Kim désespérait que quelque chose de palpitant lui arrive ces temps derniers. Ok, elle avait prévu de jouer les têtes brûlées avec la fille qu’elle avait rencontrée à L’Amstramgram l’autre jour, mais c’était bien tout. Ses rendez-vous à Sainte-Mangouste étaient de plus en plus rapprochés car son psychiatre pensait quelle « perdait pied » en même temps, le ministère avait changé son médecin pour un qu’elle ne connaissait absolument pas et qui ne connaissait absolument pas son histoire et qui ne faisait rien pour, la cataloguant d’office dans les anciens ados à problèmes incapables de sortir de leur crise. La blonde sentait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il n’essaye de l’interner, ce qu’elle ne laisserait certainement pas faire : elle avait de trop mauvais souvenirs de son internement chez les moldus pendant 7 ans qui justement est responsable de ses problèmes actuels pour recommencer une nouvelle fois. Bref, elle ruminait, passait son temps sur son balai pour oublier, faisant autant de progrès qu’elle en était capable, désirant plus que jamais le poste de capitaine de l’équipe de l’université qu’elle savait avoir peu de chance d’obtenir. Et pourtant, ses efforts semblaient avoir porté leurs fruits puisqu’elle reçut un hibou de sa rédactrice favorite de Tout le Quidditch, Ava White, lui demandant si elle voulait bien lui accorder une interview. Dire que la jeune Ryan-Maier avait sauté de joie n’était pas vraiment encore assez fort. Elle avait tout de suite répondu oui à la journaliste, sans se demander vraiment comment elle avait entendu parler d’elle. Elles s’étaient finalement donné rendez-vous à la tête de sanglier, endroit qui, bien que mal famé, avait l’avantage de la discrétion, et Marlin seul savait qu’il en fallait puisque tout le monde semblait ignorer la véritable identité de cette journaliste.

Le jour venu, Kim avait donc quitté l’université de bonne heure après sa séance d’entrainement personnel très matinale, et avait transplané dès qu’elle avait pu vers Pré-au-Lard, dans la rue principale de laquelle elle se rendit vers le bar. La blonde portait son habituel short découpé dans un vieux jean, un sweat jeté à la va-vite sur ses épaules après l’entrainement assortie à des baskets en toile défraichies, ses cheveux relevés en une queue négligée, bref, elle n’avait absolument pas l’apparence d’une sorcière, ne laissant paraitre aucune trace de baguette sur elle, ce qui n’était bien entendu pas le cas, elle n’était pas inconsciente, mais qui attirait sur elle nombre de regards inquisiteurs auxquels elle répondait avec un regard fixe et droit qui voulait clairement dire : « Pensez ce que vous voulez, moi au moins, je peux me regarder dans une glace sans honte ». Non pas que la jeune femme pense que tout le monde ait quelque chose à se reprocher, mais pour elle, accorder autant d’importance à l’apparence, et certainement à la magie puisque son attitude de moldue semblait déranger, n’étaient pas des gens clairs et certainement pas dignes de son intérêt.

Un peu avant l’heure dite, Kim arriva au bar miteux, après un regard au barman qui ne pouvait la reconnaitre bien qu’elle ait passé la majorité de ses week-end autorisés à Pré-au-Lard dans ce bar, elle n’avait passé que trois ans à Poudlard, ce qui était bien peu selon les critères de la région dont les enfants n’avaient pas vraiment la bougeotte, ce qui était son cas, bien malgré elle, cependant. La jeune sportive s’assit à une table dans un coin, ne commandant pour l’instant rien. Ses yeux noisette étaient rivés sur la porte, scrutant chaque personne qui passait le seuil et se demandant si cette personne pouvait ou non être Ava White.

