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 a long kiss goodnight.

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PROFIL & INFORMATIONS









Avril L. Adler

Avril L. Adler
ETUDIANTE. ► 1e année de DROIT.

► MESSAGES : 298
a long kiss goodnight. #Lun 26 Oct - 16:02



    Il y a bien longtemps qu'elle n'est pas venue dans ces contrées glacées. Le coeur autrefois plus acclimaté à des steppes plus douces, à l'aridité du sable et des rocailles, quelques herbes sèches pour que criaille le vent quand il glisse aux douces saisons de l'enfant de l'arménienne. Elle vagabonde dit-on et ni le lieu ni l'instant ne la retienne. Kohar aux yeux perçants est revenue sur les neiges éternelles, quelques siècles se sont écoulés seulement avant qu'elle finisse par revenir enfin. Ce n'est pas qu'elle a voulu fuir. Ni qu'elle est partie fâchée. Encore moins qu'elle ait voulu partir. Elle se rappelle l'envie de marcher, pied nu sur la terre dure, et la route qui filait devant elle sans but ni destination. C'était comme ça qu'elle était partie. Elle s'était juste laissée emporter par sa promenade.
    Et là, enveloppée d'un lourd manteau écru, les pieds ferrés dans des bottes bien chaudes (pourtant dieu sait qu'elle n'aime pas se chausser), elle ferme les yeux se remémorant ses deux séjours aux neiges éternelles. Le visage du monde est tout pareil à ce qu'il était autrefois. Blanc nacre et gris perle, balayé par le blizzard qui souffle sur son passage les contours du paysage, les frontières et les formes. Tout est éblouissant même dans le manteau de pénombre de la nuit. L'air vivifiant lui ampli les poumons, comme saturé d'oxygène, mais c'est une brûlure agréable et parfaitement inoffensive. La lune, perchée au dessus d'elle comme un demi soleil flamboyant est inoffensive. Elle se rappelle. Cette première fois dans les bois calcinés des basses terres d'Orient. Alors les arbres comme des allumettes, noircis et stériles n'offraient qu'un refuge en ombre chinois pour d'autres ombres errantes. Cette première fois de toutes les fois.

    " Qu’il me baise des baisers de sa bouche !
    Car ton amour vaut mieux que le vin,
    tes parfums ont une odeur suave ;
    ton nom est un parfum qui se répand ;
    c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment."


    Un sourire nait sous le souvenir d'un tel cantique. Quand d'autre se lamente de ne pouvoir jamais trouver de mort et se voit condamné à voir le monde défiler devant eux, impuissants, Kohar se réjouit d'une mémoire si infaillible qu'elle peut encore sentir sous ses doigts la chaleur enivrantes et les aspérités de la vie. Tout s'efface sous le pinceau du don merveilleux qui lui a été fait et tout est d'une telle exactitude.

    " Dis-moi, ô toi que mon cœur aime,
    où tu fais paître tes brebis,
    où tu les fais reposer à midi ;
    car pourquoi serais-je comme une égarée
    près des troupeaux de tes compagnons ?

    Si tu ne le sais pas, ô la plus belle des femmes,
    sors sur les traces des brebis,
    et fais paître tes chevreaux
    près des demeures des bergers."


    Ainsi avaient-ils parlé à leur deuxième rencontre. Le temps n'avait rien enlevé des épreuves de cette nuit d'Iraq alors déjà si lointaine. Elle l'avait si vite quitté la première fois sans que pourtant rien ne l'ai chassée. Leurs routes s'étaient croisées une première nuit, elle l'avait retrouvé beaucoup plus tard, poussée par un désir différent jusque dans ces même steppes enneigées où elle se trouvait à présent. Cette fois, elle ne l'avait plus quitté de presque trois lunes, elle qui aimait tant marcher sans faire de halte. Quel joug cruel l'avait donc pu attaché à une si douce prison. Elle se rappelait la chaleur différente de la sédentarisation, vieux souvenir aimable d'une autre vie encore. Mais les habitudes s'installant, elle s'était retrouvée à la croisée d'un chemin qui exigeait qu'elle reste ou reprenne la route. Et elle ne pouvait pas rester. Pas encore. L'appel était trop fort. Ce n'était point de sang qu'elle s'abreuvait mais de voyage, et sur sa peau que le soleil a depuis longtemps oubliée, un hâle tout léger se dore pour rappeler qui elle était. Une enfant douce et calme. Aujourd'hui une femme superbe et sûre d'elle, indépendante, c'est là son seul défaut peut-être. Pour quel cantique est-elle donc revenue cette fois? Une effervescence lui tenaille le coeur comme elle s'arrête, contemplative. Il n'y aura qu'un instant avant qu'elle passe son chemin et elle sait, que si le vent ne saurait la trahir, la providence si. C'est bien Kveld que Kohar vient chercher là, sur le même chemin qu'elle a prit il y a de cela longtemps, et qui l'a fait le quitter presque malgré elle mais le coeur léger. Son corps, une brindille sous tout ses manteaux, mais ce n'est pas le froid qui la rompt d'impatience, c'est la curiosité. Comment est-il désormais son amoureux? Changé? Coléreux? Heureux? Lui garde-t-il rancoeur de ce qu'elle n'a jamais eu l'esprit de meute? Ou comme elle, comprend-il qu'elle ne l'a jamais vraiment quitté? Même là, alors qu'elle retourne déjà sur son chemin, prête à reprendre la route...











