Engagez-vous qu'il disait...

Le plan de match, c’était de prendre le portoloin vers l’Angleterre, se rendre à Londre, trouver la la cabine téléphonique, composer le 62442, se présenter au bureau de la coopération magique internationale pour obtenir son visa et finalement présenter son dossier d’embauche au département des mystères…

Sauf que les plans de match, c’est comme les manuels d’utilisation… Ils existent mais personne ne les suit vraiment, encore moins le destin, et surtout pas les Samuelle Daee… Enfin… Dire qu’elle n’avait pas vraiment suivi le plan de match était faux. Elle l’avait suivi… Samuelle suivait toujours les règles à sa manière… Aussi avait-elle respecté à la lettre le plan de match avec 2 semaines de retard… C’était un échange culturel… Alors autant profiter de la culture! « Non pas de thé, merci, mais pourquoi pas une pinte de cette bière locale? Oh c’est vrai? Vous me recommandez plutôt celle-ci ? Attendez, faut comparer dans les règles! »

Ce matin là, quand elle se présenta finalement au ministère...

Une voix au slang exotique, le ton insolent, qui s’entend distinctement de l’extérieur de la cabine téléphonique. « Mais puisque je vous dis que je n’ai pas de baguette!?! »

Aller au Ministère lorsque l'on ne travaille plus pour ce dernier reste quelque chose d'assez chiant, pour ne pas dire autre chose. Passer au service de la justice magique pour témoigner pour une connerie qui datait de plus de dix ans, c'était quelque chose que peu de gens aimait, même lorsque cela ne nous concernait pas nous directement, mais un collègue dont on se souvient à peine du nom à cause de la fameuse connerie qu'il avait fait.

Le son du big ben lui crevait les tympans, toujours à la même heure. L'horloge biologique semblait l'avoir programmer ainsi, histoire qu'il puisse entendre cette putain d'angelus, ou je ne sais quoi à la con. Heureusement, après ça, il y avait la cigarette et le café avec la gazette fraîchement arrivée par la première chouette du coin. Aaah, le bonheur du célibat'.

Une heure était passée, et il était tout aussi réveillé qu'après être passer sous une douche froide. Un regard enjôleur, une barbe de quelques jours à peine, un teint de peau qui recommençait à se dorer après plus d'un an sans soleil, il semblerait que Londres renaissait enfin de ses cendres.

Putain de démons à la con qu'ils disaient tous.

Comme quoi, on peut toujours être d'accord avec ses anciens collègues.

« Mais puisque je vous dis que je n’ai pas de baguette!?! »

Clyde lève la tête. Une jolie métisse. Il sourit, puis reprend d'un air sérieux, s'approchant de la scène.

« Laissez faire. »

Il saisit le téléphone, puis prend la suite de la conversation avant de se retourner vers la demoiselle pour lui dire.

« Accrochez-vous, demoiselle. Ça surprend toujours la première fois. »

Ni une, ni deux, l'ascenseur s'enfonce dans les entrailles de la terre à la vitesse de la lumière pour accéder au niveau 8 : l'atrium. Zone où tout le monde se pointe et se salut d'une manière bien focul. Certains anglais diront même, à la française. Mais eux, c'est parce qu'ils travaillent en relation avec l'administration française. Et on les comprend : Moins on en fait, mieux on se porte. Quel idée de foutre leur ministère à Marseille, sérieux.

La raison est pourtant évidente. Il fait nettement plus beau à Marseille qu'à Paris, faut pas se le cacher, alors les pauses déjeuné sont nettement plus agréable. Mais bon, le problème à Marseille, c'est les français... mais comme y'en a aussi à Paris, le problème reste le même partout.

