Elle ouvrit difficilement un oeil. Il faisait chaud. Du moins elle avait chaud. Ella se redressa dans le lit avec une grimace fatiguée. Kirill était déjà levé. C'était un samedi alors ils avaient le weekend pour eux. Bien sûr elle rentrait le soir de Poudlard après s'être mis d'accord avec la directrice. Elle passa une main dans ses longs cheveux blonds emmêlés. Elle avait trop dormi. L'impression de s'être pris une cuve sur la tête et d'être restée dans une étuve. Pourtant, elle n'avait plus rien que sa nuisette sur le dos, ayant repoussé les couvertures dans son sommeil. Sans trop y prêter attention, elle glissa un oeil vers le réveil histoire de...

« 16:22!! Kirill!!! »

Elle sauta du lit, comme un chat affolé et déboula dans le salon pour trouver son Kirill qui lui avait sans doute du passer une bonne journée. Quoique s'il avait attendu qu'elle se réveille... Ils s'étaient couché tôt la veille pourtant et elle venait de faire un tour de cadran. Dix-huit heure de sommeil! Qui dormait dix huit heures d'affilées. Ca ne faisait que deux semaines qu'elle avait enterré ses parents, l'ombre de son oncle la hantait encore. Bien. Mais ça n'expliquait pas tout. Elle ne se surmenait pas. Elle se couchait tôt les jours d'école et si elle avait parlé à Kirill de prendre un petit boulot en ville, elle ne s'y mettrait pas avant la fin des cours. Elle n'avait aucune raison de dormir autant. Elle se passa une main sur le visage et vint embrasser son Kirill.

« Tu aurais du me réveiller chéri... »

Elle se disait qu'elle avait perdu la moitié de son weekend avec lui, c'était surtout ça qui la dérangeait. Et puis dix huit heures quoi!!! Elle n'avait jamais de sa vie dormi dix huit heures. Une idée un peu stupide lui vint. Elle fronça les sourcils l'air de réfléchir. Mais non. C'était trop bête, elle referma la bouche avant d'avoir l'air d'une idiote. Il lui avait déjà dit que ça n'était pas prêt d'arriver alors... Elle le regardait en coin sans pouvoir cacher ce petit sourire sur ses lèvres. Un léger rougissement aussi. Elle le trouvait beau et puis... quelque part ça ne lui aurait pas déplu. Enfin elle se disait sans doute ça parce que ça n'avait aucune chance d'être ça. Elle vint se poser près de lui, lui passant une main douce sur les épaules, comme elle faisait quand il était fatigué. Elle tira un peu sa nuisette sur ses cuisses même si quelque part, il les avait déjà vu. Ce n'était pas de la fausse pudeur pourtant, juste une habitude, une façon d'être.

# # #

Elle s'attachait les cheveux en un chignon relâché. Elle s'était encore lever à une heure impossible. Dormir dix-huit ou vingt heure n'avait jamais été dans ses habitudes. Elle commençait vraiment à se poser des questions. Et il n'y avait pas que ça. La mine fraîche et dispose, elle alla retrouver Kirill, occupé à quelque chose dans la cuisine.

« Chéri? », elle avait un de ces airs sérieux qu'on ne lui voyait... jamais.« Je crois qu'il faut qu'on parle... »

Elle n'avait pas spécialement réfléchi à la formulation. Pour elle il allait de soit qu'elle n'allait pas rompre ou quoique ce soit de ce genre. Mais son air inquiet et sérieux aurait pu le laisser penser.

