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 Let me tell you why. (pv)

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PROFIL & INFORMATIONS









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
Let me tell you why. (pv) #Jeu 19 Aoû - 1:38





« Il fait étrangement sombre ce soir, Lacoon. »

Kharon n'eut aucune réponse. Le géant à côté de lui observait également le ciel, mais sans un mot. Lacoon, alias Wolfgang, n'aimait pas savoir le ciel sans cesse noir, et s'il s'y était habitué, il n'aimait pas l'idée que ce soit la faute de Klavdia. L'histoire ne le disait pas, mais le vieux loup souffrait de voir sa femme réduite à l'état de démon fou et sanguinaire, et au même moment, il savait qu'il ne serait pas capable de la tuer, même si elle s'offrait à lui en le suppliant. Quand il l'avait perdu, il n'avait pas pleuré, il était resté dur comme un roc, mais il l'aimait tellement aujourd'hui, il ne l'avait jamais oublié depuis. Il l'avait attendu... Non, pire. Il avait attendu le moment où un homme se dresserait face à lui, si puissant et si terrible qu'une lame enfonçait dans sa gorge l'aurait décapité et lui aurait permis de la rejoindre. Il avait longtemps espérer qu'un homme se lève, mais aujourd'hui, il doutait que quelqu'un de cette puissance existe, et il avait la peine au coeur, en pensant que jamais personne ne pourrait le tuer. Il s'était résigné, et avait rangé son épée. Il n'y avait aucune gloire à tuer ce qui était facile de tuer. Il aurait pu demander à Moëris, mais il n'y voyait rien de plus qu'une honte. Il ne souffrait de rien alors, et il marchait seul sur cette terre qui lui avait été donné. Il avait fermé les yeux sur bien des choses, il avait tourné le dos pour ne plus voir et avait continué d'aller à l'horizon, là où l'herbe est claire, sans plus se soucier de ce que disent ceux qui parlent. Kharon l'avait observé sans un mot. Ce jour là, il n'avait rien vu. Il s'en était voulu quand le corps avait été ramené à la maison, en deux parties. Qu'aurait-il du dire, de toute façon? Quand il avait vu le regard de son frère, de ce frère qu'il aimait tellement, se poser sur la femme qu'il aimait, réduite là à l'état d'un cadavre de loup, il l'avait pris en pitié. Grossière erreur. Même quand Lacoon avait posé son genoux sur le sol, qu'il avait tiré tout contre lui la tête décapitée de Klavdia, il avait serrer cette tête sans vie, la langue pendante entre les dents arrachés de la bête. Il ne l'avait pas arrêté quand il s'était redressé, et avait déclaré qu'il fallait maintenant éliminer tout le camp d'humain. Il n'aurait rien pu dire, et quelque part, en voyant sa sœur, celle avec qui il avait grandi, morte et bafouée ainsi. Il avait fermé les yeux, ce bon Kharon, car il n'avait rien à dire.

Ce soir là, dans les rues de Londres, Kharon avait un mauvais pressentiment. Il avait voulu suivre son frère, et c'était sans un mot qu'ils avançaient dans la rue. Lacoon ne dormait pas, et son visage était marqué par la fatigue et le stress. Vitaly restait à l'arrière. Kirill était avec sa femme. Et Lycaon gérait autant qu'il le pouvait le flot d'information, se transformant en diplomate lycanthrope le temps d'une guerre. Lacoon, lui, ne trouvait tout simplement pas la paix. Kharon, lui, était toujours trop tranquille pour le reste de la meute. Il attendait de voir quelque chose, mais il ne voyait rien. Quelque part, il était blessé. Il se détestait aussi, pour ne voir que trop peu, lui qui était pourtant si vieux... C'était un peu le redescendre, le rabaisser, que de constater qu'il ne voyait pas la moitié des catastrophes. La réalité était qu'il ne voyait tout simplement pas tout. Il n'était pas l'Oracle de Delphe, pas plus qu'il n'était une de ces vierges du Mont Pythie. Il était juste Kveld d'Arcadie, et il faisait ce qu'il pouvait.

