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 don't stop me now. because i'm having such a good time.

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Anonymous

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don't stop me now. because i'm having such a good time. #Sam 2 Jan - 23:51


matthias & wednesday


La nuit tombe et s'abat lentement sur le château de Poudlard. Les plus jeunes élèves vont se coucher alors que les plus anciens discutent encore un peu dans les salles communes. Mais ils iront bientôt se coucher. Car la nuit est froide comme l'hiver et que peu d'entre eux osent s'y aventurer, car trop tenté par la chaleur de leurs draps bien repassés par les elfes de maison et bordés par le doux manteau de leurs rêves.
Il y en a une qui ne rêve pas, ou en tout cas qui n'a pas besoin de dormir pour rêver comme l'entendent les adultes. Elle rêve éveillée, et c'est ça réalité. Elle chérit ces rêves car elle sait qu'ils deviendront réalité. Alors elle n'a pas besoin de séparer le rêve de la réalité, car l'un n'est que le passé de l'autre. Wednesday, l'enfant qui ne grandit pas, sait transformer tous ses rêves en réalité, et si un rêve ne l'est pas, elle s'empresse de le réaliser. Rien ne lui résiste. Rien ne peut résister à cette tornade en furie. Cette tornade qui se cache dans le creux de ses yeux d'enfant de douze ans. On vous l'avait bien dit, mais vous avez préféré ne pas le voir. Les enfants sont des monstres. Surtout Wednesday Makkonen. Pourtant on vous dira que ce n'est pas tout à fait une enfant, enfin pour cela il faudrait la connaitre, et savoir qui se cache derrière cette petite fille de deuxième année venue des froides contrées de Finlande. Et personne ne l'a suffisamment regardée dans les yeux pour ça. Ils n'ont as osé, comme s'ils pressentaient ce qui s'y cachait. Les seuls qui l'ont vu se cachent dans son ventre maintenant, ou cachent d'autres choses dans leur ventre.
Wednesday a faim ce soir. Mais ce n'est pas la faim déchirante du mois dernier qui l'a fait courir ans la forêt et dévorer un centaure, qui avait d'ailleurs un affreux gout de fumier. C'est une faim qui attend lentement, qui se cache, qui prépare son repas. Maintenant qu'elle est au château, elle a appris à attendre, à mieux anticiper ce qu'elle allait mangé. Mais pourtant cela ne saut pas aux yeux quand elle dévore presque la moitié de ce qui est apparu sur la table du déjeuner sans prendre un gramme. C'est qu'elle a un appétit de loup. Mais son vrai appétit de loup, elle le cache bien au fond de son ventre. Mais il l'appelle ce soir. C'est comme si pour préparer le festin de Noël elle devait allez elle-même élever, engraisser puis tuer la dinde avant de la cuisiner. Il faut prendre son temps, et elle aime déjà ça. Car elle ne veut et ne dois pas se précipiter. Son père lui a fait promettre de ne manger qu'à sa faim, pas plus, sinon elle serait surement pire que rouée de coup et dévorés par les sorciers du ministères. Elle préfère ne pas se faire frapper ou autre chose par ces vieux croutons tout moche et tout sale qui veulent lui apprendre la vie.
Elle descend lentement ses pieds sur l'escalier du dortoir où elle ne veut pas dormir, se laissant guider par eux, par la faim cachée dans leurs traces. Il est là dans le dortoir des garçons, celui qui l'appelle sans le savoir. Ce visage qui fait trembler ses yeux et saliver sa bouche. Il a le visage si fin, si pur que du haut de ses dix-sept ans il lui semble comme un de ce petits enfants perdus dans les rêves de l'enfance dont elle s'est déjà plusieurs fois délectée. Mais lui elle ne le mangera pas ce soir. Il faut laisser la viande s'engraisser.
A pas de loups Wednesday se glisse dans le dortoir des garçons de Serpentard, ou peut-être beaucoup de jeunes garçons rêvent de détruire l'innocence d'une si petite fille de deuxième année qui ne sait pas dans quel enfer elle s'aventure. Mais la seule chose qu'elle vit ce sont ses cheveux blonds-blanc, brillant à la lueur argentée de la lune, défiant sa beauté. Elle s'approche doucement et s'accroupit à coté de son lit. Il dort comme un bébé, en suçant son pouce. Il est à croquer, et Wednesday l'aurait déjà fait s'il n'y avait pas son père et ces foutus règles sociales à la con. Et elle ne veut pas le traumatiser non plus, et briser la grâce angélique de ses traits. Tout doucement elle pose sa main dans ses cheveux et caresse cette chevelure d'ange. Puis elle enlève son pouce de sa bouche et lentement l'amène dans la sienne, comme un bébé qui prendrait la tétine d'un autre. Elle a les yeux apaisés et magnifiques d'un enfant à qui l'on donnerait le bon dieu, les anges et le ciel et toutes les étoiles sans plus de simagrées pour qu'il soit heureux. Le sourire du démon est terriblement convaincant. Wednesday a appris à bien mentir car elle croit à ses mensonges, c'est un jeu, mais pas un jeu qu'on abandonne en route. Il ira jusqu'au bout et se fera passer pour la petite enfant innocente jusqu'où il faudra, jusqu'à ce qu'elle voudra.









Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
don't stop me now. because i'm having such a good time. #Lun 4 Jan - 22:22





Il était là, tout petit. Ce n'était peut être pas lui. Il ne s'en souvenait pas. Il dormait. Mais il y avait là un petit garçon aux cheveux de blé, assis au milieu d'un champ. Les beaux coquelicots rouge sang faisaient ressortir sa chevelure, et la petite bise caressait son visage. Il était si petit, six ans, tout au plus, et il était seul. Le ciel était couvert, il faisait gris, tellement qu'on aurait pu pensé qu'il allait pleuvoir. Mais rien ne venait. Et l'enfant restait là, dans une indifférence rare, sans bouger, sans parler. Il clignait parfois des yeux, quand ça lui faisait trop mal, pour ne pas pleurer. Et il attendait, sans savoir pourquoi, sans savoir jusqu'à quand. Le ciel gronda, un éclair d'or le déchira. Mais rien. L'enfant pourtant leva le menton vers le ciel et se mit en prière, les yeux brillant de quelques centaines de petites étoiles, éclatantes dans les yeux verts de l'enfant blond. Rien ne venait, mais le ciel était parcouru de centaines et de centaines de petites fissures dorées, comme des fils de cheveux cassés. Il regardait là, et il priait à voix basse, comme il est dit de faire dans les églises, avec des larmes au bords des yeux. Rien ne lui parvenait. Il n'entendait rien de ce qui disait l'enfant, mais il le voyait là, au loin, seul. Le vent se monta, faisait bruisser les grands arbres. L'enfant était abrité sous un grand saule pleureur aux branches sans feuille. Était-ce l'hiver, ou l'automne? Il n'en savait rien, car on voyait également qu'au delà des nuages, il se trouvait le soleil, qui n'était que voilé par les nombreux nuages grisâtres. Un éclair plus grand déchira l'air, et une fissure lumineuse restât dans le ciel, un instant. L'enfant ouvrit grand les yeux, les écarquilla, et fixa le ciel magnifique d'où descendait une étrange silhouette. De loin, on ne voyait qu'un point flamboyant dans l'obscurité. Il descendait dans un rayon de lumière vive qui traversait alors un épais nuage noir, et il ne se pressait pas, quand l'enfant, à genoux sur le sol, le regarda, éblouie par tant de beauté. Il se rapprocha, sans savoir pourquoi, par curiosité sans doute, un peu par peur. Mais son visage se tordit quand il vu ce qu'était la silhouette, car ce n'était rien d'autre qu'un ange. Magnifique. Six longues ailes de plume de colombe s'élevait dans le ciel, d'un blanc immaculé sans égale, qui renvoyait toute la lumière qu'on lui donnait dans un éclatant qui brûlait les yeux. Il portait alors une grande armure couleur d'argent, et son plastron n'était qu'une plaque de fer modelé en une large tête de lion. À sa ceinture, l'ange avait deux longues et larges épées, peut être – sans doute – les plus grandes et les plus lourdes qu'il avait vu de toute sa vie. Des cheveux blonds, d'un blond d'or, et deux saphirs pour tout œil. La beauté le subjugua, écrasa sa poitrine si violemment qu'il en eut le souffle coupé. L'ange était magnifique. Et dans la petite bise, ses cheveux voletaient avec légèreté, sans pour autant répondre à la gravité de la terre – il ne répondait plus qu'alors à la gravité du ciel. L'ange restât en suspens dans les airs, et il tendit la main à l'enfant, avec un sourire tendre. « Il est temps, mon enfant. » L'enfant le regarda et se leva, doucement, dépoussiérant ses genoux pour mieux regarder l'ange dans les yeux. L'enfant eut un sourire et pencha la tête, comme tous les enfants font. « Il est temps? » « Temps que tu apprennes. » « Est-ce vraiment l'heure? » « Oui. » L'ange descendit encore un peu, mais il ne posa les pieds à terre. Dans son dos, ses six grandes ailes blanches happaient l'air pour le maintenir en suspension, et l'enfant se rapprocha. Ici, le vent était comme le zéphyr, et il sifflait dans la borée. « Je viens, Mi'kahil. » « Je suis là pour toi, Matthias. » Il sentit son corps se contractait d'un coup sec quand l'enfant empoigna la main de l'ange et que ce dernier éclata en une pluie infime de sable d'or, pour laisser finalement sur le sol une fine couche de ses cendres brillantes. Il ne restait plus rien de Mi'kail. Mais il restait l'enfant. L'enfant qui tourna lentement la tête vers lui, et avec un sourire, eut vite fait de dire : « Prends garde à toi, Matthias. Ne t'éloigne pas du droit chemin. Tu sais ce qu'il arrive aux pécheurs... » Il sentit quelque chose sur sa main. De chaud. De la salive.

Il ouvrit d'un coup sec les yeux, et tourne son visage, affolé vers la jeune fille qui tient son pouce dans sa bouche. Que...? Il le retire d'un coup sec, paniqué un instant, cherchant à reprendre un peu de substance, un peu de calme. Un peu. Il inspire profondément et fixe la jeune fille. Non, pas jeune fille. La fillette. Dix... non, douze ans. Qu'est-ce qu'elle... ? Matthias ne comprends pas, mais il sait dors et déjà qu'il rougit, et que sur sa peau blanche et derrière ses cheveux blonds, le pourpre de ses pommettes ne se voit que trop bien. Ce n'est pas sa faute. C'est de la sienne. À elle. À elle, qui... mais... « Tu fais quoi ici? ...à cette heure? » Il arque un sourcil. Il n'est pas désagréable, à l'habitude. Mais il faut le comprendre. Il se réveille et une gamine de douze ans suce son pouce. Son pouce. C'est fou, non?












Anonymous

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don't stop me now. because i'm having such a good time. #Ven 8 Jan - 23:09