Depuis quelques temps déjà Elladora dormait beaucoup, mais ça ne dérangeait pas le vieux loup, qui s'en amusait même, comme elle hurlait toujours à son réveil, lui criant qu'il aurait du la réveiller avant. Sans doute oui aurait-il du, mais il adorait la regardait dormir. Il pensait beaucoup le matin, alors quand il la voyait dans les draps dormir, il caressait ses cheveux et imaginait le futur de la guerre. Il aurait aimé oublié la mort omniprésente, mais ces choses là ne s'oubliaient pas, n'est-ce pas? Quand il avait cessé de la dévorer des yeux, il se levait et préparait son repas – déjeuner en réalité. Il s'asseyait autour d'une table et buvait de l'eau chaude, sans rien dedans, pas même du sucre. À côté, il se remplissait l'estomac de viandes séchées. Il était alors environ sept heures et le soleil était encore absent du ciel noir de Londres. Il prenait alors le courrier du matin et lisait rapidement, se préparant au matin où Moëris serait arriver sur les terres de Londres avec les trois sorcières et l'Egregor. Ce jour là il faudrait abandonné l'appartement et rejoindre le camp, où on continuait à affluer en plus grands nombres. Ce jour là, Elladora devrait elle aussi regagner le camp pour les week ends. Mais aujourd'hui encore, Moëris n'était pas là, et c'était peut être aussi bien. Il ferma les yeux et replia les lettres, qui annonçaient la venue des renforts du sud. Le prince Leonel, fils de Goliat, venait de gagner les territoires anglais et dès demain, il serait au campement avec vingt autre loups de sa meute. Cela faisait bientôt deux siècles qu'il n'avait pas revu Leonel. Il se frotta le menton, songeur. Il n'avait pas entendu parler de sa sœur, Noelia, depuis le temps également, sauf qu'à la différence, elle ne viendrait pas. Elle avait renié ses origines, et il n'était même pas sûr qu'elle s'intéresse encore à la vie de meute. Il ferma la lettre et la rangea parmi d'autres, puis se redressa. Il était déjà tard, et lui, il avait faim. Déjà. Il se redressa, calme, et alla dans la cuisine. Il sortit quelques couteaux et de la viande de bœuf, avant de la trancher rapidement. Kirill avait eut le temps d'apprendre à faire à manger, et il s'y prenait merveilleusement bien. Fallait dire qu'il adorait manger, alors forcément, ça l'avait un peu motivé. Il mangea directement dans la poêle, un poil impatient. Il se brûla la langue, mais n'en dit rien, et finalement ferma le feu. Ah, oui, aussi... la vaisselle. Après les haricots alors. Il mangea là aussi dans le plat, avec les mains, prenant un à un les tiges de haricot au beurre, puis finalement se pourlécha les lèvres, remarquant qu'il n'y avait plus rien dans le plat. Il ferma le feu et soupira. Il était vraiment trop gourmand. Il plongea la poêle dans l'eau après s'être assuré qu'elle n'était plus très chaude, et commença à la laver. L'après midi passait lentement, et bientôt il essuya la vaisselle. Elle venait au même moment, il eut un sourire et releva le nez de sur l'évier.

« Chéri? … Je crois qu'il faut qu'on parle... »

Il sursauta, et sans le remarquer, son assiette lui échappa des mains, s'éclatant sur le sol. Il n'y fit pas attention. Il la regarda, sans comprendre. Parler? Mais.. parler de quoi? Non, pire. Ce n'était pas ce qu'on se disait dans les films avant de rompre? Euh, pire. Y avait-il eut raison à cette trahison? Non, non. Ne pas penser défaitiste. Ça pouvait être rien. Non? Il leva sa main et commença à masser sa tempe droite qui était devenue tout de suite plus douloureuse, et continua à la masser calmement. Kveld lui avait toujours dit que les apparences étaient trompeuses. Non?

« Parler... euh... De quoi? »

Il n'aimait pas quand les choses restaient en suspens. Ça le faisait davantage stresser et l'inquiéter plutôt qu'autre chose.

Elle ne se rendit compte qu'après coup qu'elle n'avait peut-être pas tourner sa phrase de la meilleure façon qui soit. L'assiette qui se brisa la fit sursauter et elle vit immédiatement le malaise sur le visage de Kirill. La jolie hongroise s'approcha pour lui prendre la main.

« Parler... euh... De quoi? »

Un sourire tendre fleurit sur les lèvres de la jeune fille, tendit qu'elle prenait dans ses mains celle de Kirill, plus affectueusement. Elle n'aurait pas cru lui faire peur avec quelques mots.

« Non, non je voulais pas dire ça comme ça. Il faut juste qu'on parle d'un truc important... peut-être... enfin.. »

Elle ne savait plus comment tourner la chose, mais elle avait le sourire. Finalement ce n'était pas si dramatique comparé à ce qu'il avait pu imaginer. Elle aurait simplement du y penser en premier. Doucement elle posa ses petites mains blanches sur sa ceinture pour le repousser vers le canapé. Elle donna un coup de baguette et ramassa l'assiette à nouveau en un seul morceau avant de l'inviter à s'assoir. Elle tira une chaise et se mit en face de lui, lui prenant les mains. Elle se mordit la lèvre pour se donner le temps de la réflexion puis se lança:

« Je... ben... je sais pas trop par où commencer. Tu trouves pas que je me conduis bizarrement ces temps-ci... j'veux dire: j'arrête pas de dormir et hier j'ai mangé plus que toi et... et j'ai du me lever cinquante fois cette nuit alors que je me réveille jamais d'habitude. Et en plus je sais pas... j'ai l'impression que je supporte plus rien. Quand on me contrarie je pars au quart de tour pour rien alors que... »

Bon elle s'enflammait peut-être pour rien. Après tout elle n'avait jamais vraiment aimé être contrariée, mais enfin, elle n'avait jamais été une fille impulsive, bien au contraire.
Elle voyait bien que son argumentation ne la menait nulle part. Elle glissa son regard sur le côté un instant sans lâcher ses mains puis se passa la main dans les cheveux.

