Roman était remonté des cachots au troisième aussi vite que faire se pouvait, compte tenu qu'il avait tout de même sa sœur en poids mort sur les bras. La pauvrette ne dormait pas, maintenue éveillée par son genou qui formait un angle bizarre. Roman évitait de regarder. Pas seulement parce que c'était sa soeur et qu'elle était nue, mais parce que c'était franchement dégueulasse. Elle pissait le sang d'ailleurs, mais le gryffondor n'avait jamais été impressionné par la vue du sang. C'aurait été un comble tout de même.

Roman - Ca va?

Elle fit signe que oui même si lui en déduit que c'était non. Il était partagé entre la nécessité de faire vite et celle d'aller doucement pour ne pas lui faire encore plus mal. Le visage de la jolie blondine était tracé de larmes. On la comprenait bien la pauvre. Encore son épaule démise savait se faire relativement oublier, mais son genou c'était intenable. Mais elle serrait les dents courageusement. Enfin ils arrivèrent devant la porte de l'infirmerie. Il frappa. On grogna. Derrière eux, le professeur O'Maclagen arrivait avec celle des deux jumelles qui avait la gorge ouverte et un homme aux cheveux châtains que Roman n'avait jamais vu s'occupait de l'autre. Roman n'attendit pas qu'ils les rattrapent et entra sans attendre que l'infirmier ouvre.

Roman - Infirmier Valingaï?

Il y eut un grand bruit quand il ouvrit la porte et, se sachant maladroit, il regarda bien vite si ce n'était pas lui qui avait renversé quelque chose. Mais très vite son regard s'arrêta sur une jolie brune qui se relevait en se massant le côté. Roman afficha une moue légèrement blasée. L'infirmier ne s'emmerdait pas quand même. Autant l'adolescent concevait très bien qu'on ait envie de prendre du bon temps, mais sur les lits de l'infirmerie quand même...

Valentine - Hého vous avez vu l'heure ?? On ne tire pas les gens de leur lit pour leur soutirer ces machins moldus en latex !!
Roman - Des machins en latex?!!', il restait con un instant mais se reprit très vite.

A ce moment là le professeur O'Maclagen et son acolyte entrèrent, mais l'infirmière enchaîna. Elle était speed pour quelqu'un qui venait de se lever.

Valentine - Va t-on enfin me dire pourquoi on me réveille en sursaut à cette heure pas possible ?
Roman - Il faut que vous vous occupiez...,' mais la prof lui coupa la parole.
Phyllis - D'après vous? Ne voyez vous pas que ces jeunes femmes ont besoin de votre assistance?

Quelqu'un avait allumé la lumière. Roman plissa les yeux douloureusement avant de voir que les jumelles Staniera étaient déjà confortablement installées sur les lits de l'infirmerie. Il aurait pourtant juré que le type aux cheveux châtains n'avaient pas bougé. Il posa sa soeurette dans un lit, prenant un drap pour la couvrir. Un peu de pudeur, elle apprécierait.

Phyllis - Ce n'est pas la peine Roman, Miss Dunnaway va avoir besoin de voir sur quoi elle travaille vous ne croyez pas.', il acquiesça mais ne retira pas le drap,' L'une d'entre elles n'a pas pris son tue loup je présume...', son regard balaya les trois louves, sévère,' ... enfin nous verrons cela quand vous serez rétablies. Infirmière je vous les confie, si vous avez besoin de quoique ce soit faites moi joindre je serais à mon bureau.

Elle partait déjà dans un flottement de cape noire. Son acolyte lui emboîta le pas avec un drôle de sourire. Qu'y avait-il de drôle? Roman n'en savait rien. Le poursuiveur de Gryffondor se retourna vers la jeune femme brune qui allait s'occuper de sa soeur:

Roman - Infirmière? Mais où est monsieur Valingaï?

Valentine laissa de côté le petit homme avec la petite blonde dans les bras, il lui paraissait assez perturbé celui-là, enfin elle s'occuperait plus tard de son cas. Pour le moment elle en était à scruter de son regard, qu'on ne pouvait difficilement qualifié autrement que de fou-furieux, la concierge et son accolyte.

