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 & I feel the rain is falling around me.

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PROFIL & INFORMATIONS









Laël J. Oridor

Laël J. Oridor
SORCIER. ► pâtissier.


► MESSAGES : 248
& I feel the rain is falling around me. #Mar 23 Nov - 17:14



Kaprice & Laël ♥
« Les femmes peuvent diriger le monde d'un battement de cils »

    La nuit. C'était comme cela que se résumait les journées à Poudlard. Il faisait nuit, sans cesse, jamais le château n'avait été aussi prisé, presque personne n'osait s'aventurer dehors. Et pourtant, sous cette nuit accablante où quelques étoiles avaient peine à faire resplendir leur lumière, il y avait une silhouette, fine et discrète, qui se glissait jusqu'à l'ombre menaçante de la forêt interdite. Personne ne la remarquait, et, celle-ci, bien couverte, finit par s'aventurer dans l'enceinte effrayante des arbres, qui semblait plus dangereux que jamais. Au bout de quelques mètres, l'ombre fouilla dans sa poche, en sorti un bâton et, d'un coup sec dans l'air, plusieurs petites boules de lumière sortir de sa baguette et se disposèrent autour de lui. Et Laël apparut, emmitouflé dans sa cape de sorcier, un bonnet tricoté main par sa grand-mère visé sur sa tête jusqu'au sourcil, une écharpe recouvrant une bonne partie de son visage. Ne restait visible de lui que ses yeux châtaignes et son nez, rouge comme un homard. Grelottant légèrement, l'aigle se dit cependant qu'il avait de la chance, il faisait quatre degrés et, pour dix-sept heures trente, c'était une bonne température. Il toussota légèrement. Lui qui aimait tant lézarder au soleil se languissait du printemps qui n'avait pas eu le temps de venir, des fleurs qu'il n'avait pas vus fleurir et des bourgeons qu'il n'avait pas vus éclore. Mais le jeune homme, tout en se tapotant pour se réchauffer, avança doucement, préférant agir plutôt que de rester à penser et commencer à geler sur place. Techniquement, il ne devait pas être là, mais, malheureusement, lui et ses bonnes intentions avaient donné la plupart de ses vieux ingrédients qui ne lui serviraient plus à un jeune première année, sauf que, bien sûr, le professeur lui avait demandé de faire une potion pour le prochain cours où il aurait besoin d'herbe qu'il ne pourrait trouver que dans la forêt interdite, et il préférait mille fois y pénétrer, quitte à se faire une belle frousse, que d'aller crier sur une petite fille car elle avait utilisé tous ses ingrédients de potion. Non, décidément, il préférait trembler dans cette forêt, à la recherche d'une fleur qu'il n'était pas sûr de trouver, que de voir cette petite pleurer comme une fontaine.

    Au bout de quelques mètres, il s'arrêta. Elle était là, la petite fleur, tendant tant bien que mal de briller dans toute cette noirceur, sa couleur légèrement rosé ayant du mal à s'affirmer dans l'environnement grisâtre de la forêt. Laël s'avança doucement, la fleur resplendissant de plus en plus à l'approche de la lumière, ses pétales étincelantes emplissant l'air d'une couleur rose pétillante, rendant de suite l'atmosphère plus accueillante. C'était exactement ce qu'il fallait à Laël, il la fourra dans sa besace, avec une boule lumineuse, pour qu'elle ne perde pas de sa vivacité brillante, puis l'aigle se mit en quête de retrouver son chemin. Il n'était pas forcement très doué en orientation mais il ne s'était pas beaucoup éloigné de la lisière et, au loin, il pouvait encore apercevoir les lumières du château, et, à une centaine de mètre sur la droite, il pouvait même voir la cabane du garde-chasse allumée, le thé en train de chauffer. Il pouvait même humer la viande de bonne qualité qui parvenait de la cabane. En à peine une minute, l'aigle se retrouvait à la lisière de la forêt, protégé par les arbres aux longues branches. Il vérifia dans sa besace, mais, à peine eut-il besoin de l'entrouvrir qu'un énorme rayon de lumière s'en échappa. Il n'avait plus qu'à rentrer calmement au château pour ne pas abîmer son trésor et le tour serait joué. Il sortit de l'orée de la forêt sans se presser, enfonçant bien son bonnet pour protéger ses oreilles, et, prenant son courage à deux mains, sortit de l'abri quelque peu réchauffant que lui attribuait les branches d'arbres. Mais, à peine eut-il fait quelques pas qu'un éclair surgit du ciel et alla s'écraser dans la forêt interdite, déchirant le ciel d'une lumière aveuglante, un bruit tonitruant faisant sursauter l'aigle de surprise. Il n'avait jamais eu peur de l'orage, mais de tels éclairs ne l'avaient jamais mis à l'aise. Il reprit son chemin quand, tout à coup, une goutte humide vint s'écraser avec violence sur son nez, puis, à peine quelques secondes plus tard, une autre tenta de l'assommer en mouillant son bonnet, puis une autre, encore une autre, jusqu'à ce qu'un rideau de pluie forte s'abatte sur le parc. Le bleu et argent, sans réfléchir, courra vers l'abri le plus proche qu'il pouvait voir : la forêt. Essoufflé, il retira son bonnet totalement trempé et resserra sa carpe imperméable autour de lui, l'air glacial autour de lui le faisant grelotter. Déjà, au-delà des branches et des feuilles qui retenaient l'eau, la pluie torrentielle inondait la terre, celle-ci se transformant en boue. L'aigle ne pourrait pas rejoindre le château sans se tordre une cheville ou attraper la crève, alors, il préféra s'adosser contre un arbre, accrochant son bonnet dégoulinant sur une branche, et commença à regarder la pluie torrentielle qui tombait sans vouloir s'arrêter devant lui. Avec un peu de chance, ce ne serait qu'une petite averse de dix minutes au plus et il pourrait rejoindre le château sans trop de dégâts, sinon, il était condamné à mourir de froid pendant la nuit.

    Il soupira. Décidément, jamais il n'avait connu un printemps aussi désastreux. Il ne voyait même pas à trois mètres devant lui.









Caelan de Saint-Ange

Caelan de Saint-Ange
AGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.

► MESSAGES : 395
& I feel the rain is falling around me. #Mar 23 Nov - 20:59


Nuit. Toujours la nuit, jamais le jour. Il était très facile, dans ces cas-là, d'avoir des idées noires. La plupart des gens qui n'en avaient pas naturellement étaient plus enclins à se plaindre, et quant à ceux dont les pensées tiraient déjà vers le sombre foncé, cela n'allait pas en s'améliorant. Et ce n'était pas Kaprice qui dirait le contraire. Ces derniers temps, elle aurait tout donné pour juste un rayon de soleil, qui vienne la frapper en plein visage, qui la réchauffe de sa douceur et éclaire un peu la tourbe de ses pensées. Mais malheureusement, ses prières restèrent sans réponse, comme à peu près chacune qu'elle faisait ces derniers temps. Que le Bal ne soit qu'un mauvais rêve. Raté. Que Cem ne soit pas parti, qu'elle puisse se défouler avec un bon petit duel de magie noire. Encore raté. Que Sunny ne soit pas aussi douce et aussi jolie. Loupé. Que la scène du Parc soit un cauchemar des plus immondes. Mmmmmh ben non. Qu'Heath ne lui ait pas demandé de sortir de sa vie. Essaye encore ! Qu'il ne soit pas parti avec Sunny. Oui, ben, peu mieux faire. Qu'il n'y ait pas les plus folles rumeurs déjà en cours à ce sujet, qui alimentaient son imagination, pourtant ô combien déjà débordante ! Et bien on pouvait toujours espérer. Qu'elle et Jake n'aient pas …. AH STOP ! Elle allait vraiment devenir folle à force. Et d'ailleurs, elle tournait comme un lion en cage dans le dortoir. Elle était tranquillement en train de réviser, à la base, et voilà que deux filles étaient entrées en disant qu'une rumeur courait à propos d'une nouvelle édition du « Courant d'Air ». Il ne manquait vraiment que ça. C'est vrai que ce n'était pas assez le bordel comme ça, ils avaient en plus besoin d'un peu de venin histoire d'aggraver la situation. Les orphelins étaient en pleine déchirure, elle n'avait pas la moindre envie de croiser Sunny, Jake et elle … Jake et elle quoi, Anna Beth devait avoir les fesses entre deux chaises avec elle et Sunny, elle préférait ne pas savoir ce qui se passerait si Joleene savait ce que son frère et elle avait fait et quant à H...., et bien elle ne l'avait pas revu depuis, même pas aperçu. Et c'était mieux comme ça. Il lui avait dit qu'il ne voulait plus la voir, non ? Et bien elle accédait à sa demande. Même si cela commençait vraiment, mais alors vraiment à la saouler !

Etouffant un cri s'apparentant moitié-moitié à de la rage et à du désespoir, elle attrapa son oreiller et enfuit son visage dedans, tout en se laissant tomber sur son lit. Elle n'en pouvait plus, tout simplement. Elle haïssait ses « colocataires » ! Elle n'avait pas fini de réviser son ASPIC d'histoire de la magie, et il y avait fort à parier que le temps qu'elle ne se serait pas calmée, jamais elle ne parviendrait à se remettre au travail ! Il fallait qu'elle se change les idées, et très rapidement qu'elle … qu'elle prenne l'air. Se redressant sur son lit, elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Il faisait nuit noire, évidemment. Et pourtant, on n'était que l'après midi. Elle faillit se décourager en pensant qu'il allait faire vraiment froid, mais en même temps … ou aller sinon ? Dans la salle commune, il lui faudrait affronter les regards des Gryffondors qu'elle fuyait comme la peste depuis l'esclandre au Parc. Dans la Bibliothèque, il y aurait trop de monde, et la probabilité d'y croiser Sunny était plus que forte. Quant aux cachots dans lesquels elle se complaisait tant avant … elle avait maintenant décidé de les éviter au maximum, même pendant ses rondes, allez savoir pourquoi. Non, dehors, tant pis, si elle voulait la liberté d'esprit pendant quelques secondes, quelques minutes, elle aurait froid, et voilà tout, ce serait aussi simple. Elle finit donc par se lever, s'emmitouflant dans un grand manteau, avec un bonnet et une écharpe aux couleurs de sa maison, avant de sortir en coup de vent, comme une tornade. Une fois « l'épreuve » de la Salle Commune passée, elle put ralentir quelque peu le pas, et se préparer psychologiquement au froid qui l'attendait dehors. D'ailleurs, une fois les portes passées, elle ne put que se maudire d'avoir eu une telle idée. Il faisait froid, un froid mordant même si les températures devaient encore être dans le positif. Ça n'allait pas tarder à geler, il valait mieux qu'elle se vide l'esprit plutôt rapidement. Marchant d'un bon pas, elle avançait. Cela fonctionnait plutôt pas mal. Elle était tellement concentrée sur le fait de ne pas avoir froid, et sur la pointe allumée de sa baguette pour ne pas penser à autre chose. De plus, rapidement, un éclair jaillit du ciel, la faisant sursauter, et une pluie torrentielle s'abattit sur elle. Pesant, elle se mit à courir vers l'abri le plus proche: la forêt. D'ailleurs, elle arrivait sous le couvert des arbres quand une silhouette attira son regard. Non. C'était une plaisanterie … Et pourtant, elle aurait reconnu cette silhouette entre mille, qui se précisait au fur et à mesure qu'elle avançait. Et, finalement, alors qu'elle s'arrêtait, son nom s'échappa de ses lèvres, murmure totalement incrédule:


Lala ?