« Enfin ce que j'essaye de te dire c'est que j'ai deux explications à peu près rationnelles pour ça dont une justifie que je t'ai fait assoir. », elle s'éclaircit la voix,
« Soit j'ai attrapé la maladie du sommeil mais je suis vraiment pas persuadé qu'on puisse attraper ça à Poudlard surtout quand on est censé ne jamais tomber malade soit... », elle baissa les yeux, un peu honteuse pour le coup, « ...soit il faudrait peut-être qu'on aille à la pharmacie acheter un... test de grossesse. »

Pour le coup elle déglutit et n'osait même plus le regarder. Qu'allait-il dire à ça? Soit il le prenait à la rigolade, soit il n'y croyait pas, soit il le prenait mal, ou alors il se mettait à flipper, un peu comme elle d'ailleurs. Le fait de l'avoir dit lui avait noué l'estomac et elle se persuadait presque qu'elle avait envie de vomir.

La plus grande peur d'un loup est de perdre sa femelle. Alors ces mots, aussi insignifiants soient-ils, avaient vraiment fait peur à Kirill. D'une, car il n'avait rien remarquer d'anormal, peut être juste que l'odeur corporel de Elladora avait un poil changé, mais rien de bien marquant. Elle dormait? Soit. Mais tout le monde dormait. Il avait vu les ravages de la perte d'une femme sur les visages des anciens. Il avait vu son père fronçait les sourcils, et Vasco paraître bien fier derrière des yeux rougis de larme. Les hommes étaient forts, mais le coeur est un organe des plus mous. Kveld se plaisait à dire qu'en chaque grand homme, il y avait une petite femme. Elladora était petite; Et elle avait réussi à l'effrayer, par de simples paroles, lui, le géant, le grand Kirill.

« Parler... euh... De quoi? »
« Non, non je voulais pas dire ça comme ça. Il faut juste qu'on parle d'un truc important... peut-être... enfin.. »

Il la regarda, puis fixa ses larges mains contenus dans les siennes, si petites, si fragiles, et pourtant fortes à la fois. Elladora était là, bien là, mais elle ne le quitterait pas. Pour rien au monde, n'est-ce pas? Il eut un sourire fin sur ses lèvres, et souffla, doux et tendre comme au premier jour. Il se laisse faire, recule, tombe dans le canapé et la regarda ramasser sa bêtise. S'il se lève pour le faire, elle le repoussera à nouveau, alors il reste là, sage comme une image, comme un enfant bien éduqué. Sa mère a fait un bon travail, comme elle l'a bien dressé, même si durant les premières années de sa vie il a pleuré de rage en entendant sa voix, en obéissant à ses ordres qu'elle trouvait ridicule. Elle approche avec une chaise, et elle se pose en face de lui. Il la regarde. Il ne sait pas ce qui l'attends, mais comme elle lui prends les mains, il sait que c'est quelque chose d'important. Ça peut être le mariage, ça peut être aussi une grande maison. Ça peut être un dîner avec la famille, avec Wolfgang. Ou peut être une question sur la langue lycane, que Vasco et Nabor parlent sans cesse, sans s'en rendre compte? Il la regarde, avec un sourire un peu idiot quelque part, mais il est heureux tout de même. Enfin, pour l'instant, il n'a aucune raison de se méfier, non... ?

« Je... ben... je sais pas trop par où commencer. Tu trouves pas que je me conduis bizarrement ces temps-ci... j'veux dire: j'arrête pas de dormir et hier j'ai mangé plus que toi et... et j'ai du me lever cinquante fois cette nuit alors que je me réveille jamais d'habitude. Et en plus je sais pas... j'ai l'impression que je supporte plus rien. Quand on me contrarie je pars au quart de tour pour rien alors que... »

A cet instant, Kirill avait cet air typique du chien qui écoute son maître, sans comprendre ce qu'il dit. Un air idiot et absent, mais qui écoute tout de même, cherchant au plus profond de lui de relier les arguments entre eux. Elle avait... quoi? Il ne comprenait pas vraiment. Peut être car il était un homme. Peut être car c'était impensable pour lui, quand on savait qu'il avait fallu trois siècles à Loki et Héméra pour avoir des enfants. Non, en aucun cas il n'aurait pu comprendre, même avec tant d'allusions, que Elladora pensait être enceinte. Enceinte? Une louve? Quelle blague...

« Enfin ce que j'essaye de te dire c'est que j'ai deux explications à peu près rationnelles pour ça dont une justifie que je t'ai fait assoir. » Il hocha la tête, il attendait la suite pour se prononcer, même si pour l'instant, tout lui semblait plus ou moins normal. « Soit j'ai attrapé la maladie du sommeil mais je suis vraiment pas persuadé qu'on puisse attraper ça à Poudlard surtout quand on est censé ne jamais tomber malade soit... » Il eut un petit rire, amusé pour le coup. Une maladie? Impossible. Seule Léah semblait plus ou moins affecter par les germes humains. « ...soit il faudrait peut-être qu'on aille à la pharmacie acheter un... test de grossesse. »
« … Ah. »

Il avait encore plus l'air bête. Ça lui donnait un air à la Lycaon, mais en... pire? Il semblait réfléchir, un instant. La grossesse lycane, voilà un problème des plus terribles... Encore des problèmes. De gros problèmes. Il eut un sourire, pencha doucement la tête sur le côté, se penchant en avant comme pour se rapprocher d'elle, sans se coller à son visage. Il avait un sourire fin, un sourire lupin, un peu moqueur sur les bords.

