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 Eat me, Drink me (pv)

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PROFIL & INFORMATIONS









Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
propriété du ministère de la magie.

► MESSAGES : 456
Eat me, Drink me (pv) #Lun 13 Sep - 17:55


Eat me, Drink me (pv) Leandr10
feat. Leandre, Lykkos, Lavrentios et Cruz

Un mois que les loups avaient suivis Wolfgang jusqu'à la capitale britannique. Cette vie n'était pas faite pour un lycien mais tous s'en accommoderaient jusqu'à ce que leur tâche soit accomplie. C'était ainsi que l'avait dit Leto, et personne n'aurait osé la contester. C'était aussi ce qu'avait dit Leandre. La fille de Leto, que l'on considérait comme l'aîné avait parlé justement quand elle avait dit qu'aucun d'eux ne serait laissé en arrière sauf bien sûr les enfants. Leah, sa soeur, toute prête d'accoucher avait été laissée au camp de Kveld avec ses trois fils et les enfants d'Héphaïstion. Cette nuit là était humide. Il avait plu pendant des jours et des jours et les limons verdâtres, tout droit sortis de l'Enfer, avaient envahi les rues. Cinq jours qu'ils faisaient le ménage. Les lukks de Lycie, séparés en petites troupes pour mieux quadriller le secteur qu'on leur avait demandé de protéger. On les savait brutaux et sauvages au combat, alors on avait pas eu peur de leur laisser les chiens de l'enfer à courser à travers toute la ville. On ne leur avait confié aucune mission "humanitaire" mais ils s'acquittaient tout aussi bien de ce qu'ils avaient à faire.
A la lueur vacillante d'un lampadaire, quatre Lukks en terminaient avec des limons acides. Il y avait Cruz, le tout jeune mordu. Dix ans seulement qu'il s'était arrêté de compter les jours pour prendre la route à leur côté. Le jeune espagnol n'avait pas la méthode des autres même si Nebi de Qadesh lui avait forgé une de ses lourdes épées que les lukks fondent dans un curieux métal pratiquement noir qu'on appelle l'adamantine.

« Encore un peu et tu finissais en gelée. »

C'était le rire clair de Lykkos qui soulevait le mordu à la force d'un seul bras. Son frère Lavrentios approcha, la gueule fendue d'un large sourire. Sur ses avant-bras la peau bouillonnait puis se reformait. Quelques éclaboussures de rien du tout. Cruz pédalait dans le vide tandis que Leandre croisait ses deux épées lyciennes pour en faire comme un ciseau prêt à décapiter le limon qu'il restait. Lykkos la regarda faire, l'ombre d'un sourire sur les lèvres. C'était vrai qu'elle était très belle Leandre dans son habit léger de lukk. Elle avait tressé les cheveux sur ses tempes pour qu'ils ne la dérangent pas mais le reste de sa longue chevelure tombait lourdement dans le creux de ses reins ceinturés de cuir... enfin ce n'était peut-être pas le moment quoiqu'elle n'eut en rien besoin d'aide ils le savaient tous. Elle était plus forte qu'eux.
Le fer des lames racla dans un bruit de métal bien familier et le "ciseau" se referma sur ce qui tenait lieu de tête à ces immondes limons. Elle vola et au même instant la rouquine eut un petit grognement étouffé.

« C'est rien. »

La louve rangea ses épées au fourreau, retournant une expression toute naturellement sûre d'elle aux regards inquiets que lui prêtaient ses lukks. Une lamelle d'acier venait de se loger entre deux de ses côtes et son t-shirt commençait à s'imprégner de son sang. Mais le poumon n'était pas touché. Alors ce n'était vraiment rien. Il suffirait qu'elle retire la lame. Les limons charriaient dans leur corps gélatineux tout ce qu'ils absorbaient et leur substance acide fondait généralement le tout en quelques minutes, sauf pour des objets plus résistant. Exemple la petite lamelle d'acier qui était venue se loger dans les côtes de la lycienne. Elle leur fit signe. Il était temps de rentrer.

« Laisse moi regarder... »
« Ca ira je t'assure. Rentrons. Je ne veux pas que les autres s'inquiètent de ne pas nous voir revenir. »

Il lui adressait un regard suspicieux. Leandre n'avait jamais été raisonnable. Comme son père d'ailleurs. Mais c'était sans doute ça qui les endurcissait de jour en jour. Elle ne voulait pas de quelqu'un pour la couver comme une princesse et il le savait très bien. De toute façon il était bien obligé de lui obéir. Elle était le chef ce soir. Lavrentios semblait inquiet mais Leandre les devança, montrant bien qu'il n'y avait pas de quoi. Les choses étaient si bien faites, qu'elle ne la sentait pratiquement pas pour peu qu'elle se tienne bien droite. Arrivée à proximité du point de ralliement de toutes les meutes, elle s'écarta d'eux dans l'idée d'aller retirer cette fichue lamelle. Héphaïstion aurait pu le faire mais elle présumait que d'autres auraient bien plus besoin de lui qu'elle. Elle passa devant les autres, un petit sourire poli pour ceux qui l'avaient remarquée, son t-shirt bien imbibé de sang mais son visage ne laissait pas vraiment de doute: ce n'était rien du tout. Une égratignure en langage de Lukk.

Elle se trouva un coin tranquille et se laissa glisser le long du mur pour ne pas avoir à trop se plier pour s'assoir. Il y avait quand même une limite dans la douleur qu'elle n'avait pas envie de franchir. Elle allait faire sa vite et ça se refermerait. D'un geste las, elle se défit de ses quelques plaques d'armes, sur les épaules et les avant-bras, défie sa ceinture et souleva son t-shirt. La plaie était nette, bien ouverte, et le sang en coulait régulièrement mais pas trop abondamment. Elle voyait nettement la lamelle coincée entre deux côtes et se félicitait que ça n'ait pas été de l'argent. Bon.
Leandre prit une profonde inspiration et noua son t-shirt au dessus de la plaie. D'une main, elle chercha à écarter un peu les côtes mais ça faisait vraiment un mal de chien et son réflexe le plus naturel face à la douleur s'était de se replier sur elle même, rendant la lamelle complètement inaccessible. Elle se redressa, laissant tomber un instant. Mais elle ré-attaquerait dans cinq minutes, pas question de retourner au camp pleurer pour un peu d'aide. Elle n'était pas comme ça. C'était une vraie Lukk de Lycie. La seule femme a s'être jamais vu donner ce titre et surtout, maintenant qu'elle y était...

N'allait pas croire, elle n'était pas fière au point d'être bête. Il lui faudrait juste serrer les dents à mort et s'accrocher.









Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
Eat me, Drink me (pv) #Lun 13 Sep - 21:40




    Eat me, Drink me (pv) Reagan


Lapyx, Nabor et Vasco avaient répondus à l'appel de Wolfgang, et c'était pour cela que Reagan, Loki et Masael avaient quitté leur petit voyage au coeur de la Colombie. Masael était revenu avec sa femme et ses trois louveteaux. Ça faisait déjà deux mois que Loki et Reagan les avait rejoint, pour marcher, pour faire un petit bout ensemble. Loki était marié avec Héméra depuis, une blonde pulpeuse et sympathique, le genre un peu anxieuse, qui avait elle cinq magnifiques enfants. Reagan, lui, n'avait pas de femme, mais il avait trouvé bon d'engrosser une fille et de récupérer ses deux rejetons, aussi, c'était deux petits êtres qui vivaient avec lui. Leah et Héméra s'occupaient alors tout le jour des dix enfants pendant que les trois mâles faisaient leur vie. Une vie de communauté au coeur de la jungle qui leur avait été longtemps idéal. Héméra avait beaucoup aidé en sachant que Leah attendait à nouveau des enfants, une chose rare mais qui était arrivé et rendait la petite troupe heureuse et émue. Ça, c'était avant. Depuis l'appel de Wolfgang, Leah restait au camp de Kveld pour ne pas se fatiguer. Là bas, rien de bien intéressant, que des tentes blanches. Les trois mâles cohabitaient dans le camp au coeur de Londres, là où toutes les meutes s'étaient retrouvées et aménagées un espace privé et sécurisé. On y trouvait des tentes différentes, de tous les pays. Généralement d'ailleurs, on distinguait les meutes à leur tente, et à leur habit. Les Lyciennes faisaient forte impression, dans une leur armure de plaque prêt du corps. Le soir précédant, Masael avait été appelé par Kohar pour la naissance de ses enfants, deux petites filles. Milly et Mahel, avait dit Masael, sans plus respecter la tradition Lycienne qu'il avait pourtant accepté de respecter quand il avait nommé ses trois garçons de trois ans leur aîné. Il s'était passé beaucoup de chose, en trois ans. Loki était redescendu le premier, et Reagan avait suivi. Masael avait décidé de rester là haut, avec Leah, au moins les premiers jours, la première semaine. La guerre ne faisait pas de cadeau, mais on avait au moins accordé ça au grand Lusitanie, laissant alors le Nicée et le Lassithi redescendre seuls.

C'était long, sans Masael pour rire. Loki et Reagan s'ennuyaient de lui, mais ils nieraient cela quand il reviendrait, juste pour le faire chier, juste pour rigoler. C'est en habit de guerre, en cuir épais bouilli et en plaques lourdes de fer blanc rayé de toutes parts, qu'ils avançaient tous les deux avec Leonel, le fils de Goliat. Ce dernier était le plus petit et le plus fin de tous. Masael avait toujours été le plus large et le plus grand. Après venait Reagan, qui était une armoire vivante, aux muscles saillants. Venait ensuite Loki, plus élancé quoi que toujours imposant et grand, et était alors enfin Leonel, plus fin et plus petit, ce qui lui donnait un air plus jeune. Les rues au nord étaient relativement vides. Il y avait toujours des chiens qui se terraient, mais au nord, c'était surtout les goules et les limons. Les limons bouillants, rouges de sang.

