la main. Il cherche autour de lui, mais il n'y a personne, alors il mourra seul? Il aurait toujours cru qu'il mourait autrement. Il s'était même dit que ça aurait été bien de mourir d'une épée, et non pas de flèche en plein dos. Il a un sourire fugace, bref, qui se transforme en tressaillement. Il perds pieds, il sent qu'il n'en a plus vraiment pour longtemps. Il se vide de son sang, mais au moins, il ne souffre plus réellement. La douleur a engourdi son corps, et il se sent ailleurs. C'est aussi bien... c'est plutôt bien, même. Dans la nuit, pourtant, une ombre bouge. Si quelqu'un le tuait, au moins, il ne mourait pas seul, et c'était la maigre consolation face à la perdition. Il eut un sourire calme, un sourire libérateur. Peut être qu'il rejoindrait sa reine, de l'autre côté? C'était plus qu'une consolation. C'était son seul espoir, à présent. Il était mort auprès d'elle, et rien n'y changerait. Il avait tenu son corps jusqu'à la dernière seconde. Il avait souffert de sa perte, et maintenant, il se sentait prêt à partir. Il se laisse faire, l'ombre était douce pourtant. Il avait pensé qu'elle aurait plus de mordant, cette fameuse mort. Il ouvrit les yeux, pourtant, surpris. Ce visage était familier, et ça, ce n'était pas du ressort de la mort. Le corps était beaucoup trop beau, beaucoup trop lascif pour qu'il soit réellement mortel. Le prince essaya de la repousser d'une main, mais les forces l'abandonnaient peu à peu, et autant dire que dans un tel état, c'était depuis longtemps perdu d'avance. Le baiser sur ses lèvres fait grogner le prince qui reste les lèvres closent, pieusement, et fronce les sourcils dans un air dégoûté. Qui ose?

« Ô oublie là, tu en auras bien d'autres, des blondes, des brunes, des créoles, des rousses, mais aucune qui ne vaille mon étreinte, mon amour. Tu me désireras ô oui, tu me désireras à en souffrir et tu oublieras ta Rosarjo car elle n'est rien de comparable à ce que je peux te donner... »
« Arrê- »

Le mot se perdit quand le prince sentit les lèvres de l'ombre sur sa gorge et il se crispa, tendu, sentant la langue sur sa peau, son corps entier hurlant à l'infamie, à la trahison, alors que le baiser se prolonge jusque dans ses chairs, déchirant sa peau de ses dents. Le prince ferme les yeux et à ses lèvres s'élèvent un gémissement qu'il ne veut pas, qu'il refuse, mais qu'il pousse tout de même alors qu'il écarte doucement les jambes et se cambre, dans un réflexe lointain. Le prince des putains n'a jamais changé, mais aujourd'hui, un rouge pourpre lui monte aux joues en pensant à ce qu'il fait, à ce à quoi son corps le contraint et il pousse un râlement frustré, honteux, et dans ses yeux brillent une lueur qui se veut gênée, qui supplie de le laisser partir, seul s'il le faut, afin qu'il rejoigne sa Rosarjo, celle que jamais il ne pourra oublier. Non. Elle l'a marqué dans sa chaire, plus profondément que ses crocs qui lui déchirent la gorge alors que l'extase lui étreint l'âme, dans un sentiment de culpabilité. Le prince, par un quelconque instinct, passe ses mains dans le dos du vampire et accroche le tissu qui couvre ses omoplates, cherchant à le repousser, à le soulever, mais trop faible, et abandonné à ce plaisir trop grand pour son seul être, il pigne de plaisir, dérangé par lui même, et sert dans ses mains le tissu, accrochant les omoplates comme si sa vie en dépendait. Il les sert à la façon d'une pucelle et d'un premier amant, et son coeur bat fort, bat vite. C'est ridicule. C'est ridicule, il n'aime que Rosarjo, mais son myocarde bondit dans sa poitrine, violent, tumultueux, lui aussi pris entre deux fronts. De grosses larmes apparaissent à la commissure de ses yeux alors qu'il se tord, le corps du prince, comme cherchant à se défaire de l'étreinte douloureuse mais tellement bonne du vampire, alors qu'il est de plus en plus appuyé contre ce dernier, son corps trahissant tout le sentiment qui ressort d'une simple morsure. L'extase de Sainte Thérèse. Si la mort est un ange de feu, Ezechkiel sent tout son être, tout son corps en feu, en flamme, qui brûle de l'intérieur, et c'en serait presque agréable. Il sert les dents, un dernier soupir échappant de ses lèvres alors que ses forces l'abandonnent une bonne fois pour toute, qu'il retombe sur le sol, sans force, ses mains toujours dans le dos de Dante, s'accrochant inexorablement à la vie, sans qu'il ne le veuille. Non. Maintenant, il ne veut plus partir... si au fond de son âme il ne désire que la mort, étrangement, il veut aussi vivre. Paradoxe ambulant. Il pleur contre le corps de Dante, il pleur et souffle, fiévreux, les joues trop chaudes. Il est consumé, et il ne sait pas si la flamme le dévorera ou restera ainsi. Il ne veut pas. Comme répondant à une prière muette et silencieuse, Dante se penche et l'embrasse, et les larmes du prince roulent, honteuses et douloureuses, brûlant ses joues. Le prince ne réagit pas, faible, mort. Presque. Il ferme doucement les yeux, alors que son coeur bat, invisible dans sa poitrine. La mort est là, il la sent, il aimerait tellement que... mais à la place, c'est une langue qu'il sent entre ses lèvres, et un breuvage âcre qui glisse dans sa gorge et abreuve une nouvelle vie, une nouvelle naissance. Par deux fois il tousse, recrache, mais rapidement il plisse le nez et appuie son visage contre celui du vampire, affamé comme à son premier jour, affamé comme s'il n'avait pas mangé depuis des siècles. Et fatigué comme s'il était mort. Il embrasse le vampire, alors que les sanglots coupables coulent plus rapidement sur ses joues. Les mains dans son dos serrent un peu plus, se serrent contre lui, l'embrasse avec envie. Le sang. Ce goût amer et âcre, mais tellement jouissif. Il s'accroche, comme dans l'ancien temps, comme au temps où il aimait les hommes comme des femmes et se collait à eux d'une façon impudique. Sans qu'il ne se contrôle, le prince boit le sang, comme un enfant au sein de sa mère, mais caresse la langue du vampire avec la sienne, jusqu'à plus soif. Mais il aura toujours soif. La douleur le réveille brutalement et il ouvre ses yeux clairs sur le visage de Dante, reculant aussitôt sa tête de stupeur. Où...? Qui? Il sent la violente douleur qui passe dans son corps, qui l'étreint, mortelle et brutale à la fois. Il se tord, sert un peu plus le corps de Dante contre le sien pour contenir ses spasmes, enfonçant ses doigts dans ses omoplates, ses ongles allant jusqu'à traverser le tissu noir alors que les larmes ont cessé, et que les gémissements se sont perdus en quelques souffles profonds. Il ne se permettra pas de crier, ni de râler. Il a déjà pleuré, et il sait que la douleur n'est que passagère. Son coeur se meurt, il en a bien conscience. Il se tord sous le corps de Dante, mais n'y fait plus attention. À travers ses lèvres, quelques plaintes s'élèvent, mais elles sont fugaces et brèves, rattrapées par la volonté. Le prince hurle, une fois, puis retombe, inerte, visiblement mort. Sa peau est froide, pâle, plus pâle qu'avant. Il reste ainsi, quelques secondes tout au plus. Il sent son âme quelque part, mais il ne sait plus où il est, ni qui il est. Il a tout oublié. Il se sent si léger, si... hors de lui même. Comme dans une extase violente. Comme dans cette morsure qui le détacha de lui même. Mais ce n'est pas son heure, et il est violemment renvoyé en lui, et l'âme réintègre le corps charnel. À nouveau biologique. Une nouvelle vie lui ait donné, lui a été offerte. Le corps reprends vie. Le myocarde recommence à battre, violent dans sa poitrine alors qu'il rouvre des yeux pâles, d'un bleu clair opaque, rougis par des pleurs qui ont séché avec la mort. Il n'a jamais pleuré de toute sa vie, pas avant aujourd'hui, et il sait, au fond de lui, qu'il ne pleurera jamais. Dans sa gorge, sa voix se perds, et ne veut plus traverser ses lèvres carmins. Par un nouvel instinct, il passe sa langue sur ses lèvres, imprégnant ces dernières du rouge pourpre du sang de Dante, goût exquis et envoûtant. Mais il était mort. Sa peau était froide, et plus jamais il ne se sentirait « plein ». Il était vide. Il n'était qu'une part de lui même. Il savait qu'il y avait quelque chose qu'il avait perdu, et qu'il n'aurait plus jamais. Son regard croisa celui de Dante, et il fronça de douleur les sourcils, relevant ses mains, cachant son vissage derrière, souffrant. Il ne voulait plus lutter. Il voulait mourir. Il avait juste voulu mourir. Pourquoi...? Pourquoi l'avait il sauvé de cette mort si douce qui s'offrait à lui? Une plainte douloureuse traversa ses lèvres.