« Tu as peur... ? » Il la regardait, cherchait son regard, et finalement souffla, du bout des lèvres : « Si tu venais à être enceinte, j'en serais très heureux moi. C'est important, des enfants. Tu veux qu'on aille acheter un... euh... test de grossesse, ensemble? »

Il était sincère. Kirill ne savait pas mentir, ou alors très mal, mais là, en le regardant dans les yeux, on ne pouvait lire qu'une chose, le bonheur naissant. Il n'aimait pas se réjouir trop vite, mais on voyait qu'au moins, il n'avait pas peur. Il n'était pas non plus déborder de joie. Pas encore, tout du moins.

Elle aima son rire qui se moquer sans vraiment le faire de ses suppositions farfelues. Elle savait bien qu'elle ne pouvait plus être malade, c'était simplement ... comme pour retarder le moment de faire le grand saut. De peur peut-être que la nouvelle fasse l'effet d'une bombe. Après tout Vitaly Orlov n'était pas le seul à douter d'elle. Elle doutait parfois. Pas de Kirill, jamais. Mais elle savait bien ce qui se disait, ce que son père avait pensé, ce que le frère de Kirill pensait. Elle était trop jeune, à leurs yeux ce ne serait jamais qu'une amourette pour elle, à ses yeux à elle, parfois, elle avait peur à écouter ce que l'on disait sur les hommes plus mûrs qui s'énamouraient de jolies yeux aux âmes encore pleine de la frivolité du jeune âge. On disait que ce n'était pour eux qu'un jeu, et que ce n'était pas ces femmes là qui les retenaient. Qu'il suffisait qu'elles leur en demande un peu plus, qu'elles tombent enceintes par exemple, et le prince prenait le large.
Mais Kirill n'était pas comme ça. C'était un vrai prince. De ces princes dont on vous dit qu'ils n'existent que dans les rêves. Il avait bien disparu quelques fois, sans rien dire, mais il était toujours revenu, amoureux et irréprochable. C'était tout ce qu'elle demandait.

Ses pouces allaient et venaient doucement sur les mains de Kirill et comme il répondait à ses hypothèses d'un « … Ah. » aussi placide que rassurant quelque part, elle regardait sa mine de loup débonnaire et son petit sourire. Puis ce fut lui qui rompit le silence.

« Tu as peur... ? »

Peur? Grand Dieu oui elle avait peur. On a toujours un peu peur quand on est enceinte si jeune. Un peu moins quand on n'a plus ses parents. Un peu moins quand on est enceinte de l'homme qu'on aime et qu'on est sûre de lui. Mais on a peur quand même. Est-ce que ce n'est pas trop jeune? Qu'est-ce que ça implique exactement que d'être maman à seize ans?

« Peur? Non je... ce n'est qu'une idée en l'air pour le moment. Je veux juste vérifier pour me rassurer. »

Oh oui elle avait peur, et c'était sa façon à elle de le lui dire, les disques bleus de ses iris posés tout contre les yeux vairons de Kirill. Se perdre dans l'oeil du loup. Et pourquoi l'aurait-elle fuit?

« Si tu venais à être enceinte, j'en serais très heureux moi. C'est important, des enfants. Tu veux qu'on aille acheter un... euh... test de grossesse, ensemble? »

Elle sourit doucement, repensant à la première fois où elle lui avait parlé d'enfants. Dans une de leur lettre, quand elle lui adjurait de ne plus jamais avoir honte de lui même. Par amour, et par fierté aussi peut-être. Elle acquiesça avant de se lever pour aller chercher un sac à main et un bon manteau. Toujours aussi soigneuse elle attacha ses belles boucles blondes, maquilla légèrement ses yeux puis ils sortirent.
A la pharmacie, la sorcière haussa un sourcil réprobateur lorsqu'elle vit une adolescente venir lui demander un test de grossesse mais son expression se transforma bien vite lorsqu'elle posa les yeux sur Kirill qui, s'il avait l'air d'un jeune homme, ne pouvait plus passer pour un adolescent. Et l'air juvénile d'Ella, qu'elle aurait de toute manière gardé jusqu'à la mort, ne jouait pas pour eux. Pourtant la jolie hongroise ne se démonta pas. Elle n'aurait permis à personne de la juger et encore moins de le juger lui. Elle paya et repartit main dans la main avec Kirill, sans gêne, et même avec cette expression particulièrement fière sur le visage, que tout Serpentard qui se respecte aura eu au moins une fois dans sa vie. Mais ça n'était pas de l'arrogance sur le visage de la blondine. C'était de l'assurance, et une part de réelle fierté qui n'avait avoir qu'avec le fait de se savoir aimée, aimante et inébranlable. De retour chez eux, elle eut un petit regard plus parlant que les quelque mot qu'elle aurait pu dire avant d'aller s'enfermer dans la salle de bain.