« La relève va pas tarder Reagan, on va faire demi-tour. »
« On passe par l'est, Leo', histoire qu'on croise les LuKK. »
« Okay, ça m'va. »

Loki tourna les talons et prit une rue vers la gauche. Leonel suivit, et Reagan fermait la marche. Son dos était marqué de bulles de sang rouge. Sous le vieux marcel noirci et boueux, on trouvait une peau qui essayait tant bien que mal de se refermer, alors qu'une épaisse glu rouge bouillonnante lui infligeait une brûlure plus horrible à la vue que douloureuse. Mais Reagan ne réagissait pas. Il avançait. Devant lui, Leonel avait eut la cage thoracique broyée, heureusement pour lui, tout ça c'était bien vite fini. Et enfin, Loki avait vu sa jambe se faire croquer par la mâchoire d'un sale cabot néantique, vite remis en place. Ils étaient tous les trois mal en point, mais c'était normal. Masael était en moins, alors forcément, les dégâts étaient relativement plus élevés pour chacun. Le chemin du retour fut plus long que prévu. Reagan traînait, un peu agacé, son épée trop longue pour lui. Elle traînait par terre, mais.. qu'importe. Ce n'était pas comme si elle était précieuse, cette épée. Elle n'était pas la sienne. Pas son épée. Leonel lui avançait, tenant son épée, et Loki également. C'était leur arme non officielle. Ils n'étaient pas Vasco. Ils n'arrivaient pas à salir leur arme sur des bêtes aussi ridicules que des limons.

Le camp en vu, Loki releva le nez. Sa femme devait être en train de faire les couches des quatre garçons, des sales petits mioches. Deux ans de connerie. Déjà. Il eut un sourire fier à l'intérieur de lui, pour lui. Un sourire vraiment fier. Leonel, lui, pensait à son père, et à la taverne. Il irait bientôt, revoir Masael et les petits. La Taverne n'était pas si désagréable qu'on le disait, pas aussi bruyante non plus. C'était les fins de soirée, qu'il l'était.

« Tu rentres déjà ? »
« Ma femme a déclaré la parité des sexes... » Loki eut un rire. « Elle me force à faire la vaisselle... »

Héméra, femme plein de caractère. Reagan eut un rire. Il ne posa pas la question à Leonel, voyant Goliat agitait sa lourde main. Pendant un instant, la solitude tomba sur ses épaules comme un poids immense. Bordel, ça faisait mal. Il avait bien ses enfants, mais à cette heure là, ils devaient dormir chez Héméra justement, et puis... Et puis il y avait autre chose. Son regard qui glissa sur le sol, et qui se fixa sur Leandre, dans un recoin, appuyé contre un mur. Ça sentait le sang. Ça sentait le sang, son sang. Il avança, d'un pas machinale. Dans son esprit, il devait aller voir ses enfants. Mais dans la réalité, il avançait vers Leandre, intrigué, intéressé, et... non. Plus que ça. Il s'avança et la regarda, comme elle était pliée et qu'il y avait un truc. Il posa un genoux à terre pour se mettre à sa hauteur, et pencha la tête, remarquant alors une barre de fer dépassant de son buste. Il grimaça, et souffla, par instinct, sans se soucier de sa fierté ou de quoi que ce soit d'autres :

« Tu veux de l'aide? Ça sera moins douloureux pour toi si je te tiens. »

Son regard, sans le remarquer, se fixa sur la blessure de Leandre. Le sang. Owh... c'était drôle, cette sensation de faim tout d'un coup. Il releva le regard, la fixa, mais... mais non. Dans son crâne, l'odeur de sang se faisait plus importante, plus pressante. Bordel, il allait quand même pas se jeter sur elle et la mordre?!











Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
propriété du ministère de la magie.

► MESSAGES : 456
Eat me, Drink me (pv) #Lun 13 Sep - 22:26


Elle l'avait vu. Senti son odeur. Reconnu le bruit de ses bas. Merde non. C'était trop là. Elle n'aimait pas cette idée d'être à ce point imprégnée de Reagan de Nicée. Avec le temps, ils avaient pourtant fini par devenir amis, mais ça n'irait pas plus loin, elle s'était fait une raison. Il l'y avait aidée quelque part en lui jetant au nez que ce qu'elle ressentait ce n'était pas du véritable amour. C'était frustrant de se l'entendre dire mais au moins elle savait qu'il ne la prendrait sans doute jamais au sérieux. Et puis quoi... elle devait avoir l'air d'une gamine à ses yeux. Sans doute. Qu'importe. Après tout. Il fallait se faire une raison même quand le coeur battait à tout rompre et hurlait de l'envoyer chier la raison. Qu'elle n'aurait jamais le dessus. C'était stupide.
Elle le regardait approcher, intriguée plus qu'autre chose. Elle le suivit du regard comme il mettait genoux à terre. Il ne pensait à rien, elle le savait, c'était sa façon d'être. Elle tira vite sur son t-shirt pour ne pas avoir l'air de quoique ce soit - elle pouvait bien passer ses journées à trancher des têtes, elle aurait toujours autant de déplaisir à aborder ses sentiments et encore plus avec lui, ce n'était pas pour qu'il aille lui sortir une remarque sur sa façon de s'exhiber devant lui, même si c'était pour rire. De la merde. Franchement. Pourtant elle faisait plutôt bonne figure.
Elle allait lui demander ce qu'il faisait là quand:

« Tu veux de l'aide? Ça sera moins douloureux pour toi si je te tiens. »

Elle avait dit non à Lykkos alors la logique aurait voulu que...

« Mh okay. Tiens moi les épaules alors, je vais essayer de faire ça vite. »

Elle le regarda droit dans les yeux comme pour donner un espèce de signal. Elle lui trouva un drôle d'air mais ne dit rien du tout. Elle le lui demanderait après si l'impression persistait. Elle lui fit signe que c'était bon et, une fois qu'il eut ses mains fermement sur ses épaules, la jeune louve, un peu hésitante, re-souleva son t-shirt. Le tissu s'était un peu alourdi et était devenu poisseux à cause du sang. Elle le renoua juste au dessus de la blessure, fermement pour que ça tienne bien. Puis, serrant les dents, elle glissa son index et son majeur droit entre ses côtes. Elle pâlit légèrement à cause de la douleur. Ses muscles se contractèrent, éprouvant la résistance de Reagan sur ses épaules. Elle gémit un petit peu, puis d'un geste rapide elle saisit la lamelle d'acier et tirant tout d'un coup. Trois ou quatre centimètres sur même pas dix. Elle laissa tomber l'objet sur le sol, laissant sa tête retomber vers l'arrière juste quelque secondes, le souffle un peu court. La douleur s'estompa vite et si sur le moment le sang avait giclé, sa peau s'était presque instantanément refermée. Il n'y avait plus que le sang frais pour témoigner qu'il y avait eu une blessure. Un sang bien rouge, toujours chaud.

« Merci, je me voyais partie pour une vrai séance de torture... t'es sûr que ça va? »

Elle reprenait déjà ses belles couleurs de lycienne, penchant la tête de côté pour regarder Reagan.









Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
Eat me, Drink me (pv) #Lun 13 Sep - 22:49




Vous savez ce qui est toujours très pathétique chez un homme? C'est quand il est aveugle, mais beau. La beauté est faite pour être vu, mais quelle importance quand le sujet, lui, ne voit pas? Caelestius de Nicée, alias Reagan, n'avait jamais été « beau » à proprement dit. Il était même plutôt banale pour un lycanthrope, avec des cheveux châtains foncés, un peu long sur sa nuque, des yeux noisettes, et une taille quasi monumentale pour des épaules larges. Plus jeune, sa beauté juvénile avait vite été éclipsé par celle de son père, plus sauvage et plus terrible sans doute. Si Loki avait gagné de la popularité grâce à son attitude désinvolte, Reagan n'avait jamais franchi la barrière avec aucune fille par lui-même. D'une, car il bafouillait. De deux, car il bafouillait. Aujourd'hui, Reagan était un dieu sur terre. D'une, car il était le dernier Prince de Nicée, et l'héritier par conséquence de la Meute de Lapyx. De deux, car il avait acquis avec le temps des traits masculins et virils, une présence aussi, et qu'on lui connaissait un caractère doux quoi que courageux. Il aurait pu être parfait. À cela prêt qu'il était aveugle et ne réfléchissait pas, ou pas assez. Il se posait des questions, beaucoup, mais rares étaient les fois où il avait eut une réponse convenable. Les autres s'étaient fait une raison, tout comme Leandre. On ne pouvait tout de même pas le lui en vouloir, n'est-ce pas?

« Mh okay. Tiens moi les épaules alors, je vais essayer de faire ça vite. »

Il aurait pu répondre, si seulement il n'avait pas ressenti un frisson tout au long de l'échine, et si dans son cerveau, il n'y avait pas eut un milliers de petites décharges électriques pour lui dire « regarde le t-shirt, sens le sang ». Le sang. Voilà une drôle de drogue. On connaissait bien le goût du sang des vampyrs, qui ne vivaient pas sans, mais savait-on le goût prononcé du lycanthrope pour le liquide sublimement vitale? Reagan ferma les yeux et posa ses mains sur les épaules de la louve, forçant quand il la sentit se contracter sous ses mains. Dans son crâne, des centaines d'image subliminales faisaient leur apparition, du simple steak sanglant au cadavre de brebis sur le sol, tout frais et chaud. Ses narines s'emparaient de l'effluve sucrée et protéinée du sang. Rien que respirer le parfum, c'était déguster un buffet. Ça gicla. Le sang le fit comprendre. Et la pupille noisette de Reagan se rétrécit à vue d'œil, violemment, alors qu'il regardait la blessure se refermait, sans plus regarder le visage de la jeune fille. Pitié... Quelle douleur au creux du ventre de Reagan, quelle envie surtout. Il la relâcha en la sentant libéré,en entendant le métal qui tombe sur le sol dans un bruit lourd. Il sentit la poussière du béton se mélangeait au sang dans ses narines. Il sentit le sang chaud qui goutte, et l'odeur du poisseux qui tâchait le t-shirt de la belle. La pleine lune était proche. Il était fatigué, blessé, surexcité de cette chasse. Il avait toutes les bonnes raisons pour la mordre, ici et tout de suite, sauf une. Il n'aurait jamais salivé à l'idée de boire n'importe quel sang. Quelque chose clochait à l'intérieur.

« Merci, je me voyais partie pour une vrai séance de torture... t'es sûr que ça va? »
« J-je... »

Il releva le nez, le regard rivé sur le t-shirt plein de sang. Son regard était minuscule, sa pupille petite. Pour le coup, il avait l'air d'un toxicomane en manque, les mains tremblantes sans pouvoir l'expliquer. Il ferma les yeux, siffla, marmonna, voulu se redresser mais finalement abandonna quand ses yeux s'ouvrirent à nouveau, toujours sur la blessure. Il ne fallu pas grand chose. Juste une bise, fine et légère, à peine violente, qui propulse aussitôt le parfum chaud du sang frais dans la figure du loup qui se pencha, cette fois-ci plus affamée, et posa aussitôt ses mains sur les hanches de la lycienne. Sa colonne vibra d'un frisson désagréable et agréable à la fois. Sa bouche épousa aussitôt le t-shirt le poisseux, jusqu'à que ses doigts, fébriles, soulèvent le t-shirt jusqu'à hauteur de la blessure, contre laquelle, là, sa langue râpeuse récoltait le sang chaud. On aurait pu s'y tromper de loin, et peut être qu'on ne se trompait pas de trop, car la langue chaude de Reagan léchait amoureusement la peau, avec une passion dévorante, et pas forcément celle du sang, mais celle de la chaleur de la peau de Leandre, l'appel de son parfum aussi. Il accrochait ses hanches, sans pouvoir s'arrêter.











Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
propriété du ministère de la magie.

► MESSAGES : 456
Eat me, Drink me (pv) #Lun 13 Sep - 23:33


Pas de réponse. Leandre fronça les sourcils. Il avait l'air... oui il avait l'air d'un de ces drogués qu'elle avait croisé en ville et qui ne lui inspirait que du dégoût. Alors pourquoi quand c'était lui tout de suite ça prenait des proportions gigantesques et là dedans pas la moindre once d'écœurement, l'envie de le serrer contre elle et de s'occuper de lui plutôt. Rhaaa. C'était trop stupide. Elle détourna les yeux trente secondes, rien que ça, juste le temps de se laisser surprendre. Elle sursauta posant d'instinct ses mains sur celles de Reagan qui tenait ses hanches. C'était qu'elle n'était pas habituée à ce qu'on la tienne comme ça, hormis lorsqu'elle se battait et que son adversaire cherchait une prise. Mais elle n'eut pas le temps de se demander ce qui se passait qu'il soulevait son t-shirt. Elle fronça les sourcils de plus belle mais c'est un profond soupir de plaisir mêlé de surprise qui lui échappa comme la langue de Reagan, cruelle, lui prodiguait un frisson électrique, obligeant son ventre à se creuser sous la caresse. Son rythme cardiaque s'accéléra tout d'un coup, et la chaleur qui émanait de sa peau augmenta sensiblement. Elle était partageait entre le réflexe tout naturel de se laisser aller et de se cambrer un peu, et celui tout contraire de se crisper. Les joues rouges, elle décolla les mains des siennes dans l'idée d'écarter le visage de Reagan et surtout sa langue qui lui procurait tant de plaisir pour trois fois rien peut-être. Et sa bouche entrouverte se préparait vraiment à dire quelque chose, à se montrer ferme. Mais ses doigts, ses mains n'étaient pas plus raisonnables qu'elle et comme il ne s'arrêtait pas de lui même, elle avait l'impression de mourir et d'en redemander à la fois, même si concrètement elle n'avait encore rien dit.
Seulement ses doigts qui glissaient dans les cheveux de Reagan le faisaient tout aussi bien. Le geste était suave quoiqu'incontrôlé et il accompagnait la musique de son souffle qui ne s'exprimait qu'en soupirs avortés. Elle se sentait fiévreuse mais elle ne voulait pas perdre le contrôle. Parce qu'elle n'était sûre de rien. Ce n'était que l'odeur du sang. Le goût du sang. Elle ne voulait pas tomber dans le piège qui lui tendait les bras. Crois-y Leandre. Crois. Rien qu'un tout petit quart de seconde. Elle ne voulait pas parce qu'y croire une seconde c'était tout recommencer depuis le début.

« Reagan... Reagan... »

Si une seconde elle s'était rendu compte qu'elle était littéralement en train de lui caressait les cheveux, elle ne s'arrêtait pas pour autant. Elle aurait bien voulu. S'en tenir à l'intention initiale, le repousser. Elle est belle la théorie mais c'est finalement toujours la pratique qui a le dessus. Mais par Seth ça ne peut pas être vrai. N'est-ce pas lui qui hier la faisait entrer dans le cercle de ses "potes de beuverie" dont il est impossible de s'extirper dans l'idée de devenir plus qu'amis? Lui qui lui disait à elle qu'il aurait aimé trouver la bonne personne, sans vraiment se rendre compte que ce qu'il disait c'était presque comme mettre un coup de hache sur le poignet qui vous tiens la branche plutôt que sur la branche. Bon c'était un fait, ça ne l'intéressait pas mais alors quoi? C'était quoi ça? Elle se sentait perdue. Ivre de lui pour trois fois rien. D'autant plus ivre qu'elle se sentait totalement frustrée. Il finirait par la tuer. Ou bien il la rendrait folle.
Elle tiqua. Non. Elle voulait comprendre. Comprendre de la bouche de celui qui s'obstinait à ne jamais rien comprendre d'ailleurs. Reagan ne comprenait rien à rien quand il s'agissait de Leandre et de ses sentiments mais ça ne faisait rien. Enfin ses mains acceptèrent d'obéir mais pas pour le repousser. Elle releva doucement le visage de Reagan jusqu'à hauteur du sien, fébrile, sa voix ne fut alors qu'un murmure presque haletant:

« Mais qu'est-ce que tu fais? »

Malheureusement sa capacité d'attention venait de chuter dramatiquement comme ses yeux noisette s'était posés sur les lèvres du loup. Sur son visage, ses mains tremblaient et quand elle arrivait à s'obliger à le regarder dans les yeux, leurs souffles se frôlant la déconcentraient. Et l'odeur de sa peau. Sa chaleur. Et sa bouche surtout. Sa bouche. Seth... sa bouche. Même en n'y comprenant rien il aurait été difficile de ne pas voir qu'elle mourrait rien qu'à regarder cette bouche qui lui avait pourtant toujours été interdite.
Il y eut un petit temps d'absolue immobilité mais merde, elle n'était pas un Dieu pour résister à ça. Lukk oui mais pas un Dieu. Bientôt deux cent ans que Reagan la hantait et maintenant qu'il la touchait il aurait fallu qu'elle dise non? Elle aurait bien voulu, pour pouvoir dire qu'elle avait fait ce qu'il fallait, qu'elle n'avait pas abusé de la situation et aussi par peur d'être rejetée. Mais elle n'était que Leandre de Lycie et ça ne lui enlevait rien de toute la frustration accumulée, plus encore parce que les derniers mois, elle l'avait plus côtoyé que les années précédentes. Alors ce n'est pas un baiser timide de pucelle effarouchée qu'elle lui vola. Elle venait plutôt conquérir ce baiser dont elle avait tant rêvé, et qui la faisait pleurer de désir intérieurement. Il ne fallait pas commencer de cette manière là s'il avait escompter la garder comme d'habitude, Leandre l'amoureuse indifférente, celle qui pouvait être son amie et rien d'autre.

Ses lèvres rencontrèrent les siennes avec toute la sauvagerie qu'on prête aux Lukks. Avec tout l'empressement qu'elles auraient eu pour une coupe d'eau si on les avait privées trop longtemps. Elle s'inventait théoricienne d'un baiser suave et brûlant à la fois. Que dis-je doctorante même, elle qui donnait là le tout premier baiser de son éternité. Ce n'était pas rien. Et on s'expliquait sans doute mieux sa fougue. Mais ça ne dura qu'un bref instant. Elle s'arracha d'elle même au baiser, le visage de Reagan toujours tenu entre ses mains pour le regardait droit dans les yeux. Il y avait dans ces yeux là la flamme de Lycie, la promesse de tout et de rien. La bête contenue dans la femme mais aussi une question et un mot. Pardon.












Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
Eat me, Drink me (pv) #Lun 13 Sep - 23:58




La peau qui se dérobe sous le baiser langoureux. Reagan a les yeux bien ouverts comme il lèche la peau sans s'arrêter, et qui serait attentif verrait qu'il n'y a déjà plus de sang et que pourtant il continue à lécher la peau. Lui le remarque, mais ne s'arrête pas, car déjà il est ivre du parfum de cette peau, et dans son fort intérieur, il y a tous les sentiments d'un mâle qui se met en route, dont le sentiment de vouloir marquer tout entier son territoire, de la monopoliser toute entière, de se l'approprier. Car si Reagan est un ange sans cervelle, il n'en reste pas moins un loup et elle une louve. Pas des moindres tout deux, puisque l'une est fille de Leto, et que lui est fils de Lapyx, et que s'il continue ainsi, à toujours embrasser cette peau neuve qui n'est plus tâchée de rien, on pourrait bien croire que la meute de Leto aura perdu la première et dernière de ses princesses. Dans le petit coeur qui bat fort du Nicée, la princesse est déjà sienne, et il a ce sentiment invincible, à cet instant précis, de ne prendre que ce qu'il lui appartient. C'est un sentiment fort. Purement masculin. Un peu idiot aussi, comme quelques jours plutôt il lui disait à elle cherchait la « bonne personne ». Quelle ironie quand il se retrouve à genoux devant elle, à lécher son ventre, à presser son visage contre sa peau, à descendre sans le faire exprès, à embrasser la peau tannée jusque au dessus de la ceinture, se délectant d'un parfum qui serait meilleur en bouche, et il sait bien qu'elle aime ça, qu'elle aime ce désir qu'il essaye inconsciemment de lui faire saisir. Après tout, quoi de plus joli que de l'entendre gémir pour si peu, quand sa conscience lui promet bien plus encore? Il sent ses mains dans ses cheveux et son nom qu'elle soupire, alors ses mains pressent ses hanches, les tenant fermement, comme de peur qu'elle ne se dérobe quand il est à l'apogée de l'excitation, qu'un peu plus et ça serait son pantalon qui serait déformé par de biens vilaines pensées devant tant de monde. Oh oui, il est tard. Il est assez tard pour que tout le monde mange sous le grand dôme ou dans les tentes, autour du feu. Pour que seuls eux ne manquent à l'appel. Mais qu'importe, car Reagan ne pense à rien, ronronne de cette main qui passe dans ses cheveux et de cette voix chaude qui chante son nom. Il est fougueux et farouche comme il dévore la peau de baiser, de cents baisers chauds et langoureux, avant qu'elle ne lui prenne le visage et qu'il ne relève le nez.