Promenant son regard sur toute la pièce de peur d’avoir raté son idole, Leo’ n’avait pas vu Amarante entrer dans le bar miteux. C’est seulement quand la blonde tira la chaise devant elle que la jeune Ryan-Maier la remarqua, il faut dire qu’elle était très distraite. Le jeune étudiante allait lui dire qu’elle attendait quelqu’un quand la demoiselle Bananasplit lui dit tout simplement :  « Tu es en avance. Ca tombe bien moi aussi. » Quelle ne fut pas la surprise de Kim ! Elle connaissait plus ou moins Amarante de l’année qu’elle avait passé à Salem : Ama’ jouait dans une équipe adverse d‘un autre institut de la fameuse école de magie américaine. Mais si elle s’était attendue à ce qu’Ava White, ce soit elle … elle était à des kilomètres de là. Leo’ lui répondit donc simplement: « Ca alors ! Je ne m’attendais pas du tout à toi ! ». L’image que c’était faite la sportive de sa journaliste préférée était légèrement, bon d’accord, totalement différente de la jeune femme qu’elle avait maintenant fasse à elle : elle s’était attendue à une femme d’un âge certain en fin de carrière, ancienne sportive, bien aguerrie et qui avait vu plus d’un excellent joueur de Quidditch dans sa carrière. Quoique Amarante avait un cousin vraiment doué dans le monde du Quidditch si sa mémoire ne défaillait pas … Fedo-quelque chose, celui qui était sensé avoir eu une aventure avec Greg Kelso .. Enfin, sur ce genre de détails, la mémoire de la blonde ne s’attardait pas beaucoup sur ce genre de commérages anti-productifs et anti-sportifs. Elle était une fille et avait beau avoir passé toute sa vie uniquement entouré de garçon dans les différentes équipes sportives qu’elle avait fréquentées, elle n’avait pour autant jamais eu de liaison avec aucun d’eux, c’était anti-professionnel ! Mais bon, elles n’était pas là pour parler des ragots en tout genre et sans intérêts.

Une question traversait régulièrement l’esprit de Leo’ depuis qu’elle avait reçu la lettre d’Amarante, donc, question que, dans sa franchise habituelle elle ne tarda pas à poser : « D’ailleurs je me demandais pourquoi tu t’intéressais à moi … ». C’est vrai, dans le monde du Quidditch, la jeune Ryan-Maier n’était rien, à par son poste de poursuiveuse dans l’équipe de l’université. Elle avait certes l’ambition de postuler pour le poste de capitaine mais ne savait pas trop si elle avait ses chances : en tout cas elle s’entrainait tous les matins depuis la fin du mois de juin pour obtenir un niveau élevé qu’elle ne trouvait d’ailleurs jamais suffisant malgré ses, déjà, trois ans d’études dans le domaine. Il fallait dire que la jeune femme avait un style bien à elle, fruit de ses différentes expériences sportives et des différentes équipes dont elle avait fait partie. On ne pouvait renier l’influence de nombreuses années de surf sur son jeu quand elle donnait dans l’improvisation et elle mêlait à la fois la discipline russe, le classique français et l’originalité américaine du fait de tous ses changements d’école et donc d’équipe. Elle espérait d’ailleurs que ce soit un facteur qui pèse dans la balance : elle savait s’intégrer dans une équipe mieux que personne et s’adaptait à tous les styles. Mais elle n’était pas la pour penser à sa lettre de motivation mais pour Ava White, euh pardon, Amarante. Se rappelant soudain de sa présence, et de sa question posée naturellement, elle lui demanda néanmoins comme elle venait de remarquer le vide de leur table : « Tu veux boire quelque chose ? »

