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 Que tu trembles un peu moins que moi. (pv)

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PROFIL & INFORMATIONS









Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
ETUDIANT. ► 1e année de
SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 187
Que tu trembles un peu moins que moi. (pv) #Dim 16 Jan - 19:10



Même s'il vaut beaucoup mieux pour toi
Que tu trembles un peu moins que moi.

Quatorze août. Quatorze bières. D’affilés. C’est une danse étrange dans laquelle il s’est enfoncé. D’ailleurs, il ne la voit pas. Il l’a oublié. Il cherche les mots, mais ses lèvres balbutient, appellent à nouveau à ce qu’on les nourrisse, à ce qu’on verse un peu plus d’alcool, qu’on étouffe ses poumons. Qu’on le crève. Qu’il oublie, maintenant qu’il est tout seul, maintenant qu’il n’a plus rien. C’est sauvage à l’intérieur de lui, ça tambourine. C’est un tremblement. Y a comme son estomac qui vibre, la musique qui l’étreint, ou une main. Il n’en sait rien. Il reste au comptoir, il sait bien qu’il est là, mais parfois, il ne sait pas. Il se dit qu’il y a une chance que tout ça ne soit qu’un cauchemar. Qu’il va se réveiller, et qu’il aura cinq ans, et c’est la bouche de sa mère sur son front bien chaud de fièvre qui le bercera, tout pendant que ses yeux verts clairs seront perdu dans le ciel de sa ville natale. Alors il oubliera, il écoutera le chant de l’albatros et de la mouette rieuse, tout ça sous le ciel gris de Londres. Il sait que tout ça n’est qu’un rêve. Qu’il rêve de trop. Il finit sa quatorzième bière. C’est la première fois de sa vie qu’il boit. Et il sent que ça va être la dernière. Il sort son porte-feuille, sa tête vacille. Le mec lui parle, mais il ne comprends rien à ce qu’il lui dit. C’est un son, un parasite. Y a une chanson qui lui casse le crâne, qui remue sa cervelle. C’est quoi, cette chanson? Il fronce les sourcils, dépose au hasard une somme, puis se lève. C’est assez, parce que personne ne le retient. La musique est forte, ici. Il vacille, avance au hasard. C’est la foule qui le prends et qui le jette. Il a besoin de se souvenir, vite. Où est-ce qu’il habite? Non, il ne veut pas rentrer, pas ce soir, pas dans cet appartement vide, pas quand il y a encore la présence de sa mère. Il atterrit sur quelque chose de chaud, de grand, de fort, et il s’en détache juste après. Il va vomir, si on le bascule comme ça. Il va vomir, parce que le tremblement qui remonte le long de son corps, c’est un volcan qui se débouche, c’est un flot de sentiment qui va ressortir, d’une traite, et ça va faire mal. Il avance, nouveau coup d’épaule et il s'étale sur le sol. Pitoyable, mon gars. Pitoyable. Il se redresse, pousse la porte, l’air frais emplit ses poumons. En fond, la musique frappe, fracasse, et y a le batteur qui se déchaîne, le chanteur qui vide ses poumons. Insanité. Lubricité. Il respire l’odeur, fraîche. Fumée. Gaz. Le tremblement est plus fort, puis puissant. Il se plie en deux sur le bord d’un trottoir et vomit, vomit tout ce qu’il peut. Mais il reste toujours en lui sa peine et sa détresse. Il vomit jusqu’à ne plus rien avoir dans l’estomac. Plus de tout ce liquide qui lui a pourri les veines. Première fois qu’il boit autant. Première fois qu’il se sent si minable face à cette vie. Il pleur, un instant penché comme ça, puis se relève. Un gars approche dans l’obscurité. Nouveau danger. Mais il l’ignore, se concentre sur la flaque orange sur le sol. Pas un grumeaux. Parce qu’il n’a rien mangé. Il inspire profondément, se redresse en essuyant sa bouche avec le revers de sa veste. Ce gout dégueulasse d’alcool et de bile mêlé. Ses yeux verts glissent sur le pavé froid, puis sur l’homme qui l’observe et lui tends une bouteille d’eau. Prédateur aux allures d’agneau. Zachkariel n’a