Tout était allé très vite depuis que Nate avait réussi à la faire sortir de Poudlard. Indiana ne pouvait pas le nier, elle profitait de chaque instant depuis qu’elle était sortie de sa prison. Retrouver le confort de l’appartement de Nate, mais surtout ses bras protecteurs et ses baisers rassurants étaient sa notion de Paradis. Ils n’étaient pourtant pas restés longtemps dans le Londres maternel de la brunette. Après leur discussion durant leur escapade dans les couloirs de Poudlard, Nate avait dû éclairer tous les points d’ombre qu’il avait soulevé. Non pas qu’Indie l’ait mis dos au mur ou qu’elle lui ait posé un ultimatum, elle n’était pas de ce genre là, mais ils avaient dû se mettre d’accord sur le tournant qu’allait prendre leur vie. Après que le français lui ai tout expliqué, depuis la mort de son père jusqu’à sa possibilité de vivre en France, il lui avait laissé le choix.
Et ils étaient partis en France, Indie ne voulant pas empêcher Nate de vivre la vie qu’il aurait toujours dû avoir. Et puis, elle avait toujours la possibilité de retourner en Angleterre quand elle le voulait, alors sa décision avait été vite prise. Entre le bonheur de l’Amour de sa vie et son train train quotidien, il n’y avait pas à réfléchir longtemps.
Cela voulait aussi dire qu’elle allait devoir rencontrer sa belle-mère, une aristocrate français, pas de pression à venir, pas du tout, non pas du tout… Heureusement qu’elle avait troqué son pyjama de fortune contre une RobeBienTropChère qu’elle avait peur de ruiner à chaque mouvement, c’était toujours ça de pris. La jeune femme venait de finir de se préparer, ayant préféré un maquillage minimaliste mais efficace comme elle en avait l’habitude et des cheveux détachés à une coiffure sophistiquée. Indiana était naturelle, après ca serait à Nate de dire si cela serait au goût de sa famille… Elle espérait que oui…
La jeune femme s’approcha alors de son Amour de Français et tourna et faisant voleter sa robe, devant lui se sentant à cet instant précis comme la princesse qu’elle n’était pas.

« Alors ? Tu en penses quoi ? »

Elle lui offrit l’un de ces sourires plein de soleil dont elle avait le secret alors qu’elle s’arrêtait de tourner en attendant l’avis de Nate. Puis, d’en un tique surement transmis par sa mère elle pencha doucement la tête sur le côté, avant de demander au français avec un soupçon d’inquiètude.

« Ca va ? Ca te fait pas trop bizarre de revoir ta mère ? »

Non parce que ca devait pas non plus être évident de retrouver le monde qui l’avait rejeté quelques années plus tôt…

Nathanaël attendait patiemment dans la chambre d'hôtel, attendant l'apparition de sa douce qui était en train de se changer. Elle lui semblait toujours magnifique à lui. Mais dans cette robe Dior, simple autant que le couturier français savait le faire du moins, son teint diaphane de rose thé était sublimé.

« Alors ? Tu en penses quoi ? »
« Magnifique Madame... », commenta-t-il en français, « elle te va comme un gant, laisse moi voir... »

Il approcha, lui relevant tout doucement le menton comme on prêterait un perchoir à un délicat chardonneret. De son pouce il se permit d'effleurer sa joue puis se rappelant que ça n'était pas l'exemple à lui donner il la relâcha.

« Peut-être devrais-tu relever tes cheveux au dessus de ta nuque, avant que nous allions voir ma mère. Comme tu le fais parfois quand ils te gênent... »

C'était vrai et elle n'en avait sans doute pas conscience mais elle avait un très joli port de tête, une nuque longue et délicate qui évoquait la gorge d'un cygne. Des atouts qui pèseraient en sa faveur une fois devant sa mère.

« Ca va ? Ca te fait pas trop bizarre de revoir ta mère ? »

Nathanaël s'éclaircit la voix, esquissant une moue un brin empruntée.

« Eh bien... revoyons cette valse veux-tu bien? »

Il sourit offrant son bras. Voilà quatre jours qu'il lui apprenait la valse, fort de cette idée que c'était le meilleur moyen de lui enseigner le maintien élémentaire, les épaules bien droites et la tête haute.

« J'ai réservé pour ce midi au restautant de l'hôtel. Cela nous fera une bonne occasion de nous exercer...

Et quel restaurant! L'Espadon. Le fin du fin de la gastronomie française où seuls les clients du Ritz avaient le droit de prendre le petit déjeuner. Mais Nathanaël avait jugé que pour le petit déjeuner Indiana n'était pas encore prête.

« Magnifique Madame... »
« Merci mon cher. »

Et c’était à peu près les trois seuls mots qu’elle savait dire en français, mais elle les disait très bien, ce qui était toujours ça de pris. La jeune femme arborait un grand sourire, vraiment contente que Nathanaël aime sa robe. C’était surtout grâce à son regard qu’elle se sentait comme une véritable princesse à cet instant précis.

« elle te va comme un gant, laisse moi voir... Peut-être devrais-tu relever tes cheveux au dessus de ta nuque, avant que nous allions voir ma mère. Comme tu le fais parfois quand ils te gênent... »
« Ah oui, si tu veux. »

Son sourire se fit un peu plus grand alors qu’elle montrait une nouvelle fois sa méconnaissance des bonnes manières et qu’elle déposait un baiser sur la joue de son cher et tendre avant de se dirigeait vers le miroir. Sur le chemin, Indiana ne manqua pas de demander à son chéri ce qu’il ressentait maintenant que l’heure de retrouver sa mère approchait à grand pas. La jeune femme attendait une réponse alors qu’elle se faisait un chignon relativement lâche qui laissait s’échapper quelques mèches ondulées par ci par là. Un chignon distingué sans être trop strict, ou encore pile poil ce qu’il fallait pour une fille comme elle. Elle continuait de le regarder dans le miroir, ne quittant plus ce petit sourire qu’elle offrait constamment depuis sa sortie de Poudlard.

« Eh bien... revoyons cette valse veux-tu bien ? J'ai réservé pour ce midi au restautant de l'hôtel. Cela nous fera une bonne occasion de nous exercer... »
« Okay. »

L’ancienne Poufsouffle n’était pas tellement surprise par la non-réponse de son prince français. Cependant elle était tout de même inquiète qu’il ne puisse pas lui parler de ce genre de chose. Lui qui était toujours là pour elle, la brunette aurait aimé que cela en soi de même pour le jeune homme. Surtout que cela ne devait pas être évident comme situation, de revoir sa mère après des années comme ça…
La brunette se leva, cependant, et s’approcha du jeune homme pour revoir cette danse de princesse qu’était la valse. Ô Cem qu’elle se sentait ridicule de danser ça avec Nate. Lui, il avait juste l’air du Prince qu’il était tout le temps, elle, se sentait comme le Canard qu’elle était tout le temps… Mince mais elle n’avait pas été élevée pour ca… A chaque fois ça lui donner presqu’envie de rire tellement elle se sentait bête. Cependant la jeune femme posa sa main sur l’épaule de Nathanaël et tendit l’autre en attendant qu’il la lui prenne. Elle lui sourit de nouveau et re-demanda à mi-voix, juste au cas où…

« Tu es sur que tu ne veux pas en parler ? »