Laël J. Oridor

Laël J. Oridor
SORCIER. ► pâtissier.


► MESSAGES : 248
& I feel the rain is falling around me. #Sam 27 Nov - 18:16


    L'aigle, au bout de quelques secondes, avait fini par se perdre dans ses pensées, fixant sans ciller le rideau impénétrable de pluie s'abattant devant lui. De temps en temps, une goutte venait s'écraser sur le sommet de son crane ou sur sa nuque, le faisant sursauter ou frissonner. Mais à peine quelques minutes étaient passées qu'il s'était accommodé de cet inconvénient et s'était laissé aller à penser, s'évadant dans des songes bien plus doux et bien plus chaud que la situation actuelle. Il rêvait de sa petite maman, bien au chaud devant un feu, se délectant d'un livre sûrement passionnant, sa chère maman bien loin de toutes ces tourmentes de démons et de poète, bien à l'abri, sa grand-mère derrière les fourneaux préparant un ragout succulent dont elle seule avait le secret. Son oncle lui, comme à son habitude, promenait les touristes sur les lochs, leur racontant mille et une légende toutes plus farfelues les unes que les autres. Quant à son père, il était peut-être au bar du village qu'il avait racheté à sa sortie d'Azkaban, en train de servir les dernières boissons ou peut-être était-il déjà rentré pour ramener les moutons des pâturages afin de les remettre à la chaude étable du château qui les attendait depuis le matin où ils l'avaient sûrement quitté à regret. Jamais l'aigle n'avait voulu autant rentrer chez lui, dans cette Écosse où même les matins brumeux et frisquet lui semblait pareille à une plage ensoleillée des Maldives ou bien des Balkans. En fait, s'il ne pouvait vraiment rentrer chez lui dans la minute, il pouvait toujours espérer être transporté par une force divine dans n'importe quel pays chaud où personne ne pensait aux ennuis car il n'y en avait tout simplement pas. C'est tout ce à quoi il pensait. Et il y pensait tellement fort qu'il ne voyait n'y n'entendait plus rien autour de lui, à part une plage au sable chaud et aux clapotis des vagues venant s'échouer sur le sable. Cependant, une voix féminine qu'il connaissait bien vint le sortir de ses songes si doux, le faisant sursauter, il lâcha un petit cri de surprise avant de se relever hâtivement, arrachant son bonnet de la branche où il l'avait suspendu. Dans sa tête, il hésita une demi-minute entre s'enfuir en courant et sortir sa baguette avant de se rendre compte que la personne en face de lui l'aveuglait avec sa baguette. Les yeux à demis-clos, il reprit sa respiration qui s'était emballé, son cœur semblant retrouver un rythme cardiaque normal. Au bout de quelque instant, la jeune fille en face de lui baissa sa baguette et, après quelques secondes, le temps que ses yeux s'accommode à nouveau avec l'obscurité, il put reconnaître une jeune fille de gryffondor. Une jeune fille qu'il avait très bien connu.

    « Ah. » dit-il, l'air déçu. « C'est toi. » Il ne savait pas quoi dire. Ni vraiment quoi faire. Il enfouit son bonnet dans une de ses poches, avant de croiser ses bras. Il n'avait pas vraiment l'habitude de croiser ses bras, ceci étant une preuve de sorte de verrouillage social à ses yeux. Le message était simple, bien que la jeune fille n'y verrait peut-être aucun sens, mais cela voulait clairement dire qu'il ne voulait pas lui parler. Il voulait déjà fermer les yeux pour éviter de la voir, mais il était beaucoup trop poli rien que pour regarder ailleurs. Alors il la fixa. Mais plus il la fixait, et plus son cœur semblait vouloir s'échapper pour ne plus souffrir à nouveau. C'était il y a pourtant plus d'un an mais, à chaque fois qu'il la voyait, la douleur qu'il croyait avoir surmonté remontait en lui, le lacérait de l'intérieur, à chaque fois d'une force encore plus violente que la précédente. Et pendant tout ce temps où il avait essayé de l'éviter, la douleur avait eu le temps de s'accentuer et, de ce fait, il avait l'impression, en ce moment même, de bruler de l'intérieur. Et il détestait ça, cette douleur, cette impression d'être détruit par un regard, cette sensation désagréable qui semblait vouloir l'empêcher d'être heureux. Aucun sourire n'était sur le visage du bleu et argent, qui, commençant à maudire la gryffondor qui était juste devant lui, n'arrivait cependant pas à la haïr. C'était peut-être autour de ses forces. « Kaprice... » Il y avait, au-delà de l'amertume, comme une note de regret dans le prénom que l'aigle s'était forcé de prononcer, un regret de n'avoir jamais vraiment sur pourquoi elle avait fait ce geste, mais, surtout, un regret de n'avoir jamais su comment la récupérer. « Qu'est-ce que tu fais là ? » il s'arrêta quelques secondes avant de se rendre compte qu'elle pouvait tout à fait lui retourner la question. « Enfin je veux dire... Heum... Tu n'as pas... » Il réfléchit quelques instants. « Des aspics à réviser ? » Il soupira intérieurement. Certes, elle aurait été la dernière personne qu'il voulait voir, mais, dans l'histoire, c'était encore lui la victime et, bien que cette position ne lui plaise pas, il ne voulait en aucun cas devenir acerbe ou autre, bien que plusieurs personnes autour de lui lui avait assuré qu'il pouvait faire toutes les crasses du monde à la jeune femme. Mais Laël n'était pas comme ça. Et c'était tant mieux pour la jeune fille qui avait pourtant dû recevoir certains commentaire déplaisant de certains élèves de l'école, très proches de Lala. Le bleu et argent, un peu anxieux de la situation, pria presque pour que l'averse s'arrête et qu'il puisse rentrer en courant au château, quitte à tomber et à se faire mal, il voulait juste partir, mais l'eau tombait toujours à flot et il avait l'impression que cela ne finirait jamais, tout comme la douleur qui le consumait de l'intérieur, même s'il tentait de la garder pour lui, évitant au maximum le regard de Kaprice.









Caelan de Saint-Ange

Caelan de Saint-Ange
AGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.

► MESSAGES : 395
& I feel the rain is falling around me. #Ven 10 Déc - 16:57


Ce n'était pas juste. La vie était injuste. C'était un constat qui aurait fait rire jaune Kaprice si seulement en cet instant précis, elle ne contenait pas chacune de ses réactions. Chaque muscle de son corps s'était figé, tendu dans un effort pour rester impassible, ou quasiment en tous cas. Pourquoi ? Pourquoi alors qu'elle essayait de fuir toute chose ou être qui la rendrait malheureuse ou la mettrait mal à l'aise tombait-elle sur lui ? Ce n'était pas juste quelqu'un, elle avait voulu être être seule, mais en plus, c'était lui. Elle se rendit compte qu'elle l'éblouissait alors qu'il plissait les yeux, et elle baissa sa baguette vers le sol en s'excusant d'un « pardon » murmuré. Pardon. Un mot qu'elle aurait du lui dire, encore et encore, qu'il méritait d'entendre un milliard de fois. En fait, ce fut elle qui détourna le regard la première, à son « Ah … c'est toi ». Le ton de sa voix lui arracha le peu de coeur qui ne souffrait pas déjà, et aggrava les blessures du reste. Oh mon Dieu, il ne manquait vraiment plus que ça. Là, en cet instant précis, elle n'avait qu'une seule envie: hurler un bon coup, à la lune, comme un loup garou. Exorciser la rage, la peine, la douleur qui se bousculaient à l'intérieur. Laël. Elle esquissa un pas, pour reculer. Jamais elle n'avait fait souffrir quelqu'un comme elle avait fait souffert Lala, elle le savait, pour sûr. A chaque fois qu'ils se croisaient, elle s'arrêtait de respirer, elle arrêtait de ressentir. Mais les sentiments de Laël, eux, étaient très facilement lisibles. Elle le connaissait par coeur. Elle l'avait connu par coeur. Si elle s'en voulait ? C'était pire que ça. Elle se flagellait à chaque fois qu'elle le voyait. Et elle partait, rapidement. Jamais elle ne lui imposait sa présence. Par respect. Et, il fallait bien l'avouer, par une certaine forme de lâcheté. Jamais elle ne s'était expliquée. Jamais elle n'en avait eu la force, le courage. Et pourtant, elle le lui devait. C'est ce qui suspendit son recul, en réalité. Sinon, elle aurait tourné les talons, et serait partie en courant, quitte à se vautrer et à rentrer complètement dégueulasse et à faire rire tout le monde, et s'attirer de nouvelles moqueries. Mais … peut-être était-il temps, finalement.