« Avant toute chose, promets-moi de ne rien révéler à personne, d'accord ? » Leo’ hocha distraitement la tête, déjà repartie dans ses pensées divagantes comme à son habitude. Malgré les efforts des meilleurs spécialistes dans le domaine, qu’elle considérait pour sa part pour des gratte-méninges sans cœur, avec le nouveau gouvernement et les nouveaux médecins qui allaient avec, les progrès de la jeunes filles diminuaient à vue d’œil, et on aurait même pu dire qu’elle régressait dans son chemin vers la guérison. Le monde dans lequel elle évoluait lui semblait de moins en moins net, la blonde évoluait presque dans un flou perpétuel qui ne se dissipait que quand elle en avait décidé ainsi. C’est ainsi que la réponse à sa question lui parue comme sortie de nulle part. La jeune Ryan-Maier fit alors un effort pour se reconcentrer sur le but de sa présence dans l’endroit. « Je ne fais pas des articles que sur les joueurs professionnels. Les nouveaux arrivants m'intéressent tout autant. Et toi, je sais ce que tu vaux pour avoir été face à toi. Très beau match, d'ailleurs, entre nos deux écoles à l'époque. Sans vouloir te lancer des fleurs outre mesure, des universitaires, tu es sans doute celle, ou au moins une de celles, qui mérite le plus de réussir à percer. Et je ne serai pas étonnée que tu sois recrutée à la fin de ton cursus si tu continues sur ta lancée » Kim lui fit un maigre sourire car pour elle, rien n’était moins sur, mais elle avait toujours tendance à voir tout du mauvais œil, alors qui sait … si une critique comme Ava … euh Amarante, s’intéressait à elle, c’était peut-être qu’elle avait vraiment quelque chose de spécial … peut-être. La jeune femme profita d’un silence gêné pour commander le rhum groseille qu’avait demandé la reporter et un simple verre d’eau pour elle. Simple hygiène de vie. Quand on veut être un grand sportif, il faut s’en donner les moyens.

Quand leurs consommation arrivèrent, la demoiselle Bananasplit entra tout de suite dans le vif du sujet, le véritable but de leur présence ici : « Je ne te ferai pas l'affront de te demander d'où te vient ton style si personnel, je me suis renseignée, je sais que tu as suivi les enseignements de beaucoup d'écoles différentes et que c'est ce qui fait ta force, mais pour commencer, j'aimerais savoir comment toi tu le ressens ? Par rapport aux autres joueurs, plus centrés sur une méthode, est-ce qu'il ne t'arrive pas parfois de sentir les lacunes de certains enseignements ? Par exemple, on sent les influences de la discipline russe par moments dans ton jeu, mais aussi une certaine improvisation. Est-ce que ça n'entre pas en conflit parfois, lorsque tu joues ? » Leony réfléchi quelques instant avant de se décider à répondre. Il fallait dire qu’on ne lui posait pas souvent de questions sur son style plus qu’original, les prof essayaient de le brider, les joueurs d’en tirer tout simplement profit, et voilà. Prenant une gorgée d’eau, la blonde répondit: « Je comprend tout à fait ta question, mais je ne suis pas sure que ce que je vais te dire y réponde vraiment : les deux vont ensemble, rigueur et improvisation ne sont pas comme tout le monde peut le penser opposées, mais totalement complémentaires. La rigueur dans l’improvisation, voilà ce qui fait une vrai force : il faut savoir ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, ce qui peut se tenter, et ce qu’il est totalement déraisonnable d’essayer. Cela permet de repousser les limites sans pour autant prendre des risques inconsidérés comme on voit souvent des étudiants le faire … avant de se casser cinq vertèbres et de passer deux mois à sainte Mangouste. Mais oui, on ne peut pas nier que ce que j’ai appris à Durmstrang, Beauxbatons, Salem et à Poudlard ait une influence sur mon jeu. Mais c’est en mélangeant tout ce que les meilleurs ont à offrir qu’on devient le meilleur. C'est aussi une histoire de feeling, en ayant fait l'experience de tout ça, je sais intuitivement quoi faire ... sans vraiment trop réfléchir, même si j'adore tout ce qui est planification de stratégie, la réactivité est une qualité à développer.»

