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 Say your prayers and stomp it out.

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PROFIL & INFORMATIONS









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
Say your prayers and stomp it out. #Lun 1 Nov - 1:54




feat. Avery Klyde & Mahel de Lusitanie.
bleed it out;theme.


Say your prayers and stomp it out.
Filthy mouth, no excuse.

Il y a le silence qui pèse dans la forêt. Mahel s'arrête, elle relève le nez. Elle guette le bruit du vent dans les arbres, et hume le parfum que la petite bise apporte avec elle. Mais il n'y a rien. Aucune odeur, aucun bruit. Cette forêt est beaucoup trop calme. Beaucoup trop pour la Lusitanie qui se méfie. C'est bientôt la guerre. Les hommes s'y sont préparés. Wolfgang l'a dit. Bientôt il faudra sortir la Hache de la terre et la décrasser dans le sang de l'adversaire. Les troupes sont plus que jamais soudés. Jusqu'aux Lassithi qui étaient restés dans les fjords du nord. Ceux-la même viendront aider. Les enfants sont grands. Le sang coulera. Mais ce qui inquiète Mahel à ce moment, c'est qu'elle n'entends rien. De la simple mouche au pivert saccageur, rien. Elle fronce les sourcils, et son regard se pose sur Milly, sa soeur. Mariée, mais pas encore d'enfant. Milly est belle comme une rose, avec des cheveux aussi rouge que les siens, mais son regard à elle est plus doux. Mahel, elle, est une guerrière. Une vraie. Une terrible. Elle n'a pas emmené la hallebarde pour leur sortie à deux, mais à sa ceinture, on voit la belle épée lycienne qui brille. Qui brille, oui. Un éclat lointain dans la forêt. La pupille de Mahel se rétracte. Elle attrape l'épaule de sa soeur, la tire en arrière comme elles reculent. C'est rapide. Très rapide. Il y a un grand « ffrrooooom! » dans la forêt, quand une boule immense de flammes bleutés passent et brûlent les arbres et les fleurs sur son passage. La réaction de Mahel est immédiate. Elle pose son regard sur Milly, son regard est sérieux. Il est froid et dur.

« Cours. »

Et aussitôt elle dégaine son épée, parce qu'elle sait qui il est, et pourquoi il est là. Elle se mets à courir dans la forêt, loin de sa soeur. Il n'en a pas pour sa petite soeur, sa si fragile petite soeur. Parce qu'il n'est pas un homme qui aime les proies faciles. Parce qu'il ne s'intéresse pas même à faire du mal à distance. Il n'est pas assez subtile et vicieux pour ça. Encore heureux, pense la louve qui court à sa rencontre. Elle non plus n'est pas subtile. Elle attaque de front. Et comme elle court, elle voit un grand éclat au loin. Elle sursaute, frissonne, se jette sur le côté alors qu'une nouvelle boule de feu traverse la nature en réduisant à l'état de cendre ce qui a mit des années à pousser ici. Elle se redresse, aussitôt, dégaine son épée. Elle entends un rire. C'est qu'il n'est pas loin. Un dernier regard au loin. Il lui semble bien que Milly est partie. Son coeur est plus léger. Elle sort de derrière son arbre, juste à temps pour voir qu'une autre boule de feu traverse la forêt. Elle se jette de nouveau sur le côté et se redresse. Il lui suffit de trois bonds pour monter à hauteur des premières branches des hauts arbres. Elle court en hauteur. Son regard cherche. Et enfin elle le voit. Au milieu de nul part, il a les mains en feu. À nouveau il se prépare. Cet homme a les cheveux extrêmement longs. Jusqu'aux hanches. D'une couleur rouge sang. Et il porte un cache-œil qui pourrait le faire confondre avec Landres, si seulement il n'était pas plus petite en taille et bien plus fin. Il est même squelettique. Mais ne le sous estimez pas, parce que cet homme n'est autre que Avery Klyde. Le bras droit de Hugo Van Helsing. Et si il est là, ce n'est pas pour rien. Elle plonge aussitôt alors qu'une autre vague de flamme emporte le feuillage fourni d'un arbre. Elle retombe sur ses jambes, puissante, sérieux. Elle aussi elle a les cheveux couleur de flamme. D'un magnifique rouge écarlate. Avec les années, il a perdu de sa clarté, pour en arriver à des mèches opaques. On dit que c'est le sang que Mahel a versé qui a rendu ses cheveux aussi rouge que le sang, mais la vérité est que Mahel n'aime pas la violence. Elle est même tout à fait contre. Mais elle réponds toujours des poings quand on agresse verbalement ou physiquement une personne, parce qu'elle est louve, et qu'elle connaît comme tous le prix de l'honneur plutôt que celui de la gloire. On insulte pas une personne de son rang. Elle se redresse, immense comparée à lui, ou presque. Elle le dépasse de quelques centimètres encore. Elle est grande, plus grande qu'un homme humain. Mahel est une montagne, mais elle est belle, parce que son corps est élancé, et que pour un loup mâle, il est à la bonne taille. Mahel le fixe, le regard dur, alors que Avery Klyde rigole, fou même. Il a un rire de dément, pense t-elle.