Elle ne croyait pas qu'elle venait de prendre cette décision. Cela faisait un an. Quasiment jour pour jour, d'ailleurs, à bien y réfléchir. Ou était-ce jour pour jour ? Cette idée la fit frissonner. Le sort pousserait-il l'ironie jusque là ? Cela n'avait aucune importance. Ou si, s'il s'en rendait compte, cela pouvait sans doute expliquer l'attitude défensive qu'il venait d'adopter. Oui, elle l'avait noté, comme dit précédemment, elle ne le connaissait que trop bien. Pouvait-on se haïr plus qu'elle ne se haïssait en cet instant précis ? C'était difficilement envisageable. Ce garçon était le plus pur, le plus gentil, le plus adorable, le plus altruiste qu'elle avait jamais connu. Et elle avait tout foutu en l'air entre eux. Et elle l'avait blessé, profondément. Chaque trait du visage qu'elle avait tant aimé le lui disait, par son angle douloureux, par sa crispation. Mon Dieu qu'elle se détestait. Elle aurait voulu disparaître en cet instant précis, mais une fois encore, cela n'aurait fait que retarder l'échéance. Il avait mal depuis trop longtemps, et il méritait de savoir pourquoi. Peut-être … peut-être lui pardonnerait-il. Peut-être qu'il comprendrait ? Même, ces pensées étaient égoïstes. Peut-être surtout pourrait-il enfin arrêter d'avoir aussi mal à chaque fois qu'ils se croisaient. L'intonation avec laquelle il prononça son prénom lui retourna les entrailles. C'était trop dur. Elle aurait voulu tendre la main, lui caresser la joue, faire n'importe quoi pour arrêter sa peine, n'importe quoi pour rendre tout cela plus supportable. Mais elle avait perdu ce droit le jour où elle avait tout arrêté d'un simple « Lala … c'est fini » et où elle était partie sans se retourner. Revoir cette scène la déchira encore un peu plus. Mon Dieu non, elle ne pouvait plus faire machine arrière. Elle se força à refouler les larmes qui lui montaient aux yeux, et secoua simplement la tête, pour essayer de reprendre ses esprits alors qu'il lui demandait, un peu abruptement, ce qu'elle faisait là. Elle ne l'en blâmerait pas. Elle eut un geste évasif, se mordant la lèvre.


Si … J'étais en train mais je n'arrivais pas à me concentrer, des filles qui …

Elle se rendit compte qu'elle allait effectivement lui raconter, et elle s'arrêta. Il avait toujours eu cet effet, elle pouvait tout lui dire. Son envie de pleurer revint au galop. Pourquoi avait-elle été stupide au point de tout arrêter, pourquoi ? C'était juste … l'homme idéal. Elle secoua la tête et eu un geste de la main:

Je … peu importe, désolée.

Comment avait-elle pu être sur le point de lui parler de ses problèmes, de son coeur en miettes alors que le sien était actuellement en train de hurler et de vouloir se barrer loin d'ici ? Non, ça suffisait l'égoïsme. Stop. Par politesse et par automatisme, elle demanda :

Et … toi ?

Non, elle n'allait pas faire ça. Commencer à lui faire la discussion comme si de rien n'était. Pas quand les derniers mots qu'elle lui avait dit la dernière fois qu'ils s'étaient parlé avaient été pour lui briser le coeur. Elle n'en avait juste pas le droit. Elle s'avança, recevant quelques gouttes de pluie, mais s'arrêta rapidement, histoire de ne pas réduire trop la distance qui les séparaient. Il fallait qu'elle se lance, sinon, elle allait reculer. Il fallait qu'elle le dise, qu'elle fasse quelque chose. Elle écarta les mains, regarda ailleurs, essayant de savoir comment elle allait faire. Il n'y avait pas de bonne manière de faire ça, il n'y avait qu'à le faire en fait. Mais elle voulait bien faire, pour une fois, réparer ce qu'elle avait fait. Elle lui devait bien ça. Cependant, elle n'avait aucune traître idée de comment s'y prendre. Aussi se jeta-t-elle à l'eau, tout simplement, se forçant à le regarder, même si capter son regard fut plutôt difficile.

Laël …Dire son prénom la déchira. Je … On ne va pas faire semblant. Tu n'as pas envie de me voir, et encore moi de me parler … Et je l'ai mérité. Et je n'ai pas le droit de t'imposer ma présence. Mais … je te dois une explication...et des excuses. Si … tu le veux bien ?

Sa voix semblait incertaine, et son regard le suppliait. Il fallait qu'elle lui parle, qu'elle lui dise... Mais lui seul pouvait décider s'il voulait l'entendre ou non.









Laël J. Oridor

Laël J. Oridor
SORCIER. ► pâtissier.


► MESSAGES : 248
& I feel the rain is falling around me. #Sam 11 Déc - 11:26


    Il voulait partir en courant. C'était la seule chose à laquelle il pensait, se lever et prendre ses jambes à son cou, se prendre les pieds dans des racines, se faire griffer le visage par des branches, s'arracher les poumons à courir trop vite, il voulait tomber, s'écorcher la peau contre des cailloux, se faire attraper par des centaures et finir pendu à un arbre par ses tripes. Il aurait voulu mourir plutôt que de rester ici deux minutes de plus. La vue de Kaprice était presque insupportable à ses yeux. Il y avait à peine un an, il pouvait encore caresser son visage si doux et plonger ses yeux dans les siens qui étaient si envoutants, il n'y avait pas si longtemps que ça, dès qu'il la voyait, son cœur s'emballait et son corps frissonnait de plaisir, d'amour. Dès qu'il était sorti avec la jeune fille, il s'était vanté auprès de tous ses amis de pouvoir tenir la main d'une aussi jolie fille. Il savait très bien qu'au début, la jeune gryffondor n'y croyait pas vraiment, elle pensait sûrement à une petite amourette mais lui avait été amoureux, et, au fur et à mesure de leur relation, il avait pu voir de l'amour dans les yeux de Kaprice. Elle était si belle, et lui était si fier de se faire aimer par une si belle créature qu'il y avait cru, jusqu'à la dernière seconde, jusqu'à au dernier baiser, jusqu'à la dernière phrase, jusqu'au dernier regard. Il pensait qu'il allait l'épouser, lui donner deux merveilleux petits mouflons et une vie confortable quelques parts dans le monde. Il avait même pensé qu'un jour ils mourraient main dans la main, fermant leurs yeux ensemble, leurs mains toujours liées. Mais Lala n'était qu'un rêveur romantique aux idées utopistes et, le jour où la jeune femme était venue le voir en lui disant que c'était tout simplement fini, il était juste tombé, tombé de trop haut pour son petit corps si fragile, tombé comme il ne pensait jamais le faire, lui, le petit serdaigle si attendrissant, si attention, si sympathique, ce petit gars que tout le monde apprécie et que personne ne déteste, lui, celui qui court éponger les larmes de n'importe quelle victime, celui qui recoud les cœurs brisés de n'importe quel célibataire, on lui avait fait subir tout ce qu'il avait toujours soigneusement évité et, à lui, personne n'avait su le consoler, personne n'avait su voir qu'il ne s'était jamais relevé de cette rupture et, qu'aujourd'hui encore il préférait transplaner dans le plus aride des déserts plutôt que de recroiser Kaprice. La seule fois où Laël avait vraiment ouvert son cœur, la seule fois où il avait laissé sa peur de souffrir de côté pour vivre le plus magique des instants, la seule fois où il s'était vraiment senti bien et heureux avec une personne, tout lui était revenu en une seule phrase, en moins d'une minute, il avait été plus meurtri que jamais il ne l'avait été dans sa vie. Mais cela, personne ne devait le savoir, l'aigle ne voulait pas passer pour une victime à qui on devait penser le cœur. C'était son rôle à lui et, en aucun cas, il ne voulait qu'on le plaigne. Alors Laël avait fait semblant, il avait dit à tout le monde qu'il avait tourné la page, qu'il était prêt à vivre autre chose, que ce n'était finalement qu'un amour d'adolescence. Il avait toujours dit que c'était ridicule d'attendre après un amour perdu, de rester à pleurer sur le bas côté alors que la vie ne nous attend pas pour avancer mais pourtant, quand ça lui était arrivé, il avait l'impression que tout défilait autour de lui alors qu'il ne pouvait bouger. Et aujourd'hui encore, ses jambes lui semblaient être du coton. Il ne pensait que ça ne lui arriverait jamais, qu'il était trop fort pour ça, qu'il saurait faire avec, mais il n'en était rien. Laël était terrassé par ses sentiments.