Anonymous

Invité
Invité

a long kiss goodnight. #Mar 27 Oct - 12:52




    Il fallait un mois pour monter du camp de Kveld au sommet, qui donnait alors sur la montagne Lupa entière. Kveld ne mit que deux jours pour monter, et ce, sans manger, sans boire, et sans dormir. Il avait prévenu sa troupe très tôt, et tous savaient ce que cela signifiait. Kveld n'était pas le genre d'homme qui partait sans un mot pour les siens, et encore moins pour rien. Réfléchit, il savait qu'il représentait une sorte de « tête pensante » au sein de la meute, et il respectait ce choix. Jadis, quand il avait voulu s'en défaire, cela n'avait engendrait que guerre et destruction. Avec le temps, il savait apprit qu'un pouvoir bien mené et un bon pouvoir. Il le savait depuis des mois. Il le savait, mais il ne savait pas quand. C'était inné en lui, comme un message divin, mais en plus violent. Il s'était réveillé, il l'avait vu l'attendre au sommet, et ses rêves ne mentaient jamais. Puis il n'en avait plus rêvé... jusqu'à maintenant. Il avait compris, à nouveau, que leur chemin allait de nouveau se croiser. Il en avait rit, il en était devenu le plus joyeux des hommes – lui qui était par habitude des plus calmes, il était alors presque euphorique. Bleiz l'avait deviné, Garm savait lui aussi. Tout le monde dans le camp respectait cela. Kveld n'avait jamais eut de femme, et si dans un premier temps cela avait remué les esprits qu'il partage sa vie avec une vampire, cela avait été pire quand elle était partie et que Kveld ne l'avait pas retenu. La vision de l'amour, ou tout du moins du couple, était différent dans chaque esprit, et Kveld n'avait pas pris la peine de leur dire que quoi qu'il arrive, elle resterait la seule, et qu'elle lui reviendrait, à chaque fois, jusqu'au jour où elle aurait trop marché et qu'elle se poserait à ses côtés. Car le vieux loup était patient et ne chercher pas à l'en faire un esclave de sa volonté. Il respectait son goût pour la marche. Jeune, il l'aurait suivi, sans aucun doute, mais il représentait la dernière défense des anciens face aux jeunes, il était le savoir de toute une génération de lycanthrope... il ne pouvait pas se permettre. Il avait grandi dans l'amour de la meute, et il ne pouvait pas oublier tous ses êtres qui comptaient sur lui pour les beaux yeux d'une femme, yeux ô combien magnifiques. C'était ça qui l'avait fait succombé. On dit que les yeux sont les miroirs de l'âme... sans doute, alors, que l'âme de Kohar était des plus merveilleuses. Ça avait marqué le grand loup, dès la première nuit, et dès cette nuit, il lui avait donné ce qu'il avait de plus cher, de plus grand, de plus intime : son âme. Comme un pacte silencieux, il s'était dit cette nuit là : « c'est elle, et pas une autre ». C'était ridicule, pour une nuit, non? C'était sans doute ridicule pour les humains, mais pas pour lui. Il avait basé toute sa vie dessus. Durant les déplacements d'été, du moment où ils quittaient le camp jusqu'au moment où ils regagnaient la route, il n'avait cessé de la voir partout, de la désirer, de croiser son chemin. Il se contentait d'une nuit. Il se contentait d'un regard. Il était un vieux loup, mais il avait encore la fougue au coeur. Il lui aurait décroché la lune si elle lui avait demandé. Il aurait tout fait, tout, sauf les erreurs des grands empereurs. Il aurait tout fait, sauf la guerre. Il en était si amoureux, si épris, qu'il lui avait donné la pierre de lune rouge, le bien le plus précieux, le plus recherché, le plus envié de tous les lycanthropes. Pourquoi à elle, vampire? Justement car elle était vampire, car nul n'irait la chercher sur elle, et qu'elle n'en aurait jamais l'utilité. En lui confiant ce pourquoi il s'était damné auprès de la Meute, en le lui donnant, il lui montrait de même l'étendu de la confiance qu'elle lui inspirait, mais aussi toute la confiance qu'il lui donnait. Alors il était partit. Sans atour. Sous sa forme la plus originelle. La nuit il courrait, le pelage léger. Le jour, il marchait pieds nus. Il ne craignait rien. Ni le froid, ni le gel, ni le blizzard. Il ne craignait que de la rater. Arriver au sommet, il s'était à nouveau vêtu en quittant sa forme bestiale. Sous le soleil flamboyant, l'Oural dévoilait les Neiges Éternelles lupines, et Kveld se sentait atrocement bien. Il fallait désormais attendre. Il resta ici, assis dans la neige, deux autre jours, silencieux. Abrité sous une crevasse de pierre, il attendait, tous ses sens en éveil, du petit soir l'aube, cherchant du regard la silhouette qu'il attends, qu'il guette, et elle arrive, il le sait. Il ne la sent pas, elle est morte, mais la providence le lui montre. Il se lève, majestueux, et rabat le manteau en peau d'ours sur son visage. Dans la tempête de glace, on ne le voit pas, on l'ignore, il paraît invisible... mais il est là, et elle le sentira tôt ou tard. Il ne veut pas passer inaperçu. Ce qu'il veut, c'est la voir, l'embrasser, avant qu'elle ne reparte. Au moins cette fois... au moins une fois avant très longtemps. Il descends le petit chemin, et au loin, il l'entends. Comment fait-il? Le crissement de la neige sous ses pieds. Il l'entends, car c'est un vieux loup, et qu'il a vécu ici pendant tant de temps... Il s'en rapproche, comme un prédateur de sa proie, mais il n'a aucune animosité, aucune colère. Juste un regard qui cherche, un regard perçant, d'un jaune acier, couleur d'ambre. Et elle repart. Il accélère dans la neige, s'y enfonce mais en ressort avec une facilité déconcertante. Il s'arrête, elle est là, en contre bas. Une silhouette unique. Il rit, fort, mais le vent emporte, alors il hurle. Qu'importe si une avalanche l'emporte. Il est plus fort que la nature car il est son produit.