Ce soir, les rues étaient calmes. Kharon et Lacoon avançaient en silence, et dans la nuit, aucune odeur néantique ne traînait. Les démons se terraient. Ils avaient peur, comme ils sentaient qu'il y avait une puissance certaine qui s'émanaient des deux loups garous. L'appel de la lune n'était pas. Il n'y avait aucune lune dans le ciel. Pas une étoile non plus. Il faisait noir, mais ça, les loups s'en foutaient bien. Un long frisson remonta l'échine de Kharon, qui se retourna, pour regarder là un homme, qui attendait, tout seul dans l'obscurité. Kveld pencha la tête, intrigué. Il releva le nez, regarda Lacoon, qui ne disait rien encore.

« Monsieur, vous feriez mieux de rentrer chez vous, c'est dangereux par ici... Vous pourriez faire de mauvaises rencontres. »
« Ferme ta gueule, fils de pute. »

Kharon resta bête sur le moment. Qu'est-ce que...? Lacoon gronda alors que l'homme faisait deux pas vers lui. Kharon regarda son frère, intrigué. Lacoon tira de sa manche un couteau en os de boeuf et releva un peu plus le nez encore, l'écharpe tombant un peu sur ses épaules larges. L'homme approchait, mais sa façon de marcher était étrange. À cette distance, les deux loups remarquèrent qu'il n'avait plus qu'un bras, et qu'il bavait. L'odeur de sang emplissait leur poumon. Lacoon siffla, et poussa en arrière brusquement Kharon.

« C'est une goule! »

A peine avait-il finit sa phrase que la bête se jeta contre lui. Lacoon l'attrapa et la balança aussitôt contre un mur. La goule s'éclata contre le béton, des fissures apparaissant tout autour de lui, comme une toile d'araignée.

« L-Lacoon... On a un problème. »
« Je sais! »

Lacoon avait pesté. En une seule seconde, les ruelles étaient bondées de goules et de chiens démoniaques. C'était la fête à mémé, ou quoi? Lacoon était assez fort pour les arrêter tout seul, mais Kharon, en arrière, se retrouva bien vite submerger. C'est à grand coup de poing que Lacoon envoyait ici et là les corps volants des goules. Les goules ne disaient rien, les goules étaient des goules. Même si elles perdaient deux jambes, elles continuaient à revenir, ces sales petites vermines... à ramper. Kharon mit un coup de pieds, un coup, puis recula jusqu'à un mur. Wolfgang frappait encore, et encore, mais elles étaient si nombreuses que même lorsque la tête d'une dizaine éclatait, dix autres étaient à nouveau là.

« Lacoon! Je suis submergé! »
« Frappe la tête, Kharon! La tête, et seulement la tête! »
« Mais je... »

La voix se perdit quand les goules mordirent jusqu'à la chaire du lycanthrope, qui secouait violemment les pieds pour les détacher. En vain. Plus il se débattait, plus les dents acérées de la goule s'enfonçait en lui. Sa peau aurait aimer se refermer, mais sur quoi? Sur les dents...? Il regarda en l'air, alors qu'il était tiré par les pieds. Sa voix ne voulait pas même sortir de sa bouche, alors que ses vêtements se tiraient un peu plus encore, déchirant sous la main de la goule. Wolfgang regarda au dessus de lui, et la tête brune de Kveld disparaître dans le flot des goules. Silence.

« KHARON! »

Mais Kharon était déjà au sol. Autre part.

Crois-tu au paradis, Kharon?
Crois-tu à l'enfer?

Je... Où je suis...?

Tu es mort. Tu n'a pas su te défendre.
Tu es faible. Tu l'as toujours été, Kharon.

Je... Je ne peux pas mourir!