« T'aie-je manqué, Avery? »
« Tellement! »

Une nouvelle vague de feu manque de la toucher, et elle sent même que sa cheville – qui fut la dernière à décoller du sol – a brûlé. La peau se reformera, mais elle ne peut pas se laisser avoir. Pas comme ça. Pas si proche de la première grande bataille. Elle fixe l'humain. Elle n'est même pas sûr qu'il le soit. Avery Klyde est réputé pour être le Dompteur des Flammes. Moëris a parlé de « djinn », d'un homme aillant vendu son âme à un habitant des flammes, un mauvais génie, mais la vérité, c'est que Mahel n'en a rien à faire de ce qu'il est. Ce qu'elle sait, c'est qu'en 1938, la première fois qu'elle l'a rencontré, il était plus jeune, moins fort, et qu'il ne maîtrisait pas les flammes. Cette année là, il a tiré à bout portant en elle, tant qu'elle a souffert le martyr, et pour se venger, elle lui arracha un oeil, ne laissant que les marques de ses griffes dans l'orbite. Ni plus, ni moins. Et depuis, le roux n'avait jamais vraiment oublié l'affront. C'était normal, après tout. On ne pouvait pas pardonner ce genre de chose. Surtout pas de la part d'une race qu'on exterminait régulièrement.

« Alors Mahel, que dis-tu de mon petit don? Un cadeau sympa, non? Maintenant, on joue dans le même terrain. C'est great, non? » (Mahel ne comprends pas ce mot.)