Heureusement, ici, on est à Londres, alors y a des anglais... et un écossais aux cheveux blonds, au regard si bleu et au sourire incendiaire. La coopération internationale, c'est vachement important. Walter l'a toujours dit que la survie dépend de la coopération. Voilà pourquoi le Domaine Rocstone est toujours ouvert et que les Rocstone sont si... coopératif. Et Harkaitz est le digne héritier de cette valeur. La coopération, c'est génial ! Ça permet de rencontrer plein de gens et tout le monde sait que c'est un des passe-temps favoris de Kaitz. La Coopération internationale, c'est encore plus génial ! Ça permet de rencontrer plein de magnifiques femmes de partout dans le monde.

Et aujourd'hui, c'est un de ces jours admirable. Walter est au courant de tout ce qui touche les transferts d'un ministère à l'autre et tout ce bla bla. Il est toujours aussi parfaitement au parfum des dossiers de ces gens transférés. C'est une question d'honneur et de prévenance. Mais le dossier de ~~Mademoiselle~~ Samuelle Daee est spécial. Tellement spécial que Walter a envoyé Harkaitz guider la canadienne au Ministère. Personne ne résiste à Harkaitz Rocstone. C,est pour cette raison qu'il est particulièrement rayonnant en ce jour. Tenter de dénicher cette canadienne à son arrivée est particulièrement aisé pour Harkaitz. Évidemment, direz-vous, puisqu'il s'agit là de trouver une métisse dans un flot constant d'anglais, mais ne soyez pas si mauvais joueur, tout le monde sait parfaitement bien que Kaitz déniche un seul nouveau visage dans une coulée intense d'une population diversifiée. La coopération affirme-t-il. Les autres croient plutôt que c'est qu'il s'intéresse à ce qui porte une jupe, mais certains prétendent qu'il s'intéresse à l'humain en général et quelques uns chuchotent que c'est parce qu'il n'est pas humain lui-même. Mais qui pourrait le prouver, hein ?

C'est l'heure de son speech matinal. Habitude optimiste et lumineuse le matin qu'il a prit de grimper sur la fontaine et de clamer joyeusement une bonne journée et de merveilleuses activités durant toute cette belle journée. Ce fut curatif, pour certain, quand la carence en soleil se fit sentir, mais maintenant, c'est seulement amusant.

- Alors allez-y, travaillez bien et soyez satisfaits de vous-même ! Ah, comme quoi la mienne sera merveilleuse ! Il saute du rebord de la fontaine et se précipite sur la jolie métisse avant d'ouvrir grand les bras. LE MINISTÈRE LONDONIEN VOUS SALUE !
- Salut !
- Bonjour !
- Bienvenue !

C'est aussi son speech habituel, de saluer ouvertement, avec tout le monde autour, les stagiaires et les étudiants venu visiter le ministère. Il n'y a que Kaitz pour pousser les fonctionnaires du Ministère de la Magie à saluer chaleureusement, du moins dans la voix, des gens en visite. Il s'empare de la main de Samuelle et la serre chaleureusement... carrément.

- Harkaitz Rocstone, dit-il en désignant l'autocollant "Helllo ! My name is Harkaitz" du doigt, votre chevalier servant jusqu'à ce que vous connaissiez le Ministère par coeur. Ah, je vois que vous connaissez déjà Clyde. J'espère qu'il ne vous a pas fait des misères. Il se rapproche familièrement de Samuelle avant de lui chuchoter, de manière peu discrète, Vous savez, Monsieur Savage, c'est un lâcheur. Il a lâché le Ministère, mais on le tolère quand même, parce qu'il était brillant à l'époque.

Et pour rester dans le régionalisme…

(dans la cabine...)

Surprise? Naaaa Le regard que lui lança la belle métisse soutenait la comparaison avec celui d’un caribou devant un phare de skidoo la nuit… Un regard tout jaune qui le quitta seulement pour faire rapidement le tour de la cabine, du planché au plafond : On peut s’accrocher à quoi dans une cabine téléphonique exiguë quand l’autre occupant se trouve devant le boitier? À la première secousse elle s’accrocha à la seule chose disponible; à lui.