    « Toi, la vagabonde! Ne t'as t-on pas appris la politesse? Ne viendras-tu pas dire bonjour? »

    Il rit, il rit car il est heureux. Il parcourt en sautillant dans la neige les derniers mètres qui les séparent, peu à peu ralentit, découvre à nouveau ce visage qu'il n'avait jamais oublié, et que tant de fois il a rêvé. Il penche la tête, il se sent si fort, si bien à présent, malgré le gel autour d'eux. Sans demande, sans invitation, pousser uniquement par le désir de ses lèvres, il tends ses mains, attrape avec amour ce visage et le colle au sien, l'embrasse. Le baiser est long, délicieux. Il tient son visage comme on tiendrait une oeuvre d'art. Il ferme les yeux, profite... rompt le baiser, la regarde, un sourire presque enfantin qui fend son visage. Il la regarde, avec ses grands yeux d'ambre et la guette... un sourire si sincère sur les lèvres.

    « Tu es enfin revenu... je t'ai attendu, Kohar. Quelle providence t'a amené à moi? »

    Il ressemble à un chiot surexcité, il découvre une nouvelle fougue, une nouvelle jeunesse, lui que l'on connaît si calme et sage, le voilà si heureux..











Avril L. Adler

Avril L. Adler
ETUDIANTE. ► 1e année de DROIT.

► MESSAGES : 298
a long kiss goodnight. #Mar 27 Oct - 21:23



    Ici dans le blizzard, la Nature est toute puissante, à ce point que Kohar est presque humaine dans ce décor, presque. Ses sens de vampires la placent toujours au dessus du mortel mais dans la tourmente elle n'entend pas le rire de Kveld, mais elle l'entend lui crier:

    Kveld « Toi, la vagabonde! Ne t'as t-on pas appris la politesse? Ne viendras-tu pas dire bonjour? »

    Elle s'arrête, courbe un peu le visage avec un sourire comme si elle s'apprêtait à se retourner. Son sourire lui fend le visage, l'éclaire, elle semble radieuse. Comme une adolescente seule saurait l'être, elle feint une touche de sérieux alors qu'elle lutte contre le vent pour sentir cette présence idolâtrée. Enfin elle se retourne:

    Kohar - Je serais venue te chercher jusque chez toi si tu n'avais pas prêté attention à ces rêves...

    Elle se laisse attirer contre ses lèvres avec un désir partagé, presque lascif. La chaleur douce du vivant, son intensité, unique... Kveld... il y avait si longtemps... et elle sentait enfin à quel point il lui avait manqué. Elle sentait mieux encore que les autres car elle était vampire. Chaque caresse donnée, le moindre contact, dans ce froid qui plus était, elle sentait tout ce qu'ils se donnaient et une sensation d'immense bonheur à sentir ses mains réchauffer son visage mordu par le gel.

    Kveld« Tu es enfin revenu... je t'ai attendu, Kohar. Quelle providence t'a amené à moi? »

    Elle ne répond d'abord pas, savourant encore un peu ce baiser qu'ils viennent d'échanger. Puis elle pose ses mains sur les épaules de Kveld et se penche comme pour murmurer à son oreille mais en fait elle ferme les yeux, et respire son odeur à longs traits. La ligne de sa gorge de cygne se tend avec une grâce qui n'a rien d'humain, qui semble dater d'une autre époque comme ce geste qu'elle a et qui ressemble presque à un baiser bien qu'elle ne le touche pas. Heureuse elle rouvre ses yeux azurins et glisse sa main dans la sienne. Encore un geste d'une telle simplicité qu'on ne le prêterait pas à ce qu'on appelle, un ancien.

    Kohar - Ce n'est pas la providence,' répond-elle taquine,' c'est plus simple, c'est plus doux...

    Elle l'invite à marcher un peu avec elle, main dans la main, vers son camp qui se trouve plus bas, à quelques jours de marche ou à un pas de là s'ils le veulent. Si elle prend cette direction ce n'est pas par hasard, elle ne lui imposerait pas sa présence bien, non plus qu'aux autres lycans. La première fois elle l'avait suivi sans appréhension, consciente qu'on ne l'accepterait peut-être pas si facilement. Elle avait marché des siècles et vu les hommes, vampires, mortels et lycans, se déchirer dans des guerres plus stupides les unes que les autres. Elle les avait vu verser d'inutiles tribus de sang, et elle n'avait jamais compris, parce que simplement il n'y avait rien à comprendre. Elle même n'avait jamais volé une vie, jamais bu jusqu'à étreindre la dernière étincelle et pourtant, elle n'avait jamais été insatisfaite, ce que le don obscur ne saurait expliquer. Elle ne voyait entre hommes et lycans que des frères. Et à cet instant, alors qu'elle marchait, main dans la main, amoureuse, elle voulait s'attarder près d'une compagnie qu'elle aimait au dessus de tout. Combien de temps, elle l'ignorait, ça n'avait pas d'importance. Tout ce qui importait c'était l'instant présent. Ses doigts serrèrent encore un peu plus ceux de Kveld alors qu'ils ne disaient rien mais elle finit par rompre le silence:

    Kohar - Qu'as tu fais Kveld quand nous étions pas ensemble?

    Ce n'était pas la question d'une femme jalouse ou soupçonneuse, c'était plutôt celle d'une rêveuse pour qui le temps ne s'écoulait pas.















Anonymous

Invité
Invité

a long kiss goodnight. #Ven 30 Oct - 15:42



    Il frisonne en la sentant si proche. Elle n'a pas d'odeur, elle est morte, mais elle le rends si vivant que c'en serait presque drôle. Il se laisse faire, ferme les yeux le temps d'un instant, toutes ses défenses mises à nue. Que sent-elle? Il ne le sait pas, mais il ne s'en occupe pas réellement. Ce qu'il sait, c'est qu'elle est là, et qu'elle n'est pas qu'un songe qu'il croise en rêve, mais bel et bien en chair et en os, charmante compagnie. Il pourrait déposer un baiser sur sa peau, à la fois froide et blanche, magnifique même, mais il reste, il savoure l'instant présent, comme jamais il ne l'a fait auparavant. Elle se décolle, enfin, et il croise son regard bleu, magnifique, alors que le sien, d'un ambre jaune, se fait doux et tendre à la fois.