Valentine - Va t-on enfin me dire pourquoi on me réveille en sursaut à cette heure pas possible ?
Roman - Il faut que vous vous occupiez...,' mais la prof lui coupa la parole.
Phyllis - D'après vous? Ne voyez vous pas que ces jeunes femmes ont besoin de votre assistance?
Valentine - Ouais, ça va hein... y à pas mort d'hommes non plus...

Elle avait lâchée ses derniers mots d'un air blasé et profondément cynique, notant au passage la sensibilité du plus jeune des deux hommes qui s'obstinait à vouloir couvrir le corps de la petite blonde. Mentalement elle enregistra aussi les "particularités" de l'autre, pour se déplacé aussi vite il n'était pas humain et la petite infirmière qui semblait carburer à autre chose que la caféine avait suffisamment étudiée le sujet pour reconnaitre un vampire quand elle en voyait un. Elle recensait presque machinalement les priorités dans les soins à opérer, prêtant surtout, en apparence, de l'intérêt pour le vampire. C'est qu'elle n'avait jamais eue l'occasion d'en voir un d'aussi près...

Phyllis - Ce n'est pas la peine Roman, Miss Dunnaway va avoir besoin de voir sur quoi elle travaille vous ne croyez pas. L'une d'entre elles n'a pas pris son tue loup je présume...', la mention de la potion, tira la petite brune de sa contemplation vampiresque,' ... enfin nous verrons cela quand vous serez rétablies. Infirmière je vous les confie, si vous avez besoin de quoique ce soit faites moi joindre je serais à mon bureau.
Valentine - Merci mademoiselle la concierge, peut être quand j'aurai fini j'aurai besoin que quelqu'un lave le sol, le sang...', elle désigna mollement les petites gouttes tombées au sol des différentes blessures,'... n'attire pas franchement les élèves qui viendrait pour un petit bobo.

Elle semblait perdue dans ses pensées, contemplant d'un regard absent les trois jeunes femmes allongées en tapotant distraitement sa joue du bout des doigts, l'air de réfléchir intensément à quelque chose qui semblait important.

Roman - Infirmière ? Mais où est monsieur Valingaï ?
Valentine - Valentine. Ou Val si tu préfère, mais tu peux laisser tomber les formules de politesse, les gens en font tout un foin, mais j'ai toujours eu tendance à penser qu'ils pouvaient aussi bien se torcher les fesses avec, t'en pense quoi toi, mh ?

Elle avait parlée encore une fois de son débit enjouée et speed qui lui donnait des airs de petite fille un peu trop bavarde et qu'on aurait aimer faire taire au bout de cinq minutes de ce régime sonore, prenant le pouls de celle qui avait la gorge à moitié ouverte.

Valentine - Dis moi, Roman, je suppose que par hasard tu ne sais pas suturer ?

Valentine - Ouais, ça va hein... y à pas mort d'hommes non plus...

Le sang et or crut qu'il allait faire une attaque à l'entendre dire ça. Mais d'où sortait-elle celle là. Ca ne se voyait pas que SI il y avait mort d'homme... ou presque. Enfin il ne fallait pas être Merlin pour voir ça. C'était presque aussi improbable que de confondre... le professeur O'Maclagen avec Mr Hudson! Le Concierge. Rien que l'idée... Comment quelqu'un aurait pu confondre le vieux grincheux acariâtre à l'uniforme crasseux avec l'aristocratique blonde au regard polaire et robes de sorciers toutes plus impeccables les unes que les autres. C'était...

Valentine - Merci mademoiselle la concierge,', apparemment tout à fait concevable pour... l'infirmière? Non ne lui dites pas ça,' peut être quand j'aurai fini j'aurai besoin que quelqu'un lave le sol, le sang... n'attire pas franchement les élèves qui viendraient pour un petit bobo.

Roman jeta un regard presque penaud à la prof de potion qui devait s'être transformée en Magyar à Pointes rugissant:

Phyllis - J'entends bien et je suis CERTAINE que l'on saura vous indiquer le bureau du concierge, Monsieur Hudson. Un homme... charmant...', typiquement le genre d'homme à ne pas aborder comme un homme charmant...