« Mais qu'est-ce que tu fais? »

Il la regarda, la fixe, une seconde seulement. Il ne répondra pas. Il a été assez clair. Ce n'est plus le bon Reagan, ce gentil petit homme naïf comme pas possible, mais c'est bel et bien un homme, au regard qui perce et comprends qui se trouve là, car Reagan a compris. Il a comprit qu'elle ne se laisserait jamais faire pour peu de chose. Que son regard est sur lui, et uniquement sur lui. Alors dans son crâne, c'est tout un engrenage qui prends place et prends forme, qui se mets en route. Il recolle les morceaux du passé, se rappelle d'une petite troupe de lycienne gloussant à son passage, alors que lui était encore assez tête en l'air pour les saluer et les oublier tout de suite après. Il se rappelle également d'une grande fille dans ce groupe, plus grande que les autres, qui ne disait et ne faisait rien d'autre que le regarder. Plus tard il se rappelle de la cérémonie de l'exil de Masael, et du regard inquisiteur de Leandre sur son ami. Puis plus tard, de l'avoir croisé à son mariage, et à sa rédemption, à son retour parmi eux. Il se rappelle de Lykkos et de ses crises de jalousie, de son envie de se débarrasser de lui. Il ne lui faut qu'une seconde pour comprendre que toute sa vie ne se résumait qu'à elle. Qu'il a perdu deux cent ans. Non, faux. Seconde secondes : il revoit Evie et son sourire enjôleur, puis ses deux enfants, son petit Rafael et sa belle Céleste. Non. Il n'a rien perdu. Il faut juste qu'il rattrape. Alors il va pour l'embrasser, mais elle est plus rapide, elle sert son visage contre lui, un peu violemment, mais c'est deux cents siècles qui s'expriment d'un coup, alors il lui rends son baiser. Elle le lâche, le fixe. Non! Il en redemande. Plus encore. Il se lève, elle suit le mouvement. C'est la scène du baiser fougueux comme dans les films. Alors il se presse contre elle, la plaque un peu brutalement contre le mur, sa main par instinct sur sa cuisse, et l'embrasse. Cette fois-ci, c'est fougueux, mais pas violent, quoi que langoureux. La violence est dans le sentiment. Il est fort et puissant. Il se déverse et ne s'arrête pas. D'une main il tient sa cuisse, d'une autre son visage. Elle est à elle, entièrement à elle quand il est comme ça, mais sur le côté, quelque chose bouge dans l'obscurité. Alors il rompt le baiser, quoi qu'un fin filet de bave relie sur leurs bouches, trahissant ce qu'ils ne cachent pas. Ils sont tous deux rouges, tous deux à bout de souffle. Même lui aurait pu comprendre en étant une tierce personne.

Son regard noisette fixe l'obscurité où se découpe une silhouette, alors qu'il reprends de la substance, et qu'il sent dans son bas ventre le feu du baiser se calmait un peu, lui qui n'a pas eut de conquête féminine depuis quatre ans. Il réagit trop vite. Il fronce les sourcils. Cette odeur...











Elladora Konstantine

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Eat me, Drink me (pv) #Mar 14 Sep - 15:41


Leandre et Reagan absents du repas du soir. Il n'aime pas ça. Dans son coeur il sait ce que cela veut dire mais il est sombre Lykkos à table entre ses frères lukks. Il va finir par se convaincre. S'il oublie le pourquoi il a si mal, s'il ne se focalise plus que sur la douleur alors il finira par y croire. Qu'elle a besoin de lui. Qu'elle n'y arrivera pas toute seule. Maudite lamelle d'acier. Maudit enfer qui précipite tout sur son passage. Lykkos se lève de table sans un mot. Il est grand, né pour dominer. Il n'a pas hériter la douceur de son père dans les traits, mais il a la noblesse altière de sa mère et la robustesse des loups de Qadesh, élancés et forts à la fois. Ses yeux noirs en amande n'ont de regard pour personne. Alors il disparait pour la retrouver un peu plus loin. Elle. Et lui surtout. C'est l'odeur du sang et une odeur plus chaude que ça qui les a trahis. Elle est là prisonnière sous le corps de Reagan contre le mur et elle en veut. Ils se livrent sous les yeux d'un Lykkos invisible une bataille entendue et sensuelle. Il y a là dedans toute la violence du désir comme ils cherchent à se posséder l'un l'autre. Leandre a ses yeux de louve guerrière, ses yeux qui veulent et qui ne démordent jamais de rien. Et quand elle l'attaque ce n'est pas par l'épée qu'elle le tue comme Lykkos l'aurait rêvé, mais en s'accrochant à ses lèvres. En les capturant un bref instant entre les siennes avant qu'elles ne lui échappent à nouveau pour venir réclamer vengeance. Il ne peut plus vraiment y croire en les voyant tous les deux, si beaux, si bien assortis dans leur violence douce-amère. Frustration. Lui aussi l'endure depuis deux cent ans et voilà comment les choses finissent.
Il aurait pu simplement tourner les talons, abdiquer et d'ailleurs une étincelle de sagesse en lui le lui souffle. Retourne-t-en Lykkos. Tu l'as perdue. Mais ses poings se serrent. Un lukk ça ne renonce pas. Alors il s'invente une raison, il en faut toujours une. Il ne peut pas être simplement le loup bouffé par la jalousie qui regarde sa belle exulter comme une fournaise entre les mains d'un autre.

Il les regardent dans les bras l'un de l'autre. Leurs lèvres se décollent et leurs yeux se tournent d'un seul geste vers lui. Leur bouche entrouverte ne contienne qu'à grand peine le souffle de leur rage et à un moment dans l'obscurité le corps de Leandre et celui de Reagan deviennent indistincts comme dans les ténèbres leur bassin s'épousent déjà. Il le maudit en silence, lui, l'idiot, l'aveugle, l'arrogant qui a ignoré sa Leandre pendant si longtemps pour venir cueillir sous son nez le fruit arrivé à maturité. Il le déteste. Lui. Pas elle. Jamais elle. Alors le visage de Lykkos se durcit encore d'avantage. Et comme il parle, il se rapproche. Sa main tombe sur l'épaule de Reagan, surprenant même une Leandre aux joues rouges, et alors son poing s'abat sur la figure du Don Juan qui a osé:

« Tu comptais vraiment la trousser comme une chienne au coin d'une rue! »

Le cri de la belle Leandre il l'ignore sur le moment. Ses yeux sont rivés sur Reagan et il attend de pied ferme le prochain coup. Mais ce qui l'assassine c'est de voir la belle rousse, plus belle encore parce qu'elle a été surprise, qui se place devant son amant et lui fait un rempart de son corps. Ca l'agace, faut-il qu'elle soit si conne elle aussi? Mais il ne le pense pas un instant. C'est son coeur meurtri qui pense pour lui.

« Lykkos ça suffit! » , la voix de Leandre porte haute et forte, toujours sûre d'elle. Elle crie. Lui aussi. Mais lui ne s'adresse qu'à Reagan.
« Tu n'as pas le droit de la traiter comme toutes ses petites catins que tu allongerais bien dans ton lit... »
« Arrêtes ça! Ne m'oblige pas... »
« ... tu serais donc bête à ce point que tu ignorerais ce qu'il en coûte de coucher avec une lycienne? Elle ne te l'a pas dit? Ou alors tu ... »

Mais Leandre, sa Leandre, ne le laissa pas poursuivre. D'un geste rapide elle l'avait dépossédé de son arme puisque la sienne était restée plus loin, là où elle s'était assise pour se soigner. Enfin les yeux de Lykkos touchèrent ceux de Leandre. Elle tremblait. Il savait qu'elle ne voulait pas lui faire de mal, mais elle avait cette volonté de fer.

« Arrête Lykkos, j'ten prie... » , sa voix tremblait un peu aussi mais elle ne cillait pas,« Ca ne sert à rien tu le sais bien. Si ce n'est pas lui ce ne sera personne d'autre... »

Lykkos tressaillit. Ces mots elle les lui avait déjà dits, et là devant lui, sa propre épée pointée sur lui, il en mourrait qu'elle ose les lui redire devant cet imbécile de Reagan. Pourtant toute l'attention de Leandre était maintenant portée sur lui, Lykkos. Et non plus sur Reagan. Ses yeux scintillaient dans le noir, tout n'était pas détruit entre eux, elle restait toujours son ami, comme pour mettre un peu de sel sur ses plaies à vif.

« Tu... non Leandre. Regarde moi dans les yeux et dis moi que tu ne sais pas, au plus profond de toi, qu'il ne fait ça que pour... » , se l'imaginer lui donnait déjà envie de vomir alors...« Il ne t'aime pas et tu le sais très bien. Toutes ces années... et toi... rentre avec moi. Tu n'as rien à faire ici. Ce n'est pas digne de toi...Leandre... il n'assumera rien du tout si tu passes la nuit avec lui ce soir. »
« Lykkos... arrête s'il te plait. » , elle lui rendait son épée, maintenant que le jeu était calmé, du moins de son côté à lui, « je ne demande rien. Je ne demanderai rien. Laisse moi, c'est mon choix. Je ne ferais pas jouer cette stupide loi lycienne pour m'attacher qui que ce soit fût-il Seth en personne. Je... c'était mon moment et tu me l'as volé. Va-t-en s'il te plait. N'en parlons plus. »

Elle était dure comme toujours. Il l'aimait pour ça aussi. Dure mais jamais injuste. Dans ces mots, elle assumait parfaitement ce qu'elle était, un lukk et une femme à la fois, sensible mais certainement pas faible. Elle avait déjà choisi depuis longtemps et elle ne 'lavait pas choisi lui. Il le savait. Pourtant ses yeux noirs, mauvais, se reportèrent à nouveau sur Reagan, comme pour lui asséner un coup de dague mortel.











Wolfgang S. Orlov

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Eat me, Drink me (pv) #Mar 14 Sep - 21:17




Pendant un instant, il croit seulement à une hallucination. Une seconde plus tard, il sent la main sur son épaule. Il se décale, mais déjà le poing s'abat. Il recule d'un pas, s'emmêle ses jambes qui sont fragiles comme du coton sur le moment, et tombe sur le cul sur le sol. Il est surpris, et si la douleur n'est pas insurmontable, voir même relativement banale, il sent un liquide épais et chaud s'insinuait dans toute sa bouche et crache sur le sol, dans un filet de bave rouge, une molaire et un autre bout de dent. Il était un peu sonné, mais ce n'était pas la force du coup. C'était plus compliqué que ça. Plus pervers aussi.

« Tu comptais vraiment la trousser comme une chienne au coin d'une rue! »

Il relève le nez. Trousser... quoi? Il regarde Leandre qui hurle, se penche sur le côté et recrache le sang qui jusqu'alors remplissait sa bouche et qu'il avalait régulièrement. La plaie à l'intérieur est déjà refermé, mais il a le goût du sang, encore et toujours. Il se redressa difficilement, sans regarder Lykkos. Il était ailleurs à ce moment. Il réfléchissait à une chose qui n'était pas de ce monde. Reagan était toujours longue à la détente, mais cette fois-ci plus que d'habitude. Avait-il eut vraiment l'idée de l'avoir à lui contre ce mur? La rousse était visiblement furieuse contre son frère d'arme. Reagan ne comprenait pas réellement, tout ce qu'il comprenait, c'est que Lykkos était fou de rage, contre lui. Car il aimait Leandre. Il n'était pas bête le loup, pas aujourd'hui, il voyait bien dans ses yeux une flamme qui peut tuer bien des loups.