Samuelle sortie de la cabine à reculons dans l’atrium, son teint caramel prenant une belle couleur rosée au niveau des pommettes, se confondant en excuse : « Pardon-pardon-pardon! Je… » Les bras tendu, les mains à plat devant elle dans un ultime geste d’apaisement… « Je suis désolée de vous avoir… » Ok, elle n’était pas désolée du tout… Elle en avait profité… Puis c’était presque un réflexe de tripoter les gens pour leur faire les poches… Mais on parle tant de la réserve des anglais… « De vous avoir… » Le désignant de la main, tout chiffonné, il était difficile de savoir de quoi elle s’accusait véritablement. Elle ne finit jamais sa phrase.

Samuelle pivota dans une vrille gracieuse qui souleva sa chevelure plumeuse, désireuse de disparaître rapidement dans la foule avant d’être accusée d’avoir agressé un pauvre sorcier anglais, quand elle se figea.

La métisse apparue au blond du haut de son perchoir comme un caramel dans une jarre de paparmanes…

Elle se figea donc… Parce que bien que ses mœurs soit particulièrement souples, rien ne la prédisposait, tant dans sa personnalité que dans son éducation, à se jeter dans les bras des inconnus. Enfin, pas plus d’une fois par jour… « Euh? Bonjour… » fit-elle gracieusement à la ronde en se plaquant un sourire en tranche de courge sur la figure.

Lorsque le blond se rapprocha, la main de la sorcière glissa dans celle de son chevalier servant pour l’empoigner par le collet. « Soit, Monsieur la Rock Star… » grinça-t-elle entre ses dents. « Premièrement vous n’attirez pas l’attention sur moi de cette manière… » C’était discret… Parce qu’elle, elle l’était, discrète… Enfin, elle essayait de l'être parce que les langues de plomb le sont tous… On aurait dit qu’elle lui chuchotait quelque chose à l’oreille… Pourtant la demi-torsion qu’elle imprimait au col de sa chemise n’échappa pas à Savage. « Deuxièmement, et soyez en certain, personne n’est en mesure de me faire des misères. Les misères, c’est moi qui les faits… » Il y avait quelque chose de sous-entendu là? Ses yeux jaune, sous la colère et l’embarras, brillait comme de l’or liquide. « Et finalement, soyez assez aimable pour me montrer où je peux trouver le bureau de la coopération magique internationale et ce sera tout… » termina-t-elle en le libérant.

Bonne joueuse, elle rectifia elle-même sa mise, replaçant son col et lissant sa chemise. D’un geste vif, elle arracha l’autocollant "Helllo ! My name is Harkaitz" et le lui plaqua sur les lèvres avant qu’il ne fasse un autre commentaire. « Soyez mignon… Laissez-le parler pour vous… » suggéra-t-elle d’un ton onctueux…

Quel fut la surprise de voir la métisse s'agrippait à lui dès la première secousse ?! Clyde eut un léger sourire sans pour autant en faire tout un fromage. Il était normal qu'elle réagisse ainsi. Clyde se souvient encore de la façon dont Enzo lui était tombé dans les pattes en s'agrippant à sa jambe comme un enfant ne sachant pas quoi faire dans une situation qui risquait de lui coûtait la vie. Mais il était vrai que, de bon matin, il fallait avoir plus que l'estomac bien accroché pour ce genre de transport.

L'ascenseur se stabilise enfin, et la métisse se morfond d'excuse. Clyde lui fit comprendre que ce n'était rien. Après tout, quel homme normalement constitué reprocherait à une femme de s'être accroché à lui ? Personne. Et sûrement pas...

« LE MINISTÈRE LONDONIEN VOUS SALUE ! »

... Oui. Harkaitz Rocstone faisait partit de ses hommes qui, comme Clyde, ne dirait jamais non à se retrouver aussi proche d'une femme. Surtout les métisses. Elles ont quelque chose de vraiment différents. Oh, il n'y a pas que leur couleur de peau et leur faciès, mais elles ont un petit truc qui rend dingue tout anglais de ce nom. Encore plus lorsque l'on est irlandais. Et encore plus si l'on est un Savage.

