Cœur de Londres. Tout est gris, rien ne change. Certes, il y a ces beaux quartiers luxueux où le fric est roi – chaque ville à son coin -, mais rien ne pouvait ébranler ce temps chaotique. Les moldus n'étaient toujours parvenus à trouver une explication au ciel devenu subitement noir, aux meurtres qui se multiplient, devenant de plus en plus violents à chaque fois, aux divers crimes commis, ni comprendre pourquoi certaines personnes qu'ils pensaient connaître ont changé du tout au tout. C'est ainsi que fonctionnent les démons. Mais avec les conneries de la société magique qui se veut isoler pour mieux se protéger, aller faire comprendre aux moldus que la magie et tout ce qui l'entoure existe ? Des problèmes qui ne pourront être résolu tant que l'homme n'arrêtera pas de rejeter ce qui est anormal par rapport à la majorité.

Dans les rues de Londres, on y croisait souvent Gavril pour diverses raisons. Notamment pour les divers ingrédients de potions, ou encore pour y trouver certains choses pas très clean. Rien d'anormal à signaler. Il y avait des moldus marchant par deux ou trois, de façon rapide voulant éviter le moins possible de rester dehors, la circulation n'était pas particulièrement dense, et l'on sentait toujours l'odeur du pain des boulangeries françaises. Un visage on ne peut plus tranquille, les choses s'assombrirent lorsqu'il bifurqua dans une petite ruelle, menant à un espace un peu plus large. Des garages s'alignaient tout le long des bâtisses, et quelques voitures étaient garés au centre de la place. Visiblement, un parking d'une résidence.

Pas une âme qui vive. Plus aucun bruit. Même pas le bruit de la circulation lointaine que l'on entend souvent dans les grandes villes, peu important le lieu où l'on se trouve.

Gavril eut un léger sourire. Il ferma les yeux, se trouvant au milieu du parking. Le bruit de plusieurs apparitions par dizaine se firent entendre. Il releva la tête, rouvrant les yeux, laissant ses pupilles rouges visible à tous.

Autours de lui, une vingtaine de démons ayant pris l'apparence de leur victime, et/ou des disparus du coin. L'un d'eux s'approcha de Gavril, l'air amusé, le regard doré.

« Agaliarept... Que nous vaut donc, cette visite ? »
« Aguarès... Encore en vie ? »
« Adramelech est trop bon... N'est-ce-pas ? »

Gavril eut un sourire sans joie. Un bref relâchement de son esprit, et il comprit qu'il était en mauvaise posture. Car il savait une chose... C'était qu'Aguarès comptait bien lui arracher certaines vérités qui lui étaient encore inconnu.

« Qu'est ce que tu veux ? »
« Tu le sais très bien ce que je veux. »
« Tu sais donc ma réponse ? »
« Oui... » Un sourire carnassier traversa le visage basané d'Aguarès.
« Qu'est ce que tu attends alors ? »
« Pour te tuer ? Rien. En faites, je pense que je vais jouer avec toi... Puis j'enverrais tes yeux à Adramelech dans le simple but de lui rappeler qui est le maître, ici. »
« Tu joues contre notre maître, donc ? »
« ... » toujours ce même sourire mauvais, Gavril secoua la tête, et il reprit :
« T'es dingue... Un démon revient toujours en enfer, Aguarès... Ou alors, il va dans les prisons Célestes... Mais je me demande vraiment ce qui te motive à vouloir imposer ta domination dans une terre où il est si facile de régner... »
« Jouer avec les créatures de Dieu... Rien n'est plus amusant que de les pousser à s'entre-tuer sans que le créateur ne puisse intervenir... Et tu sais tout aussi bien que moi, qu'il y a des anges qui marchent de notre côté. » Gavril éclata de rire, devant l'air conquérant d'Aguarès.
« Tu as perdu face à mon ami et maître. Désormais, tu cherches qu'une chose, c'est à te venger. Penses-tu seulement que m'ôter la vie le touchera personnellement ? »
« Vous êtes devenu de vrais petits humains, vous deux... Si... Sensible. »

Aguarès fit jaillir de puissantes ailes d'un noir dense. Il n'y avait aucune plume, sinon, une sorte de peau de cuir similaire à des ailes de dragon. Dans sa main, une arme d'hast' jaillit, il chargea.


Ps : Aurore... Aguarès va planter Gavril. Sauve le.