Le monde des rêves est impénétrable. C'est notre petit monde intérieur, personnel et profondément singulier à chacun. Wednesday aimerait savoir ce qui se passe derrière les paupières de ce visage d'ange. Elle n'a même jamais vu ses yeux de près, et n'en connait pas la couleur. Elle sent comme si tout un monde lui échappe, celui qui se cache dans ses yeux et que reflètent les larmes qui inondent ses yeux. Mais ses paupières sont un mur entièrement étanche à toute intrusion. Weddie veut pourtant forcer cette barrière et pénétrer cet univers qui l'attire tant, tel un enfant qui regarde un magnifique gâteau à la fenêtre d'une pâtisserie. Normalement cet enfant est vite récupéré par sa mère, et cette pensée s'enfuit de son esprit. Mais l'enfant Wednesday n'a pas de parent pour lui sortir cette idée de la tête, et a assez de force pour briser cette vitre et dévorer cet appétissant gâteau. Pour l'instant, elle attend sagement devant la vitrine, une sucette dans la bouche, en la présence du pouce que cet ange, encore un peu perdu dans l'enfance, suçait lui même quelques instant plus tôt. Et elle imagine tous les gouts que peut avoir ce fabuleux gâteau, dont elle n'a qu'un avant goût, en attendant dans sa si spéciale sucette. Elle s'imagine un rêve enfantin et magnifique, un peu niais peut-être, avec des champs de barbapapa et des maisons en pain d'épices, dans lesquelles peut-être se cache une méchante sorcière. Oh non, il ne faut pas qu'il se fasse dévorer par la sorcière. Wednesday ne le veut pas, ce ne serait pas beau, ce ne serait pas bon. Et ça deviendrait un cauchemar. Un affreux cauchemar, avec du sang et des membres arrachés partout. Comme Weddie en a vu et fait beaucoup. Mais elle ne veut pas voir ce petit ange tombé du ciel dans cet état, du moins, pas tout de suite.
Brusquement, l'objet de toute l'attention et l'imagination de Wednesday ouvre les yeux, comme si l'on ouvrait enfin la porte de la pâtisserie à cette enfant à force de l'avoir trop longtemps vu admirer la vitrine. Il a l'air profondément remué, et la petite fille se demande s'il n'a pas fait un cauchemar. Il arrache son pouce de sa bouche, la laissant béante d'inquiétude. « Tu fais quoi ici? ...à cette heure? » Mais elle ne prononce mot, de peur de l'effrayer plus qu'il n'en a l'air. Le pauvre, il a vraiment dû être sur le point de se faire dévorer par la sorcière. Mais tout va bien maintenant, et Wednesday caresse doucement, et un peu maladroitement, ses cheveux d'ange. Il a l'air complètement perdu, comme s'il venait de tomber de ces nuages dont il était habitué et de s'écraser sur le sol d'un monde hostile et bien plus moche que le paradis. Et Weddie veut juste le prendre dans ses bras, comme un oiseau tomber du nid, et le bercer afin qu'il retrouve l'apaisement qu'il avait dans les cieux, et que ses ailes soignées, il puisse s'envoler à nouveau. Elle a juste omis un détail. C'est que d'ordinaire les gens ne se laissent pas faire si facilement que ça, et refuse un contact si proche avec quelqu'un qu'ils ne connaissent pas, que ce soit physique, ou dans les rêves.
Wednesday aussi en a plein des rêves, mais elle ne peut les lui faire partager, et alors les a cachés dans sa mémoire, prêts à bondir de l'ombre, parce que ce sont ceux de la sorcière dans la maison en pain d'épices. Et elle sait être l'enfant innocente et adorable devant laquelle tous les adultes craquent, car elle l'est un peu, voir beaucoup, voir entièrement, et que même les rêves sanglants en font partie, sauf qu'ils sont un peu plus que des rêves. Et avec le regard de chien presque battu qu'elle lance à l'angélique objet de ses obscurs désirs, elle conquiert toujours la sympathie et l'affection des autres. C'est qu'elle excelle dans l'art de se faire aimer, mais ne le fait pas vraiment exprès. Ces sourires, ravageurs ne sont pas un masque ni un jeu, ils font partie d'elle, autant que la chair bien sanglante.
« Tu as fais un cauchemar? » Elle ne sait toujours pas ce qui s'est caché derrière ses yeux, et même le vert qui s'offre maintenant à elle ne laisse rien transparaitre. Derrière cet iris se cachera toujours un monde immensément vert, immensément blanc et pur, inviolé d'aucune personne, ce qui suscite terriblement la curiosité de Wednesday. Elle lui crèvera les yeux, pour voir de quelle couleur est le liquide des rivières qui y coulent, de quelle couleur est la voute céleste, de quelle couleur sont les arbres et les herbes. Elle peut se douter que tout sera de ce vert si particulier et si clair qui colore ses iris, mais elle a la furieuse envie de vérifier par elle-même. Comme si elle n'avait jamais pensé ça, elle enchaine directement, dans une frénésie de parole et de mots qui sortent de sa bouche sans vraiment qu'elle les comprenne. C'est qu'elle connait plein de mots, et qu'elle aime tous les sortir d'un coup, pour montrer qu'elle est intelligente. « Tu sais moi je connais bien les cauchemars, j'en fait beaucoup. Je peux t'aider si tu veux, si ça te fait peur, je connais des trucs pour pas faire de cauchemars avant de s'endormir, il faut respirer très fort et penser exactement à ce que tu veux pas rêver, alors tes cauchemars ils se sentent copiés, ou comme si t'avais déjà vu le film, alors ils changent. Ça marche je te jure! » Elle a à peine élevé le ton, mais sa petite voix d'enfant parvient à remplir toute la pièce d'un chuchotement presque mélodieux. La mélodie de l'enfance, vous connaissez?
« Mais là... j'ai fait un cauchemar et... j'arrive plus à dormir. » Wednesday détourne le regard, fatigué, avec quelques petites larmes dedans, et se frotte les yeux. Elle pourrait pleurer là ici et maintenant, habitée par son rôle, mais ne le fait pas. « Toi t'as l'air gentil, alors je me suis dit que tu voudrais bien me faire un câlin et que peut-être tu connaitrais des histoires à raconter... » Quelle idée de réveiller quelqu'un en pleine nuit pour ça. Il y a de quoi vouloir l'exploser contre le mur cette gamine, mais son sourire et son air fatigué des enfants qui vont réveiller leurs parents la nuit après un cauchemar, et ne demande qu'un peu d'amour est une véritable arme, de celles que les enfants savent bien utiliser.









Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
don't stop me now. because i'm having such a good time. #Mar 26 Jan - 21:05




Il ouvre les yeux. Ses iris verts sont deux grandes émeraudes inquiètes, qui croisent le regard de Weddie. De cette petite fille charmante et belle, aux jours d’enfant. Elle le regarde, et elle semble un peu inquiète. Mais n’est-ce pas à lui d’être inquiet quand une enfant vient dans son lit, pour sucer son pouce ? Quelle idée ! Il la regarde. Elle le dévisage, cherche quelque chose. Elle va le trouver, mais que chercher t-elle ? Matthias est dépourvu de force, il est endormi. Il a envie de dormir. Car ces journées sont fatigantes et qu’ici, il se sent faible. Il aimerait juste dormir, mais elle est là, et elle le regarde, avec ces grands yeux là, qui brillent dans l’obscurité. Des yeux inquiétants. Des yeux qui cherchent, et qui trouveront, bientôt, quelque chose qu’il ignore. « Tu as fais un cauchemar? » « J’ai… » Il la fixe, arque un sourcil. « Tu sais moi je connais bien les cauchemars, j'en fait beaucoup. Je peux t'aider si tu veux, si ça te fait peur, je connais des trucs pour pas faire de cauchemars avant de s'endormir, il faut respirer très fort et penser exactement à ce que tu veux pas rêver, alors tes cauchemars ils se sentent copiés, ou comme si t'avais déjà vu le film, alors ils changent. Ça marche je te jure! » Il la regarde, un peu déboussolé. Elle lui parle de cauchemar, quand il n’a même pas répondu. Elle a cette mine de l’enfance. Elle est jolie. Ce mot revient sans cesse dans sa tête, et ça le rend tout étrange. Il la regarde, il comprend ce qu’elle vient de dire. Il n’est pas vraiment sûr de comprendre pourquoi elle est là, mais à l’heure qu’il est, et fatigué comme il l’est, il ne cherchera pas plus loin. Cette explication est très bien. Peut être qu’il devrait essayer ? il rêve souvent. De cauchemars. Jamais de rêves. Ou pas vraiment. Parfois il y a Mika’il qui lui parle. Il lui dit des choses gentilles, des choses qui chantent à son oreille. Parfois il embrasse son front et quand il se réveille, son caleçon est déformé. Alors le rêve prend la tournure d’un cauchemar, car il est interdit aux hommes d’église d’avoir de si mauvais penchants. Il l’aime, son âge, comme un Narcisse qui aimerait son propre reflet. Il n’y a jamais vraiment réfléchit, mais tout d’un coup, il l’imagine. Si il y pense avant de dormir, il y aura toujours cette habitude désagréable à réagir à la moindre image, au moindre contact. C’est visiblement une mauvaise idée. Mais il ne lui fera pas de la peine en lui disant que c’est ridicule, car ce n’est qu’une enfant, et qu’il doit bien la protéger. « Mais là... j'ai fait un cauchemar et... j'arrive plus à dormir. » Comme ça, elle ressemble davantage à une petite enfant. Elle ne fait pas plus de huit ans, mais elle doit en avoir peut être douze. Peut être quatorze. Il l’ignore. Il a un sourire calme, sincère. Elle est toute seule, comme lui la nuit. « Toi t'as l'air gentil, alors je me suis dit que tu voudrais bien me faire un câlin et que peut-être tu connaîtrais des histoires à raconter... » « Je… » Il a un instant de réflexion, avant de bafouiller, un peu confus, un peu fatigué : « Je suis pas sûr que ce soit une bonne idée. T’es une fille, je suis un garçon, et t’es toute petite… Si le Vatican apprends que j’ai dormi avec une fille, tu comprends, ça pourrait m’attirer des ennuis. Et… » Il s’arrête, d’un coup sec. Le Vatican impose à ses enfants de faire le bonheur des autres. Certes. Mais faut-il passer alors par le dénigrement de certaines règles ? Il regarde l’enfant, ses yeux fatigués et cette petite mine d’amour enfantin. Il est trop pur pour lui faire du mal. N’importe qui pourrait témoigner qu’il ne lui a rien fait. Après tout, il faudrait voir le mal partout pour penser un seul instant qu’il soit tordu à ce point. Non ?... Il se gratte la tempe, un peu gêné, et finalement écarte la couverture. « Il faudra que tu t’en ailles avant l’aube, sinon les autres vont me tuer, d’accord ? » Il penche la tête. Ce qu’il fait est mal. Très mal. Mais au-delà du serpentard pourri qu’il est, il a ce cœur d’or qu’ont les pieux et les généreux. « Je ne connais que le Petit Poucet comme histoire. » Il a un sourire sincère et naïf. Un peu trop.










Anonymous

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don't stop me now. because i'm having such a good time. #Dim 7 Fév - 20:19