pas envie de résister, pas ce soir. Pas se méfier. Une bouteille d’eau, ça n’engage à rien, pas vrai? Il la prends avec un sourire ivre, ivre de douleur. “Ca va aller?” “Je crois.” Il prends un peau d’eau dans sa bouche, puis la recrache sur le sol. L’homme le regarde. Cet homme, il n’est pas bien plus grand que Zachkariel, et il a quelque chose dans le regard d’inquiétant. Sur sa nuque, une croix est tatouée à l’encre rouge, mais ça, l’ancien serdaigle s’en fout. Il recule d’un pas, vacille, et c’est la main forte de cet homme sans nom qui le retient de sa chute. L’homme saoul rit un peu, amusé. Dépité. Fatigué. “Tu vas pas pouvoir rentrer chez toi comme ça. Tu habites où?” Zachkariel hausse les épaules. “Je sais plus... Je suis perdu, je crois.”
L’homme a un petit rire, passant sa main sur les épaules de Zachkariel, l’attire dans ce labyrinthe. Les rues sont identiques dans le crâne du serdaigle. Il cherche la phrase. Il cherche les mots que sa mère disait, il les cherche désespérément mais sa cervelle baigne dans un trop plein de sentiment et d’alcool. Sa gorge le brûle. Il aimerait prendre une douche, mais au lieu de ça, on le balade. La foule le prends dans ses mains, le colle à un mur. Cette foule est seule pourtant. Seule comme un homme face à la nature. Zachkariel observe l’homme, mais il n’est pas vraiment là. Son esprit cherche. “C’est quoi ton prénom?” “Zachk. J’m’appelle Zachk.” “Moi c’est Sparda.” “Cool.” Sparda se rapproche. Zachkariel détourne la tête, regarde le mur d’en face où il y a un truc de tagger. C’est quoi? C’est... Il voit pas de là. L’homme l’entoure de ses bras, embrasse sa gorge. Il est un peu violent, et il y a la pierre dans son dos qui lui fait mal. Ça gratte. Ouais, ça fait mal. Il fronce les sourcils, ce mec est brutal, il se frotte comme un chien à lui. Il tangue. Il va vomir à nouveau, mais avant, il doit retrouver les mots. Il murmure, du bout des lèvres, comprends rien : “Il neige en enfer. Y a un cadavre sur le sol, qui s’exhale, et y a un corbeau aussi, qui dévore et picore les derniers maux du mort récent, aimant à embrasser sa chaire pourrie.” Sparda cesse, relève le nez, embrasse, furieux encore, lèche sa joue, la commissure de ses lèvres. “T’es un genre de pervers?” “C’est une... une histoire en... eeeh!” Zachk le repousse, légèrement. Sparda s’excite, chien furieux. Zachkariel grogne. “Arrêtes, j’ai pas.. j’suis pas... merde.” Il l’a repoussé plus fort que d’habitude, et le mec vient de s’éclater sur le sol. Zachkariel titube en arrière, renifle. Il ne pleur pas, il a juste froid. Il a laissé sa veste dix mètres en arrière. Pourquoi? Aucune idée. “T’as un sérieux problème mon gars!” Furieux? Pourquoi est-ce qu’il est furieux, ce mec? Zachkariel arque un sourcil, ne comprends pas. Son problème, à lui, c’est que sa mère a une semaine encore à vivre. Le verdict est tombé. Et il devrait être avec elle, à la protéger, à la couvrir de baiser pour lui dire que ça ira, mais à la place de ça, il est dans cette putain de ruelle, et il a l’estomac vide. Il aimerait se doucher, manger. Dormir. Oh oui, dormir sans cauchemar. Allez voir Ezechkiel et lui demander de l’étrangler contre un mur. Sensuel. C’est intime comme mort. Sparda se relève, son poing frappe la joue de l’ancien serdaigle, l’envoie valser sur le sol. S’écraser sur le sol. Violent, brutal. Il se souvient, peut être. “Et y avait une femme là, qui ramassait des fleurs, et cette femme c’était toi, et moi je pleurs. Je pleurs parce que t’es plus là, et toi et moi, ça a duré quoi? quelques mois. T’as laissé mon cadavre dans ce champ, et tu sais j’étais pas assez grand, pour comprendre que toi et moi, ça finirait comme ça.” Coup de pieds. Zachkariel se replie sur lui-même, subie sans un mot, sans un couinement. Poème de merde. Poème de merde...