Mahel a un mauvais pressentiment. Elle ne s'en sortira pas. Pas cette fois. Elle n'a pas son hallebarde – qu'elle manie cent fois mieux que son épée lycienne. Si elle s'en sort, elle n'oubliera pas de remercier cent fois Seth. Ou une autre divinité lupine. Les mains de Avery s'entourent rapidement de flammes, et ses pieds dégagent des étincelles. La louve recule d'un pas, plus vraiment rassurée. Le corps à corps est à exclure. Elle s'y brûlerait les pattes. Alors elle devra compter sur son autre atout pour s'en sortir. L'endurance.
Au moment même où elle le pense, une déflagration lui brûle l'épaule quand elle saute sur le côté. Elle se redresse, grogne, mais ne lui laisse pas le temps de se re-concentrer qu'elle attaque aussitôt, la lame lycienne en avant. La lame lui frôle la joue, et bientôt le djinn saigne du nez jusqu'à l'oreille, d'une blessure profonde. Elle n'a pas frôlé : elle a coupé la chaire à sang. Une boule de feu dans l'estomac fait reculer Mahel qui glisse sur le sol et sur la mousse. Elle s'arrête qu'à la rencontre d'un arbre qui craque à l'impact. Elle secoue la tête, relève le nez quand une autre déflagration lui tombe dessus. Elle glisse sur le côté et l'arbre craque, tombe. Elle n'a presque rien. Presque. Elle se redresse, la lame toujours à la main, et tourne autour de lui. Il lance régulièrement des boules de feu. Elle n'a plus qu'une chance. Une seule. Elle court un peu plus vite, attrape son épée lycienne à la lame, et s'arrête à un moment. Un mouvement balancier du poignet, et aussitôt l'épée devient un poignard géant qui décrit des cercles rapides. Pas le temps de voir si il touche ou non la cible qu'elle se lance en l'air et retombe sous sa forme lupine. Un pelage ras et rouge, à l'éclair blanc sur le poitrail et des yeux magnifiques qui brillent. Elle s'élance, gueule ouverte. L'épée atteint sa cible et frappe violemment son épaule. Il recule d'un pas, juste assez pour qu'elle se jette sur lui. Un coup de croc suffit à lui attraper la main. Elle mord à sang, jusqu'à sentir l'os craquait. Il a un rire fou. Il n'a pas mal? Le fou. Il pose la paume de sa main valide sur le museau du loup et le chauffe. La louve relâche aussitôt et couine, recule. Elle secoue la tête. La douleur lui monte à la tête. C'est douloureux. C'est vraiment douloureux. Elle a tellement mal. Et ce n'est pas fini. Elle entends le cliquetis métallique de la chambre d'une arme à feu. Ses oreilles se dressent, elle se retourne que trois balles se logent dans son poitrail. Il s'éclabousse de sang. Des impacts puissants. À l'intérieur de son corps, elle sent l'implosion des balles qui se dispersent dans son organisme en plusieurs cailloux d'argent, qui eux-même bouchent ses artères et ses veines. Une autre détonation lui troue la cervelle, mais cette balle est liquide. La douleur est immédiate. Le loup gueule. Elle hurle. Elle hurle à la mort comme un loup qu'on égorge, mais elle est sûr qu'égorger, ça ferait moins mal. Il rit un peu. Il s'approche du loup. D'autres balles cette fois-ci percutantes viennent briser les pattes de la bête qui s'écroule sur le sol. Affolée. C'est le mot. Va t-elle mourir ici? Va t-elle vraiment crever? Tout simplement parce que... Elle le regarde et elle pigne comme une enfant, alors qu'elle a déjà quelques années. Mais pas assez. Pas même contre un humain. Elle sent la douleur, et bientôt l'endorphine qui la soigne. Ses plaies. Non, ses plaies restent ouvertes et elle sent le sang qui quitte son corps. Elle sent son pelage qui s'hérisse, ras, mais elle sent surtout la douleur. Que ce soit ses pattes ou la brûlure qui cloque son museau. Et elle voit l'homme, là, qui pose le canon encore chaud de son arme entre ses deux yeux. Cette balle sera la plus terrible. Elle ne sait pas exactement laquelle c'est, mais ce qu'elle sait, c'est qu'elle a une chance d'être une balle explosive. Et une balle explosive, bien tirée, ça éclate un crâne. Ça décapite net. Ça tue un loup. Elle sent un frisson horrible lui remonter l'échine. Il a un petit rire, un rictus malsain et vicieux.

« On ne joue plus dans la même cours, now. »

Un bruit derrière et Avery fronce les sourcils. Il va devoir fuir. Sa mission est finie. Il repose son regard et juste au moment où il appuie sur la gâchette, la louve détourne la gueule. La balle traverse son épaule et éclate dans son os, lui déboitant la patte. Avery grogne mais il n'a plus le temps. Il recule d'un pas et disparaît dans un crac sonore. La louve rouge pigne encore un peu. Elle les a mit en danger. Non... c'est faux. Ils ne sont plus en sécurité. Nuance. Et ils ne le seront plus jamais à présent. Parce que c'est comme ça. Parce que c'est la guerre. Cet acte n'était pas irréfléchi. C'est le moment. C'est la première agression aux abords du campement général. C'est le moment. Elle ne pourra pas se relever. Pas maintenant. Ses pattes ne peuvent pas se reformer, de l'argent entache les os fracturés. À l'intérieur d'elle, il y a les hémorragies, les boules d'argent, infimes, qui bouchent son organisme. Elle regarde autour d'elle. Elle sent sa tête qui tourne. Est-ce ça, la mort? Elle a un petit rire. C'est l'euphorie. Elle le sait. C'est Kveld qui lui a dit, plus petite. Une blessure entraîne de l'endorphine. L'endorphine entraîne l'euphorie. Son corps a produit trop d'endorphine. Elle rit et crache du sang. Sa gorge est encombrée. Un débris, peut être? De l'argent, parce que sa trachée la brûle, et elle est forcée de cracher, encore, et encore. Parce que ça brûle, et qu'elle sent qu'elle va mourir. Tôt ou tard. Elle crache. Ça saigne tellement... Elle rit, et elle s'endort. Parce qu'elle ne sent plus la douleur, mais qu'elle est affreusement fatiguée quand même...