« Tu n'as pas le droit de la traiter comme toutes ses petites catins que tu allongerais bien dans ton lit... »
« Arrêtes ça! Ne m'oblige pas... »
« ... tu serais donc bête à ce point que tu ignorerais ce qu'il en coûte de coucher avec une lycienne? Elle ne te l'a pas dit? Ou alors tu ... »

Il connaît la loi lycienne. Il la connaît car la personne qu'il considère comme sa belle-soeur est lycienne, car elle s'est marié à son grand dadet de frère, ce grand Masael, aussi idiot qu'incapable, et... et il n'en a rien à faire de cette loi d'abord. Il la connaît et l'assume. À l'intérieur de Reagan, ça se bousculait, ça se chamboulait violemment. Des centaines d'idée faisaient leur chemin et se tressait à d'autres idées, de plus en plus importantes dans son crâne. Son regard un peu perdu se posa sur Lykkos, qui le fusillait du regard et partait. Reagan n'était pas de ces hommes qui se battent pour si peu. Une insulte pour lui? Oui. Et alors? Ça lui importait peu, ça l'effleurait au plus. Il n'y avait plus rien à présent que lui et elle. Il la regarda. Il se rendait compte combien elle était belle, et en même temps, il se rappelait de cette fois-ci où, harcelée par trois lyciennes, il avait lâché comme ça, sans le faire exprès, sans le calculer, qu'il n'aimait pas les rousses. C'était bête. Il n'avait jamais rien eut contre. Mieux encore, son propre près était presque roux. Alors... oui, c'était bête.

« Viens. On s'en va. »

Il ne lui avait pas demandé. Il lui avait prise sa main, sans violence, un peu pressante juste, et l'avait tiré vers elle. Rapidement il la tirait vers sa maison, à lui, vide. Qu'importe. Il mit un coup de pieds dans la porte qui se brisa. Nabor était dans le salon. Il pointa son nez, vu à peine passer Reagan et Leandre, mais ne dit pas mot. Dans le canapé, Vasco et Lapyx mangeaient. Reagan monta les marches, rapidement, poussa la porte de sa chambre et la referma. En bas, la télé avait augmenté de son, et on entendait Vasco et Nabor hurlaient pour un but. Coupe du monde, ou un truc du genre. Le foot, quoi. Doucement Reagan poussa Leandre dans le lit, se défaisant de sa chemise.

« J'accepte la loi lycienne. Je la connais par coeur. Et je m'en fou. Elle ne me fait pas peur. »

La chemise tomba sur le sol. Il regarda Leandre. Il avait l'impression de la dévorer sur place. Dans sa bouche, c'était dire je t'aime. Il n'avait qu'une envie : la dévorer.









Elladora Konstantine

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Eat me, Drink me (pv) #Mer 15 Sep - 14:44


Un instant les choses semblaient rester figer sur place. Une brise légère glissa ses doigts dans les longs cheveux de Leandre tandis qu'elle perdait de vue son meilleur ami. Ca ne changerait rien entre eux, elle le savait bien mais elle l'avait blessé. Dans le fond ce n'était pas juste. Ils avaient grandi ensemble. C'était à lui qu'elle avait mordu les oreilles et tiré la queue quand petits louveteaux ils se rendaient fous à se courir après par simple goût du jeu, pour tester l'autre aussi. C'était avec lui qu'elle avait déchiré la draperie du bon Héphaïstion sans le faire exprès. Avec lui toujours qu'elle s'était escrimé à tirer sur leur tout premier quartier de viande. Ils avaient dormi en boule l'un contre l'autre avec tous les autres chiots de la meute, quand les adultes leur faisaient traverser des contrées trop inhospitalières. Alors la première fois que son coeur avait battu ça aurait aussi dû être pour lui. Et pourtant, un seul regard avait suffit et c'était Reagan de Nicée qui l'avait eu ce regard. Ce n'était pas juste. Mais le coeur n'avait pas besoin de raison.
Ce soir Lykkos allait rentrer sans Leandre et il trouverait ses deux frères. Lavrentios et Lefteris comprendraient d'un seul regard et alors ils se battraient tous les trois. Leandre le savait. Elle savait aussi que Lykkos aurait le dessus et qu'il l'attendrait elle pour vraiment se battre. Elle savait qu'à l'aube ils se mettraient en pièce, que leur flanc serait déchiré et leur gueule pleine de sang et de fourrure arrachée. Aux yeux des autres, ce ne serait qu'un acte de barbarie incompréhensible, d'autant plus qu'à ce qu'elle avait compris il était mal vu pour un loup de se battre contre une femelle, mais ceux de la meute comprendrait. Chez les Lukks, les larmes étaient l'apanage des plus petits ou alors elles étaient le signe du renoncement le plus sincère, celui qui sert à guérir. On ne se prenait pas dans les bras pour se consoler mais on se battait sans s'épargner quitte à vraiment se faire mal.

« Viens. On s'en va. »

La voix de Reagan la tira de ses pensées. Elle sentit la chaleur de sa main qui l'enjoignait de le suivre. Un instant elle lui échappa mais ce n'était que pour mieux lui revenir, ses armes sur les hanches. Elle ne serrait jamais partie sans.
Reagan la guidait dans la nuit jusqu'à chez lui, il ouvrit la porte sans ménagement et, quoique son père Lapyx n'ait rien dit, Leandre rougit, ne quittant pas Reagan d'une semelle. Elle passa devant lui comme il lui ouvrait la porte de sa chambre et la refermait derrière eux. Elle se retourna juste pour le voir approcher et la pousser dans le lit. Le feu s'était ré-embrasé en moins d'un regard. Leandre se défit de sa ceinture, laissant ses armes tomber au sol devant Reagan. Ca ne voulait sûrement rien dire pour les occidentaux mais pour elle ça avait un sens. C'était un geste qui témoignait tant de la toute confiance qu'elle avait en lui que de son envie de s'abandonner à leurs caresses. Elle retira son t-shirt plein de sang séché dans la foulée, dévoilant un corps bien différent de celui de la fragile Leah aux poignets en attaches parisiennes. Le hâle léger de sa peau se rappelait encore des baisers brûlants du soleil, bien loin d'une peau de roux trop pâle et un peu rougeaude qu'on aurait pu attendre. Elle était pleine de vie, lumineuse, le bassin évasé et les hanches solides mais délicieusement galbées dans son jean.

« J'accepte la loi lycienne. Je la connais par coeur. Et je m'en fou. Elle ne me fait pas peur. »

Elle tressaillit. Ce n'était pas seulement son regard qui la dévorait. C'était ce qu'il venait de dire. Bien sûr qu'il la connaissait, à cause de Leah et Masael. Mais elle n'aurait jamais cru qu'il puisse en tenir compte. Et d'ailleurs la loi lycienne ne s'appliquait pas nécessairement aux étrangers. Pourtant ce qu'il venait de dire avait plus de poids que n'importe quel autre chose qu'il aurait pu dire, à ce moment précis, dans cette chambre où il s'apprêtait à prendre ce qu'elle lui avait toujours réservé.
Comme sa chemise tombait, la belle louve se cambrait pour que leurs lèvres se rejoignent à nouveau dans un baiser non moins fougueux. Son corps de lycienne, finement musclé pressait ses galbes de femme contre le corps de Reagan sans le vouloir. Mais ils ne faisaient plus attention à rien. L'envie de se dévorer l'un l'autre les brûlait et Leandre, toute belle dans ses cheveux défaits, ne démentait en rien la réputation qu'avaient les Lukks d'être des sauvages. Contre lui, elle était douce et farouche à la fois, une louve dans ce qu'elle a de plus quand elle se défend avec toute l'ardeur de celle qui veut.

« La loi appartient à la raison et le coeur n'appartient qu'au coeur, c'est la première de toutes les lois lyciennes. »

Et son coeur battait fort contre celui de Reagan. Ses doigts caressaient à nouveau ses cheveux puis elle ferma les yeux et l'embrassa à nouveau comme pour ne plus jamais quitter ses lèvres. Elle pouvait bien mourir entre ses mains cette nuit.












Wolfgang S. Orlov

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► MESSAGES : 585
Eat me, Drink me (pv) #Jeu 23 Sep - 23:27




Elle était de ces femmes qui vous rendent fous en vous croisant dans la rue, et pourtant, c'était la première fois qu'il la voyait comme ça. Il y avait bien eut des jours où il l'avait croisé, nue sous la cascade, et avait détourné le regard avec un sourire satisfait, sans trop savoir pourquoi, mais aujourd'hui était différent. Aujourd'hui elle le regardait en s'abandonnant, elle lui donnait tout en restant noble, et elle gardait la prestance des reines qui ont tout à donner. Un frisson lui parcourut l'échine en la sentant tressaillir. Avait-il mal dit? Il n'en savait rien. Il avait toujours très mal parler avec les femmes, sans jamais vraiment les comprendre au plus profond de lui. Il avait peu parlé aux femmes, et il avait voulu, bien des fois, avoir cette aisance qu'avait son père avant lui avec la gente féminine, tout simplement. Mais ça il ne l'aurait jamais, car il ne comprendrait jamais ce qu'on ne lui disait pas. Il était comme ça, Reagan, un peu , et malgré ses neuf siècle, il n'avait jamais changé. Il n'était pas intelligent, il le savait, mais il avait un coeur d'or, il était dévoué et doué de ses mains. Il était un homme de coeur plus que d'intellect, et cela le lui suffisait, et c'était également pour ça qu'elle l'aimait, elle, la belle et farouche Leandre, qu'elle se cambrait sans qu'il ne la touche, qu'elle ne l'effleura alors que la chemise du loup glissait sur les draps, juste à côté de leur deux corps qui cherchaient le contact. Il la sent proche, si proche, qu'il en rougit un peu sur le haut des pommettes, avec cet air d'adolescent qui connaît sa première femme.