    « Si … J'étais en train mais je n'arrivais pas à me concentrer, des filles qui … » Il détourna la tête, se retenant de la regarder. Il lui arrivait parfois, de la contempler de loin, en soupirant. Aujourd'hui encore, il la trouvait tellement belle, tellement gracieuse. Ce qu'il trouvait encore plus stupide que se languir d'une peine d'amour, c'était bien que de dénigrer les gens car on était blessé. Laël avait toujours trouvé Kaprice belle, dès sa première année, la première fois qu'il l'avait vu, sa beauté l'avait captivé, c'était d'ailleurs en parti pour ça qu'il lui avait demandé de sortir avec elle. Ce n'était pas parce qu'elle l'avait blessé au plus profond de lui et qu'elle lui avait fait subir tous les tourments du monde qu'elle était devenue laide à ses yeux. Égoïste et sadique, peut-être, mais en tout cas, elle n'avait rien perdu de sa beauté. « Je … peu importe, désolée. Et … toi ? » Il se mordit la langue. Il n'avait pas envie de lui parler. En fait, il voulait juste comprendre. Pourquoi ? Pourquoi devait-il souffrir comme ça, pourquoi l'avait-elle jeté tel un vulgaire mouchoir, sans donner la moindre explication, alors que c'était si beau, alors que tout était parfait ? « Je cherchais un truc. » Il essayait d'être froid, distant, mais il n'y arrivait pas très bien. Son regard se posa sur ses chaussures, il ne devait pas craquer. Il se retenait de ne pas pleurer, de ne pas serrer la jeune fille dans ses bras, de ne pas crier à la lune tout son désespoir. Il se retenait de tellement de choses avec la jeune fille, alors qu'avant ils avaient tout partagé, même leur lit. « Laël » Cette fois, il la regarda. C'était la première fois en toute une année qu'elle prononçait son nom. C'était aussi la première fois qu'elle lui parlait aussi doucement depuis tout ce temps. Il n'y avait plus de méfiance, plus de distance dans le ton de sa voix, il n'y avait plus que des regrets, de la tristesse. Et quand le regard de la lionne happa celui de l'aigle, s'en était fini. Il ne pouvait plus lâcher ses yeux. « Je … On ne va pas faire semblant. Tu n'as pas envie de me voir, et encore moi de me parler … Et je l'ai mérité. Et je n'ai pas le droit de t'imposer ma présence. Mais … je te dois une explication...et des excuses. Si … tu le veux bien ? » Elle s'était approchée. Elle était hésitante. C'était la première fois qu'il la voyait hésiter ainsi. Kaprice, d'habitude si fière d'elle, si sûr, semblait être devenue une petite fille fautive et hésitante. Elle semblait être redevenu celle qu'il avait cajolé des heures durant. « Si, je veux te voir. » Il avait lâché ça sans réfléchir, tout en faisant quelques pas vers elle. Ils étaient proches maintenant, à quelques centimètres l'un de l'autre, sans pour autant être collé. De loin, on aurait presque pu croire à deux vieux amis se disant une confidence. « Tout ce que je veux, c'est des explications Kaprice. Je veux savoir pourquoi t'as tout foutu en l'air alors qu'on était si bien, alors que tout était si parfait. On était amoureux non ? Arrête de te mentir, je le voyais bien dans tes yeux, que tu m'aimais. C'était évident. On était heureux non ? Mais maintenant on fait semblant, moi en tout cas je fais semblant, je peux pas arrêter parce qu'à chaque fois que je te vois, ça me déchire de l'intérieur, j'ai l'impression de brûler, c'est presque insupportable. A chaque fois je veux te parler, je veux te redire tous mes petits poèmes ridicules et niais qui transpiraient d'amour pour toi, je veux te refaire mes petits gâteaux en forme de cœur, ceux que tu aimais tant, à chaque fois que j'entends ton nom, j'ai envie d'aller te prendre la main et de t'emmener dans une prairie ensoleillée pour qu'on puisse faire des siestes dans l'herbe, comme avant. » Il s'arrêta, reprenant son souffle. Il avait plongé dans son regard, il s'y noyait presque. « J'ai envie d'embrasser tes lèvres si parfaite, j'ai envie de contempler tes yeux si lumineux pendant des heures... » Il s'autorisa même à la toucher, remettant derrière son oreille une mèche de cheveux. « Mais tout ça, tu me l'as interdit. Le jour où tu m'as dit que tout était fini, tu m'as retiré tous ces droits, tu m'as enlevé tous ces merveilleux moments. Et puis tu m'as dit ça comme on dit la météo Kaprice, tu n'as donc jamais pleuré ? Tu ne t'es jamais senti coupable ? A chaque fois que tu passais à côté de moi, c'est comme si je n'existais plus alors que moi je crève encore d'amour rien qu'à ta pensée. Et toi t'as l'air comme d'un bloc de marbre. C'est comme si tu me retenais prisonnier. Je veux juste savoir pourquoi, dis-moi pourquoi et enlève moi ces chaînes trop lourdes et trop serrées qui m'étouffent, dis-moi que c'est fini et qu'il n'y a plus rien, qu'il n'y aurait plus jamais rien parce que sinon je vais pas pouvoir tenir. » Sa main s'attarda sur la joue de la jeune fille. « Ne me mens pas, dis-moi juste la vérité. Dis-moi si tu m'as jamais aimé et si tu m'aimeras encore. Demande moi d'arrêter de crever d'amour pour toi, parce que c'est plus supportable. J'en ai marre de me mentir, de me dire que c'est comme ça. On assassine pas d'aussi belle chose sans raison, je m'en fous de savoir si la raison est débile, je veux juste la connaître. Même si tu m'as quitté pour un autre, je m'en fous, je veux juste savoir que tu ne m'as pas quitté pour rien, parce que je n'étais pas à la hauteur ou parce que je n'étais pas fait pour toi, parce que tout ça c'est faux. Même si c'est une connerie du genre on était trop bien ensemble, je m'en fous, je comprendrais. Mais j'en ai marre d'être un esclave de l'ignorance. » Il se recula d'un pas, retirant sa main du visage si doux de la jeune fille. Il se sentait plus léger, mais il était encore mal à l'aise face à elle.









Caelan de Saint-Ange

Caelan de Saint-Ange
AGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.

► MESSAGES : 395
& I feel the rain is falling around me. #Dim 19 Déc - 15:54


Son être entier était suspendu aux lèvres de Laël. Si ça avait été n'importe quel autre garçon, elle n'aurait jamais réagi comme ça, elle lui aurait simplement dit, de but en blanc, ce qu'elle avait à lui dire, parce qu'elle n'avait jamais été du genre à prendre de gants ou à s'encombrer de fioritures. Brut de décoffrage ? Un peu, effectivement, mais ça faisait partie de son charme (enfin, selon certains). Non, là, ce n'était pas n'importe qui. C'était Lui. Laël. Une histoire qui l'avait complètement retournée, et, elle devait bien le reconnaître, la retournait toujours. Là, alors qu'ils se tenaient tous deux sous la pluie, à peu près épargnés, mais recouverts de gouttelettes tous les deux, elle avait juste envie de revenir en arrière. Un an en arrière. Qu'elle ne prenne pas cette décision. Qu'elle ne cède pas à la peur, à la panique. Au lieu des mots qu'elle avait lancés avant de se replier, qu'elle lui en ai dit d'autres. Trois autres. Ces trois autres qui l'avaient fait fuir, lionne lâche et effrayé devant l'ange de douceur et de chaleur qui était enfin parvenu à réchauffer son coeur, à combler la petite fille en manque de tendresse, et la jeune femme en manque d'amour. Il était toujours aussi séduisant, à ses yeux, avec son charme de celui qui ignore la portée du potentiel de séduction qui était le sien. Et là, alors qu'elle commençait à trembler, sous l'effet combiné de la température et de l'émotion, Kaprice voulait juste le serrer contre elle. Enfouir son visage dans son épaule, se perdre dans son étreinte. Parce que quand elle avait décidé de le quitter, elle s'était tuée, au même titre qu'elle l'avait fait souffrir. Il fallait voir la vérité en face: depuis qu'ils n'étaient plus ensemble, elle n'avait fait que se prendre des baffes. Faire n'importe quoi. S'envoyer en l'air avec les préfets de Gryffondor. Et surtout, placer son estime et tous ses sentiments dans quelqu'un qui n'en valait pas la peine, qui ne l'avait jamais valu, et qui lui pourrissait aujourd'hui, en cet instant précis, la vie plus que tout. Il n'y était pas pour rien, dans sa décision, et elle le savait parfaitement. Et aujourd'hui, plus que jamais, elle s'en voulait. Elle avait brisé un rêve, fait du mal à quelqu'un qui ne le méritait pas pour une chimère, et des craintes totalement stupides. Et il fallait qu'elle le lui dise. Elle en avait besoin, et elle se doutait que lui aussi.

Sa réponse la prit totalement au dépourvu. Ses yeux fichés dans les siens ne pouvaient s'en déloger, et elle n'y lisait que la plus profonde des sincérités. Il voulait la voir. Son coeur manqua un battement, lui arrachant un début de vague de douleur qui convergeait vers ses yeux. Tentant de contenir les larmes, elle se mordit la lèvre. Elle avait fait plus de dégâts qu'elle ne le pensait. Et, pire que ça, il ne lui en voulait pas. Ou si, il lui en voulait, mais il voulait toujours la voir. Brusquement, elle se rendit compte de ce qu'elle était en train de provoquer. Que cette conversation allait être encore plus douloureuse que ce qu'elle avait prévu. Et rapidement, elle en eut la confirmation. Elle aurait voulu mettre un doigt sur ses lèvres pour qu'il arrête de parler, mais il en avait le droit, il avait le droit de lui dire tout ce qu'elle voulait, et elle, elle avait le devoir de l'entendre, de l'écouter même, et de lui répondre. Alors qu'il s'approchait, un violent frisson la parcourut, mais elle ne bougea pas. Elle ne le devait pas, et surtout, elle ne le voulait pas. Papillon voulant se réchauffer les ailes à la douceur de sa flamme, tout en sachant à quel point c'était dangereux. Son souffle se raréfiait.


Tout ce que je veux, c'est des explications Kaprice. Je veux savoir pourquoi t'as tout foutu en l'air alors qu'on était si bien, alors que tout était si parfait. On était amoureux non ? Arrête de te mentir, je le voyais bien dans tes yeux, que tu m'aimais. C'était évident. On était heureux non ?

La première larme perla au coin de l'oeil de Kaprice, mais elle ne s'en rendit même pas compte. Les yeux dans les yeux avec lui, elle ne pouvait esquisser le moindre geste. Parce qu'il touchait juste. Evidemment, qu'il avait raison. Ça l'était, parfait. Même un peu trop, tellement qu'elle était partie en courant. Quelle abrutie, non ? Oui, ils étaient heureux, tout le monde jasait à leur sujet, des envieux, des jaloux, ils essayaient de répandre des rumeurs foireuses, mais ils savaient bien, tous les deux, ce qu'il en était. Elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance, une confiance aveugle, qu'il ne la ferait jamais souffrir. Elle savait en se levant tous les matins qu'il allait être là avant le petit déjeuner, qu'ils déjeuneraient ensemble, qu'il lui sourirait, qu'ils se verraient entre chaque cours, qu'ils se raconteraient leurs journées, qu'ils passeraient le maximum de temps ensemble, qu'ils feraient leurs devoirs ensemble sans aucun doute, et que, si ce n'était pas le cas parce qu'ils travaillaient avec leurs camarades, qu'ils se verraient au moins au dîner, et qu'elle aurait le droit à un bonne nuit des plus tendres. Quelle fille ne voudrait pas de ça ? Qui s'en plaindrait ? Ils étaient … au-delà d'heureux. De ce qu'elle pouvait se souvenir, jamais la jeune femme n'avait ressenti ça, en présence de personne. Cette plénitude, ce sentiment d'être enfin entière … Il la comblait. Et elle était quasiment sûre que c'était réciproque. Eux deux ça avait été … une évidence, après une très courte période où elle avait douté. Et oui … Oui, elle l'aimait. Et elle devait lui dire, même si c'était trop tard.