La terrible prof de potion disparut dans un claquement de robe noire tandis que l'homme qui l'accompagnait saluait poliment avant de sortir à sa suite. Curieux couple... d'ailleurs était ce bien un couple? Enfin; ça n'intéressait pas vraiment Roman. Seule sa soeur l'intéressait. La pauvre était toute pâle, et pour s'être cassé le bras quelques fois, Roman ne savait pas comment elle ne s'était pas encore évanouie.

Valentine - Valentine. Ou Val si tu préfère, mais tu peux laisser tomber les formules de politesse, les gens en font tout un foin, mais j'ai toujours eu tendance à penser qu'ils pouvaient aussi bien se torcher les fesses avec, t'en pense quoi toi, mh ?
Roman - Hát igen. J'imagine.', répondit Roman.

Son hongrois remontait à la surface comme il était un peu stressé et à la fois perturbé par cette étrange... infirmière. Au moins elle commençait à s'occuper de ses malades.

Valentine - Dis moi, Roman, je suppose que par hasard tu ne sais pas suturer ?
Roman - Pardon!', objecta-t-il avec un très fort accent hongrois,'Pourquoi? Vous ne savez pas non plus?!!

Il commençait à flipper grave. Ce n'était pas qu'il ne se sentait pas de recoudre à vif la prof qu'il détestait mais... presque. On ne va pas lui en vouloir non plus hein?

Roman - Pardon!',L'air affolé du jeune homme renseigna directement la petite infirmière survoltée. Bon, tant pis, elle se débrouillerait autrement. Dommage, un petit coup de main lui aurait été bien utile,'Pourquoi? Vous ne savez pas non plus?!!
Valentine - Hein ? Si, si, mais si tu reste là, tant qu'a t'avoir dans les pattes autant que tu te rende utile non ? Puis ça te fera du bien de t'occuper un peu pas vrai ?

Elle finissait sa phrase depuis le local qui servait de pharmacie, jonglant entre les pots et les fioles avec une dextérité surprenante chez elle. La petite blonde patienterait un moment, juste de quoi calmer sa douleur, la première brune pouvait aussi attendre, non ce qui l'inquiétait "presque", c'était la vilaine morsure à la gorge de l'autre jumelle, bien qu'il semblait que la blessure fut plus spectaculaire qu'autre chose, il fallait surtout stopper l'hémorragie, au risque de la voir se vider de son sang lentement, ou que celui-ci ne remplisse ses poumons. Elle réfléchissait un instant de comment elle pourrait bien s'occuper des trois louves garous. A dire vrai, il n'y avait guère à faire... normalement elles auraient déjà due régénérer... sauf que la bave de lycan bloquait la régénération tissulaire... Donc, il fallait nettoyer les plaies. D'un geste nonchalant de la baguette elle fit apparaitre deux cuves d'eau chaude et savonneuse au milieu de l'infirmerie et ressortit de la pharmacie avec deux serviettes et une fiole en céramique.

Valentine - Bon, je vais t'expliquer comment on va faire, d'abord je vais faire boire ça à ta sœur ça va l'endormir un peu. Enfin la faire somnoler, le temps que je répare son genou, après tu m'aidera à laver leurs différentes morsures pour qu'elles régénèrent d'elles même.
Kheeva - Occupez vous plutôt de ma sœur que de moi, rien ne presse de mon coté !
Valentine - Peut être mais je vais avoir besoin de bras costaud pour suturer sa plaie à la gorge. Si je procède de la même manière je risque plus d'aggraver les choses, il faudra d'abord que je rapproche les berges de la plaie pour l'aider à cicatriser, avant d'éliminer la salive.

Elle fourra une des serviettes dans les mains de Roman, avant de se tourner vers une Kheeva plutôt inquiète, même si elle semblait relativement sereine au vu des circonstances.