Clyde eut un sourire amusé en sortant à son tour de la cabine, et voir Harkaitz se rapprochait de la métisse, en parfait guide. Il en ratait jamais une pour se faire remarquer. Et le pire, ou le meilleur dans tout ça, c'était que ça lui allait plutôt bien. Sûrement à cause de sa bouille angélique. Les boucles dorés. Clyde était persuadé que ses boucles étaient enchantés. Les femmes adorent mettre leurs doigts dans les cheveux des hommes. Et pour tout vous dire, Clyde aussi, trouvait cela très agréable.

Harkaitz se présenta d'une manière ampoulée, mais tellement Harkaitz. Clyde ne pouvait s'empêcher de sourire. Même lorsqu'il traita Clyde de lâcheur. A ça, il répondit :

« Il en allait de ma santé mentale. Il y avait vraiment trop d'anglais, par ici. »

Un clin d'oeil, l'irlandais tourne la tête vers la métisse qui se remet encore de ses émotions. Visiblement, elle a de quoi dire, et elle n'est vraiment pas du genre à se laisser faire. Quelque chose lui fit comprendre que ce qui s'était passé dans l'ascenseur... N'était pas à raconter au premier venue. Et surtout pas à Rocstone. Pourquoi ? Sûrement à cause de cette aura dont elle faisait grâce. Elle avait quelque chose de véritablement sauvage. Ce n'était pas à lui déplaire, cela dit.

« Soyez mignon… Laissez-le parler pour vous… »

Clyde pouffa de rire. Et en plus, elle avait le sens de l'humour. Ce dernier ne put s'empêcher de se poser des questions à l'encontre de Samuelle. D'où venait-elle ? En tout cas, une chose est sûre : Il aurait du travailler à la coopération magique internationale. Il y a tellement de jolies femmes dans les pays étrangers que...

« Faites attention. Harkaitz a tendance à tout faire exploser. »

Un clin d'oeil envers Harkaitz. Quoi ? C'est vrai d'abords ! Même son bureau veut le tuer désormais !

Samuelle n’était pas du genre timide… Plutôt du genre farouche… Elle se radoucit sensiblement.

« Effectivement, il risque bien de ME faire exploser… » Elle tendit la main à Clyde. Une petite main fine, aux longs doigts dorés comme caramel. La peau de son poignet était marquée par hideuses cicatrices. « Daee, Samuelle, Sam pour les amis… Je connais ça les ‘lâcheurs’… » Elle hésita, cherchant manifestement la formulation adéquate. « Je suis moi-même impliquée dans un genre d’échange culturel… » Inutile de dire qu’elle avait été désignée volontaire…

Harkaitz savait cependant par son père que son dossier contenait des lettres de recommandation d’un genre bien particulier. De celles, merveilleusement positive, qu’un ministre n’hésiterait pas à signer pour se débarrasser de quelqu’un qu’il serait trop dangereux de congédier.

Et la métisse poursuivait sa présentation… « Je viens de l’autre côté, le Canada… Je ne connais pas grand chose à votre type de magie… » Révélation qui sous-entendait qu’il existait un autre type de magie… « Je ne connais en fait pas grand chose à votre monde… » souria-t-elle ingénument. Come here, said the spider to the fly... Puis elle ajouta, rapidement: « J'ai l'impression de vous connaître... Vous n'êtes pas déjà passé au... » Elle hésita encore... Soit c'était un défaut d'élocution soit elle cherchait véritablement ses mots, ce que son fort accent pouvait justifier... Elle avait presque dit le Bureau des Renseignements... « Au Canada???...»

Il sut tout de suite qu'il n'avait pas affaire à n'importe qui. Bon, il le savait un peu, il avait lu le dossier. Oui, Harkaitz remplaçait son père au pied levé, mais il lisait tout de même les dossiers. En diagonale souvent, mais il en lisait l'essentiel. C'était la plupart du temps bourré de qualités. Il y en avait parfois même trop pour être réaliste. Alors la diagonale, c'était bien assez. Et puis la proximité en apprenait beaucoup à qui veut en savoir. Kaitz se remémora quelques lignes du dossier de Samuelle Daee. Ah, c'était donc ça. Elle n'apprécia pas d'être présentée à tout le monde.