Il aimait son arme. Elle était rapide. Plus que n’importe quoi. Visible que lorsqu’elle atteignait sa cible. Tranchante à souhait. Crée pour défendre plus qu’attaquer. Tuer tout de même plus qu’elle ne l’aurait dût. Cadeau de la Galerie. Attention délicate censé sûrement à lui faire oublier qu’il ne pouvait agir qu’en équipe lui qui était solitaire. De plus il était sous les ordres d’une autre. Elle le rejoindrait plus tard. Pas plus mal. Il aurait le temps de faire ses preuves d’ici là. Peut-être même de terminer lui-même tout la mission. Délicate elle l’était. La cible dans la même situation. A deux doigt de se faire planter. Mais il y avait son arme… De forme arrondis cela ressemblait à une sorte de boumerang mais tranchant comme un rassoir qui allait plus vite qu’une balle de revolver quand elle était lancer. La technologie Moldus faisait preuve de prouesse en matière d’arme que les sorciers étaient encore loin d’égaler. Le « Boomerang » trancha la main de l’ennemi tenant une arme d’hast comme du beurre et aussi rapidement qu’il fit pour le dire. Accroupis sur le toit d’un des vieux magasins de la ruelle Sawyer observait son œuvre. Il était là depuis plusieurs minutes. Invisible. Patient. Réfléchit. Méthodique. Le boomerang revint à lui et il l’accueillit dans sa main qu’il venait de tendre. Les démons viendraient bientôt à lui pour venger leurs maitres. Il était prêt. C’était le plan. Déjà plusieurs d’entre eux venaient à lui. Mais il restait là. Impassible. Il s’était juste relever. Silencieux. Patient. Il ne s’inquiétait pas pour la survie du client. Tout était sous contrôle.

'Gavril, pardonne-moi, mais là....'

Au moment même, où il s'apprêtait à répliquer, et qu'il vit l'arme d'hast se levait avec une force et une rapidité totalement surnaturelle, quelque chose trancha la main de l'hôte d'Aguarès. Ce dernier s'arrêta dans sa course, poussant un hurlement de douleur, avant de serrer son moignon contre son torse, son arme d'hast tombant au sol, la main toujours fermement serrer sur le fer de la lance. Aussitôt, les démons se mirent en direction du jeune homme qui venait d'intervenir, sauvant par la même occasion la vie d'Agaliarept, de son hôte, Gavril, mais également, de lui donner une occasion pour s'en sortir.

Alors que deux démons venaient de lui saisir les bras, Gavril envoya violemment ses coudes en arrière, faisant plier les deux démons sous la douleur lui permettant de se retourner et d'appliquer chacune de ses mains à la hauteur des fronts des deux démons aux yeux noirs. Un sourire amusé sur les lèvres de Gavril, et il murmura :

« On retourne en bas, messieurs. »

Il se retourna vers Aguarès qui était à genoux, faisant jaillir dans sa main tend, une lame aux inscriptions démoniaques, à la lame incurvée. Gavril avait un regard malsain, rougeoyant. Il donna un coup de genoux dans la gueule du démon alors que ce dernier tentait de se relever, puis il appliqua son genou sur le torse d'Aguarès, gisant sur le sol, le regard reprenant du poils de la bête. Ce dernier lui envoya un coup de moyen d'une force monumentale, envoyant Gavril quelques mètres plus loin.

« Tu crois que tu vas m'avoir aussi facilement, connard ? »
« L'espoir fait vivre. »

Gavril éclata de rire, lançant un sort de feu sur Aguarès qui se jeta sur le côté, l'esquivant de justesse. Seulement...

« Bâtard... »

La lame de Gavril venait de s'enfoncer dans le ventre d'Aguarès avec force. Agaliarept souriait avec un plaisir particulièrement malsain. Ce dernier leva sa main libre pour l'appliquer sur le front d'Aguarès, et il murmura :

« Regna terrae, cantate Deo, psallite Cernunnos,
Regna terrae, cantate Dea, psallite Aradia.
Deus caeli, Deus terrae,
Humiliter majestati gloriae tuae supplicamus
Ut ab omni infernalium spirituum potestate,
Laqueo, deceptione et nequitia,
Omnis fallaciae, libera nos, domine.
Exorcizamus te omnis immundus spiritus,
Omnis satanica potestas, omnis incursio,
Infernalis adversarii, omnis legio,
Omnis congregatio et secta diabolica.
Ab insidiis diaboli, libera nos, domine,
Ut coven tuam secura tibi facias libertate servire,
Te rogamus, audi nos !
Ut inimicos sanctae circulae humiliare digneris,
Te rogamus, audi nos !
Terribilis Deus de sanctuario suo,
Cernunnos ipse truderit virtutem plebi suae,
Aradia ipse fortitudinem plebi suae.
Benedictus Deus, gloria Patri,
Benedictus Dea, gloria Matri ! »