Kheeva laissa Valentine laver ses morsures sans mot dire et sans pudeur, trop préoccupée pour seulement s'en soucier. Elle et sa sœur avaient mises Ella en danger par fierté et par orgueil. Il était juste qu'elles en paient le prix, toutefois il ne fallait pas que ça se reproduise. Pire encore ! Elles s'étaient trahies toutes deux devant le frère d'Ella, qui s'il ne les portaient déjà pas dans son cœur, avait désormais toutes les raisons du monde de les haïr... Une fois propre, elle sentait des légers fourmillements alors que ses blessures se refermaient spontanément. La louve, profita de ce que l'infirmière se tourne vers les deux Konstantine pour faire boire à Ella la potion, pour se lever et faire apparaitre sa robe blanche qui contrastait violemment avec les traces de sang encore visibles sur sa peau et dans ses cheveux. Elle alla tout droit jusqu'au lit de Lheena, se penchant au dessus d'elle pour embrasser son front, en écartant une mèche de cheveux poisseuse de son fluide vital. Elle lui murmura en italien, trop doucement pour que quiconque hormis Ella peut être puisse l'entendre dans la pièce.

Kheeva - Ehi, come ti senti ?*
Lheena - In piena forma... fatta notte...**
Kheeva - Silenzio, non costringere, rimettiti. Occorrerà che si parli di lei più tardi.***
Lheena - Più tardi allora... credo che ho un gatto nella gola...', elle eut un petit rire qui s'étrangla en une quinte de toux douloureuse,' le notti sono così fredde.****
Kheeva - Rimettiti allora piccola sorella, veglio su te...', elle prit la main de sa sœur dans la sienne, alors qu'elle lui répondait en souriant.
Lheena - Sempre...

*Hé, comment tu te sens ?
**En pleine forme... foutue nuit...
***Chut, ne te force pas, repose toi. Nous parlerons d'elle plus tard.
****Plus tard alors... Je crois que j'ai un chat dans la gorge... Les nuits sont si froides.
*****Repose toi alors petite sœur, je veille sur toi.
******Toujours...

Valentine mit fin à l'échange en toussant discrètement. Elle tenait dans sa main une aiguille stérile et du fil chirurgical. L'infirmière donna rapidement ses instructions à Roman et Kheeva. Au chasseur de maintenir les jambes, à la louve les épaules. Valentine se tenait campée à cheval au dessus de Lheena, esssuyant le sang de sa gorge pour mieux voir ce qu'elle faisait.

Kheeva - Vous pouvez pas l'endormir, ou l'anesthésier un peu ?
Valentine - Si. Mais je préfère pas prendre le risque, j'ignore comment elle réagirait si son rythme cardiaque diminuait de trop. Prêts ?

Lheena tressaillit violemment quand Valentine planta l'aiguille dans sa gorge.

Roman ne prêta pas attention aux deux soeurs, du moins plus pendant que l'infirmière administrait un drôle de médicament à Ella. Il gardait pourtant bien présent dans un coin de sa tête que les deux professeurs n'étaient que deux sales traîtresses et d'ailleurs il comprenait tout de suite mieux que sa soeur se soit tout d'un coup découvert une passion pour les deux gardes-chasses. Mais pour l'heure l'état de santé de sa soeur le souciait trop pour qu'il ne s'y attarde. Il la vit grimacer tandis qu'elle avaler sa médecine:

Roman -Qu'est-ce que c'est?

Pas qu'il n'avait pas vraiment confiance, après tout si Poudlard l'avait embauchée c'était que c'était une vraie infirmière. Seulement c'était vrai généralement les Konstantine se soignaient à la maison. Cela dit vu l'état où se trouvait Ella, Roman n'aurait pas été capable de soigner sa soeur. Bientôt, son père l'emmènerait en chasse et Roman apprendrait tout ce qu'un bon chasseur doit savoir, notamment quelques rudiments de chirurgie dont, il l'espérait, il n'aurait pas à se servir.

L'infirmière lui fit signe d'approcher.

Roman - Vous n'allez pas faire ça à vif la pauvre?!!', s'exclama-t-il en s'étranglant à moitié bien qu'il posait les mains aux chevilles de sa prof, sans plaisir malsain.
Kheeva - Vous pouvez pas l'endormir, ou l'anesthésier un peu ?
Valentine - Si. Mais je préfère pas prendre le risque, j'ignore comment elle réagirait si son rythme cardiaque diminuait de trop. Prêts ?