Mais maintenant on fait semblant, moi en tout cas je fais semblant, je peux pas arrêter parce qu'à chaque fois que je te vois, ça me déchire de l'intérieur, j'ai l'impression de brûler, c'est presque insupportable. A chaque fois je veux te parler, je veux te redire tous mes petits poèmes ridicules et niais qui transpiraient d'amour pour toi, je veux te refaire mes petits gâteaux en forme de cœur, ceux que tu aimais tant, à chaque fois que j'entends ton nom, j'ai envie d'aller te prendre la main et de t'emmener dans une prairie ensoleillée pour qu'on puisse faire des siestes dans l'herbe, comme avant.

Etait-ce vraiment trop tard ? Elle n'arrivait plus à respirer. C'était insoutenable. Elle visualisait très bien chacun de ses mots, ses gâteaux, dont elle était dingue, ses poèmes, qu'elle aurait trouvés ridicules de la part d'un autre, tout le temps passé juste tous les deux, que ce soit main dans la main, en train de dormir, ou à se raconter tout et n'importe quoi. Elle sentait quasiment l'odeur des gâteaux tous chauds sortant du four, la sensation de sa main dans ses cheveux, l'intensité de son regard à chaque fois qu'ils se voyaient. Et ça lui faisait mal. Oui, elle aussi, elle faisait semblant, si elle se défilait, c'était bien parce que le voir lui faisait trop mal, parce que toutes ces images revenaient, en force, la titillant, la torturant, lui demandant pourquoi elle s'était privée de tout ça, et pourquoi elle l'avait aussi privé de tout ça. Elle se doutait qu'elle lui avait brisé le coeur, mais à ce point là, elle n'en avait pas la moindre idée. Les larmes avaient franchi la barrière de ses yeux, silencieuses et calmes, mais pourtant incroyablement douloureuses. Il voulait encore d'elle … après tout ce qu'elle lui avait fait endurer. Là, en cet instant précis, elle voulait juste qu'il la touche, qu'il lui caresse la joue, elle voulait s'abandonner, sans réfléchir aux conséquences. Juste goûter de nouveau à ce qu'elle avait tant aimé. Le bonheur. Et l'amour. Deux choses qu'il avait été le seul à lui proposer.

J'ai envie d'embrasser tes lèvres si parfaites, j'ai envie de contempler tes yeux si lumineux pendant des heures...

Elle était au supplice, ses poings s'étaient fermés, attrapant les manches de sa robe de sorcier pour se donner la force et le courage de ne pas craquer, de ne pas franchir le peu d'espace qui les séparait et de goûter de nouveau à ses lèvres, il ne le fallait pas. Elle ne vit pas sa main partir, et sa peau frissonna à son contact. Elle ferma les yeux, une infime fraction de seconde, savourant chaque effleurement, une sensation perdue. Ça lui faisait peur, une fois de plus. Une vision plutôt claire de Jake lui apparut à cet instant précis, et elle se força à retourner à la réalité. Il ne fallait pas qu'elle se laisse aller, elle ne le devait pas. Ses derniers mots finirent de lui arracher le coeur. Oui, elle lui avait interdit, de la toucher, de l'approcher, d'être heureux avec elle. Quel genre de monstre faisait ce genre de chose ? Elle, apparemment. Elle avait envie de hurler, surtout quand il lui demanda si elle n'avait jamais rien ressenti. Voulait-il qu'elle lui montre ? A quel point elle avait eu mal, à quel point elle avait actuellement mal, à quel point ça la tuait de le croiser de loin ? Oui, il le voulait, il le lui demandait même. Et elle allait le faire. Elle avait trop mal, comment pouvait-il penser qu'elle ne l'avait jamais aimé ? Elle ne le lui avait jamais dit. Oui, mais … si, il avait raison. Elle ne l'avait pas interrompu, attendant qu'il finisse, aussi parce qu'elle en était tout simplement incapable, mais surtout pour qu'il dise ce qu'il avait à dire. Elle espérait de tout coeur que ça lui avait fait du bien. Mais maintenant, c'était à elle. Il lui fallut du courage pour ouvrir la bouche. Mais il le lui avait donné, ne serait-ce que par l'effleurement de sa main. Alors, elle prit une grande inspiration, et se lança tout simplement :

Je t'aime.

Ses lèvres tremblaient, et elle n'arrivait plus à retenir aucun muscle de son corps, qui s'étaient mis eux aussi à frissonner. Elle s'approcha un peu plus, sans réduire à néant cependant l'espace qui les séparait. Elle regarda ses mains deux secondes, incrédule de ce qu'elle venait de dire, puis replongea ses yeux dans ceux de l'aigle. Un espèce de rire-sanglot lui échappa.

J'aurais du te le dire, ce jour-là, au lieu de tout arrêter. Mais … j'ai eu peur. J'ai été lâche, tout simplement. Ce qu'on avait c'était … au-delà de parfait. Personne ne m'avait jamais regardée, touchée, considérée comme tu l'as fait. J'existais. Et je pouvait donner en retour. On partageait tout, et … quand j'ai compris à quel point j'étais attachée à toi, j'ai paniqué.

Paniqué était un faible mot. Elle se rappelait de faire les cent pas devant le miroir de la salle de bains, répétant ce qu'elle lui dirait, essayant de se convaincre de ne pas le faire, lançant son gant de toilette sur le miroir dans un geste de dégoût pour sa propre image. Essayant de sortir, revenant, se passant un nombre incalculable de mains dans les cheveux. N'en pouvant plus. Et se lançant, finalement, pour tout finir. Elle se mordit la lèvre, quasiment au sang. Elle devait continuer.

J'ai été stupide. Il n'y a pas un jour où je ne le regrette pas. Ne crois pas que quand je te croise, ce soit de l'indifférence. C'est ma façon de me blinder. Je n'osais plus t'approcher, plus te regarder. Pas après ce que je t'avais fait. Je … t'aime trop pour ça. Alors je me suis dit que si je « disparaissais » simplement de ton entourage, de ta vie, tu te remettrais plus vite, et tu trouverais une fille que tu pourrais rendre heureuse. Une … moins compliquée que moi.

Son coeur se serra. Oui, elle avait souhaité ça. Quand elle avait entendu que Laël avait invité Ana au Bal, ça lui avait fait un pincement, mais elle avait croisé les doigts pour que ça marche. Elle ne savait pas ce qui s'était passé, elle avait eu son lot d'événements entre temps, et, il était vrai qu'elle ne s'était plus intéressée à grand chose. Et surtout pas à lui. Il ne valait mieux pas. Elle secoua la tête, essayant de garder le contrôle de sa voix, qui tremblait de plus en plus.

Je ne sais pas si on peut dire que tu n'étais pas fait pour moi. Tu es … parfait. Attentionné, beau, délicat, et fort à la fois, gentil, adorable … N'importe quelle fille devrait vouloir tuer pour se retrouver dans tes bras. Moi y compris. C'est juste … peut-être que moi je n'étais pas faite pour toi. Que je ne le suis pas.

Elle leva une main vers son visage, et la baissa. Elle ne savait plus vraiment où elle en était, avec tout ce déballage. Mais ça faisait du bien. Peut-être aurait-elle du lui dire tout ça plus tôt.

Après … je ne t'ai pas quitté pour un autre. Même si un autre occupe toujours mes pensées. Tu l'avais éclipsé, pendant cette période, et, ayant vécu onze ans à n'aimer et ne désirer que lui, j'ai eu peur, une fois de plus. Je ne savais pas comment réagir. Tu me suffisais. Il ne comptait plus, ou en tous cas, plus autant. Tu avais pris sa place au centre de mon univers. Même si …

Un rire amer la secoua.

Il l'avait compris, j'en suis sûre. Il a joué avec moi, essayé de me rappeler à qui « j'appartenais ». Et ça a du influencer ma décision.

Pouvait-elle tuer Heath Lindermann de ses propres mains ? Elle irait à Azkaban s'ils voulaient après, mais en attendant, elle en avait besoin, là. Oh oui, il était vert de rage qu'elle accorde plus d'attention à Laël qu'à lui. Et pourquoi, au final ? La jeter comme une merde, et s'amuser avec Lala ? Quelle espèce d'ordure. Cette fois, elle posa sa main sur la joue de Laël.

Mais ce n'est pas pour ça que je suis partie, sois en sûr. Et sois aussi sûr que je me maudis chaque jour de l'avoir fait. Je t'ai interdit de faire toutes ces choses, mais je me suis interdit d'être heureuse en même temps.

Elle enleva sa main à regret, et finit par se rendre compte d'un point qui lui avait échappé.

Tu m'as demandé si je t'aimerai encore … Oui. Je pense qu'une partie de moi t'aimera toujours, Laël Oridor. Parce que peut-être qu'au final, tu étais fait pour moi.

Voilà, elle l'avait dit. Si elle se sentait mieux ? Est ce qu'énoncer ses erreurs à haute voix soulage vraiment ? Peut-être un peu. Mais pour l'instant, elle se sentait juste vidée. Elle pleurait, en silence, pleurait sur eux deux, et sur ce qu'ils auraient pu être. Sur tout ce gâchis.









Laël J. Oridor

Laël J. Oridor
SORCIER. ► pâtissier.


