Ce qu'il y a d'amusant, c'est que l'histoire d'Enrique est assez futile, légère par rapport à l'avenir que la destiné lui a tracé. N'étant pas un grand ferveur des croyances du monde depuis sa plus tendre enfance à cause d'une imagination, mais aussi d'un raisonnement à couper le souffle, Enrique s'est toujours montré comme un garçon intelligent, cultivé, et très prometteur. Doué aux échecs, ayant l'oreille sensible à la musique, et une sensibilité énorme de ce qu'il observe, regarde, Enrique est quelqu'un de curieux, pragmatique, et calme. Mais une certaine suffisance se voit en lui. Une forme d'arrogance qu'on ne peut lui en vouloir. C'est ainsi qu'il s'illustre alors qu'il fait ses premiers pas à l'école maternelle. Le dessin est là où il s'exprime le mieux. Il ne parlait pas souvent avec les autres enfants, les regardant plus qu'il ne jouait avec eux. Ce qui ne lui valait pas beaucoup d'invitations pour les anniversaires, mais qui lui permettait de ne pas avoir d'ennemis et de grandir sans de trop grande confrontation. Autours de lui, il avait son frère et ses sœurs dont il gardera toujours d'eux une image forte et protectrice malgré le comportement de dépravé de son frère aîné. Ce dernier ne faisant que de se battre en cours de récréé, il tentait d'apprendre, le soir, à son frère de se battre. Ce qu'Enrique tentait de faire avec lui, plus par plaisir de partager un moment qu'autre chose. Il a toujours aimé être avec son frère ou sa sœur Lola, qui elle, était plus posée, plus lancée dans des causes humanitaires, qui parfois, étaient perdu d'avances. Et là, bien qu'il ne pouvait l'aider, il était souvent d'un réconfort particulier. Il était là, souriant, lui disant de faire ce que son cœur lui disait, et que quelque part, que la nature lui serait reconnaissante. Depuis tout petit, il avait quelque chose de mystérieux, que son père et sa mère observaient sans réellement savoir pourquoi. Ce n'est que lors de son 5ème été, que les choses commencèrent à changer.

Un soir tard, alors que tout le monde avait fini par s'endormir dans la résidence Almadovar, un cri épouvantable se fit entendre. Aussitôt alarmé, Miguel sortit sa baguette magique, tandis que Lola venait courir dans la chambre de ses parents pour se mettre avec sa mère. Miguel sortit, tandis que l'on voyait Dakota avancer dans le couloir, un gros bâton dans les mains, se dirigeant vers la chambre d'Enrique. Miguel l'observa quelques instants - deux secondes tout au plus - pour savoir que c'était bel et bien de la chambre de son cadet. Et lorsqu'ils ouvrirent la porte, ils virent peut être la chose qui les marquerait peut être le plus à vie. Enrique était là, debout, voletant à un mètre du sol, les yeux d'un blanc immaculé et frappant, une expression étrange sur son visage. Il tourna la tête vers son père et son frère, puis il murmura : Je suis l'élu. Et là, il manqua de tomber si son père n'avait pas lancé un sortilège pour faire apparaître un coussin deux fois plus gros et grand qu'Enrique, tout en le regardant d'un air con. Car quand il s'en approcha, Enrique dormait à point fermer. Pendant longtemps Miguel tenta de résoudre le problème, mais sans succès. De là, le cadet ne voulait plus aller à l'école, préférant rester chez la mama, pour apprendre. Enrique était persuadé que c'était là où il devait être. Ce qui faisait sourire la Mama, mais qui énervait son père pour des raisons que l'on ignore. Ce n'est que bien plus tard que Miguel comprit qu'enfin que son fils n'était autre que chaman. Pour tout dire, ça lui brisa le cœur, car il imaginait son plus jeune fils avocat, un grand avocat. Mais non, la nature en avait décidé autrement. De là, il y eut beaucoup de sujet de confrontation avec son père, et Miguel finit par abdiquer sachant très bien qu'il n'avait aucune poigne sur sa vie. Enrique ne l'avait pas toute tracé, mais c'était tout comme.

Talia lui manqua beaucoup. Pas autant qu'à son frère aîné, ni peut être à sa sœur, Lola, mais elle était un manque assez conséquent pour la fraternité Almadovar. Selon la mama, il n'y avait pas besoin d'agir d'une telle façon, et que tôt ou tard, Miguel en subirait la douleur. Chose qui s'était faite - mais ça, l'on ne le saura que lors de ses mémoires - tout au long de sa vie. Un manque qu'ils ont tous comblé par quelque chose. Rapidement, Enrique devint un vrai prodigue dans son domaine. Le chamanisme coulait tout simplement - et purement - dans ses veines. Diverses prophéties tournaient autours de l'ascension d'un homme au sein de cette art si complexe et varié, auquel personne n'était parvenu à unifier un tel ordre étant donné que chaque région où l'on pratique le chamanisme est différent d'une autre. Tant est si bien que l'on peut être amené à lui donner des noms différents, comme en Afrique où l'on appel cela du vodoo. Quoiqu'il en soit, la vie d'Enrique menace d'être intéressante. Car ce garçon est prodige que la nature a placé en son sein pour l'aider à mettre en place une protection de cette dernière.