C'est Masaël et Lucian les premiers sur la scène. Ensuite vient le flot confus des Lusitanie et des Lycie. Lykkos, Leandre, Reagan. Masaël ne laisse pas la place aux autres. Pas même à Léah. Il se traîne sur le sol, regarde la bête qui est posée sur le côté et qui saigne. Le sang est encore chaud. Tant de sang. C'est malsain. Masaël y trempe les mains et la tire de sur le sol. Son pelage est brûlé tout autour du museau et sur son épaule. Son autre épaule est démise. Ce n'est plus un duel. C'est une boucherie. Masaël hurle. Et Vitaly arrive. Il a un air autoritaire. Lui ne se dégonfle pas. Du sang, il en a vu. Peut être pas aussi dégueulasse, mais après avoir remit sur pieds Izaak, il peut tout faire - ou presque. Il siffle Landres et un autre garçon, qu'ils amènent une civière. Il faudra prendre la bête comme elle est. C'est peut être mieux. Les organes humains sont plus rapprochés. Oui, si elle reste comme ça, ça sera bien.



Il y a des cris. Beaucoup de cris. Des voix familières qui se mêlent. Cohue désordonnée. Ça me fait mal aux oreilles. Ils m'appellent, mais je ne peux pas ouvrir les yeux. J'ai trop mal. Aux tempes. Et à l'estomac. J'ai tellement mal…



Tout le monde hurle, tout le monde crie. Ce n'est pas la première fois qu'un chasseur vient aussi prêt du campement, mais c'est la première fois qu'en temps de future guerre, la pression monte autant. Forcément, ça donne des idées, et les gens rêvent déjà de vengeance. La vengeance est une mauvaise chose. Elle endort la raison et rends les bêtes idiots et désordonnées. Wolfgang sait, lui, que ça, ça ne les aidera pas à gagner. Mais il se tait et regarde le cortège qui rentre chez Vitaly. Beaucoup resteront dehors. C'est la première fois que Linda est effrayée, et on peut bien sentir qu'elle regrette déjà toutes les fois où elle l'a injurié et rabaissé. On est jamais plus solidaire que dans la douleur après tout.



Y a des bruits. Trop de bruit. Elle sent l'urgence, mais elle ne se réveille pas. elle n'y arrive pas. Même si elle le voulait, elle ne le pourrait pas, parce que son esprit le lui ordonne de dormir. Il lui dit que ça ira mieux plus tard. Mais pas maintenant. Et ce, malgré le froid de la table sur laquelle on la pose. C'est la table de Vitaly? Oui. Forcément. Celle de Kveld est chaude. Elle le sait. Elle y a été, souvent. Pour ses genoux... Elle va mourir sur cette table? Elle se le demande. Un moment. Le moment d'après, elle n'entends plus que les cris, puis les cris sont lointains, et ensuite c'est le silence. Et le noir.



Vitaly y passe huit heures. Huit heures à enlever l'argent à la main, enlever l'argent de partout, pour que plus rien ne bouche. Passer huit heures à lutter contre les plaies qui guérissent pour garder une plaie propre et ouverte, afin de la soigner. Pas toujours facile pour un docteur lycan, il faut l'avouer. Puis après il panse les blessures, lentement, longtemps, pas trop serrées, ni trop lâches. Il la lave et la nettoie. Il dort à peine quelques heures, et quand il ouvre les yeux, c'est en humaine qu'elle est sur la table. Comme si elle avait compris dans son sommeil de plomb qu'elle n'avait plus besoin de rester immobile. Alors il refait ses pansements, l'habille proprement et la remets à son père. Elle ne dormira pas dans sa tente qui malgré des années de voyage à toujours l'air aussi mal montée (en réalité elle ne l'est pas, ce n'est qu'un effet), mais dans un lit, propre et chaud, dans la maison des Lusitanie. Les gens sont presque en deuils dans le camp. Ce n'est pas qu'elle est morte, mais ça aurait été moins pire si elle l'avait été, quelque part.




La mort n'est peut être pas aussi froide que ça n'en a l'air.
Son rêve n'a pas de couleur. Pas d'image. Elle entends juste des sons lointains. Et elle se sent bien. Il y a une odeur familière dans la pièce. Mais elle est trop fatiguée pour ouvrir les yeux. Au mieux, elle remue un peu les doigts, mais ça aussi ça fait mal, après deux semaines de sommeil. Forcément que ça fait mal. Forcément que ça craque quand elle referme le poing. Son épaule lui fait un mal de chien. Elle n'ouvrira pas les yeux. C'est sûr : ça fera mal.