Les enfants d'ordinaire ne savent pas être patients, et Wednesday la plus enfant de tous les enfants ne sait pas l'être non plus. Pourtant elle laisse patiemment s'étirer son large sourire, celui à qui on ne peut rien refuser, avec les grands yeux innocents qui vont avec, ceux qui pourraient fondre en larmes si on ne leur donne pas ce qu'ils réclament. Même si elle est parfaitement patiente et sûre d'obtenir ce qu'elle veut, Wednesday joue à l'enfant qui va fondre en larmes dans un instant, car c'est ce qui marche et elle le sait, depuis le temps qu'elle expérimente cette technique. Cela marche avec les gentils passants, les gentilles vieilles dames qui s'attardent à ses cotés pour lui acheter ce qu'elle regarde avec insistance dans la vitrine d'un magasin et finissent par y laisser toutes leur viande. Cela marche même avec son père, c'est un peu plus long certes, mais il finit toujours par céder, car il sait qu'elle est sa digne fille et n'a aucun scrupule à manger ses doigts ou à faire des choses plus horribles encore qu'il ne vaut mieux pas énoncer ici afin de ne pas choquer ceux qui furent charmés par le sourire d'ange de Wednesday. Car après tout c'est là que réside toute la manœuvre de Wednesday, se laisser croire angélique, pour cacher ses véritables intentions.
« Je… » A son ton las et fatigué, Wednesday sent son visage se décomposer. « Je suis pas sûr que ce soit une bonne idée. T’es une fille, je suis un garçon, et t’es toute petite… Si le Vatican apprends que j’ai dormi avec une fille, tu comprends, ça pourrait m’attirer des ennuis. Et… » Le sourire de Wednesday s'est effacé, et les paupières sur ses grands yeux se sont baissées, sans pouvoir masquer les larmes qui les font briller. C'est l'air de l'enfant déçu, désespéré, qui dans l'ordre des choses sera suivi d'une explosion de larmes et de sanglots très bruyants. Cela se lit presque dans ses yeux, tellement le refrain et bien rodé. C'en est presque lassant de toujours faire et dire la même chose. C'est trop prévisible. Quoique, lui n'a pas l'air si prévisible que ça, car Wednesday ne décèle pas encore la petite inclination, la petite faille par laquelle il va chuter et tomber dans ses filets. Peut-être est-il si pur qu'on le dit? Le jeu n'en sera que plus drôle, et moins prévisible. Rien qu'à y penser, Wednesday est tout excitée, et serait sur le point de briser toute la subtilité de sa composition d'actrice. Car même si elle est à cet instant calculatrice, elle n'en reste pas moins spontanée, ce n'est qu'une enfant qui a compris comment marchait les adultes, et comment les faire plier, mais elle reste une enfant.
Weddie redéploie son grand sourire, dans une dernière manœuvre de séduction. « Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas te violer. » Ça paraît innocent comme ça. Mais ça ne le restera pas. Il y a déjà peut-être dans les mots de cette enfant, une petite note dissonante, par le fait qu'elle saurait peut-être trop de choses pour son âge... Se rendant compte du risque qu'il découvre son plan, elle s'empresse d'ajouter un mensonge pas vraiment faux mais tout à fait crédible, dans son rôle de petite enfant désespérée mais irrésistible. On dit d'ailleurs que plus c'est gros, mieux ça passe. « C'est mon papa qui est très méchant et qui viole les gens et les enfants! Mais moi je suis pas comme lui! Lui c'est un connard, un très méchant! Et moi je suis gentille. » Elle conclut d'un grand sourire ravageur, à la lueur un peu carnassière si on sait qu'elle n'est pas si différente de son père qu'elle veut le faire croire.
Et puis, tout doucement, les yeux de l'ange blond s'ouvrent, s'illuminent, comme si la lumière y transparaissait enfin, découvrant l'ouverture par laquelle Weddie va s'engouffrer. Avant même qu'il est le temps de soulever la couverture et de prononcer quelques mots, elle se jette vers lui et s'emmitouffle dans les draps et contre lui, prenant sa main et la passant autour de ses épaules, en s'y agrippant bien fort. « Il faudra que tu t’en ailles avant l’aube, sinon les autres vont me tuer, d’accord ? » Elle retourne son visage vers le sien, à peine à quelques centimètres, lui soufflant dessus, avec l'apparente innocence des enfants qui ne savent pas ce qui se passe quand des lèvres et des corps se touchent, alors qu'en fait elle le sait très bien et n'attend que ça. « Je veux pas qu'on te fasse du mal! Personne a le droit de te faire du mal! T'es trop gentil pour ça! » Elle retourne sa tête et la pose sur l'oreiller, serrant encore un peu plus fort sa main contre sa poitrine, qu'il peut sentir en pleine expansion, et soulevée par le souffle haletant des larmes qui ont failli couler quelques instant plus tôt. Elle voudrait se serrer contre lui plus fort encore, se retourner, l'embrasser, se jeter sur lui, le dévorer des yeux, des doigts, le violer ici et maintenant, mais cela elle pourrait le faire plus tard encore, et la saveur de cet instant à venir est plus gouteuse encore que l'instant lui-même. Et l'instant présent à cette saveur chaste et innocente qui plait tout autant à l'enfant qu'au monstre qui sommeille en lui et se lèche les babines d'avance de souiller ce goût si pur.
« Je ne connais que le Petit Poucet comme histoire. » Oh comme c'est triste comme histoire. Wednesday l'a entendu beaucoup de fois, et elle pleure tout le temps quand on envoie les petits enfants dans la forêt. Pourtant il n'y a pas de raison, elle connait bien la forêt et n'a pas peur, d'ailleurs elle a plutôt déjà été la raison des peurs des enfants dans la forêt. Elle ne sait pas pourquoi elle pleure quand les enfants sont abandonnés, quand plus personne ne daigne s'occuper d'eux, et c'est à ce moment là qu'elle s'accroche de toutes ses forces à ceux qui l'entourent pour que jamais il ne la laisse tomber, et ça marche. « Oh, même que je connais le début! » Sautant de joie elle frétille d'impatience, et finalement n'attend plus. « Alors c'est une famille très très pauvre qui a beaucoup d'enfant, mais... » Silence, regard figé dans le vide. Et des larmes dans les yeux. « Je sais plus!! Non, c'est nul, je sais plus! » Elle se retourne dans le lit et vient appuie sa tête contre le torse de son ange, avec beaucoup de sanglots et de larmes étouffés. Puis elle relève la tête, à la fois implorante et frétillante d'impatience. « Tu racontes là suite?! »









Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
don't stop me now. because i'm having such a good time. #Jeu 25 Fév - 15:49