- Ah bon ? Nous sommes tous des collègues après tout.

Mais bon, il est vrai que certaines personnes étaient timides. Quoique ça ne semblait pas être le cas de Samuelle. Enfin, pas comme les autres timides. Une discrétion reliée au boulot ? Possible. Mais bon, il n'était pas dans la nature de Kaitz d'être discret. Il rayonnait beaucoup trop pour être discret. Tout le monde le voyait de toute manière, alors pourquoi se cacher, hein ? Kaitz ne croyait pas qu'elle puisse créer de réelles misères, mais elle avait l'air d'un sacré numéro. Juste cette manière de le retenir, par le collet, l'air presque de rien. Supposer que de la conduire au bureau de la coopération magique allait être suffisant était... hum... très amusant.

- Je ne crois pas, suggéra-t-il, sans s'attarder.

Elle allait bien voir plus tard de toute façon. Chaque choses en son temps. Harkaitz n'était pas pressé, il avait toute la journée. Toute la semaine. Tout le mois. Toute la vie si elle voulait. Harkaitz était très généreux de son temps. Il en donnait à qui en voulait. Quand elle arracha son badge autocollant, il ne sut pas trop où elle voulait en venir. Mais elle lui plaqua sur la bouche. Aow... heureusement que ce n'était pas le genre d'autocollant qui tenaient par vent et marées. Il prit donc quelques secondes pour s'en débarrasser, non sans quitter son sourire. Ça l'amusait en fait. Elle avait du mordant et ça faisait différent des gloussement féminins.

- Soyez mignon… Laissez-le parler pour vous…
- Faites attention. Harkaitz a tendance à tout faire exploser.
- Seulement mon bureau. Dire qu'il faisait TOUT exploser était exagéré.
- Effectivement, il risque bien de ME faire exploser…

Kaitz haussa les épaules, ne voyant pas trop ce qu'elle voulait dire par là. Qu'il la fasse exploser ? Nan, il n'avait jamais fait exploser personne.

- Daee, Samuelle, Sam pour les amis… Je connais ça les ‘lâcheurs’… Je suis moi-même impliquée dans un genre d’échange culturel…
- Oh, lui c'était parce que c'est beaucoup moins douloureux là-bas.
- Je viens de l’autre côté, le Canada… Je ne connais pas grand chose à votre type de magie…

D'où l'idée tenace qu'il ne devait pas la laisser explorer le ministère toute seule. C'était aussi écrit dans le dossier. Harkaitz savait quand être docile. En particulier quand son père lui demandait quelque chose. C'était à chaque fois fascinant, voir palpitant. Et pour le moment, ça s'annonçait bien.

- Je ne connais en fait pas grand chose à votre monde… J'ai l'impression de vous connaître... Vous n'êtes pas déjà passé au... Au Canada???...
- Clyde ? Au Canada ? Il ne supporte pas le froid, alors ça m'étonnerait, lance Harkaitz, candide.

C'était une simple constatation.

Clyde eut un léger sourire appréciateur lorsqu'il vit le comportement de la demoiselle. Tout lui indiquait qu'il ratait quelque chose, et qui lui fallait faire le tour du monde au plus vite, histoire d'en voir d'autres comme elle. Clyde en était baba. Ce genre de femmes... On ne peut les séduire avec un sourire, il faut que ce soit elle qui vous accepte dans son cercle très... Intime. Et il n'y a rien de plus jouissif que cela. Enfin, il faut comprendre Clyde. Voir des femmes, ici, soit rebelle, soit soumise, c'était réellement lassant. Ou alors, il était tombé sur les mauvaises personnes. Le truc, c'est qu'ici, quand t'en connaissais une, tu en connaissais dix... Alors que la métisse...