Ça serait la dernière pour des siècles, pour le prince.











The Changelin'

The Changelin'
PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
l'amour est un tyran, de Dante. (finish) - Page 2 #Ven 23 Oct - 21:15



La Passion, sais-tu ce qu'est la Passion Ezechkiel mon fils? Oh non ce ne sont pas ses émois de ton corps que je plie à mes jeux pour le plaisir de te voir lutter et rougir. Ta Passion à toi durera sept cent ans et non sept jours. Elle étend déjà ses ailes noires sur ton ciel mon Aimé. Raccroche toi à cette main qui est la mien, à sa caresse sur ta peau car désormais tu vivras dans l'ombre de ta Passion, tu ne connaitras plus la chaleur des jours, tu ne connaitras plus la morsure de la vie ni le brûlant de sa semence quand tu verras l'amour. Tu es enfant de la nuit désormais, donne toi à la nuit, épouse ses rondeurs noires et froides ou tu ne triompheras pas de ta Passion. Elle te dévorera et tu voudras y mettre un terme. Vampire, ne te renie pas, sois en accord avec ta nature et tu connaîtras une liberté et une intensité que nul mortel ne saurait atteindre. Peu de vampire y parviennent même. Regarde, autour de toi le monde s'est éveillé, il vit pour tes yeux. Toi seul peux entendre la musique silencieuse des gouttes de rosées sous les rayons de lune, toi seul peux voir ce sourire sur le gisant endormi, toi seul, peux saisir le feu des étoiles et le lustre du feu si fascinant et si dangereux.
Ecoute, se sont les coeurs qui te parlent sans plus de mensonges, sans plus de secrets, n'ais pas peur de les écouter car tu n'es pas un usurpateur. Ici au sommet de toute vie nous sommes presque des anges. Des anges déchus peut-être, mais des créatures si magnifiques. Oublie ta colère, vois comme tu es magnifique mon fils, Ezechkiel.
Est-ce que tu sens? L'acuité de ton corps élancé, libéré d'un poids que tu n'avais pas senti avant d'en être délivré. Tout cela tu apprendras à le connaître, à en jouir comme j'en jouis moi même.
Lèves toi à présent. Tu es vampire, tu es chasseur, lève toi et fait, ce pour quoi tu es né.


Fin.













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