« Ca fait longtemps que tu es suivie ? » La question fut tellement imprévue que Leo’ faillit en lâcher le verre d’eau qu’elle avait porté à ses lèvres. Comment Amarante avait-elle fait pour découvrir ça … c’était son plus grand secret et personne, à part Dakota, n’était au courant, et elle lui faisait une entière confiance pour ce qui était de garder ses secrets. Il fallait croire que le secret médical n’était plus ce qu’il était dans le monde de la magie. Mais la jeune Ryan-Maier était convaincue qu’elle ne pouvait savoir exactement toute son histoire, une bonne partie était largement cachée dans le monde des sorciers : en effet, comment la jeune reporter aurait-elle pu découvrir qu’elle avait été internée en institution moldu lorsqu’elle avait 6 ans? Impossible, tout simplement impossible. Leo’ choisit donc d’ignorer royalement cette question comme si elle ne l’avait pas entendue, même si la demoiselle Bananasplit insistait : « Je n'en parlerai pas, si ça peut te rassurer. Je m'interroge seulement » La jeune sportive préféra passer à son sujet de prédilection : le Quidditch. Sin discours était passionné et le sourire de son interlocutrice la conforta dans le fait qu’une discussion sur le sujet était une joie partagée. Quand elle eu enfin fini sa tirade digne de la mordue de sport qu’elle était, un compliment inattendu clôtura cette question : « Professionnelle jusqu'au bout des ongles, donc... Je dirai que c'est ta réactivité qui te permet d'allier tous ces styles de jeu. Sans quoi tu aurais sans doute du mal à les conjuguer. » L’américaine y répondit par un franc sourire. Etre complimentée ainsi par celle qu’elle considérait comme une des meilleures critiques du domaines était un des moments forts d’une vie que l’on oublie pas. Oubliant bien vite la question déplaisante de la jeune Amarante, la conversation continuait sur le terrain que les deux jeunes femmes affectionnaient le plus naturellement du monde ou presque, pour une Leo’ qui s’appliquait à ne pas laisser transparaitre le trouble que la question avait engendré dans son esprit. Elle n’était pas vraiment déstabilisée, non, juste méfiante, peut-être n’avait-elle pas à l’être, mais cela faisait partie de sa pathologie également. La question suivante de la jeune femme la ravit cependant, car celle là, elle l’avait plus ou moins préparée : [colo=slateblue] « Quel est ton meilleur souvenir en match ? »[/color] Se replongeant dans ce souvenir qu’elle adorait, elle mit quelques temps avant de penser à donner sa réponse. Elle se souvenait les sensations du vent sur sa peau, le sentiment grisant de la vitesse, le danger attirant de la hauteur, temps de sensations qu’elle retrouvait encore maintenant mais qu’elle avait pour la première fois sentit ce jour-là qu’elle raconta d’une voix presque hypnotique : « C’était à mon premier cours de vol à Durmstrang. J’arrivais en première année malgré mes 12 ans et tous les autres savaient déjà plus ou moins jouer. Moi, j’arrivais du monde moldu et je n’y connaissait rien. J’était très branchée surf avant ça, et je crois que ça se voit encore maintenant. » La jeune femme faisait par là référence à ce qu’elle affectionnait particulièrement et qui avait le don de décontenancer ses adversaires : elle sautait en vol sur son balai comme sur un surf en réception de souaffle dans une passe inattendue avant de filer vers les buts. Avec de bons partenaires, c’était imparable, elle ne l’avait encore apprise à personne, aucun de ses coéquipier ne sachant surfer, c’était trop dangereux. « Le professeur avait décidé de commencer directement par un match, alors j’ai rapidement consulter ms camarades avant de vite filer dans les airs. Le jeu était serré et mon équipe allait perdre, les attrapeurs se disputaient le vifs de quelques centimètres, un de mes coéquipier m’a fait une passe beaucoup trop haute, et dans une impulsion, j’ai sauté sur mon balai pour attraper le souaffle avant de marquer. Le prof était plutôt impressionné et c’est ce qui m’a permis de rentrer dans l’équipe de Durmstrang alors que je n’étais qu’en première année. » Laissant Amarante prendre ses notes, elle fouilla dans la poche de son sweat et en sortit une petite fiole au contenu blanchâtre qu’elle considérait comme une de ses possessions les plus précieuses avant de la tendre à la journaliste : « Il m’a fait une copie du souvenir de ce jour, si tu veux le voir par toi-même … »