Aguarès se mit à hurler, son corps se mettant à fumer avec force. Il repoussa Gavril d'un coup de pieds, qui le fit valdinguer à plus de dix mètres, lui faisant voir les étoiles lorsqu'il percuta le mur avec sa tête. Ouvrant rapidement les yeux, tentant de se relever le plus rapidement possible, une fumé noir jaillit de tous les orifices de l'homme pour s'infiltrer dans le sol, et retourner en enfer. Gavril se redressa tant bien que mal, posant sa main sur son crâne, touchant un liquide chaud.

« Putain, merde ! »

Il se mit à cracher du sang, tombant à genoux. Les mots qu'il venait de prononcer lui donnant l'impression qu'on lui brûlait les intérieurs. Gavril tomba nez contre terre, se donnant quelques longues secondes de répits, avant d'entendre des bruits de combat, se rappelant qu'il y avait encore le mystérieux sauveur. Gavril disparut.

Pour réapparaître sur les lieux du combat. Visiblement, le jeune homme semblait plutôt bien s'en sortir. Gavril leva la baguette pour lancer plusieurs sorts de lumières blanches percutant les démons avec force.

Sur le visage de Gavril, l'on pouvait voir, autours de ses lèvres, un filament de sang, ainsi que de la sueur comme après un trop grand effort.

Sawyer attendait. Patient. Les démons attendaient pour attaquer. Les ennemis s’observaient. Chacun attendant la suite des évènements avec excitation. Le défaut des démons c’est qu’ils aimaient souvent provoquer. Avec des mots.

« Un enfant ? C’est un enfant qui à trancher la main d’Agaliarept ? » Il se mit à rire. « Tu dois avoir quel âge ? Quatorze ? Quinze ans ? Ce n’est pas un endroit pour toi petit . Il pourrait t’arriver d’horrible chose. »

Un très léger rictus au coin des lèvres de « l’enfant ». Oh que si il devait être là. Tel était sa place. Beaucoup plus qu’à Poudlard. Au milieu des combats. Au milieu de l’action. Les démons devaient venir à lui. C’est ce qui était prévu. Mais ils ne bougeaient pas. Attendez que ce soit lui qui vienne à eux. Ça s’agiter en bas. Il était temps d’agir. S’ils ne voulaient pas venir de leurs plein grès, il trouverait vite un moyen de les stimuler. Son boomerang était toujours dans sa main. Il le lança vers un des démons. L’arme décrivit un arc de cercle sur le torse de l’ennemi. Une blessure. Pas assez profonde pour le tuer. Assez pour le blesser. La lame était bénite. Petit détail anodin aux premiers abords. Sans importance. Ça en avait pourtant. Se révéler utile pour l’heure. Il récupéra le boomerang dans sa main. Les démons avancèrent. Il avait se qu’il voulait. Ils venaient à lui. Il allait pouvoir mettre son plan à exécution. A en croire les bruits en bas il y avait urgence. Il s’apprêtait à le faire. Quand le client transplana sur le toit. Lança quelque sort de magie blanche.

La mission n’était pas de combattre. De gagner. D’éliminer l’ennemi. Seulement de protéger le client. Seulement cela. Ils s’occuperaient des démons. En temps et en heure. La galerie devait déjà établir un plan pour cela. L’actuel était de veiller à la survie de Gavril. Il n’aurait pas dût être là. Le client devrait être en bas. Lui sur le toit à piéger les démons. A les faire exploser. Tel était le plan. Le toit était piégé. Les joies de la technologie Moldus. Sawyer avait le détonateur sur lui. Il n’était pas censé se battre. Juste servir d’appât. Fox avait était ravit. Elle avait le rôle le plus intéressant. S’occuper de récupéré Gavril en bas alors qu’il causerait le plus de dommage possible aux démons au haut. Beaucoup plus amusant qu’attendre et appuyer sur un bouton. Question de point de vue. Mais rien ne se passer comme prévue. Sawyer se rapprocha de Gavril. Un regard. Mis sa main sur lui. Il transplana en même temps que de sa main libre il pressait sa poche contenant le détonateur. Transplaner. La chose la plus censé à faire. Ne pas faire de chose stupide. Penser à la survie du client avant tout. Ne pas foncer inutilement dans le tas. Tel était les ordres. Il les avait appliqués. Comme toujours. Fox allait pourtant surement le tuer pour avoir mener la mission seul. Il en était presque sur. Tant pis. Ils se trouvaient dans une chambre d’hôtel. L’une des nombreuses loué a l’année par la Galerie. Lieux de refuge en cas de fuite. Sawyer passa une main sous Gavril. Le soutenu. L’aida à aller s’assoir sur le lit. Pour l’instant ils étaient en sécurité.