Melchior R. Beltràn

Melchior R. Beltràn
ETUDIANT. ► 3e année de SACM.
► 3e année de SORTILEGES.

► MESSAGES : 30
Que tu trembles un peu moins que moi. (pv) #Mer 19 Jan - 22:15


I fell apart
But got back up again and then


Le crépuscule. Il est beau, furtif. Puis il disparaît, derrière, loin. Un instant éphemère, presque trop court. Il plonge le monde dans une obscurité, froide, incertaine. C'est un signal. Le plus grand qui n'est jamais existé. Le plus polyvalent. Celui qui en une seule fois indique un nombre incaculable de choses. Le sommeil comme la fête. Le silence comme le cri perçant de la nuit. C'est également l'heure de sortie des créatures magiques nocturnes, cela, Melchior le sait depuis son enfance. Et quelle enfance remplie de forêts enchantées et autres lacs brumeux. De monstres facinants, comme le croque-mitaine qu'il s'était juré de débusquer un jour, sans avoir pris conscience que ce n'était qu'une légende moldue qu'on contait aux enfants pour les effrayer ou éventuellement les calmer par la peur. Même si la réflexion en elle même était assez paradoxale, car les loups-garous, eux existaient bel et bien et n'était pas légende et autres contes à dormir debout. Melchior s'était levé tôt, il avait dormi quatre ou cinq heures, tout au plus, mais les vacances étaient là et il ne comptait pas perdre son temps à dormir en début de semaine, le week-end aurait ressembler à un tout autre discours. Mais là on était mardi. Il était parti tôt, chaussures et sac de randonné, un couteau suisse, une carte, divers bouquins, une cage extensible, de l'eau, des provisions pour tenir la journée. C'était ça la vie. Parcourir le monde, marcher sur les sentiers battus, respirer au grand air. Il passa sa journée près des falaises du port de Dover, s'allongeant dans l'herbe, un air bête et beat pour ne penser à rien. Car il n'avait rien à faire, pas avant la nuit tombée. Approximativement à vingt-heures il transplana au nord du pays, à Norfolk. Une terre mélageant, plaines, falaises et autres marais. Ce soir c'était la dernière "géographie" qui l'interressait. Oui, les marais, car Melchior s'était mis en tête de capturer un pitoponk, une sorte de frêle créature sur une unique patte qui tiens une lanterne pour attirer les voyageurs dans les sols marécageux. Le Ministère n'a pas de contrôle sur eux. A vrai dire il s'agit d'une espèce recluse et discrète, dotée d'une intillence minimale puisqu'il arrive à ruser et à attirer des curieux dans leurs terres. Le jeune homme n'est pas loin des marais, sûrement à l'odeur qui se fait forte, propre à ce dit endroit, et pourtant il ne cille pas, ni grimace de dégoût ou couinement nasale. Melchior sait que si au premier abord ce sont des lieux repoussants, ils regorgent de trésors. C'est dans un marais semblable à celui-ci qu'il a rencontré une petit Vouivre, qu'il à lui à d'ailleurs laissé une marque de son passage. Il continue son avancée, sans faire attention qu'il s'enfonce de plus en plus dans une brume épaisse et que ses chaussures de marche sont entourées d'eau, qui monte un peu plus à chaque pas. Il se fiche bien d'avoir de l'eau jusqu'au cuisse. Heuresement il fait presque une chaleur étouffante et il a pensé au short.
Son regard se fait attentif au moindre mouvement, son oreille au moindre son. Le liquide verdâtre empli desormais ses chaussures et il frissonne sous la froideur, mais reste concentré. C'est un clapotis répétitif qui lui fait tourner la tête vers la gauche. Un peu plus loin une lueur qui remue se dessine et Melchior à le même grand sourire qu'il à souvent. Ses pas se font plus lourd, plus lent, l'eau lui arrivant au niveau des genoux, quand il s'approche de la créature. Le pitiponk le remarque, et recule de quelques petits sauts. Melchior fronce les sourcils, et se baisse pas instinct, pour se mettre à son niveau. Car il sait plus que tout que la plupart des créatures considèrent l'humain comme un prédateur. Sa main glisse vers sa poche à scratch et qu'il ouvre, sortant un vieux sachet froissé contenant une truite. Rapidement il la sort et la place dans sa main ouverte