« La loi appartient à la raison et le coeur n'appartient qu'au coeur, c'est la première de toutes les lois lyciennes. »

Elle l'embrasse, et il ronronne, réponds au contact chaud de ses lèvres. Il pose son corps contre elle, et montre là qu'il a de l'expérience comme sa main embrasse, possessive, sa nuque, tout pendant qu'il l'embrasse langoureusement. C'est un balais alors, comme il se presse contre elle, lui faisant comprendre par là l'urgence de la situation, mais également l'étendu de son désir. Il n'est pas vulgaire non plus, juste pressé, comme un jeune amoureux qui a attendu cent ans, quand c'est elle qui l'a attendu le plus longtemps. Mais il n'est plus question de temps, de lieu, ou même de nom, juste d'elle et de lui, ensemble, et dans un lit. Sous la main du loup, Reagan découvrait les hanches fortes de sa future louve, un corps parfaitement dessiné, un de ses corps finement musclé par l'effort de tous les jours, qui avait également connu les batailles et les guerres, un corps qui n'avait jusqu'alors jamais connu d'autres hommes, qui n'avait jamais appelé aucune autre personne que lui. C'était peut être la première fois que Reagan sentait quelque chose au plus profond de son estomac, et pas seulement le désir, mais quelque chose de poignant. C'était la première fois qu'on l'attendait, tout simplement, la première fois qu'on ne l'oubliait pas, qu'on n'était pas énervé par sa maladresse quasi enfantine, lui ne voyait jamais plus loin que le bout de son nez. C'était la première fois qu'on l'aimait, lui, pour de vrai, aussi fort que dans les contes, ou comme les autres s'aimaient. C'était peut être la première fois qu'il avait envie de pleurer de joie en enlevant le t-shirt d'une fille, en embrassant sa gorge puis sa poitrine. C'était la première fois qu'il embrassait de cette façon également, avec la passion de l'amant éperdu, avec un bonheur complet, total, et il l'aimait cette peau chaude sous ses lèvres, ce ventre qui disparaissait, qui fuyait le contact avec ses lèvres comme il léchait sans regarder vraiment où, ses mains, pressantes, détachant déjà la ceinture


~*~

La télévision en bas tournait encore. Leandre venait de passer, et la porte en haut venait de claquer. Lapyx passa de la cuisine au salon, et se posa entre Vasco et Nabor, l'air amusé. Son sourire en coin était long. Nabor prit la télécommande et zappa.

« Il sait au moins que se faire une Lycienne c'est se marier avec elle? »
« J'crois. » Silence. « J'espère pour mon imbécile de fils. »
« J'ai échappé au lien avec les Lycie, on dirait. » Nabor goba un bout de canard avec un petit rire.
« Ouais. »

Les trois vieux se turent.

« … Nabor, monte le son. »
« J'croyais qu'on attendait justement... » Vasco lui fila un coup de coude. « Okay, okay, vous énervez pas.. »

Le son augmenta.
Les trois vieux continuèrent de regarder le foot...










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► MESSAGES : 456
Eat me, Drink me (pv) #Sam 25 Sep - 21:13


Elle le regardait comme si c'était la première fois qu'elle le voyait. Elle avait envie de pleurer tant elle était heureuse. Bien sûr, elle ne pleurerait pas, de peur qu'il s'inquiète ou tout simplement qu'il la prenne pour une gamine idiote. Oui elle se sentait idiote, presque ingénue mais tellement heureuse. Ses doigts glissaient dans les cheveux de Reagan et elle était douce comme un ange. Pas de ces anges qui portent leur justice à la pointe de leur épée, ni de ces petits bibelots qui prenaient la poussière sur le manteau de la cheminée. Elle était un ange sauvage, de ceux qui butinent les larmes de leurs enfants pour les chatouiller, de ceux qui buvaient vos sourires du regard et pouvaient tomber amoureux d'une caresse ou d'un éclat de rire. Ils étaient doux les cheveux de Reagan comme ils glissaient entre ses doigts. Elle le regardait dans les yeux comme une adolescente devant son tout premier amoureux, un deuxième dieu vivant après le père. Elle se sentait toute petite, pour la première fois sans arme, en train de partager quelque chose d'unique avec lui, son grand amour. Il se presse contre elle, lui laisse sentir qu'il n'attendra peut-être plus trop longtemps et elle découvre. C'est vrai qu'elle n'est pas une experte. Pas une femme qui sait d'habitude ce qu'elle a à faire dans ces moments là. Enfin... elle n'était pas si naïve. Mais dans ses gestes il y avait un brin de maladresse. Elle l'embrassait, remontait mille fois les muscles de ses bras, de ses épaules, de son dos et ses yeux noisette s'accrochaient à ceux de Reagan, l'interrogeant parfois. Elle avait dans le regard cette petite appréhension de toutes les premières fois. Et qui plus est, dans leur danse, ils s'apprivoisaient pour la première fois.

Elle glissait les doigts dans les passants du jean de Reagan mais à cet instant le volume de la télé augmenta. Leandre s'immobilisa un instant, fronçant les sourcils avec un petit sourire gêné. Le rouge lui monta aux joues. Etait-elle à ce point sans vergogne pour passer devant les illustres Lapyx, Vasco et Nabor, sans avoir même dissimuler un tout petit peu ce qui l'avait emmenée jusqu'ici. Bien sûr ce n'était pas juste un désir physique. C'était bien plus que ça. Ca n'était pas arrivé comme ça d'une pulsion en pleine rue, c'était un désir qui avait grandi doucement mais sûrement et qui s'était retenu deux siècles entier sans jamais un mot plus haut que l'autre. Et au moment où leurs mains s'effleuraient, se débarrassant de leur jean, elle semblait troublée. Le souffle déjà court alors qu'elle se retrouvait seulement en sous vêtements, elle se redressa pour se retrouver assise à califourchon sur les genoux de Reagan. Elle l'embrassait encore, tendrement, caressait son visage comme elle se rendait compte à quel point elle aimait ça:

« Reagan... Reagan je t'aime... vraiment... plus que tout, tu sais... depuis la première fois... »

Elle prenait le temps de lui dire ça entre deux baisers et frissonnait de tout son corps au moindre mouvement corps contre corps qu'ils esquissaient. Ce n'était pas la première fois qu'elle lui disait qu'elle l'aimait, et elle savait qu'il était au courant. Mais c'était la première fois qu'aucune circonstance ne l'y contraignait. Elle ne le lui disait pas en grognant qu'elle n'avait pas envie d'en parler, ni qu'il n'y avait pas de quoi se moquer... comme les quelques fois où ils s'étaient retrouvés seuls à parler de ça pour un oui ou un non et où presque à chaque fois ils s'étaient un peu disputés et s'étaient séparés vexés. Là il n'y avait pas de ça. Elle le lui disait pour faire battre leur coeur à l'unisson. Elle le lui disait parce que c'était important pour elle.
Elle n'était pas l'adorable petite mordue de Kirill qui aurait mit le monde à ses pieds sans même rien faire. Elle n'était pas la délicate Leah, si fragile qu'elle en devenait précieuse. Elle était un Lukk de Lycie à qui on avait toujours dit qu'elle n'avait besoin de personne, que c'était les autres qui avaient besoin d'elle... mais elle avait besoin de lui.









Wolfgang S. Orlov

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► MESSAGES : 585
Eat me, Drink me (pv) #Dim 24 Oct - 4:44




Et... match de foot. Reagan s'immobilisa, tendit l'oreille, et gronda. Ces trois vieux lui auront tout fait, jusqu'au bout. Même si ils étaient les « respectables conseillers », parfois, Reagan n'avait qu'une envie : les foutre à la porte. Parce qu'ils étaient épuisants. Même pour quelqu'un d'aussi enfantin et sympathique que Reagan. Lassé était le mot. Il voulait quelque chose, et encore, même sans êtres dans la pièce, ils arrivaient à tout faire pour les déstabiliser. Comme si c'était pas assez compliqué...! qu'importe, puisqu'après tout, le regard de Reagan passa des joues rouges de Leandre à ses cuisses, et plus précisément, à son sous vêtement. Sa bouche, par instinct – et de nouveau d'humeur – se reposa sur celles, joueuses, de la louve. Il l'embrassa, non pas comme un enfant, mais comme un homme, avec passion et ardeur. Son corps trembla, alors qu'elle se hissait à lui, sur ses genoux. Il sentit l'excitation montait encore, quand ses mains caressaient les hanches de la lycienne, remontant lentement la courbe de ses reins.

« Reagan... Reagan je t'aime... vraiment... plus que tout, tu sais... depuis la première fois... »
« Je t'aime aussi, beaucoup, vraiment beaucoup. »

Sa bouche ponctue sa phrase. Chaque virgule est un baiser sur sa gorge. Ses mains, elles, épousent les galbes de ses seins, les découvre au creux de ses mains, quand leur bassin, se frôlant et se frottant, déclenchent les étincelles qui allume les passions les plus déchaînés. Deux siècles, c'est long, pour s'imaginer cet instinct. Mais Reagan a juste besoin d'une minute pour entamer ses fantasmes et ses divagations. Il a juste besoin de cette femme, de ces mains, de sa bouche, et il se sent déjà dans un monde parallèle, un monde sans guerre, sans démon, sans haine et sans pluie. Juste avec un soleil, et la chaleur de sa peau contre lui.
Reagan, lui, sait qu'elle est forte cette Leandre dans ses bras, qu'elle le domine dans ce lit, mais il sait aussi que fébrile, il est adroit, obtus, et qu'il saura gagné sans se montrer maladroit. Il est le conquérant d'une terre vierge, dont sa bouche se délecte, du bout de son sein, en flèche écarlate, au dernier élastique, bastion de sa prochaine victoire. Reine farouche qui l'embrase tout entier, Reagan l'attire à lui, ses bras puissants, ses cheveux attachés, bruns. Reagan qui a l'air du père célibataire, trente cinq ans, mal rasé, mais beau. Les yeux pétillants de vie, les mains douces, quoi que rugueuses par le travail, et surtout, beau. Un corps bien sculpté, une démarche, une prestance innée. Nicée. Tel est son nom. Mais pas de nom quand ses mains lâchent le buste tanné, le laissant au plaisir des lèvres de Reagan, pour s'aventurer plus bas, sur les reins, puis sur les hanches. Ses doigts s'arrêtent à la barrière de sous vêtements, et finalement, sans trop savoir être patient, glisse ses doigts et le tire vers le bas. Le regard ne dévie pas, rivé sur le visage de Leandre pendant que sa bouche embrasse chaque parcelle de sa peau chaude. Ses mains, elles, caressent, avides, les cuisses fortes et musclées de la louve aux cheveux de feu.

« Quel genre de diable es-tu, pour faire bouillir mon sang dans mes veines? »

Il faut croire qu'il a perdu au jeux de l'amour. Reagan est chaud comme la braise, et ne jurera plus que par le feu de sa peau. À elle. À Leandre de Lycie.