► MESSAGES : 248
& I feel the rain is falling around me. #Lun 20 Déc - 15:34


    Elle pleurait. C'était tout ce qu'il voyait pendant qu'il lui parlait, pendant qu'il lui touchait la joue. Elle pleurait, elle se mordait la lèvre. Il ne comprenait plus rien. Depuis qu'elle lui avait simplement dit que c'était finit, il ne comprenait plus rien, il était complètement à côté de la plaque. Ont lui avait souvent dit que les femmes étaient compliquées, mais il n'aurait jamais cru qu'elles l'étaient à ce point, cela la dérangeait donc tant qu'il lui dise tout ce qu'il ressentait ? Cependant, Laël semblait voir de la tristesse, des regrets dans les yeux de Kaprice. Il était juste perdu alors que la jeune femme serrait les poings. Il attendait une réponse. Il exigeait même une réponse, il ne voulait plus se cacher dans le château ni passer des nuits blanches à se demander pourquoi, faisant les milles pas dans son dortoir entre les ronflements de son camarade. Tout le monde lui avait dit à quel point il allait souffrir pour son premier chagrin d'amour, personne ne lui a dit qu'on allait lui arracher le cœur et lui laisser pour seul consolation de vieux souvenirs amer. Il avait l'impression de mourir. Le pire, dans tous cela, c'est qu'après avoir fait son discours, après avoir quasiment tout dit à la lionne, il ne se sentait pas mieux. Il se sentait toujours gêné face à elle, il voulait toujours s'enfuir en courant. Pourquoi diable n'achevait-elle pas ses souffrances ? Qu'elle lui dise, et vie, pourquoi, oh bon pourquoi elle l'avait ainsi jeté, il fallait qu'elle lui dise, il était même prêt à entendre qu'elle ne l'avait jamais aimé, que ce n'était qu'une distraction, qu'il n'était rien à ses yeux. Enfin, la gryffondor brisa la douce mélodie qu'avait installé les gouttes de pluies incessantes en résonnant sur les troncs d'arbres de la forêt interdite. « Je t'aime. » Le cœur de l'aigle s'arrêta. Il avait l'impression que celui-ci s'arracha de sa poitrine pour partir en courant alors que Kaprice s'approcha un peu de lui, sans pourtant le coller. L'aigle serra la mâchoire alors que la jeune femme plongea ses yeux dans les siens. A quoi jouait-elle ? Une sorte de rire rempli de larmes sortit de sa fine bouche, comme si la révélation aurait put être drôle. Peut-être étais-ce une blague ? L'aigle ne s'autorisa pas à rire devant l'air grave de la lionne. « J'aurais du te le dire, ce jour-là, au lieu de tout arrêter. Mais … j'ai eu peur. J'ai été lâche, tout simplement. Ce qu'on avait c'était … au-delà de parfait. Personne ne m'avait jamais regardée, touchée, considérée comme tu l'as fait. J'existais. Et je pouvait donner en retour. On partageait tout, et … quand j'ai compris à quel point j'étais attachée à toi, j'ai paniqué. » C'était... tout ? Elle avait... paniqué ? Les pensées se bousculait dans la tête de l'aigle. Elle avait mis fin à ce qui s'apparentait à un conte de fée juste parce qu'elle avait eu peur, elle avait décampé sans lui faire part de ses craintes, à lui, sûrement la personne la plus compréhensible de cette école ? Cette fois-ci, un rictus nerveux apparut sur le visage de l'aigle, un rictus qui tordait ses traits d'habitudes si serein. Il était juste perdu. « J'ai été stupide. Il n'y a pas un jour où je ne le regrette pas. Ne crois pas que quand je te croise, ce soit de l'indifférence. C'est ma façon de me blinder. Je n'osais plus t'approcher, plus te regarder. Pas après ce que je t'avais fait. Je … t'aime trop pour ça. Alors je me suis dit que si je « disparaissais » simplement de ton entourage, de ta vie, tu te remettrais plus vite, et tu trouverais une fille que tu pourrais rendre heureuse. Une … moins compliquée que moi. » L'aigle n'en pouvait plus, il allait succomber, arrêter de respirer, tomber dans les pommes, se tirer une balle dans la tête ou faire n'importe quoi d'autre qui allait le tirer de cette situation, pour lui, ce n'était juste plus possible. Il n'en pouvait plus. Il avait attendu un an pour entendre que ce qu'avait fait la jeune fille était stupide. Il le savait déjà. Qu'elle le regrette le rassure, mais qu'elle pense que l'ignorer ou disparaître de sa vie l'aurait aidé était juste ridicule, le connaissait-elle si mal ? Laël n'était pas du genre à rester en mauvais termes avec des personnes et les éviter, il était tout le contraire. Il se faisait violence pour aller arranger les choses, sinon il ne pouvait dormir sur ses deux oreilles le temps que cela soit réglé. Mais il n'avait jamais réussi à aller voir Kaprice, à lui demander pourquoi. Il lui avait écrit des millions de mots qu'il avait brûler ensuite, il s'était récité des milliers de discours qu'il n'avait jamais prononcé devant personne. Il avait souffert pendant un an pour finalement tomber sur une raison des plus stupides. Elle avait paniqué, elle avait eut peur du bonheur, de la perfection. Pourquoi les filles n'aiment pas les garçons gentils ? Pourquoi les font-elles souffrir pour aller dans les bras de mauvais garçons qui leur feront subir toutes les méchancetés du monde ?

    « Je ne sais pas si on peut dire que tu n'étais pas fait pour moi. Tu es … parfait. Attentionné, beau, délicat, et fort à la fois, gentil, adorable … N'importe quelle fille devrait vouloir tuer pour se retrouver dans tes bras. Moi y compris. C'est juste … peut-être que moi je n'étais pas faite pour toi. Que je ne le suis pas. » Il était comme paralysé. Il aurait voulu lui crier qu'elle était bête, qu'elle ne disait que des bêtises, qu'il fallait qu'elle ouvre les yeux et qu'ils étaient faits pour être ensemble, qu'ils allaient bien ensemble, qu'ils étaient juste bien ensemble. Kaprice avait été, et sera toujours, le premier amour de Lala, et, celui-ci, un peu idéaliste, pensait que c'était le seul, l'unique le meilleur. Il ne voulait pas se tromper, il voulait la ramener auprès de lui, la serrer dans ses bras, l'embrasser, mais il n'en avait plus la force, il n'y croyait plus. Elle leva une main sur sa joue, mais ne le toucha pas, comme si quelques choses l'en empêchait. Peut-être qu'elle aussi, avait vraiment souffert. Dans ce cas, pourquoi ne pas être venu le voir avant, pourquoi ne pas être aller parler à Laël ? Elle savait pourtant très bien que ce serait une des dernières personnes à mal réagir face à sa présence. Pourtant aujourd'hui, tout avait changé. « Après … je ne t'ai pas quitté pour un autre. Même si un autre occupe toujours mes pensées. Tu l'avais éclipsé, pendant cette période, et, ayant vécu onze ans à n'aimer et ne désirer que lui, j'ai eu peur, une fois de plus. Je ne savais pas comment réagir. Tu me suffisais. Il ne comptait plus, ou en tous cas, plus autant. Tu avais pris sa place au centre de mon univers. Même si … » Elle ria. Un rire qui arracha une larme à l'aigle, une larme qui vint rouler sur ses joues, se loger sur son menton avant de tomber s'écraser sur ses chaussures. Elle en avait toujours aimé un autre. Il croyait se perdre dans un vieux roman à l'eau de rose. Il avait réussi à l'éclipser de sa vie, mais il faut croire que la jeune femme préférait remettre l'autre garçon dans ses pensées plutôt que de garder Lala. « Il l'avait compris, j'en suis sûre. Il a joué avec moi, essayé de me rappeler à qui « j'appartenais ». Et ça a du influencer ma décision. » Cette fois-ci, elle le toucha, posa sa main délicatement sur la joue de Laël. Cela le fit frissonner de tout son corps, ses poils se dressant sur ses bras. Si elle avait mentionner le nom de l'autre garçon, il lui aurait sûrement fait livrer des biscuits empoisonné par ses soins. Pourquoi fallait-il toujours que quelqu'un vienne fourrer son nez dans les histoires des autres ? Enfin, bien plus que fourrer son nez, quasiment tout détruire, tout faire exploser, faire souffrir, partir avec l'objet de ses désirs avant de le lâcher comme un simple déchet. « Mais ce n'est pas pour ça que je suis partie, sois en sûr. Et sois aussi sûr que je me maudis chaque jour de l'avoir fait. Je t'ai interdit de faire toutes ces choses, mais je me suis interdit d'être heureuse en même temps. » Ça le rassurait. Il n'avait pas été le seul à souffrir, même si lui ne connaissais pas forcement la raison. Elle retira sa main, le vent glacé venant brûler la joue de l'aigle, qui se languit presque de ce contact. « Tu m'as demandé si je t'aimerai encore … Oui. Je pense qu'une partie de moi t'aimera toujours, Laël Oridor. Parce que peut-être qu'au final, tu étais fait pour moi. » Cela faisait longtemps que le rictus qui avait pris possession du visage de l'aigle avait disparu, c'était maintenant un petit sourire qui avait pris place alors que la jeune femme pleurait toujours.