Les mots, les sorts... Il s'était brûlé violemment. Il lui fallait éviter à tout prix de blesser le corps de son hôte car il le lui avait promis. Et devoir faire recours à la magie démoniaque aurait laissé de trop grave séquelle, chez Gavril. C'est pourquoi Agaliarept avait préféré utiliser des armes qui lui était à sa portée. Néanmoins, ce n'était pas sans conséquence. Certes, le jeune homme l'avait mis en sécurité, mais il n'en était pas moins entrain de brûler de l'intérieur. Ce qui restait assez paradoxale puisque le corps de Gavril ne semblait pas brûler. Aucune fumé.

Assis sur le rebords du lit, Gavril se tenait d'une manière qui ne laissait que supposer qu'il allait se relever rapidement, comme si il s'attendait à recevoir une décharge électrique particulièrement violente. Son regard était noisette, mais son teint était pâle, maladif. Il essuya d'un revers de manche le coin de la lèvre, étalant le sang sur sa joue droite. Transpirant à grosses gouttes, il se dandina quelques instants avant de finalement courir en direction des toilettes. Gavril se jeta sur le bâtant des toilettes qu'il releva pour se mettre à vomir.

Au fond de la cuvette, du sang.

La vague passée, il se redressa, avant de se reculer contre le mur. Ses membres tremblaient sous la douleur. Il leva son regard vers le jeune homme et s'écria :

« Qu'est-ce que tu m'veux ? »

La tête légèrement en arrière, sa respiration haletante, il en reste pas moins fier. Au sol, il trace doucement un pentacle avec son sang.

Le client n’était pas en parfait états. Il y avait fort à parier quand on lui en ferait la remarque. Les toilettes était devenu son lieu de refuse. Du sang coulait de sa bouche. Sawyer se tenait à l’encolure de la porte. Silencieux. Mystérieux. Observateur. Comme toujours. Gavril s’écarta de la cuvette. Alla près du mur.

« Qu'est-ce que tu m'veux ? »
« On m’a chargé de vous protéger. »

C’était la vérité. Il ne disait que le strict minimum. Laissé ainsi Gavril se posait les bonnes questions. Avoir envie des réponses. Eveiller en lui cette envie de savoir. Le voyant était un peu sur la défensive. N’importe qui l’aurait était à sa place. Sûrement Sawyer également. Mais il se tromper d’ennemi. Lui il était l’allier. Coup d’œil sur le symbole que Gavril dessiner au sol. Sawyer savait des choses. Beaucoup de choses. Beaucoup plus que la plupart des jeunes de son âge. Il était curieux de nature. Aimer se renseigner. Etre préparé. Avoir toute les cartes entre ses mains mais toujours par ses propres moyens pour apprendre. Il détestait demander. Savait où trouver les réponses à ce qui lui serait utile. Mais le temps presser.

« C’est un symbole contre les anges n’est-ce pas ? »

Sawyer en avait déjà vu des similaire. Dans les livres. Peut-être n’était ce pas cela. Les symboles contre les anges étaient souvent pourtant réalisés avec du sang. Il manquait d’éléments sur cette affaire. Il était un soldat. Ne faisait qu’exécuter les ordres. N’avait pas à savoir tout les détails. On lui en cacher souvent la plupart. D’autant plus qu’il n’était encore qu’apprentie. Un apprentie au service d’une fille qui n’allait surement pas apprécier qui l’écarte de la mission…

Chargé de le protéger ? Disons qu'à peu de choses près, l'homme serait arrivé trop tard. Gavril baissa le regard, contemplant sa main pleine de sang. Il avait besoin de Narek, il lui fallait l'invoquer dans les plus brefs délais. Une invocation que Narek n'apprécierait sûrement pas. Surtout en présence d'un humain. Mais il ne dirait rien, car il saurait que... Gavril ne put s'empêcher de déglutir péniblement, la sueur coulant le long de sa colonne vertébrale. Il eut un frisson glacé, alors qu'il commençait à dessiner une espèce de pentacle. Le jeune homme l'interpella presque aussitôt, lui demandant si c'était de l'énochien.