et tendue. La bête tourne la tête sur le côté, intrigué et s'approche à tâton. Melchior ne penserait pas que ce serait si facile alors qu'il voit une patte à trois membres qui se tent et qui prend le poisson violemment, l'apportant à ses lèvres pour le dévorer. Profitant de sa disctraction, Melchior extirpe sa baguette de sa poche et la pointe vers le pintiponk qui tombe sur le côté alors que l'étudiant le rattrape avec une certaine douceur. Il ne penserais pas que ça se passerais avec autant de facilité. Avec l'aide sa baguette il attire la cage à lui et y fait rentrer la créature prise d'un profond sommeil, qui se fait comme aspirer entre les barreaux ouverts. Melchior à amenéger un faux marais dans la cage avec du poisson histoire qu'il se sente à l'aise. A croire qu'il pensait plus au bien être des bêtes qu'au sien.
Sans tarder plus longtemps il transplane de nouveau, dans une vieille impasse abandonnée du centre de Londres, gardant la cage en main avant de s'engager vers une avenue plus éclairée. Il marche sur le troittoir, grand sourire, content d'avoir réussi ce qu'il voulait faire. Cependant les gens le dévisage. Ah oui. Il est trempé des pieds aux cuisses et fringué comme un aventurier urbain. Melchior emet un vague bruit qui ressemble à un "mmh" et continue sa route, décidant qu'après tout il à le droit de se promener habiller de la façon dont il le souhaite. Nouveau tournant, il s'engage, accélérant le pas, car mine de rien le froid se fait plus piquant ici. La musique des divers bars et boîtes résonnent dans la ruelle, et pourtant la chose qui attire les prunelles du jeune homme est un blouson lâchement abandonné sur le bitûme. Il n'a pas besoin d'un vêtement supplémentaire, et il n'est ni un sans abri qui aurait eu la chance de tomber sur une merveille qui lui aurait permis de se réchauffer. Il était simplement curieux. Surtout quand il s'agissait de choses qui n'étaient pas sensées être là. Comme cette veste dont il s'empare et qu'il à déjà vu quelque part. Après tout maintenant avec la grande distrubution pas étonnant que tout le monde porte la même chose. Seulement un détail le chiffone. Une étiquette. Un inscription. "Zachkariel E. Scylence".
Melchior reste stoïque un instant puis secoue la tête. Il connaît assez Zachkariel pour savoir qu'il n'est pas le genre à abandonner sa veste. Il fronce les sourcils, serre la veste entre ses doigts avant de la glisser entre son t-shirt et une lanière de son sac pour le bloquer. Une autre impasse, et par habitude il tourne le regard vers celle-ci. Deux hommes. Un débout, un à terre. Le jeune homme détourne son trajet initial et s'engage dans la ruelle, mains dans les poches, démarche posée et lente, presque insolente. Il s'arrête à côté d'eux, et Melchior reconnaît Zachkariel à terre, et par reflexe presque nerveux il lisse sa moustache qui forme un bouc avec le reste. Le geste est repeté plusieurs fois avant que sa main se pose sur l'épaule de l'inconnu, qu'il tapote. “Dis, tu connais l'histoire du mec...” Il sert son épaule et le frappe soudainement au visage, de façon si violente que ça le fait tomber à terre. “Qui ferait mieux de dégager avant qu'il lui arrive d'autres bricoles!” L'inconnu s'en va, se tenant le nez, frôlant Melchior, alors que ce dernier laisse tomber son sac délicatement au sol, et qu'il pose un genoux à terre et une main sur sa clavicule, une main presque rassurante. “Ca va aller Zachk?” Un sourire se dessine bien que son nez fin repère une odeur d'alcool sur son compère et de vomi un peu plus loin. “Bien sûr, je ne doute pas que tu aurais pu t'en sortir tout seul, mais bon vu que je passais par là.” Melchior n'est pas d'une nature violente, mais c'est totalement différent quand on s'en prend à ses amis. Sa main descend le long de son bras puis de son avant bras, le serrant pour le relever.“Je t'offrirais bien un verre, mais je vais ravaler ma demande, tu sens déjà bien la bière.” Ironie. Souvent de sa part dans ses moments là. Un rire s'échappe, court, néanmoins on lit l'inquètude dans les yeux de Melchior. Les amis d'abord. Toujours.









Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
ETUDIANT. ► 1e année de
SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 187
Que tu trembles un peu moins que moi. (pv) #Jeu 3 Fév - 2:43


« Les farfadets de la misère m'ont pris pour leur cimetière, venant déposer en moi leurs dernières lumières, leurs derniers combats, on finit là, remplissant mon sourire nerveux, ils m'ont donné leurs dernières cartouches. Ils comptent sur moi, ils comptent sur moi. » - MANO SOLO.

Le bruit des pieds dans son estomac rythme ses souffles, qu'il cherche, qu'il rattrape, en fronçant les sourcils, se protégeant le visage sans bouger davantage. Il pourrait avaler des coups par centaine, par milliers, parce qu'il n'a pas mal, parce qu'il ne ressent plus rien à ce moment que l'envie de crever. Il ne veut pas ça. Il ne veut pas avoir à enterrer sa mère, à signer les papiers pour les funérails et toutes ses conneries. C'est la première fois de sa vie qu'il en veut sincèrement à son père de ne pas être là. Si Zachkariel est aussi névrosé que son frère – à un degrés moindre mais plus pervers encore – c'est sans doute de sa faute à lui de s'être barré comme un voleur, de n'avoir pris de la vie que ce qu'il voulait prendre. Enculé. C'est le seul mot qui lui vient à l'esprit quand il repense à sa mère, toute seule sur ce lit, qui se crève le sang à survivre quelques minutes alors que lui... lui. Cet enfoiré s'est barré sans un je t'aime, sans un au revoir. Il a quitté le monde dans un coup d'éclat, et comme ça lui allait bien de partir comme ça! Toujours pitoyable. Toujours trop dramatique que de faire tuer par son propre fils. Une vengeance sur deux d'acquise. L'autre est en route, tourne, se relance dans l'estomac du gamin à terre, et quelle violence dans la façon qu'il tient ses cheveux, replié, oui, quelle assurance avec laquelle il contrôle ses muscles, les contractent pour ne pas avoir mal. Voilà ton fils, Clayton Scylence. Le voilà, alors maintenant, ramasse-le.
Sparda, lui, continue, martèle de son pieds celui qui après se laissera faire. Enfin croit-il, car il ne voit pas l'ombre de ce mec qui se ramène, trop excité à l'idée d'avoir plus que d'habitude, d'avoir frétillant de jeunesse ce petit corps. Il s'arrête pourtant, surpris par une main sur son épaule. Son frère qui vient le chercher, une copine, une connerie qui le distrait. “Dis, tu connais l'histoire du mec...” C'est quoi cette connerie? C'est à qui cette voix? Il grince des dents, Sparda, quand on lui sert l'épaule en se croyant être son père, cet être infâme et répugnant, alcoolique, grinçant au bout de table. Sparda n'y pense d'ailleurs même pas. Ce n'est pas son père. Son père qui n'est pas foutu de retrouver ses chaussures, alors son propre fils. Il relève un sourcil, tourne la tête et c'est à ce moment là que son nez craque sous le poings. Rien de bien méchant. Juste un coup de poing qui le fait s'écraser sur le sol sans procès. Il est abasourdi. Qui ose? Lorsqu'il relève la tête, une main sur le nez, il croise les yeux terribles de Melchior, et à l'intérieur, se chamboule le désir contre l'envie de fuir. C'est comme une envie de baise et de pisser après une cuite. “Qui ferait mieux de dégager avant qu'il lui arrive d'autres bricoles!” C'est toujours l'envie de pisser qui gagne. Alors il se lève et déguerpit sans demander son reste. Il n'est pas assez brave pour ça. Et puis, il n'avait pas si envie que ça.