    Il ne savait pas quoi penser, ni quoi faire. La pluie martelait toujours le sol et les arbres autour d'eux, et, malgré tout, ils se retrouvaient eux aussi mouillé. L'aigle ne se sentait un peu mieux, sans pourtant être totalement satisfait. Elle avait eut peur, elle l'aimait toujours. Et après ? L'infatigable romantique qui l'habitait lui disait de lui sauter dessus, de l'embrasser, de la prendre dans ses bras pour que tout reparte comme avant. Mais Laël n'allait rien faire de tout ça. « Kap'... » Il l'avait presque murmuré, tout en sortant un mouchoir pour essuyer les larmes de la rouge et or. « Pourquoi tu ne m'as pas dit tout ça avant ? Pourquoi... Pourquoi tu n'est pas juste venu me voir pour me dire tout ça au lieu de simplement balancer un « c'est finit » et m'éviter... Je veux dire... Tu sais très bien que j'aurais compris non ? » Il plongea ses yeux dans les siens à son tour, continuant d'éponger les larmes affluentes de la jeunes filles. « Moi aussi je t'aimerais toujours. On oublie jamais son premier amour, on arrête jamais de l'aimer à ce qui paraît. Je sais pas si t'était mon âme sœur. Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Ce genre de chose, on ne le sait pas à dix sept ans. Mais je sais que je t'aimerais toujours, au moins un petit peu, pas aussi intensément que j'ai pu le faire, mais tout de même un peu. J'aurais toujours des sentiments pour toi, teinté de regrets, mais des sentiments. Je t'aimerais toujours, je sais pas comment, si ce sera avec amour ou haine, je sais plus, je suis perdu... Je... » Il pressa ses mains contre ces tempes. Il pensait à trop de choses en même temps. Il devait être sûr, il en avait marre de dire des choses à la jeune fille qui, peut-être, n'était pas vrai. Il ne savait même plus s'il était amoureux de la jeune fille. Alors il l'embrassa. Sans réfléchir, il avança sa tête et happa les lèvres de la jeune fille. Il ne pensait pas aux conséquences, à une éventuelle baffe ou réponse, il ne le lui laissa pas le temps de réfléchir, à peine quelques secondes après avoir collé ses lèvres à celles de Kaprice, il les retira, reculant de quelques pas par la même occasion. Pas un seul frisson, pas une seule réaction dans tout son corps. Son cœur ne s'était pas emballé, ses lèvres ne le picotait pas, ses yeux restait fixe, ses cheveux dégoulinant d'eau ne s'étaient pas hérissé. « Y'a plus rien. » C'est tout ce qu'il avait réussi à sortir. Il ne savait pas pour Kaprice, mais pour sa part, tout avait changé, il ne ressentait plus toute ces choses qu'il avait pu avoir auparavant. Plus rien. Comme si un voile était tombé. « Y'a plus rien Kaprice. » Il ne pouvait s'empêcher de le répéter, comme si cette révélation le choquait. « Finalement y'a plus rien... » cette fois se sont des larmes qui tombèrent de ses yeux. Il voulait crier, il voulait partir en courant. Il ne bougea pas. Il se contenta de regarder la jeune fille en essuyant ses larmes avec son manteau, en sanglotant comme un enfant. « Voilà, y'a plus rien. J'ai plus la force de t'aimer, j'ai plus envie de t'aimer. Maintenant y'a que des souvenirs. T'as tout gâché, et moi j'ai rien fait pour nous rattraper. » La voix de l'aigle tremblait comme celle d'une chèvre. « Je... Bien sûr je t'aimerais toujours un peu, une partie de moi t'aimeras toujours... » Il avait besoin de se rassurer. « Mais pas celle-là. Pas cette partie qui fait surface aujourd'hui. Avant je t'aimais. Mais je t'aimerais plus jamais, plus jamais comme avant. Tu seras juste un souvenir. Un foutu souvenir. » Les larmes arrêtait de naitre sur le bord de ses yeux. « Tu m'as trop fait souffrir Kaprice. Un an c'était trop long. Tu peux regretter je crois. Parce que maintenant c'est vraiment finit. » L'aigle se sentait mieux. Il voyait toutes ses nuits blanches qui lui pesaient tant s'envoler, toutes les questions qu'il s'était posé tant de fois quitter son esprit. Il était en face de Kaprice et c'était finalement comme s'il n'était en face que d'une simple connaissance. Il était bien, mais c'était comme si on l'avait condamné à mort. Sauf que cette fois il avait accepté la peine, comme il avait toujours accepté la décision de la rouge et or sans jamais l'assimiler. Et enfin, depuis un an, il semblait en accord avec lui-même, comme s'il était guéri d'un mal incurable. Il n'avait plus rien à dire à la jeune femme, mais la pluie battante l'empêchait toujours de sortir de la forêt.











Caelan de Saint-Ange

Caelan de Saint-Ange
AGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.

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& I feel the rain is falling around me. #Mer 22 Déc - 13:05


L'eau ruisselait sur elle, elle en avait conscience. D'ailleurs, elle arrivait à la différencier de ses larmes abondantes, qui cascadaient sur ses joues. Pourquoi diable avait-elle attendu aussi longtemps pour faire ça ? Pour lui dire, tout ce qu'elle avait sur le coeur ? Pourquoi ne le lui avait-elle pas juste dit, ce jour-là, qu'elle avait peur ? Pourquoi ne lui avait-elle pas expliqué, en profondeur, pourquoi elle avait eu peur, qu'elle craignait qu'il ne l'abandonne, qu'il lui fasse du mal, qu'il la fasse souffrir, qu'il se moque d'elle. Elle aurait du lui parler d'Heath, de l'emprise quasi physique qu'il avait sur elle, qu'elle en était amoureuse depuis longtemps, mais que c'était lui à présent qui occupait ses pensées, que c'était de lui qu'elle était amoureuse, et qu'elle allait avoir besoin de lui pour l'oublier définitivement, aurait-il compris tout cela ? Aurait-il soutenu la Kaprice trop fragile sous cette surface de force, de courage, de « rienàfoutreriennem'atteint » ? La réponse semblait évidente pourtant. Oui, il l'aurait sans doute fait, quasiment sans hésitation. Ne venait-elle pas de dire qu'il était le garçon le plus gentil de la planète ? Elle aurait du, elle aurait pu, si elle avait su. Mais non, au final, elle avait fui, lâchement. C'était stupide. Ridicule. A pleurer. Ce qu'elle ne se gênait pas pour faire, d'ailleurs. Pourquoi les avait-elle fait souffrir tous les deux aussi longtemps ? Etait-elle à ce point mauvaise ? N'était-elle pas aussi noire que celui qu'elle accusait de tous ses maux ? Il n'y avait qu'une personne qui pouvait répondre à cette question, et elle se trouvait en face d'elle, le visage déformé par un rictus qu'elle ne lui connaissait pas. Non, il souriait à présent. Elle ne comprenait pas grand chose, de toute façon, elle ne comprenait plus rien à rien, elle venait d'essayer de faire le point, sans trop de succès au final. Qu'est-ce que cela lui avait apporté, à part se rendre compte qu'elle avait peut-être fait la plus grosse connerie de sa vie ce jour-là ? En même temps … La blessure que lui avait infligée Heath était tellement infiniment douloureuse qu'elle se demandait malgré tout si Laël aurait été en mesure de lui faire oublier tout sentiment pour lui. De toute façon, franchement, à quoi cela servait-il de remuer le passé ? De dire « et si? » ? Elle ne l'avait pas fait, ou elle l'avait fait, selon ce dont on parlait. Alors il fallait qu'elle arrête de pleurer. Elle pleurait sur elle, là, c'était égoïste. Cette conversation n'avait pas du être inutile, puisque lui avait enfin du comprendre ce qui s'était réellement passé dans sa tête. Un an … Il avait dû s'en poser, des questions. Qui avaient enfin dû trouver des réponses. Elle espérait.

Une vint avec le mouchoir qu'il lui tendit. Elle ne l'avait pas vu, en réalité, ce fut son prénom, murmuré, plutôt son surnom qui avait attiré son attention. Elle allait tendre la main, quand en fait elle se rendit compte qu'il essuyait lui-même ses larmes. Sa main trembla doucement, avant de s'immobiliser. Elle ne savait pas si elle avait la force de le toucher, et redoutait vraiment, vraiment la réponse. Aussi le laissa-t-elle faire, assumant pour une fois son rôle de petite fille complètement paumée, qui attendait qu'il lui dise quoi faire. Comme si elle avait le droit de lui demander ça. Et comme si, surtout, elle avait le choix de quoi faire. Au fond d'elle-même, elle savait très bien qu'il n'y avait qu'une seule chose à faire. Un sourire triste se dessina sur ses lèvres alors qu'elle confirmait ce dont elle venait de se rendre compte: évidemment, évidemment qu'il aurait compris. Pour Heath ? La question se posait, légitimement, et elle ne put s'empêcher d'ailleurs de murmurer:


Même le fait que j'en aime un autre ?

Juste pour en avoir le coeur net ? C'était quoi, de la torture, elle voulait vraiment être sûre d'avoir fait une connerie plus grosse qu'elle, pour qu'elle puisse se dire toute ta vie si elle finissait vieille et seule avec trente six chats « tiens, ma fille, t'as bel et bien été trop conne ». C'était du pur masochisme, elle en était consciente, mais à ce niveau-là, elle ne savait plus trop quoi faire. Alors elle le laissait sécher ses larmes. Larmes dont elle était la seule responsable. Il n'avait pas à les sécher, il n'avait pas à essayer de la rassurer comme ça. Il aurait du la détester, vouloir la traîner dans la boue … Mais il s'agissait de Laël. Sans doute l'être le plus pur que la Terre ait jamais porté. Elle avait honte, de le laisser faire. Mais en se plongeant dans ses yeux, elle arrêta tout simplement de penser. Ce qu'elle y lisait c'était trop … Oui, ils s'aimeraient toujours. C'était sûr et certain, jamais elle ne pourrait l'oublier. Cette histoire, ça avait été un moment tellement particulier, un rayon de soleil dans son existence … Mais elle aussi était perdue. Les mots du jeune homme étaient l'écho de sa propre incertitude. Ça voulait dire quoi, tout ça, tout ce qu'ils venaient de se dire ? Ils étaient en train de se dire qu'ils avaient toujours des sentiments, qu'elle, elle l'avait énormément fait souffrir pour rien, que si elle n'avait pas paniqué, ils seraient toujours ensemble, et que tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Alors, ça leur laissait quoi, à penser, à ressentir ? Que devaient-ils faire ? Ce fut lui qui trouva la réponse. Elle le vit venir, mais le laissa faire. Parce que as far as she was concerned, c'était la seule chose à faire, elle n'en connaissait aucune autre. Un test infaillible, irréfutable. Alors elle se laissa faire, répondant même à son baiser, posant une main sur sa nuque.

Le goût de ses lèvres … elle se rendit compte qu'elle ne l'avait jamais oublié. La façon qu'il avait de l'embrasser, tendre, délicate, mais en même temps empli de force. Elle ferma les yeux, et s'abandonna, les trente secondes que cela dura. Et, sur l'écran de ses paupières se rejoua le fil de leur histoire. Ce premier regard, dans les couloirs, quand ils s'étaient croisés, et qu'il l'avait frôlé une première fois, avant de finalement l'aborder. Le rose qui lui était monté aux joues. Et leur premier baiser. Cette explosion qui lui avait fait l'effet d'un feu d'artifice dans tout le corps. Qui l'avait enflammée sans qu'elle ne s'y attende. Et puis les autres fois, les rencontres, ce repas pour le moins gênant avec Heath, cette fois où un pote du Serpentard avait essayé de la mettre dans une position compromettante au moment où Laël devait la rejoindre, sans succès, évidemment. Toutes ces fois où ils étaient restés juste tous les deux, les yeux dans les yeux, à se parler sans prononcer le moindre mot. Tous ces petits gâteaux, toutes ces attentions, jusqu'au final. Au moment où elle avait tout gâché. Un frisson lui parcourut l'échine, alors qu'il s'écartait. Et les larmes lui montaient aux yeux, alors que ses paroles trouvaient une réplique parfaite en elle. Il n'y a plus rien. Il n'y avait plus rien. Si, elle avait ressenti quelque chose quand il l'avait embrassé,e elle n'allait pas le nier, mais c'était l'écho d'un sentiment ancien, passé. Et ce constat la désolait. Désemparée, elle regarda Laël se mettre à pleurer en silence. D'abord hésitante, elle finit par, à son tour, sécher ses larmes de son pouce, au fur et à mesure qu'elles tombaient, les cueillant délicatement une par une. Chacune était comme une goutte d'acide qui lui brûlait la peau jusqu'au coeur. Qu'avait-elle fait ? Elle ne pleurait plus, elle n'y parvenait plus. C'était sa faute. Elle avait détruit leur amour, elle avait détruit leur histoire, et maintenant, il n'en restait plus rien, comme Laël le répétait, inlassablement. Tout aussi mal que lui, elle n'arrivait pas à ouvrir la bouche et trouver les mots qui auraient pu le consoler, qui auraient pu alléger sa souffrance. Elle ne les avait déjà pas trouvé un an avant, pourquoi y parviendrait-elle maintenant ? Elle écarta sa main alors qu'il relevait les pans de son manteau pour essuyer ses yeux, et se frotta doucement les bras, comme pour se réchauffer, alors que la flamme de leur amour s'éteignait définitivement. Quand il prit de nouveau la parole, elle baissa les yeux.