    « Ce n'est pas la providence, c'est plus simple, c'est plus doux... »
    « En ce bas monde, je ne crois qu'en deux choses : la providence et l'amour. » Il a un sourire sincère. « Si la providence n'y ait pour rien, faîtes que l'amour soit doux et simple... »

    Il déplie ses phalanges et les referme sur sa main dans un sourire tendre. Le grand loup est fière, fière et heureux. Ils se ressemblent tout deux... oh, oui, il y a bien la race qui diffère et qui les sépare, mais qu'est-ce qu'une race quand on a deux cœurs qui bat? Kveld n'a jamais détesté les vampires, bien au contraire. Combien sont passés dans son camp sans qu'aucun d'entre eux ne leur porte un seul regard mauvais? Pacifique. Pour tous les peuples, pour tous les pays, pour toutes les langues. Jamais ils n'ont fait la guerre. Étrange pour un peuple qui se veut guerrier, non? Qu'importe. Jamais on ne foule Lupa sans avoir une bonne raison, et sa raison à lui, elle est là, juste ici, et il marche dans la neige avec elle, allant doucement au sommet. La descente est plus facile que la montée. À deux, ils ne mettront qu'une petite semaine. Il sert tendrement les doigts de la vampire entre ses doigts, le regard qui balaye l'horizon blanc et qui se repose sur les grands yeux azuriens de la belle. Le temps n'avait plus d'importance. Il pouvait être minuit comme il pouvait être midi. Ici, le soleil était mort, et il ne subsistait au dessus d'eux qu'une lune ou qu'un soleil, à la fois froid et dangereux. Les rayons lunaires n'éclairaient pas la nuit, mais les deux créatures étaient parfaitement nyctalopes, et il n'y avait aucune crainte à avoir de la mère blanche, car elle gardait en son sein, en sécurité, ses enfants les plus loyaux. Kveld en faisait partie. La neige le connaissait que trop bien.

    « Qu'as tu fais Kveld quand nous étions pas ensemble? »

    Il eut un petit rire. Tant de temps avait passé depuis la dernière fois... tant de temps, mais pour un lycan, qu'est-ce que c'était, que du temps? Rien. Un morceau de vie, une tranche d'existence, à peine plus que de la poussière. Il continua de marcher, réfléchissant. Qu'avait-il fait? C'était une bonne question.

    « Rien serait mentir... dire que je t'ai attendu, c'est vrai, mais je n'ai pas fait que cela. » Il a un sourire calme, il n'est pas angoissé, il parle avec aisance alors que peu à peu, le vent se calme. « Nous avons vécu de beaux étés, et si les chasses en Égypte ont été rendu difficile par les chasseurs, je pense que ça ne peut pas être pire qu'en Hongrie. Mh... la troupe ne s'est pas beaucoup agrandi. Nous avons deux petits louveteaux. » Il a un sourire denté, ses canines sont superbes, longues, mais pas vraiment inquiétantes. « Ils arrivaient bien. Ça faisait longtemps que nous n'avions pas eu autant de mouvement dans la meute. J'imagine que ça nous manquer un peu... le sang neuf... sinon... mh... Nous avons visiter l'Himilaya aussi. » Il a un petit rire en y repensant. « C'était magnifique. Mais ça a beaucoup changé. Il y a moins de neige je trouve. Les Hommes sont fous, ils détruisent tout. C'est dommage... »

    Il a un sourire imperturbable. Les joues rougies, il regarde devant. Le sommet se dévoile, et la grande falaise aussi. Elle annonce le chemin de Cerberus, celui qui mène au coeur de la montagne, là où ils montent chaque an le camp, chaque hiver. Le grand feu au coeur se répercute sur les côtés de la montagne, et dessine des arabesques orangées sur la neige blanche immaculée. Les Hommes ne toucheront pas la nature ici... Il tourne son visage vers Kohar, serrant un peu plus sa main, sincère.

    « Et toi, belle Kohar, où tes pas t'ont mené? »

    Il la sait voyageuse... il la voit belle aussi. Elle l'est. Magnifique.










Avril L. Adler

Avril L. Adler
ETUDIANTE. ► 1e année de DROIT.

► MESSAGES : 298
a long kiss goodnight. #Sam 31 Oct - 19:08



    Kvled - « En ce bas monde, je ne crois qu'en deux choses : la providence et l'amour. » Il a un sourire sincère. « Si la providence n'y ait pour rien, faîtes que l'amour soit doux et simple... »

    Elle sourit avec une pointe de malice tendre. Elle lui dira comme il est doux et simple une fois qu'ils seront descendus et qu'ils auront retrouvé le confort tranquille d'un pied à terre si peu familier pour elle qu'elle l'apprécie bien au delà qu'on pourrait le penser. Sans lui cela n'aurait aucune valeur bien sûr, aucun intérêt. Sans Kvled s'arrêter un jour, une heure, n'avait aucun sens. C'était peut-être ce qui faisait qu'elle partait toujours si longtemps. Plus longtemps qu'un mortel n'aurait pu supporter, si longtemps qu'elle n'aurait pas su endurer de revenir pour retrouver son Kveld desséché par le temps. L'apparence physique n'aurait pas compté mais elle n'aurait pas soutenu de le voir diminuer ainsi en force, de le voir l'échine ployant sous le poids de la maladie, la mémoire défaillante. Il y avait tant de choses qu'elle aimait pour leur caractère éphémère. Elle aimait croiser le regard d'un homme en sachant que demain ce regard n'existerait plus, cela rendait les choses dignes d'être regardées et aimées, cela les rendaient uniques et précieuses. Mais quelque part, cette amoureuse de l'éphémère portait dans son coeur le blasphème d'adorer l'homme qui lui tenait la main, d'adorer le sentiment de constance qu'il portait en lui et cette certitude qu'elle pouvait quelque part glisser sa main dans la sienne et marcher un peu.
    Avant lui elle avait connu l'amour de Cyrus le Perse, celui qui l'avait faite. Elle l'avait aimé différemment, avec moins de maturité sans doute. Elle l'avait aimé comme on aime celui qui nous a fait, elle avait au début aimé sentir se désir qu'il avait de la posséder jalousement quand il refermait ses bras autour d'elle. Elle avait aimé le simple fait d'être aimé si aveuglément. Et elle l'avait quittée, insatisfaite. La routine sans doute, le sentiment de devenir peu à peu un attribut, la femme de Cyrus, chose qu'elle ne pouvait pas supporter. Alors elle l'avait tout simplement quitté, satisfaite d'avoir été tant aimé, assoiffée de connaître peut-être à son tour ce que c'était que d'aimer.
    Et elle avait aimé marcher d'abord. Puis elle avait connu Kveld et elle l'avait aimé à son tour comme tant de choses qu'elle caressait de ses prunelles claires, mais plus que ça. Elle l'avait aimé plus que le reste et elle avait aimé qu'il la laisse le quitter. C'était ce qui l'avait sans doute retenu dans son coeur et ses pensées alors qu'elle marchait encore et toujours. Kveld l'accompagnait toujours. Elle ne le quittait plus. Du moins au delà du sens commun.
    Alors voyez comme c'est une chose douce et simple que l'amour.