Elle lui tendit la main, qu'il serra avec politesse, mais avec une certaine poigne. Cela ne servait à rien de faire dans la dentelle, et puis, Samuelle n'était pas faites en sucre. Elle ne cessait de le prouver rien que par ses répliques percutantes à l'intention d'Harkaitz. Pauvre Harkaitz... Lui qui arrivait toujours à ses fins avec ses boucles dorés, son sourire si particulier... Clyde se hâtait de voir la suite des évènements rien que pour cela. Si Harkaitz n'avait jamais fait de rodéo, il allait être servi.

« Enchanté ! Clyde Savage, Magistère à Ealdwick, cursus Duel. »
« Oh, lui c'était parce que c'est beaucoup moins douloureux là-bas. »
« Forcément ! Je n'ai pas autant de paperasses administratives qu'ici ! En plus, j'ai même des assistantes. »

Léger clin d'oeil vers 'Kaitz, tandis que la discussion se poursuivit.

« Je viens de l’autre côté, le Canada… Je ne connais pas grand chose à votre type de magie… »

De toute évidence, elle devait avoir des origines de native américaine.

« Vous allez vous y faire, Samuelle. Il vous suffira seulement de ne jamais lancer un sortilège de Rocstone, sans avoir demander à un subordonné de le faire devant vous histoire de ne pas avoir de mauvaise surprise. »

Référence au mur de fleurs.

« Je ne connais en fait pas grand chose à votre monde… J'ai l'impression de vous connaître... Vous n'êtes pas déjà passé au... Au Canada???... »
« Clyde ? Au Canada ? Il ne supporte pas le froid, alors ça m'étonnerait. »

Il ignora la réplique de 'Kaitz.

« J'y ai eu quelques affaires à régler. Mais c'est top secret. Vous savez... Les ordres du ministère, toussa toussa. Mais c'était il y a bien dix ans, maintenant. »

Machinalement, il se tâta l'épaule gauche.

« Harkaitz va se faire une joie de vous faire découvrir les lieux ! Si il tente de vous mener dans son bureau, assomez-le et fuyez à toute jambe ! »

Sa réflexion le fit sourire. Visiblement, Harkaitz n'avait pas l'air dans son meilleur état. Clyde l'avait connu beaucoup plus retord. Là, l'irlandais avait surtout l'impression que son ami se battait comme un coq pour protéger sa poule.

Elle ne suivait jamais les règles… Ça c’était écrit à son dossier… Et c’était tout à fait faux. Samuelle suivait les règles quand les règles l’arrangeaient. Opportuniste jusqu’au bout des doigts. Elle n’écoutait déjà plus Clyde que d’une oreille, évaluant plutôt Harkaitz d’un œil ouvertement spéculateur « Oui oui… Visiter le ministère… »

Samuelle pose un index sur la poitrine du blond. « Harkaitz Rocstone… » répéta-t-elle pensivement. « Ce n’est pas vous qui deviez m’accueillir… » Ses directives dataient quand même de 2 semaines. Rocstone était un vieil homme… Du genre calme, grave et mondain… Jinx lui rendait parfois visite; il l’avait emmené avec lui quand elle était petite… « Vous êtes le fils de Walter Rocstone! » réalisa-t-elle soudainement, sa bouche s’arrondissant en un ‘O’ muet.

La sorcière glissa soudainement un bras sous le sien. Lui tapotant familièrement la main. « Oh oui, faites-moi visiter le ministère… Cher ami! » ajouta-elle d’un ton onctueux après une seconde d’hésitation.

Rocstone était sa porte d’entrée en Angleterre… Elle y cherchait refuge et même s’il était un ami de son père, pour cette occasion-ci, elle ne cracherait pas sur son aide. Parce que Samuelle poursuivait ses propres buts.