Matthias se rappelait d'avoir aimer à en mourir les mèches des hommes. Il en avait été malade, aussi. Enfin, tout du moins il s'était rendu malade. Il avait le coeur fragile, le jeune Matthias, car il était pur, innocent, et s'il avait toujours cette envie irrésistible de succomber au plus douloureux des péchés, il n'en restait pas moins un luttant, et il n'avait jamais chavirer. Une fois, tout au plus, au point d'embrasser la statut de marbre, avant de se rendre compte là de la signification de son geste. Il nettoya sa bouche longtemps au savon, se purifiant à sa façon, quand certains autres préféraient se flageller violemment. Lui était doux, jusque dans la chair. Il avait une peau chaude, douce, que l'on aurait aimé embrasser, tenir contre soit, pour une éternité. Matthias était un bel homme, quoi que l'on eut pu dire, et les regards s'accrochaient facilement à sa haute silhouette, fine et gracieuse. Elle est alors là, près de lui, dans son lit, et elle le regarde avec ses yeux d'enfant. Elle semble innocente, mais Mika'il le lui dit, elle ne l'ait pas. C'est un petit démon cachait dans le corps du petit chaperon rouge. Le grand méchant loup, dans son lit? Il a un sourire fin en coin, un sourire qui ne se moque pas, mais qui s'attendrit. Il aime bien ce petit regard qui attends, qui cherche. Lui n'a pas ce regard là. Il a les yeux verts pâles, trop clair, d'une pureté infinie. L'émeraude à jamais non souillée, en somme.
« Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas te violer. » Il eut un petit rire clair. « Je me doute bien. » C'était ridicule. Un peu ridicule, mais comment Matthias pouvait croire, une seule seconde, qu'une gamine de douze ans allait le violer, lui, qui n'avait rien fait pour, et qui avait dix sept ans déjà? La belle fleur de l'âge. Le point culminant, la période magnifique pendant laquelle les âmes des beaux garçons se révèlent, et pendant laquelle la prude jeunesse s'envole vers un avenir plus vicelard. Wednesday et Matthias étaient opposés. Matthias était un garçon qui était rester prude malgré l'âge quand Wednesday, si petite soit-elle, avait déjà toute la perversité des âmes adultes. Mika'il avait toujours aimait l'âme de Matthias, car de toute elle était la plus sensible et la plus touchante. C'était pour cela qu'il s'était proposé pour devenir son ange, là haut, car il était trop beau pour qu'il le laisse être souillé. C'est donc d'un oeil sévère qu'il regardait la scène allait bon train, avec un oeil critique. Un oeil qui capture tous les petits gestes, cachés ou non.
« C'est mon papa qui est très méchant et qui viole les gens et les enfants! Mais moi je suis pas comme lui! Lui c'est un connard, un très méchant! Et moi je suis gentille. » « Ton papa, il... » Les yeux de Matthias s'étaient grandement ouvert, comme écarquillés. Ses grands yeux verts se détournèrent, d'un coup sec. Elle était si proche de lui, si agrippée à ses omoplates. Pouvait il seulement lui dire quoi que ce soit? Lui demander une confession quand celle qu'elle venait de faire était déjà un grand pas dans le délivrement de soit? Elle avait fait un cauchemar. Sans doute avait elle rêver que ses mains crochus d'adultes qui la touchaient, qui exécutaient sur sa peau blanche des mouvements peu catholiques? Il rougit d'y penser et la laissa faire, la laissant se blottir tout contre lui. Avait-elle confiance en lui? Sans doute assez pour se montrer là, se coller contre lui, à la recherche du réconfort des nuits paisibles. Il eut un sourire sincère et tendre. « Il faudra que tu t’en ailles avant l’aube, sinon les autres vont me tuer, d’accord ? » Elle est si proche, si proche qu'il se sent rougir à ce contact indélicat. Il pourrait la jeter hors du lit, comme il l'a fait bien souvent quand Nicolas voulait dormir avec lui, dans les lits du séminaire. Il pourrait hurler aussi, mais qu'y a t-il de mal? Les enfants ne savent pas. C'est lui qui est lubrique d'avoir de telles idées. Alors il ferme les yeux, mais ne fait plus rien qu'écouter la toute petite voix de la fillette dans son lit. « Je veux pas qu'on te fasse du mal! Personne a le droit de te faire du mal! T'es trop gentil pour ça! » Il a un sourire amusé et tendre à la fois, alors qu'elle se retourne. Il penche la tête, la posa lui aussi sur l'oreiller. « Personne ne me fera de mal, ne t'inquiètes pas... »
Il aurait pu ajouter quelque chose, mais il sent sa main sur sa poitrine, il sent sa main qui épouse la galbe d'un sein à peine formé, et il ferme les yeux, pour oublier, pour ne pas y penser. Sa gorge se serre, comme il suffoque en silence, les joues rougies. Il aimerait retirer cette main, mais elle est si bien tenue, et sans doute nécessaire. Nécessaire à quoi? À la réconforter? Et ceux tout contre son voeux futur de chasteté? Il ouvre un peu les yeux, son souffle est chaud, court. Il a envie de mourir. Il se racle la gorge, discrètement, avant de réfléchir, vite. Il devait.. une histoire, c'est ça? Oui, une histoire. Un conte de fée. Pour les enfants. « Je ne connais que le Petit Poucet comme histoire. » Tous les enfants la connaissent. Matthias se rappelle vaguement de cette histoire qu'il a entendu, sur les enfants abandonnés. Il était encore jeune, et on la lui raconta en norvégien, avec une voix chantonnante. Il se rappelle des grandes lignes, des