    Kveld - « Rien serait mentir... dire que je t'ai attendu, c'est vrai, mais je n'ai pas fait que cela. Nous avons vécu de beaux étés, et si les chasses en Égypte ont été rendu difficile par les chasseurs, je pense que ça ne peut pas être pire qu'en Hongrie. Mh... la troupe ne s'est pas beaucoup agrandi. Nous avons deux petits louveteaux. » Elle relève le regard vers lui à cette évocation. Kohar a toujours aimé les enfants, et les a toujours considérés comme un cadeau merveilleux de l'amour. C'est là son seul regret si regret il devait-y avoir. Mais aurait-elle été la même femme si elle avait pu donner la vie? Elle se souriait à elle même en y pensant, ne gardant pas près d'elle l'ombre des regrets,' « Ils arrivaient bien. Ça faisait longtemps que nous n'avions pas eu autant de mouvement dans la meute. J'imagine que ça nous manquer un peu... le sang neuf... sinon... mh... Nous avons visiter l'Himilaya aussi. » Il a un petit rire en y repensant. « C'était magnifique. Mais ça a beaucoup changé. Il y a moins de neige je trouve. Les Hommes sont fous, ils détruisent tout. C'est dommage... »
    Kohar- Il faut leur pardonner, ce ne sont encore que des enfants. Imagine que tout ce que nous avons appris nous devions le perdre chaque fois qu'arrive cent ans. Il devient alors difficile de bâtir un empire dans la sagesse des siècles.

    Et ça ils le savaient aussi bien tous les deux. Ils voyaient le monde courir à sa perte. Ils voyaient les hommes le précipiter un peu plus chaque jour, ce monde qu'ils foulaient eux aussi de leur pas immortels, mais qui ne leur appartenait pas. C'était un paradoxe étrange mais qui laissait Kohar tranquille pour autant.
    Elle aime le tracé de son sourire lupin, la force de ses traits quand il parle et son apaisement. Elle le regarde quand il parle comme on ne regarderait pas un homme ou une femme. On rougirait porter autant d'attention même à l'être aimé. Un mortel aurait peut-être pris peur en voyant qu'on lui portait une attention à la fois si douce, si captivante en elle même, si sincère surtout. Existait-il vraiment une telle sincérité. Dépourvue de tout artifice, c'est ainsi qu'est Kohar, plus encore peut-être lorsqu'elle est près de Kveld. Si Kohar avait été une pierre, ronde, polie par le cours de la rivière, Kveld aurait été l'éclat qui aurait fait reconnaître le diamant.

    Kveld - « Et toi, belle Kohar, où tes pas t'ont mené? »
    Kohar - Ils me ramenaient vers toi...', répondit-elle toujours taquine,' mais en chemin j'ai vu de bien tristes choses moi aussi. L'Aîné a puni sévèrement comme je l'avais prédit mais il n'est pas loin de sa chute maintenant. Il a fait une nouvelle enfante-reine, plus raisonnable, plus libre aussi... une belle enfant, vraiment très belle enfant. Une mortelle encore. Et il a relevée Rosarjo de son cercueil de glace, elle retournera à ses premières amours je n'en doute pas mais je crains qu'avant cela, les chemins et les routes ne s'emmêlent et que les uns marchent sur les pas des autres. Nous nous rencontrerons encore Kveld mais il n'en ressortira rien de bon...', elle ne fait pas exprès d'être énigmatique, il le sait. C'est le don avec lequel elle est née qui la détache légèrement de la réalité lorsqu'elle se retrouve devant le fait de devoir condenser en quelques phrases qui fassent sens, quelques centaines d'années de choses vécues et de choses prophétisées, les choses s'emmêlent mais sont claires pour elle. Elle quitte cet état étrange avant de reprendre,' J'ai vu la mer soulever le ciel à l'extrême orient... J'ai élevé une fille pour qu'elle puisse dire ce qui lui avait été fait à elle et à tant d'autres qui ne sont pas née mâles et j'ai pleurer quand il a fallut la quitter. Il y a eu la guerre et j'ai vu le soleil épouser la lune une millième fois, heureux les éternels amoureux...

    Kohar parlait comme parle les conteurs. Elle avait cette façon de faire un récit comme seul Kveld et les autres âmes anciennes de ce monde pouvaient comprendre et faire. Ils continuent de progresser en direction du chemin de Cerberus qui les mènera au camp de Kveld mais bientôt la première nuit tire difficilement ses dernières ombres et Kohar doit quitter la compagnie de Kveld. Du moins pas physiquement cette fois. Il ne lui faut que quelques minutes après un long baiser échangé pour s'ensevelir sous un mètre de neige glacée, à l'abri de la lumière du jour qui, si elle perce difficilement ici reste meurtrière pour elle, si puissante, si délicate. C'est la le paradoxe d'une créature si raffinée. Le sommeil de plomb du vampire la tue dans son écrin de neige puis à l'heure précise, plutôt qu'ailleurs car ici les nuits semblent plus longues, Kohar quitte sa torpeur, elle va retrouver la chaleur de Kveld et ils reprendront leur marche, et ainsi seront les trois premiers jours... au quatrième comme elle l'en a averti, la rigueur du climat la tiendra endormie et ce sera à lui de l'exhumer et de la réchauffer pour empêcher qu'elle ne sombre dans le Grand Sommeil. Le froid et la mort sont amants et il est plus difficile qu'il n'y paraît de se relever de l'un comme de l'autre. Au quatrième jour, elle ne se réveillera plus sans lui...