Elladora Konstantine

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► MESSAGES : 456
Eat me, Drink me (pv) #Lun 3 Jan - 12:03


« Quel genre de diable es-tu, pour faire bouillir mon sang dans mes veines? »

Elle sourit et se calme un petit instant. Il faut qu'elle le regarde, ce beau visage de loup plus vieux et pourtant si juvénile quand on y pense. Qu'a-t-elle cherché en lui? La force? Oui peut-être mais la tendresse aussi, la tendresse du coeur qui voudrait garder à jamais ses yeux innocents. Ses lèvres qui auront toujours un peu le goût du citron mais qui se laisseront capturer désormais, juste pour lui faire plaisir. Elle a cherché une épaule contre laquelle elle puisse se blottir, contre laquelle elle puisse être fragile. Être une femme tout simplement. Mais elle se donne avec toutes ces contradictions, insoumise mais consentante, indomptable mais charmée tout simplement. Elle a rongé le frein de sa patience jusqu'au bout, c'est d'ailleurs le seul frein qu'elle ait jamais connu. Ce n'est pas la main d'un père, ni celle d'un homme qui le lui a imposé, c'est elle. Pour l'amour de lui. Et qu'il est grand cet amour. Il lui rend la peau brûlante comme le soleil du Namib.

« Je suis un diable dont la peau a bu le soleil du désert et a brûlé par lui pour te réchauffer toi. » , elle eut un petit sourire malicieux et se pencha sur ses lèvres,« ...et ce n'est que maintenant que je me rends compte à quel point j'ai pu avoir froid. »... sans toi.

Leandre n'était pas poète, loin de là. Elle disait toujours les choses telles qu'elle les pensait, telles qu'elle les ressentait. Même il y a peu quand il l'avait faite tourné en bourrique à lui dire qu'elle ne l'aimait pas vraiment, à essayer de la convaincre qu'elle était comme ses autres filles mais que lui souffrait de n'être jamais aimé de cet amour là, qui ne fleurit qu'une seule fois dit-on. Tout d'un coup, il lui semblait être toute petite devant lui, comme si, vagabonde qu'elle était, elle s'était trouvé une maison, immense, chaleureuse, rassurante. Une maison pour toujours? Elle frissonna, et si... non. Il savait. Il l'en avait assurée. Il ne fallait pas avoir peur maintenant. Elle se blottit un instant contre lui puis se recula un peu dans le lit, se laissant regarder avant qu'un instant de pudeur qui n'était pas à elle ne vienne s'immiscer dans son coeur. Ca ne dura qu'une brève seconde, puis elle s'allongea près de lui, l'attirant par la main. Elle voulait sentir sa peau contre la sienne, sa barbe de quelques jours contre ses lèvres. Elle était calme pourtant Leandre, calme comme une fille qui va devenir femme, et qui a un peu peur. Alors elle dit.

« Je ne connais que la brûlure du soleil et la morsure de l'épée... »









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
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► MESSAGES : 585
Eat me, Drink me (pv) #Dim 9 Jan - 5:30




“Je suis un diable dont la peau a bu le soleil du désert et a brûlé par lui pour te réchauffer toi. ...et ce n'est que maintenant que je me rends compte à quel point j'ai pu avoir froid. “

Et ce n’était que maintenant qu’il se rendait compte que jusqu’à maintenant, il avait cru qu’il lui avait tout, qu’il ne lui fallait rien de personne, que sa vie entière se résumerait à l’éducation de deux louveteaux, qui seraient son oeuvre, la seule, l’unique, d’une vie tristement gâchée. Oh, ça ne le rendait pas malheureux d’être seul, Reagan en était même plutôt fier, et disait souvent qu’il avait échappé aux méfaits du mariage, et il se retrouvait dans les bras d’une louve, et son coeur lui criait de ne pas la laisser partir, de l’enfermer et de l’aimer comme personne ne l’aimera jamais. Cette même fille qu’il avait cru comme toutes les autres, mais qu’était-il Reagan, un peureux ou un idiot? Pas un idiot, non, pas tout à fait, mais un peureux. Quand il avait donné son coeur à une fille, elle le lui avait pris et l’avait réduit en morceaux, en miettes, et l’avait piétiné comme jamais. Ca avait été le plaisir de Evie Solokoff que de le voir pleurer de rage et de colère, que de le voir ramper jusqu’au campement, seul et sans personne, pour quémander ce qu’elle avait expulsé de son ventre et qu’elle aurait laissé crevé de faim. Il avait été traîné dans la boue, et avait eut peur à nouveau qu’une louve fasse de même, à nouveau. C’était peut être idiot, car Léandre de Lycie n’était pas Evie de Thébaïde, mais un coeur reste un coeur, et on ne commende pas à la peur qui parfois l’étreint. Mais maintenant qu’il y réfléchit, maintenant qu’il revoit tout cela, il se dit que Evie n’a jamais été chaleureuse, qu’elle prenait pour mieux partir satisfaite, toute fière d’avoir ce que personne n’aura jamais. La virginité du loup, oui, mais surtout le plaisir de massacrer son innocence dans le fond. Son innocence de petit loup un peu perdu à l’époque, et qui s’était retrouvé papa sans le savoir, sans le vouloir. Il avait pris ses responsabilités, et il ferait de même avec Léandre ce soir. Parce qu’il était comme ça. Peut être pas fort comme Masael, peut être pas intelligent comme Loki, mais responsable comme personne. Reagan ne fuirait jamais. Jamais. Surtout pas devant une main qui l’attire, devant un corps qu’il désire et qui l’appelle, qui lui crie de le posséder. Il ferme les yeux et ronronne comme elle se love contre lui, et son corps tremble d’impatience qu’il contient facilement, désirant que ce moment dure une éternité pour eux.

“Je ne connais que la brûlure du soleil et la morsure de l'épée...”

Il a un rire, joyeux, et l’embrasse, chastement, tendrement, et la regarde dans les yeux. Ses mains retirent lentement son jeans et son caleçon sans qu’il ne la quitte des yeux. Sur le bas de ses cuisses, et c’est bien assez pour un corps qui réclame par cent fois la rousse qui trône, seule maîtresse, de son lit. La seule qui n’y soit jamais rentrée d’ailleurs. Il soupire à ses lèvres, le regard fiévreux mais bien présent. Il ne rêve pas. Il le sait. Il s’en fout.

“Je t’offre une main que tu pourras tenir, une épaule où te reposer les soirs où tu n’auras plus le coeur à avancer, et une bouche à embrasser, sur laquelle tu pourras poser cent baisers, contre laquelle tu pourras aussi t'énerver. Je ne suis pas un géant, mais je le jure, Léandre...” Il pose son front contre le sien, ses mains prenant ses hanches en main. “...que tu connaîtras la douceur de mes promesses, leur authenticité, leur sincérité, et je te laisse mon coeur en cages, que tu pourras tenir dans le creux de ta main, seule reine de mon existence, si tu le veux.”

Il a un sourire, sincère quand il l’embrasse. Il pourrait la posséder toute entière, mais être amoureux c’est une chose, mais être amoureux et en accepter les conséquences en est une autre. Alors même avec cette boule au ventre et ce désir mordant, cette proximité presque obscène de leur deux bassins, il reste là, immobile, patient, et sincère au plus profond de lui.










Elladora Konstantine

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► MESSAGES : 456
Eat me, Drink me (pv) #Ven 14 Jan - 14:07


“Je t’offre une main que tu pourras tenir, une épaule où te reposer les soirs où tu n’auras plus le coeur à avancer, et une bouche à embrasser, sur laquelle tu pourras poser cent baisers, contre laquelle tu pourras aussi t'énerver. Je ne suis pas un géant, mais je le jure, Léandre... que tu connaîtras la douceur de mes promesses, leur authenticité, leur sincérité, et je te laisse mon coeur en cages, que tu pourras tenir dans le creux de ta main, seule reine de mon existence, si tu le veux.”

Ces mots sont sans appel, il ne laisse pas de place au doute. Oh bien sûr même avant elle n'aurait pas voulu croire que ce n'était qu'un coup d'un soir. Pour elle ça n'aurait pas pu de toute façon, et si lui en avait décidé ainsi, elle serait repartie, silencieuse furie à la chevelure de feu. Blessée à vie, pour toujours sauvage. Mais la façon dont il la regardait, dont il lui parlait, si rassurant et terrifiant à la fois... Elle savait, elle avait eu largement le temps de peser le pour et le contre, de se demander si pour lui elle était prête à quitter sa vie sauvage, à apprendre ces moeurs étrangères qui lui paraissaient si curieuse à elle qui ne les avait jamais pratiqué. Mais ce soir elle avait posé ses épées devant lui. Elle avait accepté de le suivre ici, sous un toit, suspendue au dessus du sol, et d'oublier pour un instant à quel point elle avait peur que tout s'écroule, elle qui dormait sur le ventre de la terre ferme, comme à écouter les battements de coeur du monde avec l'assurance qu'il n'y avait rien de plus sûr que ça. Que le meilleur toit au monde devait être piqué d'étoiles scintillantes. Et que la meilleure nourriture au monde, c'était celle qu'elle arrachait à une proie encore chaude.

Pourtant, dans la tendresse de ces mots, c'était une muselière que Reagan lui tendait, du moins, ça ne pouvait qu'en avoir l'air pour ses yeux de petite sauvage qui jamais avant ne s'était retrouvée ainsi allongé, dans le plus simple appareil, à l'ombre d'un corps plus fort que le sien. Ces mots là ressemblaient si bien à ceux que l'on se disait avant de s'unir chez les Lukks, seuls, dans l'intimité la plus parfaite. Ils avaient un poids, une résonance... une certaine chaleur dans laquelle elle reconnaissait plus qu'elle n'avait osé rêver. Plus jeune, elle aurait souhaité un sourire, un regard. Un baiser peut-être. C'aurait été tout ce qu'elle osait. Pourtant devant ça, elle ne fuyait pas. Elle se noyait dans les yeux de Reagan, si petite pour une fois puis l'instant d'après son égal, la moitié de lui. Doucement ses cuisses se desserrèrent autour de la taille de Reagan, imperceptiblement, parce qu'elle n'était pas aussi vulgaire ni aussi avide que les louves qui savent déjà, qui n'ont plus rien à connaître, simplement à retrouver, ou à provoquer pour obtenir.