Il y a quelques personnes dans la salle. Pas Masaël. Il parle avec son père, dans la maison de Loki. Il parle, parce que si ça ne sort pas, il risquerait de craquer. Il parle de sa douleur, parce que c'est un homme, et qu'il a cette fierté qui lui dit de se taire, surtout devant Léah. Alors il parle, avec son père, "ses pères" et "ses frères". Léah est soutenue par Léandre. Il y a des gens attentifs, et une famille. Tout le monde compatit.

Cette empathie est réelle. Elle est vécue.
C'est purement lycan, ce lien entre eux, au delà du sang.











Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
Say your prayers and stomp it out. #Lun 1 Nov - 13:33




Si un jour on avait dit à Masaël qu'il trouverait sa fille dans un lit, si on lui avait dit qu'elle perdrait face à un homme, il aurait ri. Mais il avait oublié que le monde était à nouveau dangereux, et qu'après la paix vient la guerre. Il aurait du le savoir et s'en douter, mais à la place, il avait laissé ces filles dehors. Il ne se le pardonnerait jamais. De la peau encore rougie à cause de la brûlure jusqu'à la moindre balle qui lui avait traversé le corps. Tout ça, il ne le pardonnerait jamais. On ne touchait pas aux filles de Masaël en pensant que ça s'arrêterait comme ça, ici. Masaël n'était peut être pas très intelligent, peut être pas non plus le meilleur père du monde, mais il avait foi en ce qu'il faisait, et il n'avait qu'une envie : retrouver celui ou celle qui avait fait ça. Wolfgang lui avait dit de rester. Que la vengeance est un plat froid. Que chaud, il brûle aussi les mains de celui qui le prépare. Et Masaël, furieux, avait ravalé sa hargne sous le regard dur de Vasco. À l'évidence, Wolfgang avait raison, mais ça, il ne pouvait pas l'accepter. Le loup n'attendait qu'une chose : retrouver. Retrouver celui qui avait pu mettre à terre sa fille, et il se l'était juré. Ce jour là, il le briserait en deux à l'aide de sa mâchoire.
Masaël se tenait là, tenant la main de sa fille qui très régulièrement marmonnait des choses incompréhensibles. Tout était presque parfait, mais il restait encore une fièvre assez haute – même pour un loup – qui la clouait au lit et lui empêchait de bien réfléchir. Masaël était resté là longtemps. Peut être par respect, seule Léah était entrée. Peut être aussi que tout le monde se doutait bien qu'il ne supporterait pas une autre personne dans cette pièce, que ce soit ses propres fils, Léandre ou Lykkos. Masaël était une tête de mule, et rien n'aurait pu le faire changer d'avis. Sa fille était en convalescence. La maison était morte. Plus de rire, plus de bruit, plus rien. Même Reagan et Loki avaient été relégué, mais les deux frères de coeur connaissaient mieux que quiconque le vieux loup, alors ils avaient ri un peu quand on leur avait demander pourquoi ils n'allaient pas voir leurs amis, et avaient juste répondu en chœur : « vous ne le connaissez pas assez ». Juste ça.
La main de Mahel bougea. Masaël eut un faible sourire. Encore un sursaut dans un cauchemar, mais un cauchemar dont on ne pouvait pas vraiment la réveiller. Mahel ouvrit un oeil et fixa le plafond. Elle n'aurait pas été capable d'autre chose. Elle tourna dans le lit, se crispant sous la douleur de ses blessures intérieures. On ne soignait pas d'un argent liquide ou d'une balle explosive comme ça. Enfin, plus maintenant. Plus avec les « nouvelles armes ». De la formule de Roman Konstantine, ils avaient réussi à faire un poison pour les sangs-purs, empêchant le moindre mouvement. La Helsing Corporation n'était plus un secret pour les meutes. Elle était un future ennemi. Et les loups n'attendaient qu'une chose : qu'on lâche la laisse.