« Non. Ce n'est pas un symbole contre les anges. »

Gavril redressa la tête vers le jeune homme, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres pâles. Il fut étonné d'ailleurs qu'une personne comme lui, un simple humain puisse connaître ce langage. Gavril le connaissait sans pour autant le parler. Il en comprenait que de brèves passages, et quelques mots. Cependant la douleur qu'il en ressentait à chaque fois lui avait vite fait d'abandonner toute idée de l'apprendre.

« Tu en sais beaucoup sans trop en savoir. »

Le bohème tenta de se lever, mais ses bras tremblèrent si violemment qu'il tomba sur le coude. Gavril éclata de rire, avant d'incanter :

« Akh dar Kharneth Adramelech. »

La langue noire, la langue démoniaque. Il traça ce dessin au centre du pentacle, tout en incantant avant d'appuyer avec la paume de sa main le pentacle en sang. Sous sa main, une lumière incandescente se mit à luire avec force, avant de dégager quelques panaches de fumés. Gavril eut une quinte de toux qui le posa au sol, tandis qu'un homme surgit du miroir.

Narek venait d'apparaître.

Il avait le regard sombre, mais une profonde panique semblait s'y être installer. Il lança un regard noir vers Sawyer. Un regard si noir que la température de la pièce descendit d'une vingtaine de degrés. Du givre se forma sur le miroir, tandis que l'intérieur des toilettes devenaient aussi dur qu'une piste de patin à glace. Narek tourna la tête vers Gavril tout en jurant.

« المعتوه. »

Il s'agenouilla directement, le soulevant d'une main pour l'asseoir contre le mur.

« Qu'est ce qui s'est passé ? »
« Aguarès. »
« Oh. »

La température devint glaciale. Narek ferma les yeux, soupirant fortement, comme pour tenter de se calmer. Machinalement, il porta les mains à une espèce de besace qu'il fit jaillir du néant. De son sein, il en sortit un petit flacon en cristal, contenant un liquide similaire à du lait. Il brisa la tête du flacon sur le rebords du lavabo, avant de saisir doucement le menton de Gavril, pour lui faire ouvrir la bouche. Il vida le contenu. Passant la main au dessus du visage de Gavril, le sang disparut, tandis qu'il s'apaisait doucement.

La température redevint normal.

« Bien. » Il se redressa, regardant Sawyer. « Qui es-tu ? »

« Non. Ce n'est pas un symbole contre les anges. »

Ça aurait pourtant pût. Ça y ressemblait. Gavril semblait honnête. Sawyer ne se fier jamais au « semblait ». Avait appris à toujours se méfier. Toujours. Même avec ses allier. Surtout avec allier en fait. Sauf peut-être avec Fox. Quoi que même avec elle… Gavril affirmait que ce n’était un symbole contre les anges. Cela pas dire pour autant que c’était le cas.

« Tu en sais beaucoup sans trop en savoir. »

Suffisamment pour être utile. Savoir se défendre. En effet. Il savait sans savoir. Assez pour survivre. Pas encore trop pour que sa tête soit vraiment mise à prix. Une incantation. C’est ce que fit alors Gavril. Sawyer le laissa faire. Aucune raison de l’en empêcher. Les actes du voyant n’arrangeaient pourtant en rien son état. Augmenter sa toux. Un homme sortit du miroir. Sawyer se raidit. Prêt à agir. Protéger. Aucune raison pourtant. Il venait en ami. Répondait à l’appel du client sans doute. S’agenouilla près de celui-ci alors que l’ambiance était glaciale. Froide. Sawyer ne cilla pas. N’y prêta pas d’importance. Ni de reflet dans sa posture. Ses expressions. Comme bien des choses. Observateur. Il attendit qu’on s’adresse à lui pour rappeler sa présence. Ne fit aucun commentaire sur le changement climatique. Apprécia toutefois le retour de chaleur.

« Un ami »

Pas vraiment la pure vérité. Un simple reflet de ce que cela pourrait être. Devenir. Si Gavril accepter d’aider la Galerie. S’il rejoignait leurs causes. Comprenait leurs utilité à ses côté. Les avantages d’une union.

« Gavril pourrait gagner beaucoup à combattre à nos côtés. »

« Un ami ? Vraiment ? »

Narek éclata de rire. Un rire à faire littéralement froid dans le dos, même au plus courageux. Le miroir se brisa à quelques endroits. Gavril esquissa un léger sourire tandis qu'il se redressait difficilement, s'aidant à la jambe de son père. Narek se baissa, aidant Gavril à s'adosser correctement au mur.