    Kohar - Mais il me sera infiniment plus doux de me réveiller dans tes bras...

    Plus doux, plus simple.











Anonymous

Invité
Invité

a long kiss goodnight. #Dim 8 Nov - 2:01




    « Il faut leur pardonner, ce ne sont encore que des enfants. Imagine que tout ce que nous avons appris nous devions le perdre chaque fois qu'arrive cent ans. Il devient alors difficile de bâtir un empire dans la sagesse des siècles. »
    « Je leur pardonne, mais je constate, et ça me fait mal au coeur de voir les vallées devenir cendre et les arbres mourir sous leur pas. J'aimerais qu'ils ouvrent leur yeux. » Il a un sourire, et regarde la belle Kohar, un peu triste. « Nous avons appris des erreurs de nos ancêtres, Kohar. Nous ne reproduirons pas les grandes guerres de Seth et de Caïn. J'aimerais que les Humains apprennent de leur tyran et s'ouvrent à un monde meilleur. »

    Kveld était un idéaliste, un utopiste. Il aimait à l'idée que l'homme était bon, que tous étaient frères. Il était un Rousseau calme, un Rousseau lupin, calme et limpide comme de l'eau clair, aux yeux noisettes et profonds, un noisette clair. Elle le fixe, et il lui rends un regard curieux pour toute réponse. Elle a ce regard bleu, si beau, si clair. Il a un petit rire et se penche, embrasse son front tendrement, et se redresse de toute sa hauteur. Il a l'air d'un roi sur la montagne. Et elle? Elle, elle l'accompagne, en reine de quelques nuits. Elle n'est jamais restée bien longtemps, mais le peu qu'elle reste, Kveld devient aussi joyeux qu'un chiot, avec son regard qui brille, tout rond et grand ouvert sur le monde. Il n'est pas aveugle quand elle est loin de lui, mais il regarde mieux quand elle est là. Quelque part, elle est un soleil qu'il a perdu pendant des années.

    « Et toi, belle Kohar, où tes pas t'ont mené? »
    « Ils me ramenaient vers toi... »
    « Tu fais bien de les suivre alors. » Il réponds à son sourire avec un sourire lupin, une lueur brille dans ses yeux, il glissa une main dans son dos, la pose sur sa hanche et l'attire à lui, marchant encore dans la neige épaisse.
    « ...mais en chemin j'ai vu de bien tristes choses moi aussi. L'Aîné a puni sévèrement comme je l'avais prédit mais il n'est pas loin de sa chute maintenant. Il a fait une nouvelle enfante-reine, plus raisonnable, plus libre aussi... une belle enfant, vraiment très belle enfant. Une mortelle encore. Et il a relevée Rosarjo de son cercueil de glace, elle retournera à ses premières amours je n'en doute pas mais je crains qu'avant cela, les chemins et les routes ne s'emmêlent et que les uns marchent sur les pas des autres. Nous nous rencontrerons encore Kveld mais il n'en ressortira rien de bon... »
    « J'ai vu. » Il a un sourire calme, mais baisse le regard, ce dernier glisse sur la neige. « Le mal se répand ici bas comme le venin d'un serpent dans les veines d'un animal. Bientôt, il paralysera le corps tout entier, et personne ne sera épargner. Les flammes ne mentent pas. Bientôt, une menace s'élèvera, et le monde tremblera... même la vie de mon neveu se trouvera changer. » Il la sert un peu plus contre lui, un long frisson remonte son épine dorsale, et il parle plus bas. « Nous n'aurons pas le choix, Kohar. Il faudra prendre part, sans quoi le monde est perdu. » Son regard relève, fixe. « Le choix sera dur, je le sais déjà. »

    Il se tait alors. Quelques pas dans la neige, mais déjà son regard se perds dans la neige. Pendant un instant, son esprit rassemble les images qui parcourt son corps. Il a un sourire triste sur le visage. Son neveu... Wolfgang a bien perdu de l'estime depuis. C'est dommage. Il avait cette fougue de la jeunesse, et il est tombé, comme un roi devant un monde d'imbécile. Il avait pourtant de l'allure. Il était amoureux de son peuple. Il l'était toujours, Kveld en était certain, mais il a perdu foi en l'Humanité, en les Hommes, en ces pauvres d'esprit. C'était ça quand on avait l'éternité. Wolfgang était encore un enfant aux yeux de Kveld. Il releva le regard vers Kohar, un nouveau sourire aux lèvres.

    « J'ai vu la mer soulever le ciel à l'extrême orient... J'ai élevé une fille pour qu'elle puisse dire ce qui lui avait été fait à elle et à tant d'autres qui ne sont pas née mâles et j'ai pleurer quand il a fallut la quitter. Il y a eu la guerre et j'ai vu le soleil épouser la lune une millième fois, heureux les éternels amoureux... » Son sourire est beau, il baisse doucement les yeux et sa main se fait plus forte sur la hanche de la belle Kohar, le regard dans le vague, perdu dans le gel.
    « Heureux ce qui ne connaissent pas les méandres, les embûches et les défauts de la vie. Heureux ce qui vivent en paix avec eux même, et qui ont trouvé l'harmonie avec le reste du monde. » Il a un sourire amusé. « Et Seth seul sait qu'ils sont rares... »