Il lui fallut un petit temps avant de sortir le test de son sac. La petite notice au dos de la boîte annonçait:


Voilà que sa tranquillité d'esprit était suspendue à une petit morceau de plastique. Est-ce que ce n'était pas ridicule. La minute passa. Mais elle ne regardait toujours pas. C'en était presque rageant, quelque part elle s'échappait à elle même, mais pas à ce petit objet qui n'avait même pas d'intelligence propre. Ella finit par sortir, retrouvant Kirill dans le salon. Elle était particulièrement pâle, son coeur battait à un rythme épouvantable et il n'y avait que les yeux de Kirill pour la tranquilliser, le toucher de sa peau pour l'empêcher de tomber dans les pommes. Alors elle vint s'assoir sur ses genoux, le dos contre lui et ses mains glissèrent dans les siennes, plus larges, le petit tortionnaire en plastique blanc.

Ils étaient allé en acheter un. Un test de grossesse. Kirill ne se rappelait pas en avoir vu un avant. Sa mère était morte quand ils étaient jeunes, mais au delà de ça, il y avait un non-dit, une sorte de barrière qu'on ne franchissait pas dans le langage. Kirill, jusqu'à l'âge de seize ans, n'aurait su vous dire pourquoi une femme saignait une fois par mois, une femme humaine tout du moins, car même dans l'anatomie, les loups garous s'éloignaient de loin des hommes. Kirill n'était pas un ingénu ; il était le produit d'une société différente des autres. Il avait regardé Vitaly donnait à sa femme une fleur, et c'est en la tenant dans ses mains, suivant la couleur que prenait la fleur, que l'on pouvait définir si la femme était enceinte, ou non. Cette fleur magnifique, appelée la Virginale, n'était pas utilisé par les médecins de ce monde, pas plus pas les médicomages. Il n'en parla pas sur le chemin de la pharmacie. Si Elladora avait confiance en un tube de plastique, alors soit, c'était que cela devait être vrai. Il ne s'était jamais posé la question. Il n'avait pas non plus bien saisi ce qui faisait l'essence d'une femme. La faute sans doute à un père refermé sur lui-même, jamais vraiment expressif, et encore moins sur la limite entre les deux sexes, sur la grossesse, voir même sur l'amour. La seule chose que Wolfgang leur avait dit, alors qu'ils venaient de passer le rite, c'était : « soyez sages, elles ont de beaux yeux, mais ce n'est que du charme, rarement un vrai sentiment ». Il s'en était rappelé, quelques mois plus tard, quand pour la première fois il couchait avec une fille, dans une grange. Quelle romantisme. C'était peut être ça qui avait tué ce qu'il y avait entre eux. Ça, ou le fermier furieux qui jurait à tout va et qui l'avait chassé, et elle, qui avait fermé les yeux et avait laissé partir le prince. Kirill n'avait rien dit. Ni cette fois-ci, ni les autres, où il s'était sentit seul et s'était fait réconforter. Il n'avait pas honte de le dire. Il avait été un homme au coeur vierge, on ne pouvait lui demander de ne pas combler ses heures de femme. Aujourd'hui, c'était différent. Il avait Elladora, et il aurait bientôt des enfants. Par instinct, il le savait, au plus profond de lui. Il regarda la caissière, puis ressortit avec Elladora. Il ne comprenait pas non plus ce regard désapprobateur, comme jugeant qu'il était trop tôt, qu'il était .. interdit? Ou peut être même immoral pour une enfant de seize ans d'accoucher. Ne savaient-ils donc rien de l'importance d'un enfant? De son sang et de sa vie? Dans la meute lycane, les enfants n'étaient pas avortés, même quand ils n'étaient pas voulu. On ne les regardait pas non plus d'un mauvais oeil, ou alors c'était rare, c'était car ils étaient le fruit d'un exilé, mais jamais, au grand jamais, on ne pourrait juger d'un être si cher qu'un enfant. Trop mourraient, trop disparaissaient, pour qu'on se laisse à dire qu'il aurait mieux valut l'expulser, le faire disparaître. Kirill eut un frisson d'horreur à cette idée, mais Elladora n'en vu rien. Elle était encore dans la salle de bain. Et Kirill, lui, ne disait rien. Il était assis dans un fauteuil, et attendait. Il n'était pas entré. Dans la meute, l'homme attendait et la femme faisait. C'était là encore une des nombreuses frontières qu'il y avait entre les hommes et les femmes. Cette idée qu'une femme, si frêle et fragile soit-elle, puisse imposer tout et n'importe quoi à son mari. Jusqu'à la douleur. Kirill releva le nez, et la regarda. Elle était pâle, mais pourtant, elle savait. Elle savait déjà, alors pourquoi... ? Kirill ne disait rien, la laissant approcher et s'asseoir sur ses genoux, dos contre son buste. Si petite contre lui. Si petite, comparé à lui, quand Perséphone était aussi grande que Wolfgang, aussi forte également. Kirill eut un sourire. Il devait avoir cette même lubie que Masael, cette petite lubie d'aimer les petites choses fragiles. À la différence prêt que Elladora était une princesse capricieuse et jalouse, et que Léah n'était que douceur et petitesse, discrète personne, derrière son mari. Kirill prit le test dans les mains, et le regarda. C'était positif. Il cherchait encore le sexe des enfants à première vue, mais avant même que les choses ne s'affichèrent, Kirill serra fortement la main et éclata le test de grossesse. Il n'était pas énervé, pas plus qu'il était anxieux. Il eut un sourire amusé, alors que le test était détruit.