« On en a pas, Samaritain. Qu'est ce que tu veux ? Tu l'as sauvé, tu veux sûrement quelque chose. »

Gavril eut une quinte de toux. Narek posa son regard sur son fils avec un agacement à peine voilé. Il sortit sa baguette qu'il pointa vers Gavril pour lui lancer un sortilège d'une couleur vert pomme. Le bohème ressentit une intense sensation de chaleur, le soulageant particulièrement. Ce dernier attrapa la main de son père pour se lever. S'appuyant au mur avec son épaule, il se massa la nuque. Il avait un teint fatigué.

« Je ne comprends pas ce que mon fils aurait à gagner avec qu'-... »
« Laisse, papa. Je m'en occupe. »

Narek lui lança un regard noir, avant de sortir de la salle de bain pour aller dans le salon. Gavril esquissa un léger sourire, avant de s'approcher de Sawyer, posant sa main sur l'épaule du jeune homme.

« Allons dans la chambre. Je n'aime guère discuter dans des sanitaires que je ne connais pas vraiment. »

Un sourire, un trait d'humour, Gavril sortit tant bien que mal de la salle de bain/toilette de la chambre d'hôtel en se maintenant à tout ce qu'il pouvait pour soulager son poids sur ses jambes. Narek était appuyé sur son épaule près de la fenêtre, observant leurs semblables vaquaient à leurs occupations, en bas, dans la ville de Londres. Il avait une expression des mauvais jours, et Gavril ne put s'empêcher de sourire en se demandant ce à quoi il pouvait bien penser. Un vif éclair blanc traversa ses pupilles, avant qu'il ne ferme les yeux.

Ce n'était pas la douleur. Mais une brève vision. Ça sentait le sang. Gavril se laissa tomber sur le lit, avant de s'asseoir avec difficulté. Déjà, il commençait à mieux aller, à mieux bouger.

« A vos côtés, donc. » Il esquissa un sourire. « Mais de quel côté me parlez-vous... Sawyer ? De la Galerie ? Et... Pour mes talents divinatoires ? » Il se redressa, sortant un paquet de cigarette de sa poche. Il en proposa à tout le monde, avant d'allumer la sienne d'un claquement de doigts. « Et qu'est ce qui me fait dire que je me joindrais à vous ? »

Il tira sur sa cigarette avant de relâcher la fumé, comme tout mec badass dans un film mafieux ferait.

« On en a pas, Samaritain. Qu'est ce que tu veux ? Tu l'as sauvé, tu veux sûrement quelque chose. »
« Maintenant si. Je veux une entraide. Seulement cela. »

C’était la vérité. Du moins celle qu’on lui avait donnée. Qui n’était peut-être pas exacte. Peu lui importer. Il ne faisait qu’exécuter sa mission. Suivait les ordres qu’on lui avait donnés. En bon soldat. L’homme qui lui faisait face semblait ne pas être habitué à la confiance facile. Méfiant il l’était. Sawyer le comprenait. Dans un sens. Il observa. Le père et le fils. Sans doute. L’un épaulant l’autre. Son propre père – Thomas - aurait fait de même avec lui. Il en était certain. Chassa ses pensées parasites de sa tête. Elles lui étaient inutiles en mission. La progéniture écarta le géniteur de la situation. Il fallait de l’audace pour un tel geste. Lui ne l’aurait sûrement pas eut. Gavril fit de l’humour auquel il ne réagit point. Il était ainsi. Il soutenu Gavril. Lui montrait déjà qu’il lui était utile. Le voyant eut une vision. Se retrouva sur le lit.

« « A vos côtés, donc. Mais de quel côté me parlez-vous... Sawyer ? De la Galerie ?

Sawyer se redressa. Il savait. Pour lui. Son nom. La Galerie. N’était pas nommé voyant pour rien. L’avait tout de même surpris un bref instant. Bref seulement. Il l’avait à peine laissé paraitre.

« C’est cela même. »
« Et... Pour mes talents divinatoires ? »
« Elles peuvent grandement nous êtres utiles. »
« Et qu'est ce qui me fait dire que je me joindrais à vous ? »
Tout ce qu’il dirait était important. Le moindre mot. Il n’avait pas droit à l’erreur. Ni à l’hésitation. Il devait peser ses mots. Les réfléchir. Apporter une réponse qui conduirait à se qu’il souhaitait. Sawyer avait confiance en ses capacités. Il saurait réussir. Ce n’était pourtant pas facile.