Un bruit à côté de lui. Zachkariel ne le capte même pas, ses mains sur ses oreilles reforment un schéma bien réel, bien vu et revu dans son enfance. Lequel déjà? “Ça va aller Zachk?” Alors tout ça n'est pas qu'un vieux cauchemar. Le jeune homme ouvre les yeux, des yeux vert pâle comme une dernière lumière, mais une lumière de misère laissait par quelques farfadets malheureux. Il lui reste juste assez d'esprit pour voir qu'il s'agit de Melchior, et assez de jugeote pour comprendre que cette chaleur soudaine sur sa clavicule, c'est sa main. À lui. Pas à un tiers. Il le fixe, un peu absent, un peu perdu. Ce monde n'est pas le sien. Lui vivait tranquillement dans un nid fait de bonheur et de musique. Où est ce temps où il ne pleurait jamais? Où est ce temps où il avait les bras les plus sécurisants qui soi? Il reste muet, sans comprendre, et dans son esprit, les lieux, les noms et les scènes s'imbriquent peu à peu pour recréer ce puzzle qu'il a perdu, qu'il a secoué en tombant sur le sol. Sa mère, le bar, Sparda, Melchior, le coup de poing, plus de Sparda. Sa main. Zachkariel de redresse, à peine, engourdi par le froid. “Bien sûr, je ne doute pas que tu aurais pu t'en sortir tout seul, mais bon vu que je passais par là.” Melchior qui sourit, qui lui fait comprendre qu'il est là. Zachkariel reste bête, il ne sourit pas. Il n'en a pas la force, ni même l'envie. Même si ça lui fait plaisir que le jeune Beltràn soit là, avec lui. “...je n'aurais pas pu m'en sortir seul.” Silence. “M'en sortir. ... Je voulais pas..”
L'honnêteté, la loyauté, et serviable. Zachkariel était un ange, plus beau quand il souffrait. Lucifer aux mains de quel ange sombre là encore? Melchior devait être soit un ange sombre, soit un bon démon. Zachkariel n'y pensait pas sur le moment, mais à comparaison, lui même était de ce genre là. Sombre, mais beau comme un ange. Un ange à qui on a du arraché les ailes. Il les a encore. Pour l'instant, quelques plumes suffisent à retarder l'échéance, mais tôt ou tard, il faudra bien les arracher, ces vilaines ailes. Il se laisse faire, se rattrape sur lui sans trop s'y pencher, reste à distance d'un avant bras, mais sa main tient fermement le poignet de Melchior pour ne pas tomber sur le côté. Sa tête regarde autour de lui, pour reprendre le fil tragique de sa vie de merde. Quel drame. Quelle pièce de théâtre se monte là, sur la pierre humide. “Je t'offrirais bien un verre, mais je vais ravaler ma demande, tu sens déjà bien la bière.” Bière... “Quatorze bière. Quatorze août.” Zachkariel secoue mollement la tête, la douleur remontant comme le froid le gagne. Il tourne la tête, lentement vers Melchior. Son coeur bat dans son torse, mais ce n'est rien d'amoureux, ce n'est même pas un sentiment. Juste qu'il a envie de vomir, mais qu'il n'a rien à vomir. Il pourrait bien vomir quelques jurons, mais à quoi bon, lui qui ne dit jamais « merde »? Il laisse alors sa peine allait sur ses yeux, mais ne pleur pas. Il n'a pas de larme. Plus assez tout du moins. “Me quitte pas Melchior. Cette nuit est pourrie.”
Ridicule, voir même grotesque. Ezechkiel en aurait rit à gorge déployée, pour mieux l'enfoncer, mais Zachkariel est un ange, et un ange, ça ne se froisse que lorsqu'on est mauvais non?