« Je ne veux pas savoir combien seront nos enfants, pas plus que je ne veux savoir leur sexe... Ce que je sais – et c'est bien assez – c'est que tu va être maman, et je vais être papa. » Son regard vairon se fit plus fixe, avec un sourire qui s'agrandit. « Tu es enceinte, Princesse. »

Kirill le si bien posé, prince aux humeurs tempérés, jamais dans l'exagération, toujours dans le modeste. Il embrassait chastement sa petite reine blonde, et dépliait ses doigts sur le tortionnaire blanc. Il n'affichait qu'un seul résultat, le fameux « oui » pour la grossesse, mais rien de plus. Il avait été brisé avant de pouvoir. Et de toute façon, Kirill doutait que Elladora puisse le savoir un jour. Les grossesses lycanes, appelées aussi portée, étaient bien souvent multiples. Avec un peu de chance, ils seraient dans le même cas de Loki, aurait 4 garçons et une fille. La blague, n'est-ce pas?

Dans les moments difficiles ou du moins plus compliqués, Kirill n'avait jamais déçu Ella. Il ne l'avait jamais déçue tout court à la vérité. Ce genre de moment lui donnait l'occasion de voir à quel point elle pouvait compter sur lui, comme rien au monde ne pouvait étouffer l'amour qu'il y avait entre eux. Avant de le rencontrer, elle avait toujours rechercher dans l'amour quelque chose d'absolu et d'infini, quelque chose qu'aucun garçon n'avait pu lui donner et c'était sans doute pour ça qu'il y en avait eu tant des garçons. Des garçons dont le coeur s'était emballé pour cette bouche pleine qui semblait toujours promettre un baiser plus divin que le précédent. Pour ses yeux aux disques céruléens, on aurait accepté un monde où le soleil aurait été une sphère aquatique chaleureuse et terrible à la fois. Pour ces boucles d'or soyeuses qui auraient fait pâlir les étoffes précieuses du monde. Mais aucun de ces garçons n'avaient eu le temps ou seulement la patience, l'amour suffisant pour mordre dans la chair ferme du fruit qu'ils couvaient tous du regard, jusqu'à son coeur tendre, jusqu'à ce point de non retour où ils auraient pu le sentir battre contre leurs lèvres et révéler ses arômes de Beauté Vraie, l'élixir précieux de l'amour absolue. Parfait. Eternel.
Kirill l'avait fait lui. Et il lui avait offert son coeur à lui pour qu'elle sache bien qu'il battait de la même musique que le sien. Et il n'y avait rien au monde qui fut plus sécurisant, plus agréable pour elle que d'aimer et de se savoir aimée pour l'éternité. Peut-être n'était-elle pas de ces intellectuels qui, trop omni-conscients auraient pris peur à envisager ce que pourrait être une vie qui n'a pas de fin. Mais elle prenait la mesure de ce que Kirill lui avait offert avec simplicité et pour elle, ça n'avait de sens que s'il était là, à ses côtés. Une éternité sans lui et elle serait morte, ça ne faisait pas de doute.

Alors, les mains tremblantes, elle attendait que le petit tortionnaire de plastique ait livré son seul secret. Ou plutôt qu'il le leur ait rendu. Quelque part cette réponse là n'appartenait qu'à eux deux et elle trouvait que ce test vendu en pharmacie était horriblement impersonnel. Mais elle n'avait aucun autre moyen de répondre à ses questions et elle ne voulait pas attendre jusqu'à ce que son corps lui donne des signes plus évident.
Le test de grossesse éclata entre les mains de Kirill et Ella sursauta. Elle l'avait sa réponse. Était-il donc si en colère? Intérieurement elle priait qu'il ne lui demande pas d'avorter, ou de donner son enfant à l'orphelinat. Elle n'aurait pas pu. C'était ridicule après tout mais non: elle n'aurait vraiment pas pu. Elle retourna un regard inquiet vers Kirill. Son oeil bleu piquant le loup comme il l'avait fait dans la forêt il y avait déjà quelques mois, avec ce mélange de crainte toute révérencielle et de défis qui caractérisait la forte tête qu'était Ella. Elle avait déjà décidé.