« Absolument rien. Après tout vous pouvez tout à fait continuer seul comme maintenant. Ça ne me gêne pas. Ne m’empêchera pas de dormir. Si je n’étais pas dans cette ruelle vous serait peut-être mort à l’heure qu’il est. Mais qui s’en soucie. Personne. N’est-ce pas ? »

Silence. Son regard se porta sur le père. Lui devait s’en soucier. Un père se soucie toujours du bien être de sa progéniture. Il veut veiller sur lui. Est heureux lorsqu’il trouve d’avantage de protection pour le sang de son sang.

« La Galerie a besoin de vous. Tout comme vous avez besoin d’elle. Rien ne vous oblige à accepter mais en temps de guerre qui serait assez fou pour refuser un allier ? Vous ? »

Ce n'était pas vraiment de cette façon que Gavril aurait présenté les choses si il avait été à la place de l'agent de la Galerie. Lorsque l'on demande un service à une personne, on évite de lui mettre dans la gueule que sans votre intervention, vous seriez bel et bien mort à l'heure qu'il est. Le bohème eut un petit sourire amusé alors qu'il portait sa cigarette à la hauteur de ses lèvres avec son pouce et son index. Il tira dessus, avant de rendre le regard à Narek qui lui faisait clairement comprendre que si le gamin voulait continuer de vivre, fallait qu'il prenne ses cliques et ses claques, et décamper en vitesse. Néanmoins, Gavril l'en dissuada d'un hochement de tête, tandis que Sawyer continuait.

« La Galerie a besoin de vous. Tout comme vous avez besoin d’elle. Rien ne vous oblige à accepter mais en temps de guerre qui serait assez fou pour refuser un allier ? Vous ? »

Gavril eut un léger sourire, qui s'effaça aussitôt lorsqu'il vit Narek se rapprochait de Sawyer, lui attrapant le bras avec une poigne particulièrement forte. Narek attira le corps du jeune homme comme ci c'était un simple fétu de paille. Avec son autre main, il l'approcha doucement du front de Sawyer, le regard doré. Il appliqua sa main sur son front avec un rictus mauvais.

Un filet de sang s'échappe des lèvres de Sawyer, qui se jette au sol, comme frappé par la foudre, se mettant à tousser comme un perdu, crachant du sang, et pire.

Gavril se leva d'un bond, criant :

« STOP ! »

Narek se retourna vers Gavril un léger sourire vers ce dernier, avant de baisser le regard, ses yeux reprenant une couleur sombre, et noir.

« Gavril... Si tu as besoin de moi, tu sais où je suis. »

Dans la seconde qui suivit, Narek disparut. On crut entendre, au loin, comme une nuée d'oiseaux prendre leur envol. Gavril se précipita tant bien que mal vers Sawyer, l'aidant à se relever.

« Excuse-le. Il est... D'habitude, il n'est pas comme ça. »

Son regard est inquiet, mais il n'en dit pas plus. Gavril lâcha Sawyer, une fois qu'il fut debout, pour lui dire :

« Tu sais quoi à propos de moi, Sawyer ? » Il attrapa sa cigarette qu'il avait posé sur le rebord d'une des tables de chevet, tirant dessus une latte si grande qu'il en consuma la clope. « Parce qu'il y a certaines choses qu'il faut qu'on mette au clair, avant que je ne rejoigne ton organisation. »

Il n'avait peut-être pas employé la bonne méthode. N'avait pas dit les bon mots. Narek lui faisait regrettait sa maladresse. Son corps se détérioré de l'intérieur. Il sentait ses entrailles être comme arraché. Broyé. Son estomac le faisait souffrir. Il toussa. Du sang sortit de sa bouche. Cracha. Du sang. Pas seulement. Des lambeaux de chair aussi. Il tomba à genoux. Courbait par la douleur. Une main sur son ventre. La douleur était horrible. Il continuait de cracher. Souffle saccadé. Avait l'impression que c'était son corps entier qui passerait dans sa gorge avant de se déverser au sol. Le goût était ignoble. Les secondes interminables. Mais il ne le supplierait pas d'arrêter. Il était un bon soldat. Entrainer. Qui plie mais ne rompt pas sous la souffrance. Avait presque appris à l'aimer. Tout était tellement plus beau avec elle. Il l'aimait. Presque. Gavril mis fin à son calvaire.