Si, tu le peux. Les goules ont pris tes membres, lentement, et ils les ont tiré, jusqu'à tant que ton cartilage lâche, jusqu'à tant que tes bras et des pieds se détachent de ton tronc. Tout ton sang s'est répandu sur le sol. Ils t'ont tué, Kharon, car tu n'as pas voulu les frapper.

Mais Lacoon, il...

Oh non, lui n'est pas mort. Il a su se défendre, tu entends? Tu es mort. Mort et enterré. Tu as le choix maintenant, Kharon, avant que tout ça n'arrive. Tu peux te défendre, tu peux les frapper, mais c'est trop tard alors. Tu peux appeler Lacoon, mais il est là encore trop tard, car les dents d'une goule viendront arracher tes cordes vocales. Tu peux hurler, tu peux te défendre, ça ne changera rien à tout ça. La seule chose que tu vas faire alors, Kharon, c'est mourir. Mourir, telle est ta destinée.

Mais Kohar, Kohar le sait! Elle aurait du le voir!

Oui, oui. Elle aurait du. Mais elle ne l'a pas vu.
Une prière, avant d'en finir?

Non...Non...!
Il s'éveille d'entre les morts. Il ne l'est pas. Il est encore debout, tout contre le mur, bien debout. Les dents des goules ne sont pas encore dans sa peau. Il regarde autour de lui, paniqué, comme elles s'approchent. Une d'entre elles tombent sur le béton, bavant en approchant ses mains de la cheville du loup. Il rétorque aussitôt, écrase une tête avec son pieds. Il a peur, ça se voit. Il tremble de tout son être, alors qu'il envoi ses pieds et ses poings avec la violence du diable contre les goules qui s'agglutinent autour de lui. Bientôt le sang noir gicle et tâche sa peau. Il a l'air d'un diable, la pupille tellement rétrécie dans son iris clair. Est-il fou?

Un éclair à un moment passe dans les cieux, aveuglent tout le monde. Quand la lumière disparaît, il ne reste rien dans la longue allée que des cadavres et de la poussière sur le sol. Kharon observe, d'un oeil absent et présent pourtant, et finalement il tombe sur le sol. Ses genoux tremblent, même contre le béton. Il baisse la tête. Ses mèches suintent de sang. Il se sent sale. Il vomit. Faut que ça sorte. Il pleur, aussi. Il vient de tuer. Il a failli mourir aussi. Des pas s'approchent, mais il reconnaît l'odeur, alors il pleur un peu plus, relève la tête. Il a le visage d'un homme dévasté. Il a le visage de celui qui ne sera jamais plus le même.

« Sssch Kharon, c'est rien, c'est rien... C'était toi ou elles. Elles n'étaient même plus humaines... »

Lacoon pose un genoux sur le sol et attire tout contre lui le bon Kharon. Il caresse son dos, le réconforte. Wolfgang range sa baguette dans sa poche. Elles vont revenir. Elles reviennent toujours. Il faut partir, tant qu'on le peut encore. Il se redresse, tire sur Kharon encore sonné, et le pousse un peu plus loin. Il faut marcher, vite, très vite. Kharon titube, absent derrière Lacoon. Sa main tient son t-shirt, et ses yeux ne cherchent plus la route. Il imite les pas du roi, sans un mot, mais il tremble encore. Ses mains sont rouges, très rouges. Ses yeux aussi, comme ils continuent de pleurer qu'il ne le veuille. Lacoon ne sourit pas, mais il n'est pas inquiet non plus. Cette scène a un goût de déjà-vu. À l'époque, ils avaient tous les deux dix ans. C'était trois ans après la pierre auprès de l'oasis. C'était trois ans de rancœur et de colère. Kharon... Pauvre Kharon. Si Kohar le voyait ainsi, elle ne comprendrait pas. Comment le pourrait t-elle, quand on ne peut lire dans l'esprit d'un vieux loup? Non. Elle poserait des questions. Elle réanimerait les vieilles douleurs. Ce dont il avait besoin, ce bon Kveld, c'était les bras de Moëris et sa voix, encore, pour lui faire oublier qu'une fois dans sa vie, il avait vu le sang coulé, il avait plongé ses mains dedans, par la peur, seulement par la peur.