« Je ne veux pas savoir combien seront nos enfants, pas plus que je ne veux savoir leur sexe... Ce que je sais – et c'est bien assez – c'est que tu va être maman, et je vais être papa. »
« J'ai eu peur. Pendant rien qu'une seconde j'ai cru que ça te mettait en colère. », fit(elle un sourire radieux sur les lèvres qu'elle finit par pincé, une petite mimique qu'elle avait comme chaque fois qu'une idée lui venait.
« Tu es enceinte, Princesse. »
« Et je suis heureuse de l'être... »

C'était plus que sincère. Elle se sentit un étrange regain d'énergie, comme si tout d'un coup elle aurait pu sortir botter le cul du poète et lui jeter à la face "moi je suis enceinte et je te mets une correction quand tu veux". Bien sûr elle n'allait pas le faire, mais dans l'instant, l'enfer n'existait plus et il n'y avait que lui, elle et ce petit bébé qui grandissait dans son ventre. Le premier avant d'autres peut-être comme le laissait sous entendre Kirill.

« Moi non plus je ne voulais pas savoir. Que ce soit un garçon ou une fille je l'aimerai tout pareil, et puis, je préfère qu'on ait la surprise dans neuf mois plutôt que ce qu'un petit bout de plastique ne nous vole ce moment. »

Elle rayonnait. C'était le plus beau jour de sa vie et elle savait que pour lui aussi ça comptait énormément.

« Tu es enceinte, Princesse. »
« Et je suis heureuse de l'être... »

Il eut un petit rire. Lui aussi était heureux. Rien qu'à imaginer tout un tas de petites Elladora et de petits Kirill courir partout dans la maison en hurlant, ça lui donnait envie de... de hurler de joie. Mais il ne le fera pas. Car il était comme ça Kirill, tout dans la mesure, tout dans le sourire et juste le sourire. Il omettait juste de dire qu'avant il avait été possessif et attentif, et qu'aujourd'hui, en la sachant enceinte, il allait devenir terrible. Juste terrible. Le genre à tout faire à votre place, le genre à courir à droite et à gauche, et à se tordre en quatre pour les caprices de la petite reine qui portait dans son ventre plein de petits bébés qui n'attendaient qu'une chose : naître. Naître et vivre, dans leur famille, avec son nom, avec son gêne. Ils aimeraient voir ses petits bébés là, ses petites boules de poil – comme une boule de poil est toujours plus mignonnes qu'un bébé humain aux yeux d'un loup – pignaient d'être dérangé. Il eut un sourire béat, un peu idiot sur l'instant.

« Moi non plus je ne voulais pas savoir. Que ce soit un garçon ou une fille je l'aimerai tout pareil, et puis, je préfère qu'on ait la surprise dans neuf mois plutôt que ce qu'un petit bout de plastique ne nous vole ce moment. »
« Neuf mois...? » Il la regarda, un instant, et capta l'instant d'après. Il eut un petit rire, un peu gêné. Il n'était pas sage-femme, c'était vrai, mais ça, au moins, il savait. « Princesse, y a aussi des trucs sur la grossesse, que je t'ai pas dites... Rien d'effrayant, hein, mais vaut mieux que tu les sache. »

Il se décala doucement et sortit du canapé, la laissant toute seule. Il tira une chaise et s'assit en face, lui tenant toujours les mains, pour lui montrer qu'il était là, et qu'il ne la quittait pas. Que c'était juste une sorte de cours d'éducation sexuelle, sauf que là, c'était pour les lycanthropes. Il la regarda, et avec un sourire toujours aussi calme et sincère reprit ce qu'il avait à dire, d'un ton très posé :

« Tout d'abord, comme je te l'ai dis, le taux de fertilité d'un lycan est très bas, bien. Ensuite, les enfants sont une chose très importantes dans une famille de loup, car généralement, on arrive à avoir une portée tous les cinq, six, voir dix siècles. C'est à dire que c'est une très grande chance pour nous d'avoir nos enfants si tôt. Ensuite, esprit pratique... Si la fertilité des lycanes est très bas, on compense par des grossesses multiples. Par exemple, moi, je suis né avec Vitaly et Lycaon. On était donc trois. Tout comme chez le loup commun, les grossesses vont de deux à huit, voir neuf enfants. La période de grossesse n'est ni celle des loups – c'est à dire deux mois – ni celle des humains – soit neuf mois. » Il eut un petit sourire, sachant déjà sa réaction. « Les femmes restent enceinte trois mois. Elles ne sont pas malades, mais dorment beaucoup et ont beaucoup faim. On peut voir qu'une lycane est enceinte seulement le dernier mois, où son ventre s'arrondit considérablement. Normalement, j'aurais du remarqué que tu as un peu changer d'odeur, mais... je dois être un peu rouillé, vu que je n'ai rien sentit. Bref. Techniquement, lorsqu'un mâle sent que sa femelle a une odeur différente, il l'emmène voir mon frère, tu sais, 'Taly, et il lui donne une fleur. Cette fleur, c'est la Virginale. Si elle vire au bordeaux, tu es enceinte. Si elle vire au bleu, c'est que tu ne l'es pas. C'est très joli comme fleur. Donc... voilà. Dans trois mois, on aura plein de bébé! »

Il eut un petit rire, mais s'arrêta bien vite. Il venait de lui annoncer que dans trois mois, elle aurait une ribambelle de mioche dans l'appartement... Non, vraiment, les lycanthropes ne possédaient pas visiblement le même esprit que les hommes.