soubresauts sous la couverture la nuit, dans la peau d'ours, quand il fallait aller dans les buissons pour uriner, au milieu d'un paysage hostile – ou que les enfants s'imaginaient hostiles. Il eut un sourire calme. Ces souvenirs là n'étaient pas ses plus beaux. Non, les meilleurs, c'était... c'était Keith, les nombreuses punitions, les bêtises, les courses poursuites au milieu des évêques, au milieu des hautes statuts du palais. « Oh, même que je connais le début! Alors c'est une famille très très pauvre qui a beaucoup d'enfant, mais... » Plus rien. Quelque chose qui cloche? Elle n'aime pas cette histoire? Il hausse un sourcil quand elle se retourne, quasiment en larme, et pose sa tête sur son torse. Il se sent rougir davantage. Heureusement pour lui, la pénombre joue en sa faveur et atténue les rougissements indiscrets. « Je sais plus!! Non, c'est nul, je sais plus! » « Non, mais... c'est rien Weddie... » « Tu racontes là suite?! » Il a un sourire attendri, la sert un peu plus contre lui, l'entourant d'un bras prévenant et doux. Il est calme, il oublierait même qu'elle est si proche de lui que leur deux corps se touchent et qu'elle est une fille. Non.
À ce moment là, elle n'est qu'une enfant en larme, et il lui doit une histoire pour qu'elle dorme. « Dans une forêt, il y a bien longtemps, il y avait une grande famille de bûcheron. Les deux parents avaient neuf enfants, et les fins de mois étaient durs, car même si le père travaillait énormément, il ne ramenait jamais assez pour nourrir tous les enfants. Le dernier de tous, le plus petit également, mais aussi le plus intelligent, s'appelait le Petit Poucet. Il était espiègle et rusé. Aussi, quand les parents décidèrent de les abandonner dans la forêt, le petit Poucet alla à l'aube au ruisseau, près de la maison, et ramassa pleins de petits cailloux blancs. Un peu plus tard, les parents annoncèrent qu'ils allaient tous en forêt. Alors que les parents s'enfonçaient, ils s'arrêtèrent à un endroit et dirent au enfant qu'ils revenaient, que ce n'était qu'une question de minute. » Matthias eut un sourire triste. « Pourtant, les parents ne revinrent jamais. Perdus dans la forêt, les neuf enfants s'agitaient, et se demander bien si un jour ou l'autre, ils pourraient s'en sortir, ou si pire, ils allaient mourir ici, dévorés par les loups. Seulement, le Petit Poucet, plus intelligent que tous, avait parsemé le chemin des petits cailloux blancs, et pour rentrer à la maison, il remonta la route avec ses frères et soeurs et arrivèrent bientôt à la maison des parents. Le père et la mère étaient très étonnés, et quand ils demandèrent comment ils étaient revenus jusqu'à eux. Les parents, heureux, sont pourtant désolés, car ils n'ont toujours pas assez d'argent pour les nourrir. Dès le lendemain, ils abandonnent à nouveau les enfants. Seulement le Petit Poucet n'a cette fois-ci pas les petits cailloux blancs, et ils se trouvent bien tous dans la forêt, à la merci des loups. Marchant dans les fourrées, ils arrivent tous dans une grande chaumière, avec une porte très haute à laquelle ils frappent, pour demander l'hospitalité. La femme qui ouvre les supplie de repartir, disant alors que son mari est un ogre, et qu'il les dévorera s'ils les trouvent. Seulement les enfants préfèrent l'ogre aux loups, et entrent tout de même. Cachés sous le lit, ils espèrent que l'ogre ne les verra pas. Mais quand le vilain homme rentre de chasse, avec du gibier, l'odeur des enfants ne lui échappent pas, aussi il monte rapidement à l'étage et déloge les convives de sous son lit, bien décidé à les manger. Sa femme le supplie alors de les laisser repartir, ou tout du moins de repousser son dîner au lendemain, pour ne pas gaspiller le gibier. Alors l'ogre décide de les manger seulement le lendemain... » Il a un sourire plus amusé cette fois-ci, prenant une fois plus sombre, plus glauque. « Pourtant, dans la nuit, l'ogre se relève, et décide de dévorer les neuf enfants. Il prends un long couteau, s'approche des lits, et touchent les têtes des chérubins. Il sent sous ses doigts les couronnes de ses filles, alors il se dirige vers le lit des garçons, touchent les bonnets sur leur tête, et tranchent la gorge des neuf chérubins. Quand il redescend les corps sans vie, il s'aperçoit que les corps sont ceux de ses filles qu'il vient de tuer. Entre temps, le petit Poucet s'enfuit par la fenêtre et les enfants rentrent chez eux. L'ogre, furieux, sort de chez lui, enfile ses bottes de sept lieux, et court dans tout le pays pour retrouver le petit Poucet qui avait alors échangé les couronnes de ses filles et les bonnets des garçons. Seulement, après des heures et des heures de marche, l'ogre enlève ses bottes et s'effondre dans une prairie, fatigué. Le petit Poucet subtilise les bottes, les enfile, et court vers la chaumière de la femme de l'ogre et lui annonce que son mari est retenu prisonnier, et que les brigands demandent une grande somme d'argent. La femme de l'ogre lui donne alors tout l'or qu'il lui faut, et le petit Poucet s'enfuit jusqu'à chez lui, et donne l'argent à ses parents. Ils vécurent tous heureux et riches. Et l'histoire finit ainsi. »
C'était une vieille histoire qui ne se racontait plus, car elle était cruelle, et que personne n'avait jamais poser la question de : comment finit l'ogre?