Kharon était voyant
A toutes époques , il voyait sa mort annoncée.

Un jour, il allait réellement mourir.

Arrivés auprès du camp, à l'aube noire, Wolfgang et Kveld entrèrent sans un mot. Wolfgang poussa Kveld jusqu'à sa tente, en silence. Personne n'était encore éveillé. Si le jour ne s'éveillait plus à cause de Klavdia, les loups avaient encore leur repère organique. Wolfgang tira la draperie devant sa tente, et Kveld entra en pleurant silencieusement. Wolfgang referma la tenture derrière lui.

Tout le monde a ses vieux démons.
Hélas.











The Changelin'

The Changelin'
PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
Let me tell you why. (pv) #Mar 7 Sep - 20:47


Kohar était restée là. Pensive.
Dans la nuit les filles de Masael poussaient de petits couinements de bébé bien éveillé qui aurait tiré un sourire chaleureux à la vampire si elle n'avait pas été toute entière à ses inquiétudes. Dehors, certes, la guerre faisait rage et Kveld était sorti. Sans vraiment dire où ni pourquoi. Elle n'avait pas posé de question. Ils s'aimaient librement mais pas au sens où l'entendait les jeunes mortels. Aller partager le lit d'un autre, jamais de la vie. Elle ne se poserait sans doute même jamais cette question.
Elle se leva pour aller voir Leah et la trouva bien éveillée, ses trois garçons couchés en boule sur elle, malgré toutes les précautions qu'ils avaient pris pour le lui éviter. Mais elle souriait, jouant avec ces petites filles qui n'avaient même pas encore les yeux ouverts.

Elle se serait arrêté si une odeur de sang désagréable n'était pas venue lui brûler le nez. Elle fit volte-face. Le flux âcre la mena directement à la tente de Kveld - elle ne disait jamais sa tente, ou leur tente. Il ne lui fallut qu'une fraction de seconde pour parcourir les quelques mettre qui l'en séparait mais elle n'ouvrit pas la draperie qui refermait la tente à la volée. Elle ne le faisait jamais non plus. En entrant son regard tomba sur l'homme qui tirait des feulements de chat à tous les jeunes vampires, Wolfgang Orlov, le frère de Kveld. Les yeux de la belle se posèrent immédiatement sur un Kveld couvert de sang, le visage baigné de larmes. La peur s'insinua dans son coeur pour la première fois. Il y avait tant de choses dont ils n'avaient pas parlé, peut-être n'en parleraient-ils jamais? Qu'importe. Elle interrogea Wolfgang d'un regard, sans rien exiger, puis elle approcha de l'homme qu'elle aimait qui semblait n'être qu'une ombre.

« Kveld sireliss... »

A genoux devant lui, elle lui prit les mains. Elles étaient couvertes de sang mais ce sang n'était pas celui d'un humain. Ce n'était pas non plus celui d'un loup ni même d'un vampire. Il venait de trahir le vœu qu'il avait fait pour la paix, un des fondements même de la vie qu'il avait choisi bien avant de la connaître, bien avant que le monde soit monde. Elle posa son front contre celui de Kveld, l'attirant tendrement contre elle.
Les bras de Kohar pouvaient être un refuge, il suffisait de bien vouloir s'y abandonner. Mais devant un Kveld si abattu, elle n'était même pas sûre qu'il voudrait de se refuge. Même pas sûre qu'il voudrait seulement parler, ou l'avoir près de lui. Elle agissait simplement comme son coeur le lui dictait, pour apaiser un mal dont elle ne connaissait pas tout. Peut-être faudrait-il qu'elle s'éloigne, qu'elle le laisse au soin de son frère. Peut-être. Elle l'accepterait humblement.