Elle ne pouvait bien sûr pas se représenter ce que c'était qu'une telle nouvelle pour lui, un loup qui avait vu des siècles dont elle n'avait même pas entendu parler, et qui n'avait pas encore eu d'enfant. Ca elle le savait. C'était important pour elle aussi.

« Neuf mois...? »

Elle fronça doucement les sourcils, un petit pli amusé sur les lèvres. Et bien quoi neuf mois?

« Qu'est-ce que j'ai dit de si drôle? » , demanda-t-elle amusée.
« Princesse, y a aussi des trucs sur la grossesse, que je t'ai pas dites... Rien d'effrayant, hein, mais vaut mieux que tu les sache. »
« Mh? »

Elle le suivait de ses yeux clairs et rieurs comme il venait s'assoir face à elle. Que pouvait-il bien lui dire? Et puis qu'importe, rien ne pouvait lui retirer cet infini bonheur de se savoir enceinte de lui. Il pouvait bien lui dire qu'elle pouvait oublier les neufs mois et que chez les loups ça durait neuf siècles qu'importe, elle était trop heureuse.

« Tout d'abord, comme je te l'ai dis, le taux de fertilité d'un lycan est très bas, bien. Ensuite, les enfants sont une chose très importantes dans une famille de loup, car généralement, on arrive à avoir une portée tous les cinq, six, voir dix siècles. C'est à dire que c'est une très grande chance pour nous d'avoir nos enfants si tôt. Ensuite, esprit pratique... Si la fertilité des lycanes est très bas, on compense par des grossesses multiples. Par exemple, moi, je suis né avec Vitaly et Lycaon. On était donc trois. »
« Ca ne fait rien qu'il y en ait trois Kirill. C'est vrai que c'est difficile quand on est parent pour la première fois mais si ça doit être notre seule fois... » , répondit-elle avec un sourire. Elle le savait bien et d'ailleurs, « Ma mère m'a toujours dit qu'avoir eu des jumeaux lui avait fait peur, jusqu'à ce qu'elle nous ait dans les bras et qu'elle n'ait même plus le temps de se poser la question. Je sais que je peux me donner à cent pour cent et toi aussi... ça ne me fait pas peur. » , puis elle le laissa poursuivre.
« Tout comme chez le loup commun, les grossesses vont de deux à huit, voir neuf enfants. La période de grossesse n'est ni celle des loups – c'est à dire deux mois – ni celle des humains – soit neuf mois. »
« Neuf... » , répéta-t-elle inconsciemment.
« Les femmes restent enceinte trois mois. Elles ne sont pas malades, mais dorment beaucoup et ont beaucoup faim. On peut voir qu'une lycane est enceinte seulement le dernier mois, où son ventre s'arrondit considérablement. Normalement, j'aurais du remarqué que tu as un peu changer d'odeur, mais... je dois être un peu rouillé, vu que je n'ai rien sentit. Bref. Techniquement, lorsqu'un mâle sent que sa femelle a une odeur différente, il l'emmène voir mon frère, tu sais, 'Taly, et il lui donne une fleur. Cette fleur, c'est la Virginale. Si elle vire au bordeaux, tu es enceinte. Si elle vire au bleu, c'est que tu ne l'es pas. C'est très joli comme fleur. Donc... voilà. Dans trois mois, on aura plein de bébé! »

Elle laissa un long long silence passer avant de répondre avec toujours le même sourire heureux et détendu. Visiblement ce que Kirill venait de lui dire ne l'avait pas plus perturbée que ça. Elle semblait même le prendre plutôt bien.

« On pourra aller chez Vitaly pour avoir un deuxième avis alors. Comme ça je commencerai à vivre comme une vraie louve, il faut bien que je commence quelque part. Cette grossesse ça me paraît une bonne occasion. » , comme elle disait ça, elle posa sa main sur son ventre dans un geste plein de bienveillance, tandis que son autre main était restée dans celle de Kirill. Enfin elle releva les yeux vers lui pour ajouter une dernière chose...« Trois mois... »

Et elle tomba dans les vapes.
Plus tard quand elle se réveillerait dans leur lit, sa première pensée serait ce fameux neuf. Puis elle se dirait qu'il lui faudrait trouver un travail pour pouvoir élever ses trois petits loups. Trouver une manière de le dire à Kirill aussi. Mais bien sûr vous comme moi savons déjà ce qu'il répondrait à ça.