Melchior R. Beltràn

Melchior R. Beltràn
ETUDIANT. ► 3e année de SACM.
► 3e année de SORTILEGES.

► MESSAGES : 30
Que tu trembles un peu moins que moi. (pv) #Mer 9 Mar - 15:49


“...je n'aurais pas pu m'en sortir seul.” Connerie, si seulement il n'était pas ivre. “M'en sortir. ... Je voulais pas..” Le jeune homme fronce les sourcils, se marmonnant une chose imperceptible aux oreilles de Zachkariel. Il connaissait l'ex-serdaigle depuis peu de temps, mais il le considérait déjà comme un ami, et avec le temps ce dernier deviendrait sûrement un frère. Dès le premier jour, il avait su que Zachkariel était quelqu'un de fragile et qu'il devrait un jour le protéger des mauvaises personnes. Car oui, ils se ressemblent bien plus que Melchior ne veut l'admettre, surtout quand il s'agit de s'attirer des ennuis. Lui, il avait Seth Campbell à ses trousses, et pourtant il ne le montrait pas, qu'il n’avait des problèmes, ni qu'il n’avait peur au plus profond de lui. Car la peur vous détruit et finit par vous, tuez. Et Melchior considérait qu'il avait trop à vivre encore pour mourir aujourd'hui des mains d'un fou. Alors chaque matin quand il se levait, il imagine qu'il est sur une plage, qu'il y'a un grand trou immense devant lui, ou se trouvent tous ses problèmes. Puis ils les enterrent, bien profond sous le sable, jusqu'à qu'on ne puisse plus les entendre. C'est peut-être idiot et ça ressemble sans doute à un délire, mais pour lui ça marche. C'est grâce à ça qu'il sort de sa cambuse le sourire aux lèvres. Qu'il arrive à en aimer la vie. Il le fixe, cet homme détruit à l'alcool, qui se tient à son poignet, qui tremble et qui n'arrive pas à tenir debout. Melchior accroche son épaule de sa main encore libre, pour le maintenir à peu près en place, alors qu'au même moment il se baisse, pliant les genoux pour fixer la tête de Zachkariel qui remue quand elle essaye de se tenir droite et qui finit toujours par tomber en avant. Un instant il retire sa main qui tient son épaule, et approche ses doigts de ses yeux, les faisant claquer, deux fois, pour l'attention d'une Zachkariel absent et ailleurs. “Regarde moi, Zachk.” Il marque un temps d'arrêter, laissant retourner sa main sur son épaule qu'il sert plus fort cette fois, pour être sûr qu'il écoute. “Si t'n’étais pas rond comme une queue de pelle tu l'aurais battu, ce mec, t'es fort Zachkariel, plus fort que tu ne le crois.” Un faible sourire se dessine sur ses lèvres rosées. “Si tu voulais pas t'en sortir, et que t'étais mort ce soir, c'est toi qui aurais fait du mal, à beaucoup de gens.” Sur le coup, sa voix est devenue grave et froide, presque distante, mais le jeune homme ne rigole pas quand il s'agit de mort, pas quand c'est celle de gens importants.