    Kveld en fait partit. Il est de ces hommes qui n'ont dans le coeur qu'amour et paix, qui ont leur main vierge de tout crime, de tout sang, de tout pleurs. Jamais il n'a haussé le ton. Jamais il n'a dit de mots blessants. Jamais il n'a osé médire d'un être. Il croit en l'avenir. Il croit en la beauté des choses. Les sciences n'ont pas d'interêt pour lui. La religion? Pas plus. Le Souverain Bien, lui, il le voit en l'Amour. Si les Hommes ont le coeur bon, ils sauraient aimer, mais ils ne voient que l'ultime cupidité en l'être aimé, un reflet narcissique. S'aimer dans le voisin, quelle tristesse. Lui n'aimait que d'un amour gratuit. Un ennemi qui lui aurait transpercé le coeur, lui, lui aurait tendu la main pour l'aider à se relever. Il ne gardait aucune rancœur, aucune haine, aucune animosité. Si demain Wolfgang se présentait à l'entrée du camp, lui, le laisserait entrer et le consolerait. Trop bête? Trop bon? Non. Juste unique. Kveld était touché par l'amour divin, l'amour gratuit, sans jamais rien demander en retour. On le savait sage, on l'aimait ainsi. C'était sa façon de vivre. Kveld était de tous les êtres le plus bon, tellement que c'en était pratiquement ridicule, quasiment parabolique. C'était Kveld, le pacifique.

    Ils marchèrent toute la nuit, dans la brume froide et humide à la fois. Quand le soleil se leva, la belle Kohar s'endormit dans la neige, dans un cercueil aussi doux que froid. Toute la journée, Kveld chassa et mangea. Il dormit très peu, et se réveilla dès le crépuscule, impatient de voir la belle vampire se relevait de son tombeau de neige, les yeux plein d'étoile. Entre eux, il n'y avait pas besoin de mot. Ainsi, il n'y avait aucun maux. Ils étaient uniques comme couple, et si certains auraient trouvé leur situation impossible à vivre, Kveld, lui, l'acceptait avec peu de peine. S'il savait qu'il perdait là Kohar, il savait de même qu'il la retrouverait tôt ou tard, chose qu'il attendait avec plus d'impatience qu'un enfant qui connaît la date de son cadeau. Il ne savait pas quand elle revenait, c'est pourquoi il vivait au jour le jour, attendant avec une excitation toute particulière le moment où dans ses rêves il retrouverait les courbes de la morte vivante, de la belle qui partageait ses nuits, dans tous les sens du terme. Trois jours de suite, ainsi, mais la belle Kohar ne se réveille pas d'elle même. La fraîcheur de la neige l'a bel et bien endormit, il le sent, il le sait. Il entends son coeur qui bat, si faible à l'heure qu'il est, mais ça ne lui fait pas peur. Il sait qu'un vampire ne meurt pas d'une telle façon, et qu'il n'y a que les humains pour s'en affoler. Si avant de s'endormir, elle le lui a signifié, ce n'est que quand la nuit est bien noire que le loup dégage du sol de la neige, avec ses larges mains, et découvrent quelques secondes plus tard le visage de la belle vampire. Calmement, il l'extirpe de son cercueil de neige et la tient comme une reine dans ses bras, la sert. Sa main frôle son épiderme, alors qu'il effleure du bout des doigts sa joue, écarte les mèches de cheveux châtains qui jurent avec le teint pâle de l'araméenne. Il se penche, comme dans les contes, avec cette tendresse presque enfantine, et l'embrasse chastement, et quand elle ouvre alors les yeux, il approfondit leur baiser, afin qu'il ressemble à celui des vrais amants. Il s'en détache quelques secondes plus tard, un sourire amusé aux lèvres.

    « Ta peau est froide belle Kohar, mais bientôt, nous retrouverons la chaleur de mon village... et de ma cabane. »

    Il se relève, amusé, avec la vampire dans ses bras. Il la porte avec une facilité déconcertante. C'est qu'il est puissant, le loup, tellement que c'en serait effrayant, mais il la repose à terre, amusé. Il sait qu'elle aimait la marche, et que ses bras sont moins accueillants que le froid de la neige sous ses pieds. La nuit n'est pas bien avancé. C'est qu'elle tombe tôt au début de l'hiver. Le poste de Cerberus n'est qu'à quelques kilomètres en contrebas. Ils seront au village, et là, ils dineront – pour les loups – en l'honneur de retour de la belle, car les loups sont accueillants, et vieux comme ils sont, ils ne regardent plus la race et le sang, mais seulement la beauté d'âme et le sourire. La sagesse aussi. Ils descendent les marches de neige, mains dans la main, calmes et en paix. Kveld parfois fait une remarque, sans qu'il ne s'en rende compte. Ce n'est pas pour briser le silence. Il ne le trouve ni pesant ni embarrassant. Il l'aime, au contraire. Mais il a tant de chose à dire, tant que c'en est confus et que rien ne veut sortir, alors peu à peu, il forme des phrases et les dit, car s'il ne les dit pas, elles resteront dans le bloc confus de sa pensée. Quelques heures plus tard, deux ou trois tout au plus, alors que la lune indique la moitié de la nuit, le poste de Cerberus apparaît à la vision des deux êtres nocturnes. Kveld sourit doucement.

    « Nous sommes attendus. Je suis sûr qu'il... »
    « KVEEEEELD! KOOOOHAR! »

    De son poste, un loup sort et agite ses mains au dessus de sa tête, heureux. Il court dans la neige, dans leur direction. Ce n'est cependant pas Cerberus, mais le jeune – relativement – Achéla qui s'excite à la vu du « chef » et de sa compagne. Achéla est beau. Il a l'air jeune, tout au plus vingt ans, avec des cheveux bruns crépus et un regard bleu de givre. Il est comme une puce, qui sautille autour des deux amoureux, avec ce sourire qui fait chaud au coeur. Kveld sait qu'il est attendu par la troupe, mais ça lui fait toujours chaud au coeur de voir combien il est attendu, et de voir que c'est sincère, que ce n'est pas qu'une vulgaire mascarade.

