betsalel valdis & samuel myns
(feat freddie highmore & boyd holbrook) Betsalel à toujours été très pieux du temps ou il était au Vatican. Peut-être encore plus encore aujourd'hui. C'est certainement l'exorciste qui se repose le plus sur ses croyances et sur l'art qu'il pratique. Il possède une confiance aveugle en Tobias, son Ange, et c'est là son plus grand défaut. Sans lui il n'est rien, et, s'il venait à disparaître il ne ferais pas long feu.
Le jeune garçon était assis sur un banc, remuant les jambes dans un balancement linéaire, une jambe après l'autre. Il tournait la tête à droite puis à gauche, une moue impatiente sur le visage. Ça faisait déjà trois heures qu'il attendait là et les douleurs dans son postérieur commençait à se faire sentir. Il avait toujours fait preuve d'une extrême patience mais il avait quand même ses limites. S'aidant de ses mains Betsalel s'échappa du banc et tomba lourdement sur le sol un genoux à terre - il était encore petit et maigrichon comparé aux enfants de son âge - . Il commença à déambuler dans les longs couloirs du Palais des Ordres d'Hénoch et Iscariote. Il savait qu'un jour il viendrait pour devenir exorciste et pourtant maintenant qu'il été là il avait cette drôle de sensation qui torture les boyaux, cette maudite boule au ventre. N'étant pas vraiment courageux il avait souvent peur pour rien, et faisait preuve d'une certaine lâcheté dans les moments ou les aventuriers se lancerais tête baissé. Betsalel marchait en direction d'une grande porte en chêne, ou son oreille avait été attirée par des voix un peu plus loin devant lui. Au fond de lui il savait que s'il poussait cette porte il aurait des chances de se faire punir, mais l'attente devenait insupportable. Il continuait à avancer avant d'atteindre la porte ou il posa ses mains pour la pousser mais quelque chose l'en empêcha. Grognant il retire la grosse main qui s'était posée sur son épaule l'empêchant de rentrer dans la pièce. La proximité physique l'a toujours répugné, même pour son jeune âge. Le jeune homme se retourna et aperçoit devant lui un homme, beaucoup plus grand qui lui, habillé d'une robe de curé, noire, lisse. Samuel Myns. Il ne le connaît que de nom, il n'avait jamais vu son visage, mais ce qu'il savait lui suffisait pour l'admirer. Un grand exorciste au Vatican, un des meilleurs parmi la communauté. Betsalel secoua la tête et regardait toujours l'homme qui l'avait empêché de rentrer et de se faire punir par la même occasion.
« J'éviterais de déranger les Cardinaux si j'étais toi... Le Cardinal Sirius est un homme tolérant mais à une sainte-horreur d'être dérangé pendant ses réunions privées avec le Cardinal Adrahel... puis sachant que je ne t'ai jamais vu ici, j'en déduit donc que tu est nouveau. Tu apprendras vite que la curiosité est un vilain défaut qui est sévèrement puni chez les Théurgistes , mon enfant. »« Je n'espionnais personne, j'en avais juste marre d'attendre sur mon banc tout seul. » répliqua froidement Betsalel à l'inconnu. Sa mère lui disait souvent de rester à distance des inconnus. Une question insolente lui brûla les lèvres qu'il ne pu s'empêcher de la retenir entre ses lèvres.