Chaque mot était une gifle, qui l'atteignit en plein visage. Au début, il ne faisait qu'énoncer des faits. Mais, au fur et à mesure qu'il parlait, finalement, elle fut blessée. Mais il avait le droit de le lui dire, il avait le droit de penser toutes ces choses c'est juste que … elle n'avait jamais voulu lui faire de mal. Elle n'avait jamais voulu que ça se termine ainsi, elle ne voulait pas qu'ils se déchirent. Quelque part, ils ne le faisaient pas. Il n'y avait que ces mots, mais chacun résonnait de façon persistante et douloureuse. Oui, elle regrettait, elle regrettait énormément. Tout aurait été différent si elle avait eu un peu plus confiance en eux. Mais la confiance et Kaprice … ? Regardez où cela l'avait menée. Elle avait mal, en cet instant précis. Si l'aigle était apaisé, elle ne l'était pas. Cela ne faisait qu'amplifier la douleur qu'elle ressemblait depuis ce putain de Bal d'avril, la certitude qu'elle avait fichu plusieurs années de sa vie en l'air pour des prunes était de plus en plus forte, et l'obsédait. Cette fois, c'était elle qui voulait mettre ses mains sur ses oreilles, et lui ordonner de se taire. Elle pourrait dire que ce n'était pas sa faute, elle pourrait toujours plaider l'aliénation, mais rien de tout ceci n'était vrai, il fallait qu'elle regarde la vérité en face après tout. Elle se haïssait, elle se détestait pour ce qu'elle lui avait fait, pour ce qu'elle leur avait fait, et elle voulait juste … elle voulait juste que la douleur s'arrête. Ce qui ne risquait pas d'arriver, et ça, elle en était consciente, ce qui rendait sans doute sa torture encore plus affreuse. Ses lèvres tremblèrent violemment, et elle finit par regarder ailleurs, alors que le silence s'installait entre eux. Tout est bien qui finit bien des contes de fées ? Des conneries. Les seules histoires un minimum véridiques étaient celles qu'on leur racontait à l'orphelinat, comme celle du Poète et d'Helga. Les histoires d'amour finissent mal, c'est tout. Que ça donne des ailes, ce n'est vrai qu'un temps, un jour il fallait bien redescendre sur Terre. Et la chute était vertigineuse. Peut-être ne s'en relevait-on pas. Kap' avait l'impression que pour Laël, ça irait. Elle en avait la conviction. Mais pour elle … Ses ailes semblaient brûlées à jamais. Comment voulez-vous qu'elle refasse confiance, qu'elle se laisse aller de nouveau, si c'était soir pour se faire mener en bateau et jeter, soit pour faire souffrir l'être adorable qui se serait attaché à elle ? Elle secoua la tête, n'y croyant pas du constat qu'elle venait de faire. Peut-être n'était-ce juste pas fait pour elle. L'amour. Juste pour les autres.

Elle essaya de se reprendre, mais c'était plus difficile qu'il n'y paraissait. La messe avait été dite, il n'y avait plus qu'à dire amen et se retirer, non ? Elle jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule, et se rendit compte que c'était tout bonnement du suicide, la pluie n'avait pas l'air de se décider à se calmer. Oui, mais rester là ? Elle allait s'écrouler. Elle secoua la tête, essayant de refouler tout ce qu'elle ressentait, et fit de nouveau face à Laël, qui semblait déjà ailleurs, bien loin d'elle. Finir ? Il le fallait.


Pour ce que ça vaut … je suis vraiment, profondément désolée. C'est fini, et tout est de ma faute. J'espère juste que maintenant, tu vas pouvoir aller de l'avant. Et me pardonner, un jour peut-être.

Parce qu'elle en avait besoin, de son pardon. Elle avait perdu son histoire avec lui, mais, égoïstement, elle ne voulait pas le perdre totalement. Elle se disait que ce serait peut-être plus dur que prévu, finalement, de le rayer de sa vie à jamais. En même temps, jamais elle n'oserait lui demander s'ils pouvaient rester amis. Encore une fois, il était vrai qu'il était le garçon le plus doux de l'école, et qu'il ne se montrerait sans doute pas cruel, mais le fait qu'il refuse n'était pas exclu. Alors elle ne voulait juste pas risquer de se prendre une nouvelle gifle. Elle était suffisamment meurtrie comme ça. Est ce que cela pouvait s'apparenter à un retour de karma ? Tout le mal qu'elle avait fait, la magie noire qu'elle pratiquait, tout qui revenait la hanter et lui faire payer, la punir pour l'attirer tout au fond du trou ? Ça se pourrait bien. Mais quoi qu'il advienne, elle l'avait mérité. Retenant un soupir, elle se décala, et se tourna de nouveau vers le Parc, toujours en proie à cette pluie violente. Elle hésitait à le tenter quand même. Mais la proximité du lac la fit réfléchir, et rester, finalement. Elle lui offrit un sourire, ou ce qu'elle avait d'approchant, avant d'aller s'adosser à un arbre:

Je partirais bien, mais pas trop envie de me noyer. Mais promis, dès que ça va mieux, je disparais.

Elle le voulait, disparaître. Il n'y avait plus que ça à faire.









Laël J. Oridor

Laël J. Oridor
SORCIER. ► pâtissier.


► MESSAGES : 248
& I feel the rain is falling around me. #Sam 8 Jan - 19:21


    « Pour ce que ça vaut … je suis vraiment, profondément désolée. C'est fini, et tout est de ma faute. J'espère juste que maintenant, tu vas pouvoir aller de l'avant. Et me pardonner, un jour peut-être. » L'aigle ne savait pas quoi dire, il préférait se taire alors que la lionne se retournait vers le parc. Il était un peu gêné d'avoir déversé sa bile sur elle. « Je partirais bien, mais pas trop envie de me noyer. Mais promis, dès que ça va mieux, je disparais. » dit-elle tout en s'appuyant à un arbre. Le bleu et argent mis ses mains dans ses poches et fit quelques pas, avant de soupirer bruyamment et d'aller s'adosser au même arbre que la rouge et or. « Écoute Kap', j'ai pensé tout ce que j'ai dit. » Il regardait de l'autre côté, comme s'il ne voulait pas voir la mine triste de la jeune fille. « Et en plus, je pense que tu es d'accord, tu l'as mérité quand même. » Cette fois il regardait devant lui. « Mais y'a quelqu'un qui a dit, l'erreur est humaine, le pardon est divin » Cette fois, il l'a regardait, il plongeait dans ses yeux sans retenu. « Je ne t'en veux pas. Enfin non, je ne t'en veux plus. Tu sais très bien que ce n'est pas mon genre. Tu m'as fait pleurer, je t'ai fait pleurer, on s'est fait pleurer donc je pense qu'on est quitte. J'ai pas envie que cette fois ce soit toi qui m'évites. Ça a assez duré non ? » Il fit un petit sourire, de ces petits sourires innocents comme lui seul avait le secret. « On devrait rester amis, ne pas trop s'en vouloir. C'est passé. Tournons nous vers l'avenir, on finira par trouver quelqu'un d'autre, par être heureux chacun de notre côté. Peut-être qu'entre nous ça n'aurait pas duré... Et puis mince, c'est arrivé, c'est arrivé voilà, on s'est expliqué... » Il sortit ses mains de ses poches, et posa une d'entre elle sur l'épaule de Kaprice. Il la fixait toujours. « On devrait rester amis. J'ai envie d'être ton amie, de me souvenir des bonnes choses, d'oublier les mauvaises. Il y avait plein de choses positifs dans notre histoire, retenons les pour plus tard ! Grâce à toi, j'ai compris beaucoup de chose sur les filles tu sais. » Il lui fit un clin d'œil complice. « Et puis j'ai surtout réalisé que je n'aimais pas du tout les faire pleurer. Mais je pense toujours que tu le méritais hein ! Mais je n'ai pas aimé ça quand même, te faire pleurer. Tu es trop belle pour passer ton temps à pleurer. Et à penser à cette idiot que tu aimes tant ! Fais comme pour moi, tournes la page, s'il te fait souffrir, c'est qu'il ne te mérite pas ! » s'exclama-t-il tout en se relevant de l'arbre. C'était sa façon à lui de passer à autre chose, de tout effacer, de repartir à zéro. De montrer à la jeune fille qu'il était toujours là, malgré tout ce qu'il s'était passé. Après tout, Kaprice devait s'y attendre, depuis le temps, elle le savait comment il était. Même un moment aussi désagréable ne pouvait le changer. Et puis Kaprice, c'était sa petite princesse après tout, elle l'avait fait souffrir mais, maintenant qu'il avait compris, il ne pouvait plus lui en vouloir. C'était trop bête. Tout avait été trop bête. Comme si c'était un coup du destin, la pluie devint moins intense, moins forte, ne tombait du ciel qui des petites gouttelettes fines. L'aigle tendit la main à la lionne, se tournant vers le château « Allez viens, on rentre. » Ça signifiait tout. On rentre, c'est finit. Tout est finit, mais pour laisser la place à quelque chose de nouveau, quelque chose qui, l'aigle l'espérait de tout son cœur, serait meilleur.










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