Sans prévenir et en le tenant fermement d'une main, il attrape sa baguette et d'un geste fluide et droit, une vague d'esquisse d'un tabouret miteux apparaît avant de devenir réelle. Délicatement, il l'oblige le jeune homme à s'y assoir, mais le tiens toujours par le poignet, par peur qu'il tombe et qu'il se fasse du mal sans sentir une quelconque douleur. Un homme ivre oublie aussi bien sa peine que sa douleur. Melchior en sait lui-même quelque chose pour avoir fini par terre de nombreuses fois à cause de la boisson. “Quatorze bières. Quatorze août.” L'étudiant se pince la lèvre discrètement. Sur le moment c'est le remords qui le ronge, un peu. C'est lui qui a traîné le Scylence dans un bar, le jour de leur rencontre, qui lui a proposé de boire quelques bières. Et aujourd'hui, il en est là. Et il se rend compte qu'au final tout ça n'est peut-être que la cause de l'esprit trop fêtard de Melchior Beltràn. Il s'en veut, même si ce n'est pas de ça faute. Car il l'aime son nouvel ami, autant qu'il aime les autres, mais Zachkariel à cette chose qui fait qu'on l'aime plus que tout les autres. Et un ami ne doit pas faire de mal à un autre de ses amis. “Tu fêtes quelque chose?.” C'est la seule chose qui lui vient à l'esprit sur le moment. Puis c'est bien plus poli que lui demander "Tu as des problèmes? Tu veux en parler?" Car il s'en doute, Zachkariel n'en parlerait pas, il sortirait quelque chose du genre "Non, c'est gentil. " ou son si bien connu "Désolé. » “Me quitte pas Melchior. Cette nuit est pourrie.” Melchior à un petit rire amusé, et arrête de serrer son épaule, mais pose sa main à plat sur cette dernière. Ce n'est pas son genre de lui filer un siège, lui poser des questions puis se barrer comme si rien n’était à la merci du prochain violeur venu. “J'suis là Zachk, j'pars pas, jamais.”

D'une certaine manière il se sent obliger de dire ça. Car d'une certaine façon ce soir il l'a abandonné. Melchior le fixe depuis le début, surveille chacun de ses mouvements, ses balancements. Il fait attention à lui. D'une main aveugle, il défait la lanière de son sac à dos sans fond et essaye de trouver une bouteille d'eau à moitié remplie qu'il tend à Zachk, à côté de sa main. “Bois.” C'est un ordre, Melchior ne lâchera pas tant qu'il n'aura pas bu quelques gorgées. Puis, il lâche Zachkariel, et retire sa veste, le froid le faisant frissonner, mais peu importe. Il se redresse et passe la veste autour des épaules du Scylence, frottant légèrement ses omoplates pour le réchauffer. “Tu risques d'avoir très froid dans pas longtemps.” Et il se recule, s'asseyant en face de Zack, les mains sur les cuisses, calme et concentré, préparant son petit questionnaire, bien que ça ne fasse pas réellement plaisir à son acolyte sous influence de l'alcool. Alors, il va y'aller doucement, et le prendre avec des pincettes, pour ne pas l'énerver. L'alcool fait vite retrouver ses instincts primitifs à un homme. “Si t'es sage, je te montrerais un truc.” L'appât. “Bon, maintenant tu vas me dire ce que tu faisais ici, y'a plus sûr comme quartier, c'est pas le meilleur endroit ou aller, surtout pour faire la bringue.”










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