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
Let me tell you why. (pv) #Dim 12 Sep - 20:09




Kveld pleurait comme un enfant, sans bruit, sans cri, c'étaient des petits sanglots qui lui échappait, comme il agrippait la main de Wolfgang. Il se laissa aller, un peu. Wolfgang avait toujours eut une affection certaine pour Kveld, dans le sens où ils avaient été des rivaux inséparables, et que Kveld ne lui avait pas tourné le dos quand tous les conseillers avaient décidé qu'il serait le chef, et non pas lui. Kveld aurait pu, mais Wolfgang savait qu'il n'était pas un homme cupide, pas plus qu'il n'était bête, alors pour rien au monde il ne se serait vexé pour ça. Pas vrai? Kveld avait été de ces hommes qui regardent le monde, mais qui rarement interviennent. Il avait regardé la guerre les larmes aux yeux, et avait vomi le sang que les siens avaient versé, mais au plus profond de lui, il en avait compris l'utilité, il en avait compris la source, et finalement la finalité. Wolfgang força Kveld à s'allonger dans son lit, et s'il le tâchait de sang de goule, alors ce n'était pas grave. Il appuya sur les épaules larges du loup, qui semblait à la fois paniqué et épuisé. De toute façon, il ne voyait rien avec les larmes qui coulaient sans cesse de ses yeux, et ça Wolfgang le savait bien. Il recula d'un pas, et la tenture se froissa. Wolfgang ne se retourna même pas pour savoir qui venait comme elle n'avait aucune odeur que celle de Kveld, et personne dans ce camp n'avait cette odeur. Personne d'autre que Kohar. Le regard du vieux loup glissa du sol à elle. Elle le regardait, l'interrogeant, mais ce n'était pas exactement le bon moment. Wolfgang resta impassible et ne prononça pas un mot. Il regardait ce vieux frère pleurait, sans vouloir s'accrocher aux bras de sa femme, quand dans le passé il s'était mordu à sang, de haine contre lui-même. Il s'était détesté ce jour, alors on avait décidé de ne le plus le lui rappeler. D'oublier ce moment. Wolfgang ferma les yeux. Ce moment était loin d'être le sien.

« Kveld sireliss... »

Ne jamais le toucher dans ces cas là. Wolfgang ouvrit les yeux au moment même où Kveld repoussait doucement Kohar, se reculant dans le lit, prononçant des trucs incompréhensibles en lykaos. Dans des cas extrêmes, la langue maternelle revenait toujours au galop. Wolfgang soupira, et finalement fit un pas, posant sa large main sur l'épaule de Kohar, l'invitant du regard à laisser tomber et à sortir. Dans quelques minutes au plus il s'endormirait d'avoir trop pleurer, et quand il se réveillerait le lendemain, il s'empressera de se laver et ferait comme si de rie n'était, ne s'en rappelant de toute façon pas. Wolfgang bougea lentement dans la tente, et c'est avec Kohar qu'ils se trouvèrent juste devant la tenture de Kveld. Elle avait une belle couleur, et juste à côté, on pouvait sentir un jardin naissant. Des légumes. Une drôle de chose pour un lycanthrope, mais là encore, Wolfgang n'avait jamais rien dit, fermant les yeux sur les caprices du loup. C'est une fois dehors, sur le béton froid de Londres, que Wolfgang chercha ses mots. Son regard se posa sur Kohar. Jusqu'à maintenant, personne n'en avait jamais rien su, mais Kohar était différente. C'était sa femme, après tout. Wolfgang souffla, les mains recouvertes de sang :