Roman grimaça. Il ne pouvait pas s'en empêcher c'était inhumain. Et surtout, il espérait qu'Ella qui était si douillette n'aurait pas droit à ça. Elle hurlait déjà quand on tirait sur le sparadrap de son pansement alors... non il valait mieux ne pas imaginer.

Kheeva passa la main dans les cheveux de sa sœur, comme pour la rassurer. Ou se rassurer, nul ne saurait dire. Elle n'aimait pas cet idée, ce n'était pas naturel cet histoire de recoudre une plaie, pourquoi faire quand la chair se régénérait d'elle même ? C'était presque de la torture. Quand bien même le seuil de tolérance d'un loup était plus important que celui d'un humain, se faire recoudre à vif dans une zone aussi sensible n'était guère agréable. La petite folle avec son aiguille semblait savoir ce qu'elle faisait, elle choisit donc de lui faire confiance. Puis son regard croisa celui de Roman un bref instant... Il ne les portaient déjà pas dans son cœur à l'origine, cette fois-ci ce serait pire encore. Mais la lycane n'avait pas le temps de s'en soucier, Valentine venait de commencer son opération, provoquant des tressaillements incontrôlable de la part de Lheena. En fait de tressaillements, la blessée se débattait presque pour échapper à l'aiguille, rendue à moitié folle par de vieux et obscurs souvenirs d'enfance refoulés.

Valentine - Mais retenez là imbéciles ! Comment vous voulez que je fasse sinon ?
Kheeva - Je sais pas ce que vous faite, mais faite le vite au lieu de jacasser !

Lheena toussa et cracha un peu de sang avant d'attraper la main de sa sœur, la serrant de toutes ses forces pour ne pas faire de geste trop brusque. On entendit un bruit d'os brisé alors que Kheeva réprima un cri sous la douleur. Puis Valentine s'écarta de Lheena pour nettoyer sa gorge recousue sans réelle application. La salive d'Ella éliminée, la régénération prit rapidement le relais, refermant la terrible blessures en quelques minutes, pendant lesquelles Kheeva resta auprès d'elle, en la berçant doucement. Laissant l'infirmière et Roman soigner Ella à moitiée K.O. suite à la potion de Valentine.

A l'abri sous le drap, elle ne se plaignait pas mais son genou lui faisait un mal de chien. Au début dans les bras de Roman elle avait pleuré un peu, rien qu'un peu. Elle avait toujours été affreusement douillette et se faire brouiller un genou n'avait jamais été au programme des choses désagréables qu'elle aurait accepté d'endurer. On lui fit boire un truc infâme qui la fit râler et grimacer mais elle était déjà beaucoup trop fatiguée pour se débattre. Elle avait envie de dormir mais la douleur latente, toujours présente quoiqu'étrangement atténuée la maintenait suffisamment éveillée. Elle avait un peu conscience d'entendre Lheena, et la voix de Kheeva aussi.

Elle ouvrit un oeil bleu sur un visage inconnu ou presque. Elle n'était même pas sûre de se rappeler qui c'était exactement. Mais elle ne la quittait pas du regard persuadée que cette femme allait plus ou moins lui faire mal dans les minutes à venir. Alors elle ne la lâchait pas, elle la défiait de cet oeil bleu qu'elle gardait ouvert comme pour lui dire qu'au moindre geste elle la mettait en pièce. Comme ça à moitié dans les vapes c'était son instinct animal qui avait le dessus. Comme un Kirill en elle qui était là pour veiller. Mais Kirill n'était pas vraiment là. Il y avait Roman. Sa main posée sur son front.
Elle grogna essayant de se redresser mais... ce truc... ce truc qu'elle lui avait fait prendre la tenait clouée au matelas. Elle sentit son genou craquer. Elle grimaça de plus belle. Les os commençaient à se remettre doucement de leur nuit, et ça faisait drôlement mal...drôlement...

Elle dormait profondément.