« Mais? Vous êtes qui? »Samuel rigola interieurement sans que rire bruyant sorte de sa bouche, à l'aide de sa main il poussa le jeune garçon dans le couloir, l'obligeant à avancer loin de là ou il devait avoir rendez-vous avec le Cardinal Sirius, mais peut importe. Sur le moment sa seule préoccupation c'était cet homme dont il ne savait rien, même pas l'identité qu'il avait demandé juste avant. Pourtant il continuait à avancer, les mains dans le dos, une mine timide, suivant l'exorciste sans prononcer paroles. Polies ou insolentes. Il souhaitait juste savoir ou il se rendait et il finirait par le savoir tôt ou tard. Son regard brillait à chaque intersection de couloirs qui se croisaient. Chaque secondes il découvrait un nouveau lieu de ce Palais. Parc, Cellule, Cantine. Le confort était simple et rustique, un total dépaysement en comparaison de ce qui deviendrait promptement son ancienne demeure. Ses parents - et surtout sa mère - avaient toujours eu un goût prononcé pour les décorations ultra chargées et aux couleurs extravagantes. Là, tout paraissait si sobre et si simple, pourtant Betsalel se sentait déjà chez lui d'une certaine façon. Au détour d'une allée interminable le garçonnet aperçu une salle isolée ou plusieurs enfants plus âgés que lui récitaient des psaumes - certains qu'ils connaissaient, d'autres non - pour invoquer leurs Anges. Il avait hâte lui aussi, mais ça l'effrayait totalement, encore plus quand dans la même sale il aperçu une immense silhouette, ailes imposantes et dépliées, épée gigantesque au fourreau croisa son regarde dans ses prunelles vertes émeraudes. Il ne tarda pas à briser ce regard profond pour regarder à nouveau ses pieds qui glissaient sur le sol, son cœur battant à tout rompre après ce qu'il venait d'apercevoir à l'instant.
Le Palais lui paraissait interminable pour ses courtes jambes, il souffla discrètement - pas assez sachant que Samuel perçu le son - et continua de le suivre docilement alors qu'il s'arrêta un peu plus loin ayant pris de l'avance sur Betsalel grâce à sa taille. Le futur exorciste accéléra la cadence et s'arrêta à côté d'une nouvelle porte, alors que l'exorciste confirmé sorti une grosse clé en fer rouillée de sa robe qu'il plaça dans la fente de la porte, tournant deux fois à gauche, puis une fois à droite, poussant la porte à l'aide de sa seconde main libre. Les clés et les serrures étaient bizarres ici. Bon, après tout c'était un palais ancestral et le remplacement des serrures n'était sûrement pas une priorité de l'Ordre. Samuel d'un simple signe de tête l'invita à rentrer. Il ne se fit pas prier et entra suivit de près par son hôte. Ses yeux vinrent se poser sur les nombreux objets de la pièce, éparpillés un peu partout sur les murs. La pièce était affreusement froide, on imaginait presque que le vent traversait les murs épais de pierre. Vétuste. C'est le premier mot qu'on aurait pu employé pour décrire cette chambre. Une table, deux chaises, un pupitre et un lit. Un confort dont les exorcistes avaient l'air d'apprécier, même s'il restait incroyablement limité et hideux aux yeux du jeune garçon. Il s'aventura un peu dans la pièce, marchant à tatillon, comme si le sol avait été piégé de mines. Betsalel s'arrêta et se retournait en direction de l'inconnu.
« C'est votre chambre? » dit-il d'une voix monocorde, presque amicale.
« C'est une cellule, mon fils. » Il marque une pause, se frottant une tempe, montrant presque l'agacement que toutes ses questions lui apportent.
« Là ou je passe chacune de mes nuits, ou je me repose, ou je médite, ou j'écrit quelques fois, c'est mon espace personnel, le seul endroit ou je peux être seul avec notre Seigneur. » Il sourit d'une façon presque niaise, découvrant un sourire blanchâtre, armé de dents pointues.
« Pour répondre à ton autre question, je m'appelle Samuel Myns. Je pense que tu connais mon nom si tu est né au Vatican, mais soyons bref sur ce sujet, tu veux boire quelque chose? Je n'ai que de l'eau. »C'est a ce moment là que le regard de Betsalel s'illumine en étendant son nom.
« Waaah! C'est donc vous!... Si vous n'avez que de l'eau, alors je prendrais de l'eau. » Dans sa voix et ses paroles on reconnaissait une certaine maturité que les autres enfants n'ont pas à cet âge là.
Samuel se dirigea vers ce qui semblait être un semblant d'armoire et s'empara d'une cruche d'eau fraîche et de deux verres en fer. Betsalel se fît la remarque qu'ici ont vivait encore comme au Moyen-Age. Il se fit servir et remercia l'exo d'un moue souriante alors qu'il se servit à son tour. Le jeune garçon bût en gorgée froide brûlante qui coula dans sa gorge chaude alors qu'il prenait l'initiative de s'installer sur un des deux chaises sans permissions. Peut-être que cela lui vaudra aussi une punition ou peut-être pas, Samuel à l'air gentil et attachant. Chacun finit son verre de son côté sans décrocher un mot pendant quelques minutes, alors que Betsalel hausse un sourcil. Il remarque un tatouage sur les deux mains de l'exorciste il ne peut pas s'empêcher de parler, tant de questions bousculent sa tête à ce moment là. Il est avide de savoir.