"... je le veux.", répondit-elle enfin en cherchant la douceur d'un baiser contre ses lèvres. Elle était là, déjà à lui, déjà promise depuis toujours semblait-il. Et elle promettrait encore, sans peur, sans doute, autant de fois qu'il en redemanderait, toutes les fois qu'il voudrait la conquérir, la posséder, l'enfermer comme on croit pouvoir enfermer un diable.

Elle serait là. Cette même sauvage aux deux épées. Là pour le serrer dans ses bras quand il voudrait oublier le monde. Là pour déposer les armes à ses pieds ou au contraire les brandir dans un torrent plein de fougue que seules les lyciennes possédaient. Elle garderait la peau brûlante pour les soirs où il ferait froid. Le coeur patient pour toutes ces choses qu'ils ne s'étaient pas encore dites. Qu'ils n'avaient pas encore fait. Là, dans son lit, comme rejouant les traditions oubliées depuis longtemps qui voulait qu'un guerrier enlève sa louve et la couche dans son lit pour obtenir ses faveurs, il n'y avait plus de peur que celle de cet instant inconnu. Il n'y avait plus le murmure de la télé et les rires de Nabor, Lapyx et Vasco. Il n'y avait plus que lui, et elle. Leur ventre noué d'un même noeud, qui partageaient la même impatience. Comme la terre et la mer s'impatientent l'une de l'autre, jusqu'à ce que l'une s'ouvre et que l'autre se perde en elle dans un tumultueux mouvement de va-et-viens que les corps impatients, dans leur danse d'amour, finissent toujours par imiter avant de ne faire plus qu'un. Alors la terre tremble, elle se réchauffe, elle s'offre et se meurt d'amour, et si elle a encore une seule appréhension, c'est bien parce que c'est sa toute première fois.










Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
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► MESSAGES : 585
Eat me, Drink me (pv) #Dim 16 Jan - 10:58




C’est un songe, mais il ne dort pas. Quand est-ce qu’il se réveillera, trop ivre, le sang qui tache encore ses lèvres? Il l’ignore. D’ailleurs, il ne sait pas grand chose. Il ne sait rien à ce moment, si ce n’est que c’est le vide, le néant qui l’entoure, qui le sert, et c’est le feu qui lui brûle la peau. Il est écorché, vif. Qu’on l’étouffe, qu’il meurt comme ça, comme il est heureux, là, pour la première fois. Il grogne malgré lui, qu’impatience. Qu’il prenne sans demander, ça serait bien, oui, ça serait bon pour la chaire, mais l’esprit de Reagan n’est pas malade, il est trop propre, trop bien élevé dans le respect et dans la simplicité, alors il parle du fond du coeur, de mots un peu idiots qui pourtant sont ceux qui font sourire et rougir. Il pourrait lui en chuchoter pendant des heures et des heures sans se lasser, trouvant toujours le rythme ou la rime d’une phrase, ponctuée par ses lèvres, en plusieurs langues même si elle le désire. Il peut attendre. Le désir de la chaire n’est pas nécessaire, n’est pas ce qu’il y a de plus important. C’est peut être étrange pour un homme de penser ainsi, mais c’est ce qu’il ressent. Une partie de jambe en l’air, on en a trente dans la semaine si on veut. Un coeur au creux de la main, c’est tellement plus rare. Surtout quand il s’agit de se lier pour l’éternité. Il tremble, son corps est suant malgré lui, mais ça ne le rends que plus saillant, aux muscles bien dessinés sous sa peau chaude des hommes qui viennent des pays où le soleil est chaud et brûle le paysage. Et elle, ô nue, infâme Diane qui touche à son coeur, l’arrache pour mieux l’embrasser. Il la fixe, l’observe, ses yeux découpent son visage avec douceur et tendresse, avec passion et violence aussi, parce que les vrais sentiments sont par nature brutaux. On a pas de colère sage, ni même d’amour patient. Ridicule. Il se complet dans cette proximité des corps, dans cette chaleur moite qui les embrase, les sert, les enlace, et il se sent bien. C’est rare, lui qui n’est jamais à sa place, mais il aime être là, il aime les yeux de la belle Léandre, et son coeur rate un battement. Quelle bouche, divine, à s’en damner. Jusqu’aux pomettes, jusqu’aux oreilles. Il a été aveugle. Il vivait dans une forêt d’illusion, pleine de problème, pleine de connerie, de faute de jeunesse ou presque, et maintenant, il réapparaît. Il sort la tête de l’eau. Elle l’a rattrapé, elle lui a montré le chemin sans le savoir. Le sang qu’il a bu fut la clef de la cette porte, de cette porte derrière laquelle la vérité se cachait. Maintenant qu’il voit la porte et qu’il a la clef, que lui reste t-il que la belle Béatrice pour le guider au paradis? Il est Dante en Enfer. Il est Dante au Paradis. Il va finir par se pendre de trop penser, mourir de trop aimer.

“... je le veux.”

Elle l’embrasse, succube infernale, elle lui pourrie la langue de promesse, et il tremble de toutes les croire sans pouvoir en douter. Elle ne peut pas mentir, pas quand elle est offerte, quand elle est belle sous lui, fragile pour une fois, cette guerrière forte. Offerte, oui, mais pas résignée. Non. On offre jamais mieux que par amour. Et c’est sur ses lèvres qu’il embause son coeur, dans une délicieuse pointe de plaisir. Ô lèvres qui écrient sur les siennes de drôles de pensée. C’est la mémoire sale de Reagan qui s’efface au contact de sa bouche, et son corps qui vibre une fois, une autre fois, d’un frisson plus violent peut être. Et c’est dans ce frisson violent que le corps se met en mouvement, langoureux, sensuel et doux. C’est à l’image de Reagan. Un être plein de bonté, élevé parmi des héros, en héritant d’eux que leur bonté et leur honneur. Il a un souffle chaud sur la gorge de la belle rousse qui l’enflamme, à la manière d’un brasier, et enfin quand il revient, d’un mouvement ample de rein, se fraye un chemin plus loin dans son coeur, dans son corps, il sait qu’il y laisse une trace, une unique trace, et qu’il aura dans ce coeur une place unique, une place éternelle. Et c’est langoureux qu’il embrasse sa gorge, que son corps bouge, régulièrement, tendrement. C’est passionel. C’est la première fois, et il se fait agneau alors qu’il est le loup de ce lit. Le loup, avide, qui embrasse cette jugulaire ouverte, ses râles passent le seuil de ses lèvres, se perdent sur sa peau qu’il embrasse, férocement. Elle est magnifique, cette petite mort. Chaude comme l’enfer, mais c’est bon d’être chaud de cette façon. C’est ce que pense Reagan quand ses mains aggripent les draps, que son corps ondule, qu’il prends sans plus demander parce qu’il a acquis, qu’il a gagné cette terre vierge avec un sourire, juste ça. Et il a fallu deux cent ans pour qu’il se rende compte qu’elle était à lui. Qu’elle lui appartenait en silence, comme n’attendant que lui. Elle est la seule. Elle est la seule qui d’une main efface la mémoire sale, qui remet en place la petite mécanique de son coeur, qui se remet à battre correctement, quand depuis quelques temps elle battait au ralentit, que pour ses enfants. Maintenant, il a une nouvelle raison. Et cette raison, il en embrasse l’épaule, soupirant, agonisant.










Elladora Konstantine

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► MESSAGES : 456
Eat me, Drink me (pv) #Dim 16 Jan - 20:43


Dehors, loin, il y avait la guerre. Le sang versé des lukks qui se battaient pour l'amour de leur frère fou de rage. Les coups de dents de Lykkos était terribles. Il n'y avait que Leandre, sa belle Leandre pour le contenir. Combien de fois s'étaient-ils battus? Il ne les avait pas comptées mais qu'est-ce qu'il souffrait maintenant de se l'imaginer entre les bras de Reagan de Nicée quand lui avait serré tant de fois ses hanches ou sa taille dans la mêlée. Quand il avait rêvé de tenir ce corps sous le sien, de le dominer dans l'acte amoureux, en douceur pourtant. Voilà pourquoi il ouvrait les gorges de ses frères. Voilà pourquoi il hurlait à la lune absente mais ses pleurs se perdaient dans le noir. Loin. Dehors. Alors que eux, les coupables, s'aimaient, hors d'atteinte.

Dans la chaleur de leur étreinte, Leandre s'était très légèrement crispée quand l'hymen s'était rompu. Puis elle s'était parfaitement rendue à ce plaisir dont elle ne savait presque rien. A lui qu'elle avait attendu près de deux cents ans. Elle n'avait jamais eu d'yeux que pour lui alors qu'il ne la regardait pas alors l'instant lui paraissait surréaliste, rêvé même. Elle n'avait pas souffert comme lui avait souffert. Elle avait pris son mal en patience en se disant qu'il n'était pas pour elle, et qu'il fallait l'emporter, ne pas se laisser abattre. Avancer tout simplement. Mais malgré tout ses efforts, elle avait toujours gardé dans son coeur une petite épine, un petit coup de griffe pour lui rappeler ce beau prince étranger qui ne l'avait même pas vue.
Cette nuit, elle se noyait dans ses yeux. Elle se cambrait sous ses caresses. Elle soupirait sur ses lèvres et elle goûtait le sel de sa peau, sans n'être plus qu'à moitié maître de son corps. Pour l'autre moitié, c'était à Reagan qu'il fallait s'en remettre. A lui encore qu'il fallait demander de raconter la musique du coeur qui battait contre le sien, parce que cette musique était unique, et qu'elle ne battrait jamais que pour son oreille. Parce que ce corps sculpté était sien, et que si sa peau était si douce c'était que personne avant lui ne l'avait caressé. Qu'elle le lui avait gardé, et qu'elle aurait pu continuer ainsi encore mille ans. Elle ne portait plus sur elle que les baisers et les caresses de Reagan et c'était peut-être ainsi qu'elle était la plus belle. Elle le serrait tendrement dans ses bras, puis, osait lui murmurer des mots d'amour, le regarder comme ils partageaient un plaisir qui n'avait pas besoin des mots, qui avait pour ainsi dire son propre langage de regards, de caresses, de sourires, d'expressions... un langage qui n'appartient lui aussi qu'à eux deux.

Elle brûle contre lui et si elle se laisse posséder, docile comme jamais, elle n'en reste pas moins la sauvageonne fougueuse qu'il connait, quand elle l'embrasse, quand elle souffle de n'en plus pouvoir. Elle le cherche, elle lui donne, elle lui prend aussi et le lui rend bien. Leurs corps se mêlent et s'emmêlent. Ils vibrent d'un même accord. L'accord parfait.












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