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don't stop me now. because i'm having such a good time. #Sam 27 Mar - 14:45



Sous son air innocent, Wednesday cache le plus cruel des monstres. Si l'on sait cela, on pourrait crier, s'enfuir, la brûler vive sur un bûcher. Mais cela ne serait qu'un prétexte, une tentative de se cacher de sa propre monstruosité. En effet il est bien facile de désigner un monstre de sang dans les crocs d'un loup, d'un animal, mais la vérité - elle est si dure à accepter – c'est que le monstre est partout. Où s'arrête l'homme et où commence le monstre? Et plus on parcourt le monde, que ce soit avec des bottes de sept lieues ou dans l'imaginaire des contes de fées, moins on voit la différence entre l'un et l'autre. L'humanité n'est qu'un masque, comme l'on sait que sous les hommes les plus raffinés, et les plus admirés pour leur bonté d'âme, se cache si souvent d'horribles pulsions, qu'ils ne peuvent que plus ou moins réprimer. Combien de prêtres ont joué et traumatisés leurs petits enfants de cœur? Combien de fois les cultures et les états ont-elles fait actes de barbarie? Combien d'hommes bien sous tout rapport ont-ils commis des atrocités? Combien de fois a-ton préféré fermer les yeux sur l'inimaginable horreur? Personne n'est innocent, pas même les enfants, pas même les innocents enfants attardés, car ils ont en eux tant de désirs inassouvis, tant d'imagination meurtrière. Comme Matthias dont Wednesday peut sentir, alors qu'elle s'est serrée tout contre lui, le corps frémir de ce qui n'est pas que de la surprise et de l'indignation. Comme Wednesday la plus angélique des enfants qui pourtant n'aspire qu'à dévorer tous ses semblables.
Où commence l'innocence? Certes Wednesday est un monstre, mais puisque nous le sommes tous, et que nous ne l'avouons même pas, pourquoi serait-elle pire qu'un autre? Elle est au moins sincère avec elle-même, et assume tout à fait de dévorer de la chair fraîche. Son jeu d'actrice lui-même n'est qu'une question de survie, car si tout le monde savait de quoi étaient peuplés ses rêves et ses souvenirs, nul doute qu'elle serait déjà morte sur le bûcher. Wednesday est une bête sauvage, et c'est ainsi qu'elle regarde innocemment le monde, sans les conventions et règles imposées par la société, tout à fait étrangères à l'ordre naturel du monde, dont elle ne comprend absolument rien. Elle est dans le monde, et c'en est assez. Elle ne veut rien spécialement de cruel, car les meurtres qu'elle perpétue sont là pour calmer sa titanesque fin. Peut-on accuser quelqu'un de simplement assouvir ses besoins? Peut-on accuser quelqu'un d'être innocent et de ne pas savoir qu'ici on ne fait pas ça?
Wednesday, elle, ne se tourmente pas de toutes ces questions. Elle ne pense qu'à préparer son futur repas. Pour l'instant elle l'assaisonne d'un peu d'épices piquantes pour qu'il rougisse, se serrant tout contre lui avant qu'il ne commence son récit. Elle se détache un peu de lui, la tête toujours au niveau de son torse, afin de plonger ses yeux brillants dans les siens et écouter attentivement la triste histoire du Petit Poucet. Elle connait la version ancienne de cette histoire, celle qu'on racontait aux enfants quand elle était née, celle qui n'avait pas encore été aseptisée. Pourquoi devrait-on cacher la vérité aux enfants? L'histoire est triste, et ne finit pas bien, parce que la vie ne finit pas bien. Mais elle aime aussi cette version gentille du conte, car elle permet de dormir sans faire de cauchemars où l'ogre vient dévorer tous les petits enfants.
Les enfants furent abandonnés la première fois dans la forêt et Wednesday fondit en larmes. Sincèrement. Ayant à cet instant oublié qu'elle avait entendu cette histoire des milliers et des milliers de fois. Secouée de lourds mais silencieux sanglots elle plonge sa tête contre la poitrine de Matthias qui se soulevait lentement et doucement, contre qui elle cherche le réconfort à sa détresse, à sa peur d'être abandonnée, ce que toute sa vie elle avait vécu, et à quoi elle essayait de remédier en s'accrochant aux gens de toutes ses forces, même si cela ne leur plait pas. Elle sent un peu d'espoir puis de la joie revenir en elle quand, grâce aux petit cailloux, le Petit Poucet parvint à rentrer à la maison, et redresse la tête vers le visage qui illumine sa nuit, mais plonge à nouveau dans un océan de larmes quand les enfants sont à nouveau abandonnés, sans aucune chance de s'en sortir. L'épisode de l'ogre ne parvient même pas à la faire angoissée, comme elle reste collée contre Matthias, les yeux ouverts et vides, où quelque chose passe et disparaît. Pourquoi, pourquoi t'abandonne-ton Wednesday? Qu'as-tu fait pour qu'on ne puisse pas te supporter? Ton crime est-il d'être trop innocente et insouciante? Ainsi Wednesday continue de laisser tomber ses quelques larmes véritables, sans vraiment écouter la fin de l'histoire -de toute façon, elle la connait par coeur.
Quand Matthias a fini, elle relève lentement la tête et sèche les larmes sur ses petits yeux fatigués et abîmés par le chagrin. Elle plonge ses yeux tristes dans les siens, sans volonté spéciale de l'émouvoir, même si cela pourrait être tout à fait un nouveau mensonge. La voix fatiguée elle se lance dans l'expression des bouillonnants mais brouillons sentiments de révolte qui l'anime. « Mais pourquoi... Pourquoi c'est l'ogre le méchant? Pourquoi tout le monde le laisse mourir? Il a rien fait! Il a été trompé! Il a pas mangé les enfants! Pourquoi c'est pas le Petit Poucet ? Il fait tuer des enfants! Pourquoi, pourquoi c'est pas les parents? Pourquoi ils ont abandonnés leurs enfants? C'est méchant d'abandonner les enfants! Pourquoi ils leurs font du mal comme ça? Pourquoi... » Ses sanglots étouffent sa voix, et embrument tout son esprit. Mais ils animent aussi quelque chose, que l'on entend à peine traverser sa bouche et ses larmes. « Pourquoi... mon père aussi il m'a abandonné... »
Que peut-on répondre à cela? Pas grand chose, ce sont là les maux des enfants qui ne comprennent pas le monde et surtout pas leur parents. C'est là leur crime que de na pas savoir, de ne pas vouloir savoir et de rester innocent. Et jamais ceux à qui ils le demandent, les adultes qui savent, ne les comprennent et ne leur répondent. C'est la tragédie de l'enfance. Et Wednesday déjà désespérée, car elle a si souvent posé la question et que jamais elle n'en eût la réponse, se laisse épuisée tomber derrière les draps blancs du sommeil. Avant de sombrer dans l'océan des rêves elle serre très fort Matthias dans ses bras, se blottit complètement contre lui, pour peut-être se fondre en lui, dans une étreinte que la surhumaine force de la bête en Wednesday, dont il ne pourra se détacher.. Et ironiquement, cet acte de détresse est aussi profondément gênant comme il révèle quelques pensées que l'on considéreraient comme sombres, mais qui ne sont qu'innocentes et naturelles...










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