« C'est quoi ce tatouage sur vos mains? C'est bizarre! » Quoi de plus beau que l'esprit d'un enfant qui cherche la connaissance. Samuel était intrigué par ce petit garçon qui avait tant d'interrogations, il se revoyait à son âge quant il était lui aussi rentré dans l'Ordre pour commencer sa formation d'exorciste.
« Le silence n'est visiblement pas une de tes vertus, mon garçon. » Il soupire amusé et reprend.
« Ce tatouage est une marque divine, unique à chaque exorciste, elle apparaît lors de notre premier contact avec notre Ange, la première fois que nous, exorcistes, réussissons l'Appel d'un Ange. Toi aussi tu en auras un, pas forcément sur les mains, chez certains cela peut se trouver autour de la tête, dans le dos ou sur les pieds. Patience, toi aussi tu en auras un jour, mais la patience est de mise. »« Donc, vous vous avez un Ange puisque vous avez ce tatouage? » C'est presque compulsif, il parle avant de réfléchir, il ne sait pas vraiment ce qu'il fait il veux juste en savoir plus.
« Oui, j'en ai un. Et puisque tu à l'air si fasciné je vais te présenter à lui. Recule. »Betsalel recule de quelques pas et reste à proximité de l'exorciste qui ferme les yeux, tourné vers son lit.
« De David. Lorsqu'il contrefit l'insensé en présence d'Abimélec, et qu'il s'en alla chassé par lui. Je bénirai l'Éternel en tout temps; Sa louange sera toujours dans ma bouche. Que mon âme se glorifie en l'Éternel! Que les malheureux écoutent et se réjouissent! Exaltez avec moi l'Éternel! Célébrons tous son nom! J'ai cherché l'Éternel, et il m'a répondu; Il m'a délivré de toutes mes frayeurs. Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie, Et le visage ne se couvre pas de honte. Quand un malheureux crie, l'Éternel entend, Et il le sauve de toutes ses détresses. » Morceaux du Psaume 34. La Bible. Faire Appel à son Ange Gardien. Celui-là Betsalel le connaît, et pourtant il reste béat devant tant de rapidité dans les paroles. Alors que son regard est concentré son l'exorciste, ses prunelles se déportent plus loin, au dessus du lit ou un immense personnage fait son apparation, ailes blanches déployées, visage aux traits fins, regard froid et impassible, main sur le fourreau qui observe de haut la petite personne qu'est Betsalel sur l'instant présent. Samuel lui avance de quelques pas, adresse un simple regard à son Ange qui veut tout dire et se retourne vers le futur exorciste.
« Je te présente Alphaeus. Approche il ne te fera aucun mal. »Betsalel approche, pétrifié, sans dire un mot alors que l'ange l'observe toujours du plafond de la cellule. Il croise son regard avec celui de l'ange et là il n'a plus peur, il est fasciné, encore et toujours. C'est si beau! Si indescriptible! Encore plus de questions lui viennent à l'esprit mais tout est interrompu d'un seul coup. Quelqu'un toque à la porte. L'Ange disparaît et Samuel retourne vers la porte tirant la poignet, laissant entrer un homme vêtu uniquement de rouge, une Bible à la main. Son hôte le salue noblement alors que le jeune garçon approche un peu pour mieux entendre les paroles du Cardinal Sirius.
« Je vois que tu as fait connaissance avec Samuel, mon fils. Désolé d'interrompre vos discutions mais désormais tu viens avec moi, Betsalel. Suis-moi je te prie, mon enfant. » Betsalel approche de la sortie, s'arrête à proximité de Samuel, puis repart sortant de la pièce le vent frais lui caressant le visage, alors que ses yeux sont remplis d'images que son esprit se remémorent encore et encore et qu'il n'est pas près d'oublier de si tôt.