« J-J'ai mal... »

Une larme roulait sur la joue de Mahel. Elle qui était si forte, qui ne se plaignait jamais. Combien de coups de pieds avait-elle ramassé quand elle se montrait insolente? Combien de fois avait-il du renoncer à un repas pour ne pas voir la petite peste rousse insultait un grand homme? Combien de fois avait-elle craché sur une femme? Elle était Mahel la petite sauvageonne, pourtant si grande de coeur. Si elle n'en avait que trop rarement parlé, il savait. Il savait que les puits creusés dans le désert, que le sel tirait en Bolivie, que la chasse longue et éperdue, que toutes ces choses qu'elle avait fait, elle ne l'avait pas faite pour elle. Mahel était une louve. Une future chef de meute. Elle avait quelque chose que les autres n'avaient pas. Elle avait protégé Milly comme n'importe qui. Cette habitude, sans doute ne l'avait-elle jamais quitté quand elle avait protégé les autres.
Elle se tendit à nouveau, suant. Masaël se leva, prit la serviette qui était sur son front et la plongea dans de l'eau, pour enfin la remettre sur son front. Masaël regarda ses beaux traits. Tantôt belle comme une reine, tantôt forte comme un lion. Quelle autre fille avait ce caractère? Avec l'âge, Mahel sera une Perséphone aux cheveux de sang. Une grande guerrière. Si elle s'en remettait un jour. Il se posa sur le bord du grand lit, qui aurait accueilli trois hommes comme Masaël. Ce lit était celui dans lequel il avait dormi avec Loki, Goliath et Reagan quand ils étaient plus jeunes. Un vieux lit, parfaitement reconstituer. Masaël eut un sourire, en remettant une mèche de cheveux en place. Son front était brûlant, collant toutes les mèches sur ses tempes. Masaël serra les dents. Elle remua, une autre fois encore.

« T'en vas pas... T'en vas pas s'il te plaît... » Elle pleurait? Masaël releva la tête, prenant sa main. Elle ne pleurait pas, et fronçait les sourcils. Qu'est-ce qui l'inquiétait comme ça?. « Lykkos... Lykkos, je peux pas, je... »

Le nom de Lykkos crispa Masaël qui relâcha aussitôt la main. Mahel répéta la même phrase deux fois, puis finalement retomba dans son sommeil agité. Le vieux loup s'était levé du lit, et regardait les traits. Il avait froncé les sourcils. Non. Il était furieux. Furieux contre cet homme qui avait volé sa place dans la bouche de sa fille. Il s'énerva, mais... Non. La colère ne vint pas. Elle était vaine. Vaine, stérile. Il regarda cette enfant, si grande et encore si petite. Elle avait vite grandi, sa petite Mahel. Elle aurait pu le maintenir dans ses bras et le contenir. Elle aurait pu prendre sa mère dans ses bras et la faire se sentir en sécurité. Mahel... Masaël sortit de la chambre. Il avança dans le couloir sombre, et descendit les escaliers. Il s'arrêta en voyant Léah. Il l'avait délaissé depuis quelques jours. Il soupira, s'approcha d'elle et ses bras l'entourèrent avec tout l'amour qu'il était possible pour le Lusitanie de donner. Il la serra contre lui, nichant son visage dans son cou. Il avait l'air peiné, et pourtant apaisé, parce que Léah serait toujours la seule qui d'un seul ordre pourrait le faire mettre à genoux. La tenant toujours contre lui, il ferma les yeux, fronçant un peu les sourcils. Infime tremblement de ses sourcils.

« Ce soir on va aller manger chez Reagan... » La suite ne voulait pas sortir. Il fronça un peu plus les sourcils. « Vitaly a dit que tout était bon... La petite va mieux... On pourrait, eh... Elle traîne souvent avec... » Il tousse. Ça l'énerve plus que d'y penser. « Lykkos. Ça lui ferait peut-être plaisir de le voir, non...? » Il l'a dit. Oh, dieu. Il va vormir. Il ferme les yeux. « Tu devrais aller le chercher pendant que je vais voir Reagan... ça te va? »

Il sert un peu sa femme. Il n'aime pas cette idée, mais après tout, c'est du passé, non? Cette connerie avec Reagan... Enfin. Ça, c'est le prétexte. La vérité, c'est qu'il n'a jamais aimé les garçons qui s'approchaient de ses filles, et encore aujourd'hui, il garde un oeil sur le Orlov qui a épousé Milly. L'idéalisme machiste, que voulez-vous.

 

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