« Kharon n'est pas comme moi. » Le regard de Wolfgang était vide. Ça avait quelque chose d'effrayant, quelque part. « Quand je tue, je ne regrette rien. Quand je te tue, c'est qu'il y a une raison. Quand Kharon tue, c'est car il vient de subir une montée importante de peur et de stress. Kharon... Mon frère se voit mourir. » Wolfgang avait un air blessé, et pourtant son visage n'avait pas changé. Ou peut être le froncement des sourcils, qui avait donné à son visage dur une pointe de tristesse. « La première, nous avions dix ans. Trois adultes nous avaient pris à partit et avaient commencé à sortir leurs couteaux, pour nous égorger, nous traitant de monstres. Quand l'homme a tendu la main, je l'ai mordu et le sang a giclé. Kharon s'est mis à paniqué, il s'est vu égorgé, et il en a massacré un, par la peur. Il s'est évanouie et ne s'en souvient même pas. Puis un siècle plus tard, ça a été la même chose, mais face à des vampyrs. Puis plus tard, ça a été face à des atlantes, et plus tard, face à l'inquisition, et aujourd'hui, face à des goules... Il ne faut pas le lui en vouloir. À choisir, je pense qu'il préférerait mourir que de faire ça consciemment. Mais Kharon est un loup, il a la guerre dans le sang, et mourir lui est insupportable. » Il se tu, un instant, puis reprit : « Si tu veux l'aider, prépare lui des affaires propres, mais... S'il te plaît, ne lui rappelle pas tout ça. Il ne s'en rappelle jamais. Et je pense que ça lui ferait plus de mal encore de savoir qu'il a tué que de se voir tâché de sang. S'il te demande, dis lui qu'il a pris un mauvais coup, et que c'est de ma faute si ses affaires ont été sali. »

Wolfgang aimait son frère. Ils s'étaient disputé, perdu de vue, mais au final, ils avaient été toujours lié. Ce lien était essentiel à la survie des deux, et s'ils n'en étaient pas tous les deux conscients, au moins ils savaient que l'un et l'autre étaient importants. Il la regarda, et dans son regard, on pouvait bien comprendre combien le bien être de ce vieux Kharon était important à ses yeux, tout comme il n'aurait - pour rien au monde - aimé voir les mains de ce frère sali.










The Changelin'

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PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
Let me tell you why. (pv) #Lun 13 Sep - 9:40


Il la repoussait doucement et pourtant cela faisait mal. Elle sentit ce sentiment d'insécurité mêlé de paranoïa que les vampires étaient tous contraints de porter en peu. Cette sensation de liberté émasculée comme aurait dit un vampire que je connais bien. C'était si... étranger à ce qu'elle était. Elle. Kohar. L'arménienne. Libre comme l'air mais pour combien de temps. Si elle commençait à ressentir ce genre de chose c'était qu'il y avait une ancre, comme un poids enchaîné à son coeur silencieux et c'était là que ça faisait mal. Jamais depuis les belles nuits d'Irak, Kveld n'avait repoussé Kohar. Il l'avait laissé s'en aller chaque fois qu'elle l'avait voulu même quand il aurait voulu la retenir. Mais il ne l'avait jamais repoussée.
Il lui parlait dans cette langue qu'elle ne comprenait pas, parce qu'elle devait rester aux loups. Et elle regardait le mur qui s'était dressé là, entre eux, pendant qu'elle avait la tête tournée, rien qu'un seconde. Ce n'est que la main de Wolfgang posée sur son épaule qui l'arracha à cette désagréable surprise. Elle se détourna rapidement de Kveld, le laissant reprendre le lit et ignorer pour toujours que le monde avait porté, un bref instant, une Kohar aux yeux rouge sang. Elle ne voulait pas qu'il la voit ainsi. Les yeux noyés dans le sang pour la première fois. Les larmes ne couleraient pas. Elle les ravalerait. Parce qu'elle était forte de tous ces siècles passés à marcher. Tout disparaissait déjà sous les yeux de Wolfgang. Kohar n'était pas de ces gens hautains qui auraient tué père et mère pour n'avoir aucun spectateur dans leur seul moment de faiblesse. Il lui importait seulement, que Kveld ne voit pas ces larmes parce qu'elles lui feraient mal. Wolfgang pouvait les voir. Les comprendre peut-être pas. Il y avait trop a comprendre là dedans. Ce sang c'était aussi le sang de ses ailes d'ange, mutilées. Elle savait qu'il faudrait bientôt amputer. Leur dire adieu dans une dernière marche. A cet instant pour elle, il était clair que la vision de Kveld, portant une petite fille blonde dans ses bras, était sa toute dernière. Elle en avait tiré toute la science, déduit la paix dans le lever de soleil qui dorait leurs cheveux, déduit le bonheur dans leurs éclats de rire volatiles. C'était une vision sécurisante. Elle réchauffait sa peau d'un rayon de soleil qui lui serait à jamais interdit. Elle la berçait d'illusions douces, presque oniriques. Peut-être n'était-ce que cela après tout. Un rêve. Non, elle voulait y croire.