« STOP! »

Narek cessa. Il toussa encore. La douleur avait disparut. Ses entrailles étaient intact. Le mauvais goût dans sa gorge persister quand même. Un filet de sa,g était toujours là. Cracha au sol. Essaya de se relever. Ne refusant pas le bras de Gavril qui venait l'aider.


« Excuse-le. Il est... D'habitude, il n'est pas comme ça. »

Aucune réponse. Il préférait ne pas savoir comment Narek était d'habitude . N'avait pas envie de pardonner pour l'instant. Le goût de ses entrailles dans sa bouche était encore bien trop présent. Il ne garderait pourtant pas rancune. Il comprenait les agissement de ceux qui avait donné la vie. L'emportement qu'ils pouvaient avoir. Thomas lui même – son père – ne se contrôler plus vraiment quand on touchait aux siens. Il lui manquait. N'avait personne à qui l'avouer. Aucune piste pour le retrouver. Chérissait les souvenirs qu 'il avait de lui. Aurait souhaité être de nouveau à ses côté. Impossible pourtant. Il le savait. Pour l'instant du moins... Un jour peut-être.

Sawyer se sentait déjà un peu mieux. Son souffle avait reprit la normale. Il se tenait debout. Prenait sur lui pour contenir les derniers ressentit de douleurs qui restait. Gavril semblait inquiet.

« Tu sais quoi à propos de moi, Sawyer ? »
«  Peu de chose. Voyant. Puissant. Pas facile à convaincre. Ce sont les mots qu'ils ont employé pour toi. Pourquoi ? »
« Parce qu'il y a certaines choses qu'il faut qu'on mette au clair, avant que je ne rejoigne ton organisation. »

Regard. Il avait toute son attention. Attendez la suite. L'inciter à en dire plus avec les yeux. Silencieusement curieux.

«  J'écoute »

« Disons que je ne suis pas réellement ce que je suis supposé être. Le don de voyance que j'ai, il m'est propre, mais il n'est guère propre à mon corps. Pour te répondre franchement, je suis un des leurs, mais qui n'agit pas pour les mêmes personnes. »

Comme vous pouvez le constater, Gavril était un as, lorsqu'il s'agissait de faire dans un mysticisme pur et dur. Sûrement que cela devait être propre aux voyants. Quoiqu'il en soit, Gavril conservait toujours son petit sourire, la couleur lui revenant petit à petit au visage.

Il finit par se relever du lit, se dirigeant vers la fenêtre, le regard quelque peu perdu à l'horizon. Il semblait réfléchir, analyser, se demandant si c'était une bonne chose que de mettre au courant le bas peuple, comme on les appelait en Enfer, lorsque l'on utilisait des termes plus ou moins courtois vis-à-vis de la race humaine.

Bien entendu, lorsqu'il avait dit « des leurs », il parlait bien entendu des démons qui l'avaient attaqué, lorsque Sawyer l'avait sauvé in extremis.

Gavril tourna la tête dans la direction de Sawyer, tout en s'appuyant à la fenêtre, ne pouvant s'empêcher de lancer des regards vers les rues visibles de Londres, s'attendant à ce qu'Aguarès ne débarque à nouveau.

« Je ne compte pas faire de vieux os parmi vous. J'ai d'autres chats à fouetter, et je pense qu'il est temps pour moi de confier mon hôte à de sources sûrs. »

Il se détacha de la vitre, se coupant le bout du pouce avec ses dents, laissant le sang sortir. Gavril traça rapidement un pentacle sur le rebords de la fenêtre, avant de se diriger vers la petite cuisine américaine, histoire de se servir un grand verre d'eau.

« En réalité, c'est plutôt une bonne chance que vous ayez pris contact. Je sais désormais tout un tas de choses. »

Gavril sourit, regardant Sawyer à travers le verre d'eau.

« Vous avez dans votre organisation, un certain Lin-Mei. Je veux que Clyde, moi, si tu préfères, lui soit confier. Tu te débrouilles comme tu veux, mais c'est l'une des conditions que j'aimerais voir appliquer avant de signer quoique ce soit. De plus, toi aussi tu devras veiller sur lui. Au vue de tes réactions et de ta façon de faire, tu es nouveau. C'est parfait. Tu lui apprendras ce que tu apprendras en compagnie de ta future femme. »

Il parlait bien entendu de Fox. Si Gavil en avait quelque chose à foutre concernant les réactions totalement humaines que l'on pourrait avoir face à de tels déclarations, lui, ça le laissait de marbre.

« Est-ce que ce que je te demande est possible, Sawyer ? »

Où comment aller directement droit au but.