    « Achéla, calme toi. Tu vas faire tomber une avalanche si ça continue. » Le jeune loup a un rire joyeux.
    « C'est que cela fait cinq nuits que nous vous attendions! » Le loup s'arrête devant la vampire, et fait une révérence pleine de respect et d'admiration. « Je vous souhaite la bienvenue, belle Kohar. Que votre séjour soit réussie. » Il se redresse, roseau flexible. « Je vais de ce pas avertir la Meute de votre retour! »

    Le lycan se retourne aussitôt, se transforme en quelques secondes. Son pelage rouge de feu et beige, ses grands yeux verts, jurent avec son apparence chétive et sombre, mais Kveld n'en ait pas plus choqué que cela. Aussitôt le loup détale, comme pris d'un regain d'énergie. Kveld a un rire amusé, et secoue doucement la tête, son coeur pris dans un étau de tendresse et d'affection.

    « Achéla... à croire qu'après seize siècles, jeunesse ne s'est pas encore faite... Partez cinq jours, et ça se laisse mourir de faim... »

    Il regarde Kohar, se penche et l'embrasse, avant de reprendre sa route vers le camp, calme et emprunt d'une élégance ancienne, à l'image des anciens rois.









Avril L. Adler

Avril L. Adler
ETUDIANTE. ► 1e année de DROIT.

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a long kiss goodnight. #Sam 21 Nov - 17:26



    Kveld - « Tu fais bien de les suivre alors. »

    Un sourire fleurit sur ses lèvres délicatement dessinées. Un sourire qui laissait déjà la caresse d'un baiser dans l'esprit de son Kveld. Bien sûr qu'elle avait raison de suivre ses pas quand il la menait vers lui. Elle aurait voulu ne jamais le quitter, et même si elle ne le quittait jamais vraiment, du moins pas dans sa façon de voir, mais elle ne pouvait jamais rester. Il y avait toujours un moment où elle reprenait la route pour revenir vers lui par des chemins plus ou moins longs, plus ou moins dangereux. Elle avait conscience que peut-être sur le chemin elle trouverait la mort et alors ne pourrait plus lui revenir. Cette fois là elle lui revenait tout doucement. La chaleur de ses caresses l'éveilla tendrement, le néant se déchirait sous cette douceur. Elle sentit contre ses lèvres cette bouche dont elle connaissait les contours par coeur, et elle rendit le baiser d'un sourire contre ses lèvres. Un sourire tendre d'amoureuse, un sourire d'adolescente de deux milles ans. Elle passa doucement ses mains autour de sa nuque

    Kvled - « Ta peau est froide belle Kohar, mais bientôt, nous retrouverons la chaleur de mon village... et de ma cabane. »

    Un sourire mutin lui éclaire le visage. Elle se laisse enlever dans ses bras en levant un sourcil toujours aussi espiègle. Elle n'aurait pas laissé Cyrus faire une telle chose sans qu'elle se fâche dans les derniers temps, mais elle était plus jeune à l'époque, plus sauvage peut-être. Mais Kveld, Kveld n'était pas Cyrus, et elle n'était plus cette Kohar là, bien qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire quand il la soulevait avec autant de facilité. Il était si fort même pour elle, vampire. Elle aimait se sentir si éphémère entre ses bras et si libre à la fois. Quel autre homme aurait su l'étreindre comme Kvled? C'était à cette étreinte, passée et encore à venir que souriait ce petit air mutin qui trouvait son parfait reflet chez Kveld. Elle posa ses lèvres à nouveau sur les siennes comme il la posait, respectueux mais sans laisser de l'entourer d'un bras sûr. Elle posa un instant sa tête sur son épaule et ils reprirent tranquillement leur chemin. Ils échangeaient quelques mots, certains doux, d'autres sérieux mais ils n'avaient pas besoin de rompre le silence. Etre l'un près de l'autre pouvait leur suffire. Bientôt ils arrivèrent en vu du poste de Cerberus


    Kveld - « Nous sommes attendus. Je suis sûr qu'il... »
    Achela - « KVEEEEELD! KOOOOHAR! »
    Kohar - Bonsoir Achela, quel plaisir à te voir si heureux.

    Sa voix flottait douce, presque evanescente comme si elle ut été prononcée par une autre bouche, plus lointaine. Le visage de l'ancienne n'était que tissus de tendresse et légèreté comme on n'en voit que rarement.

    Kveld - « Achéla, calme toi. Tu vas faire tomber une avalanche si ça continue. »
    Achela - « C'est que cela fait cinq nuits que nous vous attendions! Je vous souhaite la bienvenue, belle Kohar. Que votre séjour soit réussie. Je vais de ce pas avertir la Meute de votre retour! »

    Elle le remercie juste comme il se transforme laissant paraître une silhouette un peu amaigrie mais Kvled ne semble pas s'en alarmer vraiment non plus que sa belle compagne. Elle savoure ce rire qui la ravit:

    Kveld - « Achéla... à croire qu'après seize siècles, jeunesse ne s'est pas encore faite... Partez cinq jours, et ça se laisse mourir de faim... »
    Kohar -... ne soit pas si moqueur, ils t'aiment tant....

    Un autre baiser échangé et ils arrivent enfin au camp de Kveld. Elle repose avec un plaisir secret cet endroit et ses visages qu'elle aime tant. Il y a tant de chaleur ici et Dieu sait comme le vivant fascine ce qui ne peut pas mourir. Imagine-t-on comme Kveld peut-être beau aux yeux de sa Kohar? Et comme ses enfants rayonnent dans ces prunelles de cristal nocturnes? Rien de tel ne se saurait concevoir mais elle a la mesure de garder la douceur de ce secret encore pour elle, ou peut-être parfois pour lui. Elle pose ses yeux sur Kveld, sa main tendrement dans la sienne. Ils ne sont que des adolescents, sages immortels, riches de la plus belle richesse. Elle semble n'avoir pas la moindre gêne ici , en terre étrangère comme l'aurait dit d'autres anciens...













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