Harkaitz Lewis Rocstone retors ? Nan, pas du tout. Harkaitz n'avait absolument rien de retors. Il était d'un naturel tout à fait adorable. Il ne faisait même pas exprès, c'était inscrit dans ses gênes aussi surement qu'il était un homme. Opportuniste, tout le monde l'est un peu, peut-être, mais retors, jamais.

- Vous allez vous y faire, Samuelle. Il vous suffira seulement de ne jamais lancer un sortilège de Rocstone, sans avoir demander à un subordonné de le faire devant vous histoire de ne pas avoir de mauvaise surprise.
- Rho, mais il y a des années de ça. Et puis comment aurais-je pu savoir que pour toi un rendez-vous qui tourne mal signifiait une attaque mangemort qui tourne mal ?

Pourtant, Kaitz sembla tout de même un brin attristé par ce souvenir.

- Harkaitz va se faire une joie de vous faire découvrir les lieux ! Si il tente de vous mener dans son bureau, assommez-le et fuyez à toute jambe !
- Oui oui… Visiter le ministère…

Harkaitz secoue la tête et roule des yeux.

- Mon bureau n'est pas un endroit à visiter, voyons Clyde, dit-il en secouant la tête, presque de reproche.

Mais Harkaitz ne reprochait presque jamais rien aux gens. À quoi bon ?

- Harkaitz Rocstone…
- Oui, c'est bien moi.

Pourquoi cette réponse ? Parce que c'était effectivement bien lui. C'était après tout une simple confirmation. Mais pourquoi elle le regardait comme ça ? Il ne chercha pas vraiment à savoir, mieux valait sourire. Et il sourit.

- Ce n’est pas vous qui deviez m’accueillir…
- Non, en effet.
- Vous êtes le fils de Walter Rocstone!

Devant une telle déclaration et face à une expression pareille, le mieux à faire est de sourire davantage et d'être tout à fait charmant. Et ça, Harkaitz savait si bien le faire. Il sourit encore plus. Oui, avec Harkaitz c'était possible.

- Exactement. Le seul et l'unique.

Elle s'en prit à son bras et il n'opposa aucune résistance. Harkaitz n'opposait que rarement de la résistance quand une jolie femme l'agrippait. Certains esprits mesquins prétendait qu'un jour, ça allait le tuer, mais il n'y croyait pas. Pourquoi voudrait-on le tuer de toute façon, hein ? Sa mère lui prenait les mains de cette manière. Cette fille avait des manières de vieille Dame.

- Oh oui, faites-moi visiter le ministère… Cher ami!

Harkaitz sourit encore un peu plus. Si, c'est possible !

- Oh, oui, bien sûr, avec plaisir. Il y a tant de choses à voir ici.

Et il commence à tirer légèrement Samuelle par le bras pour la diriger dans la bonne direction. C'est elle qui a commencé à le lui agripper en premier.

- Allons d'abord au bureau des langues, question de montrer que vous êtes là. Ensuite, nous irons un peu partout.

Un peu partout...

Et c’est ainsi que Samuelle pu apprécier toute l'efficacité de la bureaucratie sorcière Britannique… Qui ne diffère des autres bureaucraties internationales qu’en bien peu de chose. Munie de son visa, permit de travail, formulaire d’examen de classement en diverses magies, réquisition pour une baguette, et d'une recommandation de stage auprès d'un membre émérite du ministère, la métisse avait suivi Harkaitz Rocstone docilement une bonne partie de la journée jusqu’au moment où elle lui demanda l’heure.

« J’ai faim! » annonça Samuelle, comme pour justifier sa question précédente. « Vous habitez encore chez vos parents Harkaitz? » Elle souriait. Un sourire de démon qui laissait planer un doute sur ses intentions. Parce qu'elle connaissait déjà la réponse à sa question. « Invitez-moi à diner. » revendiqua-t-elle avec une attitude volontaire. « Chez vous... » spécifia-t-elle, ayant totalement perdu ses manières de vieilles dames.

Parce que Samuelle était impatiente de rencontrer celui qui pouvait vraiment l'aider...

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