Ses yeux bleu cyanide se posèrent sur Wolfgang. Elle ne s'était même pas vraiment vu sortir. Elle l'avait fait. Machinalement. C'est tout. Deux cercles rouges persistaient autour de ses pupilles noires mais ils se résorbaient lentement. Kohar sourit. Elle ne le presserait pas de questions, car elle était elle, curieuse mais respectueuse. Simple spectatrice pour quelques temps encore. Alors elle le laissa parler, prenant chaque mot qu'il voulait bien lui donner. Il y avait chez Wolfgang quelque chose qu'il n'y avait pas chez les autres loups. Quand il regardait Kveld ou parlait de lui. Elle le voyait bien. Elle devinait l'amour d'un frère, plus que cela même. Ne l'avait-il pas tolérée, elle, qui même si elle restait éternellement neutre, n'en était pas moins faites de la même matière que tous les ennemis de Wolfgang. Mais elle n'avait pas envie d'être l'ennemie de qui que ce soit. Ni des loups. Ni des hommes. Ni des vampires. Parfois elle s'écartait de son chemin de neutralité pour tendre une main amicale ou secourable. Mais rien de plus, sauf peut-être avec lui, Kveld. Et tandis qu'il lui parlait de ce Kveld qu'elle ne connaissait pas, Wolfgang gardait ce même visage impassible de toujours, pourtant à l'intérieur il n'était que mouvement, vivant comme l'eau. Elle ne dit rien. Elle écoutait. Grande et belle mais surtout sage.

« Si tu veux l'aider, prépare lui des affaires propres, mais... S'il te plaît, ne lui rappelle pas tout ça. Il ne s'en rappelle jamais. Et je pense que ça lui ferait plus de mal encore de savoir qu'il a tué que de se voir tâché de sang. S'il te demande, dis lui qu'il a pris un mauvais coup, et que c'est de ma faute si ses affaires ont été sali. »
« Chnorakaloutioun Lacoon, merci. », chez elle aussi la langue maternelle était le signe de l'émotion, mais aussi de la plus naturelle sincérité. Comme on le faisait autrefois, elle posa sa main sur l'épaule de Wolfgang, inclinant légèrement la tête en signe d'amitié avant de le relâcher,« Je lui ferais cette réponse, s'il me pose la question. »

Ainsi assurait-elle de garder le secret de cette nuit et des autres pour elle comme il lui avait fait confiance. Elle aussi ne voulait que le bien de Kveld et si ses yeux avaient retrouvé leur azur précieux et pur, ils ne dissimulaient en rien ce qu'elle éprouvait. Humble, elle n'utilisait jamais ses dons obscurs quand elle vivait parmi les hommes ou les loups. Aussi le lendemain, Kveld se réveillerait dans son lit, nu, comme il dormait toujours.

La belle Kohar agenouillée prêt du puits qu'ils avaient creusé ensemble, travaillait patiemment le linge qu'elle foulait à la main. Celui du travail de Leah et les vêtements de Kveld propres, déjà étendu à sécher dans le froid de la nuit, près du feu. Une pile de vêtement propres et secs attendait à côté d'elle. Comme elle l'entendait sortir de sa tente, elle se retourna, toujours aussi belle, un sourire sur les lèvres:

« As-tu suffisamment dormi? », sa voix était douce, tranquille.

Comme toujours.











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